Hervé Bazin - Cri de la chouette

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Folcoche, c'est l'affreux surnom dont les enfants Rezeau avaient affublé leur terrible mère. après l'avoir combattue dans l'inoubliable
, Jean Rezeau avait fui la tribu : il s'était marié, avait fondé une famille normale — sa revanche — dans la
. Vingt-cinq ans plus tard, veuf, remarié avec Bertille dont il élève la fille parmi ses propres enfants, nous le retrouvons dans
. Mais voilà que Madame Mère, Folcoche, jamais revue, fait irruption chez lui. Trahie, dépouillée par son fils préféré, elle vient offrir la paix. Jean, qui avait chassé les fantômes de sa jeunesse, accepte d'oublier le passé sur l'insistance de sa femme et de ses enfants qui croient pouvoir convertir leur redoutable aïeule. C'était oublier que Folcoche est toujours Folcoche. Et la vieille chouette, aussitôt, sème méfiance et discorde.
Passant d'un humour féroce à la nostalgie, du pittoresque à la poésie, Hervé Bazin nous donne, avec
, le plus humain et le plus tragique de ses romans.

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— Puisqu'il s'est servi, nous serions bien bêtes de ne pas ramasser les miettes !

Aucune chance pour nous d'aller casser la croûte à la cuisine. Elle va nous traîner de pièce en pièce, abattant sa main croche un peu sur n'importe quoi, sans cesser de fulminer contre l'ingratitude, la filouterie du genre humain. Sa voix en est devenue rauque. Même si c'est du théâtre, elle insiste sur le fait qu'elle n'aura ni un souvenir ni un portrait de son père. C'est exactement ce qui m'est arrivé, grâce à elle ; mais s'en plaindre devant moi ne la fait pas battre d'un cil. Elle est toute à sa rage : moindre, je crois, d'être flouée que d'être jouée. Cette façon de s'emparer d'un bibelot qu'elle abandonne un peu plus loin, de tout remuer autour d'elle, montre bien que pour son âpreté rater l'avoir, c'est dur, mais que l'inadmissible est d'y perdre le pouvoir.

Le plus incroyable sera la scène finale. A deux heures le notaire va téléphoner. Me trouvant au bout du fil, il va se dire étonné, mais heureux, en ces pénibles circonstances, de ma présence auprès de Mme Rezeau, si éprouvée, et me priera poliment de faire savoir à sa cliente et amie, si elle l'ignore, que la maison échoit à son fils Marcel. A trois heures nous serons tous de retour dans la chambre pour assister à la mise en bière, puis à la descente et à l'installation du cercueil dans le vestibule, au pied d'une croix d'argent brillant dans la pénombre à la lueur de quatre flambeaux. A quatre heures, par grâce, petit thé, avec gâteaux secs, suivi d'une nouvelle prospection qui nous fait découvrir un placard rempli d'emprunt russe, valant son poids de papier malgré le déploiement sur six cents titres de six cents aigles impériales. Enfin vers cinq heures autre coup de fil : Marcel, appelant de Trinidad et me prenant pour un croque-mort, m'annonce sa rentrée en avion pour le lendemain et me prie de répéter au personnel qu'en son absence il interdit à quiconque de toucher à quoi que ce soit.

Du coup retrouvant toute sa hargne Madame Mère se précipite sur l'argenterie qu'elle jette en vrac dans une valise. Puis elle se frappe le front, s'écrie : « Les dentelles ! et se glisse derrière le cercueil qui bloque à demi la porte du salon pour aller y saisir des Calais et des Irlandes qui sont, paraît-il, des merveilles.

Nous, dans le vestibule, on attend. On en a jusque-là. On voudrait bien rentrer. Bertille — édifiée — fait craquer ses ongles… Mais voici Mme Rezeau qui revient avec un ballot, fabriqué à la hâte dans un rideau et si gros qu'elle n'a plus la place de passer. Elle hausse le cou. Elle claque de la langue, agacée. Elle lance :

— Rangez donc la croix. Elle me gêne…

Et comme, éberlués, nous ne bougeons ni l'un ni l'autre, elle hisse son ballot à bout de bras et d'une détente l'expédie à nos pieds, par-dessus le cercueil.

IV

De l'aveu même de Bertille, le test n'était pas encourageant et ce n'est pas sans hésitations que nous avions gardé Madame Mère pour le week-end, l'enterrement ne devant avoir lieu que le lundi matin. Je n'appréciai pas le fait de la voir du même coup transporter son butin dans le coffre de l'I.D. J'appréciai encore moins qu'elle retirât du lot pour l'offrir à ma femme une ménagère complète. Je m'en aperçus au dîner en trouvant nos assiettes encadrées de couverts au chiffre des Serol. Le regard de ma mère, faraude, attendant l'action de grâces, faisait pendant à l'air penaud de la Berrichonne qui n'avait pas osé refuser. Je maniai un instant ma cuiller Louis XVI (bonne copie du milieu XIX e) comme s'il s'agissait d'y trouver l'estampille. A l'instant un flash de Blandine, qui ne cessait de photographier les retrouvailles, immortalisa mes scrupules. Mme Rezeau, assise à ma droite, un peu piquée, chanta :

— Ne crains rien : ce n'est pas du toc… Disons que c'est un peu tardivement mon cadeau de mariage.

— Je vous remercie, ma mère, fis-je péniblement.

Les couverts venaient d'être nettoyés et la soupe me parut avoir un goût prononcé de blanc d'Espagne.

* * *

Qu'elle ait fait mauvaise impression, à Rueil, elle en paraissait d'ailleurs consciente, Mme Rezeau. Elle se tenait à carreau. Pas effacée, non : même silencieuse, elle occupait trop de place. Pas effarée, non plus : malgré les transgressions de l'ancien code de savoir-vivre sous mon toit libéral. L'œil fonctionnait, perçant, jugeant l'époque, faisant des efforts pour ne pas voir ces dos ronds, ces coudes sur la table, ces assiettes soulevées ou saucées avec un mouillon de pain devant des parents neutres. L'oreille se tournait vers moi, vers Bertille, vers Salomé promue par faveur au rang d'adulte, en essayant de négliger des bavardages d'enfants non interrogés. Mais comment refouler la candeur d'Aubin :

— Hé, Mémère, vous revoulez du flan ?

Sourire mince, mais consentement du chef : d'autant plus assuré que le flan était louable et qu'un large revenons-y tombait dans son assiette. Que dire de l'incongru, complice d'un bon menu, d'une indéniable entente et du chauffage central ? Elle se tassait, par moments, elle se laissait aller, arrondie, engourdie, bénigne et dardant comme un chat des prunelles amincies sur notre aimable cène.

Je restais fort réticent. Mais Bertille s'était amollie au spectacle d'une belle-mère touillant sa tisane d'églantier avec contrition et lui posant des tas de questions sur la marmaille. A minuit elle finit par l'absoudre, au terme d'un long conciliabule dans le lit conjugal :

— Laissons-lui une chance.

Bertille admettait bien qu'il fallût prendre quelques précautions. Mais le sentiment de la revanche l'emportait sur celui d'un danger incertain et sans cesse revenait l'argument : n'avions-nous pas longuement négligé l'intérêt des enfants ? Pouvions-nous par orgueil rejeter l'occasion d'en refaire des Rezeau à part entière, pas plus cochons que les autres ? Leur redoutable grand-mère, l'était-elle encore tant que ça et ne devions-nous pas essayer de la noyer dans l'âge et dans la confiture ? Comme presque toutes les femmes Bertille a un côté boy-scout. Elle rêvait déjà de conversion… La belle tâche que de faire passer du démoniaque à l'angélique une malheureuse dont les négligences envers nous provenaient sûrement des négligences envers elle de sa propre mère, aggravées par des préjugés archaïques, une déception sentimentale, un mariage sans amour aboutissant à une sorte de névrose antifamiliale : quelque chose comme une variante de l'air du toréador : Si je ne t'aime pas, si je ne t'aime pas, que tes enfants prennent garde à moi !

* * *

Le plus curieux, c'est que sans rien reconnaître, sauf mon impossible caractère, procédant par lointaines allusions à ses malheurs, bénéficiant du fait qu'une part de vérité suffit à toute fable, l'intéressée elle-même allait donner le feu vert à cette explication. On s'aligne vite sur ce qui vous excuse ou vous permet de sauver la face. Dès le lendemain Madame Mère allait s'appliquer davantage encore à faire sa chattemite. Mais serait-ce vraiment de l'application ? Si sa façon de s'attaquer au pâté, puis d'aspirer les spaghettis avec un enthousiasme de poule qui étire un ver signalait un appétit frustré, tout ce jeu de rides croisées, de petits rires gloussés, de paupières battantes, n'avouait-il pas une autre espèce de faim ? Certes, malgré l'histoire ancienne j'étais loin de penser qu'à défaut de sa portée on pût un jour trouver du Romulus — ou de la Romula — aux allaites de la louve ! Mais qu'il y eût du regret dans l'air me paraissait possible.

Nous bénéficiâmes du reste pour meubler le dimanche de trois intermèdes où Mme Rezeau se montra débonnaire. Le premier fut la messe où elle ne s'indigna point d'aller seule. Le second, une invasion de jeunes, de onze à dix-huit heures, l'éprouva sûrement ; mais là non plus elle n'en laissa rien paraître. C'était le tour des enfants de recevoir et, comme tous les mois, nous envahirent Marc et Suzanne Machoux, Claire — la dernière (sauf erreur) de Gilles Maxlon —, Louise Forut et son neveu chevelu, André Forut, avec deux filles non identifiées, Carmen, amie de Blandine, Gonzague, le béguin de Salomé, Marie, celui de Jeannet et d'autres, arrivant, repartant en ordre dispersé, sonores, bien chez eux, grimpant dans les chambres, redescendant piller le frigidaire, puis la discothèque, pour piétiner enfin le beau parquet de Bertilie et, tapant dans leurs mains, sifflant, scandant de la tête et du croupion, sauter avec un tel entrain qu'il découvrait les cuisses de mes filles jusqu'à la racine des collants. Bien entendu Madame Mère avait dû battre en retraite dans la cuisine et y manger avec nous sur le pouce, en s'efforçant de ne pas s'étonner de notre placidité. Le spectacle de Salomé, se laissant embrasser à pleine bouche par Gonzague, au moment de la dispersion, lui desserra les dents :

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