Hervé Bazin - Cri de la chouette

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Folcoche, c'est l'affreux surnom dont les enfants Rezeau avaient affublé leur terrible mère. après l'avoir combattue dans l'inoubliable
, Jean Rezeau avait fui la tribu : il s'était marié, avait fondé une famille normale — sa revanche — dans la
. Vingt-cinq ans plus tard, veuf, remarié avec Bertille dont il élève la fille parmi ses propres enfants, nous le retrouvons dans
. Mais voilà que Madame Mère, Folcoche, jamais revue, fait irruption chez lui. Trahie, dépouillée par son fils préféré, elle vient offrir la paix. Jean, qui avait chassé les fantômes de sa jeunesse, accepte d'oublier le passé sur l'insistance de sa femme et de ses enfants qui croient pouvoir convertir leur redoutable aïeule. C'était oublier que Folcoche est toujours Folcoche. Et la vieille chouette, aussitôt, sème méfiance et discorde.
Passant d'un humour féroce à la nostalgie, du pittoresque à la poésie, Hervé Bazin nous donne, avec
, le plus humain et le plus tragique de ses romans.

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Mon mari a vendu notre affaire pour se retirer ici. Me voilà exilée au chaud. Je ne serai plus au pays votre œil ni votre oreille. Vous me direz que vous ne me l'aviez pas demandé. Mais vous ne me l'avez jamais interdit, ne serait-ce qu'en me renvoyant une lettre. N'était-ce pas une complicité ?

* * *

Mais revenons à cette feuille étalée devant moi. Elle est partagée en trois zones. En haut règne la nuit des temps : habitée par ceux que je n'ai jamais connus. Séparés d'eux par une ligne fixe — le front de la mort au moment de ma naissance —, on trouve au-dessous, dans l'ombre atténuée du souvenir, les récents disparus : c'est une région qui s'est beaucoup peuplée et qui semble peser sur celle des vivants, pousser sur cette ligne mobile, tracée au crayon (car de temps en temps il faut la gommer, la redescendre), qui n'est rien d'autre que le nouveau front de la mort, enveloppant les vieillards, poussant des pointes pour aller cueillir en jeunesse un enfant chez Marcel, une jeune femme chez moi.

Derrière nous, déjà, il n'y a plus que trois personnes : la grand-mère Pluvignec, qui agonise ; le protonotaire apostolique, octogénaire, retiré dans un couvent dont il assure vaguement l'aumônerie ; et ma mère, au carrefour des trois branches sorties de ses trois fils.

La branche aînée, celle de Ferdinand, dit Fred, qui fut Chiffe, ce que j'en sais par des amis, par de longs (et désolés) commentaires de Mme Lombert, inspire à la fois la pitié et l'éclat de rire. 0 mon père ! qui étiez si fier de vos trois siècles de bourgeoisie indiscontinue, comme de votre nom honoré jusqu'au quai Conti et qui dans un sens vaut bien une particule… diriez-vous aujourd'hui que couleur ne suit pas ? Après Fred qui traîna longtemps la savate, un peu partout, pour échouer on ne sait trop comment à La Réunion et en revenir des années plus tard avec une doudou, Amandine Gomez et un petit quarteron… Oui, après Fred, obscur gratte-papier dans une banque de Montlhéry et locataire d'une cahute branlante à Longpont, l'aîné, le « chef de nom et d'armes », qui s'appelle Jacques, comme feu son grand-père, sera entièrement passé au brou de noix.

A ma gauche on est au contraire allé chercher du sang bleu : Marcel, qui fut Cropette, puis polytechnicien, puis officier d'artillerie, a épousé Solange de Kervadec, la nièce du cardinal. Sa « pantoufle » rachetée, il est devenu ingénieur et enfin P.D.G. — au Pecq — d'un braintrust spécialisé dans l'engineering (puisqu'il faut parler ainsi). Légataire universel de la baronne de Selle d'Auzelle, sa marraine, héritier d'un brelan d'autres tantes qui ont pieusement testé pour lui (en laissant toutefois 15 % aux bonnes œuvres, à titre de laissez-passer près de saint Pierre), c'est le typique bon époux, bon père, bon chrétien à bons revenus, encore arrondis par ceux de sa femme qui, pour compenser, dans la pure tradition de l'utérus héroïque, s'arrondit elle-même en moyenne une fois tous les deux ans. Ce n'est plus une maison, c'est une garenne ! se serait écrié Madame Mère après l'arrivée d'un petit neuvième. Y a du neveu, y a de la nièce et là, je suis incomplet. Après Louis, Rose, Aimé, je ne sais plus : le reste, c'est de la foule (mais de la foule correcte, baptisée, moralisée, vouvoyant ses parents… Des Rezeau, quoi ! Le genre fait foi).

* * *

Entre les deux, mon groupe. Je tiens le milieu, mais par hasard : de quoi qu'il s'agisse, je n'ai jamais pu ni voulu me situer où que ce soit. Evadé de la Société (s majuscule : celle qui n'ose plus se déclarer bonne, mais qui continue à le penser), je ne me suis intégré à aucune autre. Je suis un déclassé qui, pour ces Brahmes que sont les grands bourgeois, a préféré les Intouchables ; mais ceux-ci, qui appellent de leurs vœux une société sans classe, me lorgnent comme un transfuge incapable de se laver du péché originel. Par bonheur nous sommes nombreux, depuis quelque temps : ce qui monte, ce qui descend, ça se rejoint dans un vaste fourre-tout… où, faute de classe, interviennent aussitôt des classements par le fric et par le job, par la baignoire et la bagnole, qui font le charme de l'époque… Passons. Oui, passons vite, car de la chance au privilège le chemin est court ; et servi sur les quatre points, même sans abus, on a bonne mine de se mirer dans sa bonne conscience en se disant gêné pour les copains !

Comme dans une glace, d'ailleurs, on a l'air fin de se souvenir du petit jeune homme, bien que là toute satisfaction s'en aille ! Le citoyen, je le connais trop, je le rase tous les jours. Solide encore, oui, je vous remercie. Encore plein de vie, sans être devenu facile à vivre : j'ai l'œil plein d'appétit, mais je garde un sourcil plus haut que l'autre. Intact, non, n'y prétendons pas. Les cheveux sont convenables grâce à un petit shampooing colorant par trimestre. Mais si la tête reste carrée avec de l'os plein la pommette, une mâchoire à couper net les noyaux de pèche et un excès de menton, la peau se détend sur le tout. Voilà l'âge, dit mûr, où l'on compte ses fruits.

Ceux de mon travail, ils sont ce qu'ils sont. J'en parle peu dans le privé. Je continue à penser, comme mon père, que l'importance ou la médiocrité de ce qu'on fait, de ce qu'on gagne, doivent s'envelopper à domicile de la même discrétion, pour mettre à l'abri de l'échec, comme du succès, les relations de parentèle, pour les situer sur un autre plan. Quand on fait le métier que je fais, quand on sait comme il est dur de surnager dans l'encre, on en mesure l'avantage ; et on se rend assez vite compte qu'il vaut mieux ne pas insister sur nos sources. Pour les familles, qui pensent carrière et jamais vocation, l'écriture, dans la fraternité des aveux, c'est un peu dégoûtant, comme le strip-tease. Il est prudent de leur faire un peu oublier qu'en effet, comme les dames engagées dans cette spécialité, mais qui toutefois ne déshabillent qu'elles-mêmes, nous faisons profession d'aller nus et de dévêtir avec nous nos proches, nos amis, tous plus ou moins surpris, par procuration, dans leur intimité.

— Quand je retrouve un trait de moi, disait déjà Monique, j'ai l'impression que tu as fait des trous dans la cloison de la salle de bains, pour m'offrir à des milliers de voyeurs.

* * *

Invisible aujourd'hui, se plaindrait-elle d'être entourée de silence ? Son portrait n'est pas dans mon bureau, mais dans la chambre de Jeannet (diminutif né dans sa bouche pour distinguer le fils du père). Lui et moi, nous ne parlons jamais d'elle. Nous échangeons seulement certains regards quand d'aventure une allusion, échappant à Bertille, évoque la disparue. Nous n'allons même pas tous les ans sur sa tombe à Thiais. Mais rien ne fera qu'elle n'ait choisi une foule d'objets qui peuplent la maison. Rien ne m'obligera à me séparer de ce portefeuille, maintenant tout racorni, qui fut son dernier cadeau. Jeannet, qui avait six ans lors de l'accident, qui ne peut guère se souvenir de sa mère, Jeannet non plus ne se sépare jamais de cette mince chaîne de cou, qu'elle a portée et dont elle aussi mordillait la médaille, comme d'autres se mordillent les ongles.

Mais celle qui l'a élevé — non sans s'efforcer, parfois —, c'est Bertille, qu'il appelle Maman comme Salomé m'appelle Papa. Le ton n'est guère différent de celui de Blandine ou d'Aubin ; et les étrangers regardent avec curiosité cette famille où les gènes semblent s'être répartis avec la plus extrême fantaisie. Près de Monsieur, déjà décrit, près de Madame (dix ans de moins que lui), née Daroux, au Perreux, de parents natifs de Bourges, banlieusarde typique, embecquée et ongulée de carmin, que pour ses origines j'appelle quelquefois la Berrichonne… Près de Monsieur, dis-je, d'aspect invariable, mais assez forain, assez enclin à changer de décor, près de Madame, fort sédentaire, épuisant en teintures son goût des métamorphoses, ils sont tous les quatre, filles et garçons, aussi différents que possible.

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