Hervé Bazin - La mort du petit cheval

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La mort du petit cheval: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vous le savez, je n'ai pas eu de mère, je n'ai eu qu'une Folcoche. Mais taisons ce terrible sobriquet dont nous avons perdu l'usage et disons : je n'ai pas eu de véritable famille et la haine a été pour moi ce que l'amour est pour d'autres. » Si loin de Folcoche qu'il vive désormais, Jean Rezeau n'en continue pas moins de subir, à travers ses révoltes glacées et ses illusions mort-nées, la tyrannie ancienne de la femme qu'il déteste le plus au monde. Dans l'apprentissage d'une liberté douteuse, les métiers exercés tant bien que mal, les amours sans conséquence, c'est toujours le spectre de la mère qui revient, tentaculaire et prêtant à toute chose les couleurs de la hargne, de l'amertume et de la dérision. A la mort du père Rezeau, Jean croit tenir sa revanche, mais comment humilier un être qui a le talent de rendre tout humiliant ?
La cruauté de l'analyse, le cynisme émouvant du héros et l'acidité du style font du roman de Bazin un des meilleurs réquisitoires, à la fois vif et modéré, contre un certain type d'oppression familiale.

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— Lisez-moi ça, ma petite belle-sœur ! propose Fred, en se frottant les mains.

— Merci bien ! répond Monique qui s'esquive, réprimant un haut-le-corps que ne justifie pas son état.

Je ne partage pas ce dégoût. Du moins, je ne le partage pas de la même façon, parce qu'il s'y mélange un douteux plaisir. Une ganache de père, une mère indigne et maintenant impure, un aîné incapable, un autre frère qui ne l'est plus qu'à moitié… La voilà dans toute sa splendeur, la chère famille, dont toutes les gloires sont mortes et les bien dévolus, ô poème ! à ce Marcel, à ce coucou ! Je ne saurais pourtant me réjouir longtemps. D'abord, il n'y a pas de preuves franches : les lettres n'en fournissent pas, restent suffisamment vagues, à mi-distance de l'allusion et de la réserve. « Je ne sais si je dois me féliciter de ce que vous m'apprenez », dit la plus nette, l'avant-dernière, dont le ton est presque froid. La dernière, qui semble inaugurer une quatrième série, celle qu'il conviendrait d'appeler « la série silence », peut être interprétée de la manière la plus candide : « J'aurais accepté avec joie de le ou de la tenir sur les fonts, mais vous savez que l'on m'envoie à Valparaiso. » Certes, la preuve est mince. Elle est valable pour moi, elle est décisive comme l'amorce qui fait sauter la bombe. Elle rassemble autour d'elle des arguments mineurs qui la corroborent : ce prénom, ces cheveux châtains qui ne s'assortissent pas à nos crins noirs, cette construction particulière du visage, cette apparence, ce comportement de Marcel qui signalent chez lui un métissage différent et surtout cette préférence que lui a toujours vouée notre mère. Préférence revêche, bien camouflée, devenue plus franche à mesure que le temps passait et progressivement parvenue à ce qu'elle est aujourd'hui : une exclusivité, nullement secrète et qui cherche à peine à se légitimer en invoquant la mention très bien, le bicorne et les épaulettes.

Le plus pénible de l'affaire, c'est que cela soit une explication. Je ne me plains pas de ce qu'elle soit insuffisante : en pareil cas, dit le proverbe, graine de paille ne vaut jamais graine de bois de lit, et il faut des tempéraments comme celui de M meRezeau pour inverser la coutume, pour imposer le champi au détriment des enfants de la chambre. Je ne me plains pas de ce qu'elle ait, cette forte pécheresse, fait d'une faute une raison d'État, après bien d'autres, et transformé en gifles l'énergie de ses mea culpa. Je comprends très bien que cette dominatrice se soit attachée au plus faible, à celui qui tenait tout d'elle et d'elle seule. Je me plains de cette explication parce qu'elle est une explication : parce que toute explication (surtout tardive) me détruit la mère que je m'étais choisie. Un monstre m'avait été donné, un monstre unique en son genre et qui était ma génitrice. Voici qu'on met à la place une femme coupable, une femme courante, inspirée par des sentiments ordinaires, presque humains, peut-être encore plus humains que je ne l'imagine. Maintes fois déjà, j'ai refusé d'écouter les commentaires indulgents qui soulignaient les conséquences funestes de l'ovariotomie, de l'ablation de la vésicule biliaire, ou qui s'essayaient à trouver des excuses dans la propre jeunesse de cette femme bouclée dans un pensionnat jusqu'à dix-huit ans, puis jetée dans les bras du premier venu par la hâte égoïste des Pluvignec. Ces interprétations me hérissaient, soulevaient en moi une humeur analogue à celle du croyant devant qui des esprits critiques essaient de ramener un miracle à quelque enchaînement de lois physico-chimiques. Ah ! je peux ravaler sans trop de peine l'humiliation de n'avoir pas su deviner : un enfant n'a point de pénétration ; les apparences sont pour lui des cuirasses que ne traversent pas les lances de son regard, simples armes de joute. Mais je ne puis me résigner à dégringoler de si haut dans la banalité, je me cramponne à mon mythe, je suis horriblement jaloux.

Certes, je ne suis pas jaloux de votre amour, ma mère ! Je le suis de votre attention. Je n'admets pas que vous me la refusiez. Vous disiez un jour : « Il n'y a aucun de mes fils qui me ressemble plus que toi. » J'en étais fier, je vous savais gré de cette ressemblance et de cette fierté — et de cela seulement. Je sais bien que depuis lors j'ai beaucoup changé. Toutefois, je n'y suis parvenu qu'en m'opposant à vous, ce qui reste une manière de vous rendre hommage. Mais vous, vous n'avez pas joué franc jeu, vous m'avez abusé. Comme j'en rajoutais, moi qui vous prenais pour une sorte de Kali, alors que vous promeniez simplement sur vos talons plats une bourgeoise malfaisante ! La magnifique exécration que je vous avais vouée croyait trouver en face d'elle la même affreuse chaleur. Quelle naïveté ! Je comprends enfin pourquoi ma présence ne vous est pas indispensable, pourquoi vous avez tout fait pour m'éliminer, me rejeter de votre vue et de votre vie. Vous me détestiez raisonnablement : vous aviez pour moi de l'aversion, de la répulsion, de l'aigreur, de l'animosité… Le mot ne fait rien à l'affaire, et je vous laisse le soin de le choisir dans l'interminable liste de la méchanceté. Mais vous ne me haïssiez pas vraiment, par nécessité vitale. Vous me haïssiez à froid, non à chaud. C'était chez vous une attitude, une habitude, voire un désœuvrement… Vous n'êtes pas, veuve de mon père, beaucoup plus vivante que lui maintenant. Faut-il vous le dire ? J'ai beau avoir changé, je me souviens. Brasse-Bouillon se sent un peu orphelin de votre haine.

Mais continuons à tripoter ces paperasses jusqu'au dîner.

Le cahier de moleskine est un document accablant : les pattes de mouches paternelles et le cunéiforme maternel s'y mêlent gracieusement. Un tiers des valeurs (il s'agit comme par hasard des valeurs nominatives, non dissimulables) sont soulignées au crayon rouge : elles figurent à la succession. Les autres n'ont pas été déclarées : il s'agit de titres au porteur. Mais ce n'est pas tout. Si nous n'avons pas trouvé la contre-lettre ou le reçu fictif — qui n'existent peut-être pas — le courrier de Marcel et celui de M. Guyare de Kervadec nous sont tombés entre les mains.

— Avec ça, nous les tenons ! clame mon frère toutes les cinq minutes.

Les lettres sont en effet éloquentes. Elles confirment, en noir sur blanc, tout ce que nous savions, retracent toute la genèse de l'affaire, nous font assister aux discussions, aux tractations menées par notre mère du vivant même de son mari. Aucun tribunal ne conserverait le moindre doute, si ces lettres parvenaient à sa connaissance, et leur photocopie intéresserait prodigieusement le fisc. Cependant, elles nous apprennent aussi autre chose : chacun des intéressés cherche à tirer la couverture à soi. Les lettres les plus récentes, postérieures à la vente et à la mort de M. Rezeau, font apparaître de graves divergences d'interprétation (l'expression est employée par M. de Kervadec). Madame veuve envisage la rétrocession du domaine de la manière la plus simple : l'acheteur en fera donation à Marcel qui en deviendra nu propriétaire, l'usufruit demeurant à sa mère. La propriété, vendue meublée, sera rendue vide ou, plus exactement, censée vide : M meRezeau s'octroiera ainsi les meubles, ipso facto. Marcel, au contraire, insiste pour que la donation comprenne aussi le mobilier : il craint sans doute que sa mère ne le vende pour arrondir sa pelote. Ses arguments, enrobés dans le miel, font valoir que, dans ce cas, les meubles « risqueraient d'être partagés » à la mort de notre mère et rappellent qu'ils font partie intégrante du domaine, « ce majorat moral ». Quant à Kervadec, il estime « plus normal » de rétrocéder La Belle Angerie, meubles compris, à la future communauté Marcel-Solange… Quelle cuisine ! Et je ne parle pas des textes secondaires, des hommes de loi qui interviennent gravement, de cette bande de gâte-sauce qui tournent des périodes et entendent tous présenter la meilleure recette légale. Cette correspondance a au moins le mérite de me révéler une douairière qui craint pour son douaire, qui se rebiffe mal, qui finasse, qui hésite. Il semble même que, depuis la scène du testament, elle s'affole un peu, si j'en crois Marcel qui ose lui écrire : « Ne perdez pas votre sang-froid. Pour soutenir un tel procès, il ne faut pas seulement des preuves, il faut aussi des moyens. Or, je suis certain qu'ils ne les possèdent pas. »

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