Hervé Bazin - Cri de la chouette

Здесь есть возможность читать онлайн «Hervé Bazin - Cri de la chouette» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1972, ISBN: 1972, Издательство: Éditions Livre de Poche, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Cri de la chouette: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Cri de la chouette»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Folcoche, c'est l'affreux surnom dont les enfants Rezeau avaient affublé leur terrible mère. après l'avoir combattue dans l'inoubliable
, Jean Rezeau avait fui la tribu : il s'était marié, avait fondé une famille normale — sa revanche — dans la
. Vingt-cinq ans plus tard, veuf, remarié avec Bertille dont il élève la fille parmi ses propres enfants, nous le retrouvons dans
. Mais voilà que Madame Mère, Folcoche, jamais revue, fait irruption chez lui. Trahie, dépouillée par son fils préféré, elle vient offrir la paix. Jean, qui avait chassé les fantômes de sa jeunesse, accepte d'oublier le passé sur l'insistance de sa femme et de ses enfants qui croient pouvoir convertir leur redoutable aïeule. C'était oublier que Folcoche est toujours Folcoche. Et la vieille chouette, aussitôt, sème méfiance et discorde.
Passant d'un humour féroce à la nostalgie, du pittoresque à la poésie, Hervé Bazin nous donne, avec
, le plus humain et le plus tragique de ses romans.

Cri de la chouette — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Cri de la chouette», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Jeannet, vingt-quatre ans, c'est un blond lourd de 1,85 m et de 80 kilos, à tignasse d'Absalon, aux yeux pervenche. Ni doux ni mou, pourtant. Intransigeant, au contraire. Désintéressé comme l'était sa mère. Indépendant, sans le paraître. Pas simple, en le paraissant. Présentement, après avoir été longuement sursitaire, sergent au C.R.A. : ce qui lui permet d'utiliser sur un ordinateur de l'armée son diplôme d'analyste. Champion d'Ile-de-France du cinq mille.

Salomé, plus brièvement Smé (pour son petit frère et favori), dix-huit ans, c'est au contraire une Méditerranéenne secouant des boucles noires. Elle a eu l'excellente idée de ressembler à Bertille au point qu'on peut quelquefois hésiter entre les photos de jeunesse de la mère et les photos actuelles de la fille. Pas très grande, mais talonnant haut. Menue, mais si potelée qu'elle rend le regard carnivore. Pleine de décision et régentant allégrement la fratrie quand elle a l'occasion de prendre le relais. Bachelière, mais refusant d'aller plus loin. Amoureuse de Gonzague, fils d'un médecin de Lagny et se moquant du reste, sauf de son violon.

Blandine, c'est un Rubens de seize ans, à ceci près qu'elle est rousse. Fondante, chaleureuse, sans cesser d'être vive et finaude. Moins douée que sa sœur pour l'empire domestique, mais populaire au lycée où elle est remarquable en tout, sauf en maths. Hobby : la photo, qui en fait l'historiographe du clan.

Aubin, enfin, c'est un Brasse-Bouillon de douze ans, n'ayant à se défendre de personne. Facétieux. Un peu clown. Un peu châtaigne aussi, dès qu'on le néglige : quand il vous regarde alors l'œil mi-clos, hérissé de cils, on dirait une bogue qui s'entrouvre. Est-il nécessaire d'ajouter que celui-là, avec sa culotte à fond de cuir, sa vivacité d'écureuil, sa drôle de moue carrée devant une assiette de céleris, il a sur moi des pouvoirs ?

III

Au ras du quai libéré bouillonnait la Marne en décrue, sur laquelle nous venions encore de voir passer un coq bien vivant perché sur une bille de chêne. Tous les riverains piétinant dans la glu, reniflant la puanteur des égouts refoulés, essayaient de ratisser leurs gazons couverts de détritus. Ma femme lavait le sous-sol à coups de seaux d'eau javellisée et j'étais moi-même en train de nettoyer à la lance la mignonnette encrassée de la cour quand vers dix heures le téléphone sonna. Je fonçai, laissant mes bottes boueuses à la palière pour arriver dans le bureau sur mes chaussettes, en même temps que Bertille accourue sur ses bas. Ce n'était pas le journal, réclamant de la copie. C'était ma mère ou plutôt sa concierge, relayant une locataire aux oreilles incertaines et qui disait tout à trac d'une voix pointue :

— Je vous prie d'agréer mes condoléances, monsieur Jean. Votre grand-mère est morte. Mme Rezeau vous attend d'urgence, dans ma loge, 16 rue Vaneau, pour l'emmener à Rueil.

A Rueil, bien sûr, dans la maison de la défunte, née Varol (sous le Second Empire !), fille unique et tardive d'un gros, d'un rougeaud colonel de la garde, Eric Varol d'Aindan, dit le Dindon, fait prisonnier à Sedan avec le patron, et de Léonie, sa gouvernante, nullement épousée par nécessité, mais au lendemain d'un héritage qui la rendait digne de lui (Papa adorait raconter cette histoire sous le manteau). La villa de Rueil, où quittant la politique et l'appartement de la rue Poussin, les Pluvignec s'étaient relirés dès 1930, dans le seul souci de leur longévité, je la savais fort vaste et guignée par Marcel. Mais pourquoi ma mère n'était-elle pas déjà sur place ? N'avait-elle pas assisté la grand-mère dans ses derniers moments ? Finalement je ne savais pas tout ; je ne savais même pas grand-chose.

— Elle a un pied-à-terre à Paris ? fit Bertille, raccrochant l'écouteur.

— Possible… De toute façon, trottons !

Tous les enfants étaient dehors, y compris Salomé en train de passer son permis de conduire. Le temps d'enfiler chaussures et manteaux, de griffonner un moi, de laisser la clé à la voisine et nous courions jusqu'au garage où l'I.D. attendait la fin de l'inondation. Bertille, qui conduit presque toujours, me laissa le volant et pendant tout le trajet, au lieu d'asticoter le chauffeur, ne souffla mot. Moi, je pensais, l'observant du coin de l'œil : ça l'excitait l'autre jour de jouer les brus ; ça t'inquiète aujourd'hui. Le jour était gris, les restaurants pleins, la circulation moyenne. A midi, j'entrai dans la loge, rue Vaneau.

* * *

Madame Mère, qui croquait un sandwich à demi sorti d'un étui de papier gras, mit le tout dans la poche de son manteau et se leva, tutoyant la concierge, énorme commère qui me regardait avec insistance :

— Je te laisse, Mélanie. Si je ne reviens pas ce soir, je te téléphonerai.

Dans la voiture, où elle s'était assise au fond, elle reprit son sandwich, pour y planter de l'or avec une humble voracité.

— Je parie que vous n'avez pas mangé, dit-elle entre deux bouchées.

Puis sans transition :

— Tu as reconnu Mélanie ?

Un léger branle de tête lui assura que non.

— La fille de nos anciens fermiers de La Vergeraie, précisa-t-elle… C'est la sœur de Madeleine qui vient de mourir d'un cancer, à Rouge- Sel. Mélanie disposait d'une mansarde au septième. Depuis que sa fille est mariée, quand je viens à Paris, elle me la prête. C'est central. Je peux téléphoner de la loge. Je peux m'y faire cuire un œuf… Qu'est-ce que tu veux ? L'hôtel me reviendrait trop cher : je ne suis pas riche, je dois serrer.

Madeleine, ma petite bicarde, renversée à quinze ans sous le cèdre aux éperviers, devenue à vingt-cinq ans une forte fermière dans une métairie voisine… Morte ? Non, je ne savais pas. Quant à Mélanie, apparemment c'était une Craonnaise encore pleine d'amitié pour le pays, de respect envers Madame et qui l'aidait par nostalgie. Au téléphone, ne m'avait-elle pas appelé moi-même Monsieur Jean, comme il y a trente ans, pieds nus dans ses sabots ? La complaisance servile existait donc encore ? Un œil sur ma moue hostile, ma mère cette fois n'y comprenait rien. Comment aurait-elle deviné qu'ils m'humiliaient, ces restes de privilège, alors qu'ils lui restaient flatteurs. Croyant sans doute que j'incriminais sa gestion, elle me laissa franchir trois rues avant de risquer un commentaire :

— Ton père avait déjà des difficultés entre les deux guerres. Alors moi, maintenant, tu t'imagines ! Et tu penses comme j'ai envie de me laisser dépouiller au profit de Marcel sous prétexte que Fred et toi êtes aussi mes héritiers et que, passant par moi, la fortune des Pluvignec risque de vous échoir…

Ben voyons ! N'était-ce pas la consigne ? Une chose est d'en profiter, une autre d'en faire les frais. Quelle bonne leçon pour Bertille qui ne m'avait pas toujours cru ! Mais il devenait décent d'être triste. On reprenait :

— Pauvre Maman ! Elle était trop vieille pour revenir sur ses préventions. Et d'ailleurs Marcel veillait…

Puis je n'entendis plus que le bruit du moteur et, bientôt, le rétroviseur m'offrit un spectacle édifiant : Mme Rezeau, après s'être glissé une pastille de menthe sous une joue, venait de tirer son chapelet et l'égrenant d'un pouce ferme, remuant silencieusement les lèvres, rendant le bien pour le mal, priait pour la défunte.

* * *

Etoile, Maillot, la Défense, la Malmaison. Une demi-heure plus tard, nous y étions. Malgré l'envahissement proche du gratte-grisaille bourré de petits employés jusqu'au trentième étage, malgré l'alléchant prix du mètre carré, le quartier résiste encore, s'accroche au XIX esiècle. La plupart des villas datent de cette époque discrète où les façades tournées vers leurs parcs ne devaient rien offrir à l'œil envieux des passants, tenus en respect par de hauts murs hérissés de tessons, doublés de rideaux de verdure. Dans l'épaisseur de celui devant qui je venais de freiner, la porte à judas était ouverte, livrant passage à une jeune femme flanquée d'une grosse valise.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Cri de la chouette»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Cri de la chouette» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Cri de la chouette»

Обсуждение, отзывы о книге «Cri de la chouette» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x