Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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Je ne l’aurai pas eu longtemps à moi. Mais une année, cela me laisse encore des jours. Jamais je n’ai été plus occupé de lui. Il va m’échapper, il m’échappe… Spectateur privilégié, je regarde ce départ et c’est souvent comme si je le revivais, comme si j’en faisais mon affaire (dans l’affection paternelle, ce fond d’égoïsme, cette rage de se recommencer !). L’an passé, durant nos trajets, Bruno parlait beaucoup, un peu à tort et à travers : c’étaient encore les piaillements du béjaune. Il parle moins, mais de l’intérieur. Comme ses cheveux, il commence à peigner ses idées, son style, à éplucher les tu sais , les dis donc, à contrôler ses vivacités plus rares, mais plus pointues, plus efficaces. Mais entre deux saillies il laisse souvent des phrases inachevées, se sert d’un demi-mot, d’une expression dont la force vient de ce qu’elle est atténuée. Il reste modeste, parce qu’il est ainsi fait (je brûle d’ajouter : et parce que, dans le genre, il m’améliore), mais sa modestie s’organise, devient têtue, ne se laisse plus éblouir. Ses admirations sont en baisse, ses estimes se fondent. À défaut de génie, il aura du jugement.

« Si les vaches ingurgitaient l’herbe comme nous ingurgitons de la philo, dit-il, elles donneraient un fichu lait. Elles, au moins, elles ont le temps de ruminer. »

Certes, le grand défaut de Bruno, le manque d’ambition, ne fait que s’accentuer. Cependant s’il ne s’agit pas de lui-même, il peut trouver de la fougue et souffrir des grandes démangeaisons de la justice.

« Laure, en somme, depuis quinze ans, elle a tout fait pour nous et nous n’avons rien fait pour elle. Tu ne trouves pas ça criant ? »

Décembre, voici qu’apparaissent, plus nettement, les effets de sa revision. Embicorné, sévère, hissé haut par la longue bande rouge du pantalon d’uniforme, Michel, qui n’a fait que deux apparitions depuis le début du trimestre, a envahi le vivoir. Le flanquent trois grands rigides, eux-mêmes flanqués de leur épée. Michel s’excuse de notre simplicité. Il est allé embrasser Laure dans la cuisine, mais rougissant de son tablier, il n’a pas eu le courage de la ramener pour les présentations et peureusement fière de lui, Laure, qu’il aurait pu combler en lui faisant un peu jouer le rôle de la mère des Gracques, n’a pas osé nous rejoindre. Malgré l’envie que j’en ai, je n’oserai pas moi-même faire un éclat. Je me contenterai d’être rogue, de penser : « Celui-là, vraiment, il m’aura aidé à lui préférer son frère. » Mais comme Michel, filant je ne sais où, dérive vers la porte, c’est Bruno qui l’accroche :

« Tu pars déjà ? Tante n’a pas eu le temps d’astiquer tes cuivres. »

Michel se retourne, d’une pièce, rencontre mon regard, perd contenance, esquisse un faible salut militaire et s’en va, reconduit par la vieille Japie qui halète sur ses talons.

« Tout de même, dit Bruno, il est… »

Un silence. Bruno se ravise, retient l’injure, probablement le mot « moche » et, dans sa retenue, trouve par hasard une terrible formule :

« On dirait qu’il s’est trompé de famille. »

Et ce sera bientôt le tour de Louise qui a pourtant sur Bruno, comme sur nous tous, le délicat pouvoir du crêpe de Chine. Il s’en faut de beaucoup que Bruno ait à son sujet les mêmes appréhensions que Laure.

« D’ailleurs, ça la regarde », avait ajouté Bruno, présent à la discussion.

Pour lui, la vertu de sa sœur n’est pas le saint sacrement. Louise en disposerait, bêtement, qu’il en serait sans doute offusqué : offusqué à cause de la bêtise. Ce qui l’inquiète, ce n’est pas le feu pour qui sont faites les salamandres ; ce n’est pas l’aisance dans le mystère qui permet à Louise de vivre deux vies, une vie extérieure dont nous ne savons rien, et une vie de famille où elle se montre comme elle a toujours été, ouverte, agréable, décorative, un peu futile et paresseuse, mais finalement bonne fille ; ce n’est pas son goût pour les cohortes, qui font défiler à nos portes jeunes — et moins jeunes — garçons, comme pour les camaraderies féminines qui ramènent les attitrées, Marie Lebleye, Odile, une certaine Germaine, une certaine Babette. Non, ce qui agace Bruno, ce sont les références, les jauges de Louise : la couleur, le tissu, la coupe mode, B. B., Bettina, Margaret, le dernier film, la dernière chanson, la dernière première (il ne fait grâce qu’au dernier modèle du salon et, parfois, au dernier disque). Ce qui bientôt l’horripilera, c’est l’amitié de Louise pour la poudre que lui jettent aux yeux des gens qui, d’ordinaire, ne l’ont pas inventée ; c’est son avidité de superflu, son respect des longs noms, des longs nombres, cette espèce de tropisme qui lui tourne la tête, invinciblement, vers le soleil du Pérou.

« Le chic, le fric, voilà ce qu’elle aime », grogne-t-il, en coin de bouche.

Plus tard, quand il aura plus de dent, quand il aura hérité du goût de Mamette pour le trait (le trait un peu trop tiré), il dira :

« Ma sœur est une fille de soie. »

Janvier. Cadeau de Bruno à M. Astin, pour le nouvel an : Le père de famille moderne, relié cuir.

Cadeau du même à sa tante : Défendez-vous, Madame, relié toile.

Cadeau du même à sa sœur : Les recettes de Tante Jeanne, broché.

Cadeau du même à son frère : Discours de réception du Maréchal Juin à l’Académie française.

Il ne nous a pas été possible de lui soutirer des commentaires, hormis d’énormes sourires. Nous avons seulement calculé que, malgré son penchant pour l’économie — il est même assez près de ses sous —, il avait dû vider sa cagnotte.

J’allais oublier — c’est d’un autre ordre — le cadeau qu’il a fait à sa mère. En dehors de la Toussaint et de la date anniversaire de sa mort, nous allons quelquefois sur la tombe de Gisèle, le 2 ou le 3 janvier (à l’instigation de Laure). Bruno, qui a eu dix-sept ans en octobre, avait spontanément acheté 17 œillets.

Février. Le 17, pour la première fois j’ai entendu mon fils parler d’une fille et la juger. Avec une indulgence amusée, Louise se moquait de Germaine, son amie, qui ne peut pas voir un garçon sans être persuadée qu’elle l’intéresse.

« Ouin, a dit Bruno, je dois devenir comestible. Elle me regardait, l’autre jour, je te jure, avec des yeux de limace pour la salade. »

Le 24 néanmoins, voyant que ses aînés avaient roulé le tapis et profitant de l’occasion pour entrer dans la bande, un Bruno pataud, appliqué, prenait des risques, se traînait des deux pieds dans un blues. Contre la limace. Il est exceptionnel que notre modeste vivoir serve à cette fin et quand l’honneur m’échoit, je me retire comme il convient. Pour une fois je n’en fis rien, j’observai Bruno, qui écrasait des bouts d’escarpin, faisant pesamment, bravement son boulot, sans autre plaisir que d’affirmer son âge. Et je fus très rassuré quand, passant près de moi, il pointa deux doigts, très vite, derrière la tête de Germaine, pour faire les cornes.

Mars. Il est à peu près enrégimenté parmi les jeunesses du coin. Louise, quand elle le débauche pour quelque sortie, me demande encore, plaisamment :

« Tu nous le prêtes, ton fils ? »

Mais c’est Bruno qui répond au besoin :

« Non, j’ai une disserte en retard. »

Il importe que le refus ait au moins l’air de lui appartenir. S’il accepte, il m’en réfère, sous la forme la plus laconique, la moins serve qui soit :

« D’ac ? »

Avril. Ai-je tu — et pourquoi ? — l’affection (bourrue, maladroite, du genre veau échappé qui revient cogner à la mamelle) que Bruno conserve pour sa tante et dont la nôtre n’a jamais rien détourné ? Depuis qu’il a un peu d’audace — un peu, point trop, intra muros, comme Japie qui n’aboierait nulle part ailleurs — Bruno se sent l’âme d’un réformateur.

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