Hervé Bazin - Cri de la chouette

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Cri de la chouette: краткое содержание, описание и аннотация

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Folcoche, c'est l'affreux surnom dont les enfants Rezeau avaient affublé leur terrible mère. après l'avoir combattue dans l'inoubliable
, Jean Rezeau avait fui la tribu : il s'était marié, avait fondé une famille normale — sa revanche — dans la
. Vingt-cinq ans plus tard, veuf, remarié avec Bertille dont il élève la fille parmi ses propres enfants, nous le retrouvons dans
. Mais voilà que Madame Mère, Folcoche, jamais revue, fait irruption chez lui. Trahie, dépouillée par son fils préféré, elle vient offrir la paix. Jean, qui avait chassé les fantômes de sa jeunesse, accepte d'oublier le passé sur l'insistance de sa femme et de ses enfants qui croient pouvoir convertir leur redoutable aïeule. C'était oublier que Folcoche est toujours Folcoche. Et la vieille chouette, aussitôt, sème méfiance et discorde.
Passant d'un humour féroce à la nostalgie, du pittoresque à la poésie, Hervé Bazin nous donne, avec
, le plus humain et le plus tragique de ses romans.

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— Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce qu'elle emporte ? fit Madame Mère, vivement redressée.

Je m'enquis : c'était l'infirmière de garde, filant vers d'autres agonies. Mais Mme Rezeau franchissait déjà le seuil, jetait un regard, qui parut un instant s'adoucir, sur le boulingrin, les ombrages, les petites allées de sable fin où avaient dû la promener jadis les bottines haut lacées de Mlle Pluvignec et tout de suite, poussant vers la villa, se heurtait aux premières défenses. J'étais resté un peu en arrière sous l'écran d'aucubas, avec Bertille qui venait de souffler Eh bien ! en lorgnant la lourde façade de style Victoria. J'entendis :

— Monsieur Marcel vous accompagne ? Mme Pluvignec m'a bien recommandé de…

Et aussitôt, en guise de réponse, ce rugissement :

— Vous dites ?

Chauffeur, mais aussi porte-respect, je compris à l'instant mon utilité. La mieux soutenue ne pouvait qu'intimider l'autre. Ce ne fut pas long. Avant lecture du testament et par droit naturel la fille de la maison était sans conteste chez elle et la demoiselle de compagnie, mandatée par un cadavre, dans un mauvais cas. Croisière providentielle, qui retardait l'hoir privilégié ! Je parus. Bertille parut. Le nombre était pour nous et ma mère sembla réconfortée, capable enfin d'affronter les dernières volontés de la sienne — seule personne au monde, à ma connaissance, qu'elle n'ait jamais pu mécaniser. Quant à la gouvernante, un œil lui tourna :

— Mais, madame, osa-t-elle encore souffler, j'ai des ordres…

Contre les imbéciles, quel recours, une réputation ! Le diable, en ma personne, passa devant cette fille, rêche, sèche, rétrécie au cou et aux poignets. Puis la femme du diable, qui grognassait : « Ce n'est pas tout ça, mais j'ai faim. » Il suffisait dès lors d'expédier le cerbère à la lingerie, mais ma mère avait failli avoir peur :

— C'est moi, maintenant, mademoiselle, qui donne des ordres, cria-t-elle, et je commence par vous demander de quitter immédiatement les lieux. Vous n'avez plus rien à y faire. Le notaire vous paiera ce qui vous est dû.

Comme la vieille fille s'écartait, outrée, tripotant sa Jeannette, elle découvrit la bonne, Anna, en coiffe d'Auray, qui marchait sur son ombre. Mais il n'y eut point de second engagement : Anna, esclave Pluvignec en provenance de l'ancien fief du sénateur de Morbihan, optait pour la fille. Son sourire d'ailleurs en disait long sur l'état de ses relations avec la vaincue.

— La pauvre Madame est dans la chambre bleue, dit-elle. On doit la mettre en bière dans une heure. Je ne vous conduis pas, madame Paule : vous connaissez.

* * *

Que s'ouvre à deux battants la porte vitrée du vestibule et que le deuil s'avance sur l'épais tapis d'escalier tenu par des tringles de cuivre ! On murmure devant moi : Si ton frère te voyait, il en ferait une jaunisse. Il est hors de doute que ma présence sera tenue pour faveur et non pour service. Mais voici le palier éclairé par la lumière douce de vitrines où s'amoncelle un bric-à-brac, très bourgeois 1900, de petits bronzes, de sulfures, de biscuits de Saxe ; et grande ouverte, voici la chambre bleue.

Autour du lit à colonnes et courtines, surabondent les restes d'un passé cossu, dont vraiment n'ont résisté que les choses dures : glace, bois, métal, tandis que s'élimaient moquette à fleurs et tentures à glands. Dans le lit même, il n'y a presque rien : quelque chose d'intermédiaire entre la réduction amazonienne et la pomme de reinette en fin de saison. On voit surtout les mains…

— Quoi ! dit l'orpheline. Elles lui ont laissé le chapelet des anges !

Dans les doigts de la morte, en effet, est entortillé un demi-rosaire d'ivoire à monture d'or, dont chaque grain est une minuscule tête d'angelot, tandis qu'au lieu de Christ le sculpteur, naïvement sadique, a cloué un enfant Jésus sur la croix. C'est une pièce rare et Mme Rezeau n'hésite pas. D'entre les doigts, déjà raidis, elle retire l'objet, grain par grain, le glisse dans son sac d'où elle sort, pour échange, son propre chapelet, bon article d'usage, en noyaux d'olives rappelant aux âmes pieuses les affres du jardin des Oliviers, bénit au surplus — ce qui est douteux pour l'autre — et encore tout chaud de ses avé.

— Oh ! fait Bertille dans mon dos.

Mme Rezeau, qui n'a pas entendu, saisit le bout de romarin marinant dans une soucoupe sur la table de nuit et, avec une gravité appliquée, fouette l'air de trois petits coups qui font tomber quelques gouttes d'eau sur le drap à rabat de dentelle. Elle se tourne vers moi, puis se ravise, songeant sans doute à l'état de mes relations avec ma grand-mère, à moins que ce ne soit à l'état de mes relations avec le ciel. Elle repose le romarin.

Puis soudain elle tire les courtines et, ayant ainsi isolé décemment la défunte, pique droit sur l'armoire. Elle l'ouvre, elle bouscule deux piles de linge et sous la troisième trouve ce qu'elle cherche : une enveloppe, portant la mention ceci est mon testament et qui n'est même pas cachetée. Elle l'éventre pourtant, fébrile. Elle brandit la pièce, bel olographe, assez court, tracé d'une belle main genre Couvent-des-Oiseaux, à l'encre bleue, sur papier timbré. Elle lit, elle se crispe, elle crie :

— Ah, les salauds !

Et crac, et crac, elle déchire en deux, elle déchire en quaire, elle déchire en huit le testament.

* * *

Je n'en espérais pas tant ! La voilà qui souffle de fureur, en piétinant les morceaux. Devant nous Folcoche vient de ressusciter. Mais cette fois je ne joue pas, je suis spectateur. C'est d'une autre planète que je vois, que j'entends s'étrangler l'héritière :

— Marcel, légataire universel, avec la maison et son contenu, par préciput ! Je n'ai droit qu'à ma réserve. Et qu'est-ce que vous dites du codicille ? Ne cherchez pas mes bijoux : j'en ai disposé.

— Il ne reste sûrement que des bricoles, fait une voix.

C'est Anna, remontée en douce, qui a l'air de beaucoup s'amuser, qui précise :

— Monsieur Marcel est passé quelques jours avant son voyage. Je l'ai vu descendre avec une grande boîte. J'étais dans le vestibule et, à ce moment, Mme Pluvignec l'a rappelé pour lui dire je ne sais quoi. Il est remonté en laissant la boite sur une chaise… Des paquets, ce n'est pas un, c'est dix, c'est vingt que je l'ai vu emmener. Je me disais : tout de même il exagère, il sort tout, il profite de ce que Madame s'affaiblit de la tête… Alors j'ai jeté un coup d'œil : la boîte était pleine d'écrins. J'en ouvre un, je tombe sur un caillou, sans mentir, large comme mon ongle…

— Le solitaire de dix carats ! gémit Mme Rezeau.

— Dans un autre écrin, il y avait un collier, un bracelet, une broche de pierres bleues…

— La garniture de bal en saphir !

Je me retiens de pouffer. Pourtant suis-je tout à fait exorcisé ? Nourri d'argent gagné et non d'argent reçu, sachant bien que sauf la quincaillerie, la maison et les meubles (ce qui ferait quand même le bonheur de vingt ménages, ahanant pour payer les traites de leur deux-pièces), il ne reste pas grand-chose de l'énorme fortune ramassée dans les combines de la Belle Epoque par le banquier Pluvignec… je commence pourtant à me piquer, à trouver qu'après tout je fais figure de pigeon dans le débat et que s'il a neuf enfants, le frère, pour excuser son racket, les miens ont aussi quatre bouches.

— La gouvernante est partie tout droit chez le notaire pour l'avertir de ce qui se passe, dit encore la Bretonne.

Et regardant les bouts de papier épars :

— Vous savez, ils ont le double du testament, à l'étude.

* * *

Mais nous n'arrêterons plus Madame Mère déchaînée. Elle commence à fouiller la commode, puis le chiffonnier. Elle trouve un médaillon oublié qu'elle empoche, un camée qu'elle empoche, un drageoir en or qu'elle empoche, en répétant :

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