Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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« Monsieur Astin ! »

C’est à moi qu’on en veut. Je reconnais Xavier, du 65.

« Monsieur Astin, Papa demande si vous voulez nous donner Bruno. Nous avons une place de trop pour le circuit des Jeunes du département, mon frère est en colle. »

Que dire, que faire, sinon me retourner, murmurer d’un air dubitatif :

« Ça te chante ?

— Tu parles ! »

Nulle hésitation. Pas de fausse honte. Ça lui chante, de do à si, sur toute la gamme. Les yeux brillants entre les cils qui tremblent, il supplie :

« Écoute, Papa, je suis toujours avec toi, je ne sors jamais… »

Le tentateur nous presse. Il crie :

« Décide-toi. On part dans un quart d’heure. Tu prends un casse-croûte et tu te trottes.

— Ça m’ennuie un peu de te laisser tout seul », souffle Bruno.

Ça l’ennuie un peu, entendez-vous. Rien qu’un peu, le gentillet ! Puisqu’il en a envie, qu’il se trotte, comme dit le gnome, sans avoir eu le temps de s’apercevoir que j’ai les oreilles rouges. Jetons-lui, comme aux autres, sèchement :

« Va, va… »

Bruno m’embrasse, aussi comme les autres — avec fougue, il est vrai. Il fonce aussi vers le frigo. Il revient aussi avec un paquet graisseux. Il détale sur le sablon de la cour, claque le portillon, vire à gauche et disparaît. Et merde, éclatons, jurons, nom de Dieu de merde, ore non rotundo, insultons les murs et le Seigneur qui ne m’a pas fait puissant, mais qui me veut néanmoins solitaire. Et merde, j’en sais un qui n’est ni de la race des forts, ni de la race des beaux, mais de celle des imbéciles. La bonté paie sur la terre. Dans ta mansuétude qu’attends-tu, crétin, pour traverser la rue et t’en aller pieusement décrotter Madame ta belle-mère ? Mais prends des forces pour cette auguste tâche, va ronger ce qui te fut laissé : un pilon de poulet, englué d’une gélatine qui, seule, tremblera de ta colère.

XIII

Ils sont rentrés tard tous les trois, Bruno le dernier. Ils ont trouvé l’armoire blanche de la cuisine repeinte de frais. J’ai dit :

« Elle me faisait honte. »

J’avais honte, en effet, depuis quelques heures. La soupe-au-lait, chez moi, tourne très vite ; mes rognes, immanquablement, me retombent dessus et c’est même un des rares traits de mon caractère que j’apprécie un peu. J’ai réfléchi, le pinceau en main. J’ai réfléchi, laissant goutter sur le carrelage des étoiles de Ripolin qu’il m’a fallu nettoyer, ensuite, à genoux.

Bonne posture, pour un pénitent. Il n’y a pas de doute, comme l’escapade de Bruno (et la phrase qui pour moi en résume le sens : Tu m’aimes moins), comme le bain forcé d’Anetz (et l’apostrophe de Mamette : Vous sautez sur Bruno, qui sait nager), ceci est un avertissement. J’ai longtemps ignoré qu’il était devenu mon préféré. J’ignorais ce matin que j’étais en train de devenir un père abusif, l’équivalent mâle d’une nourrice qui boirait son lait, d’une Genitrix enserrant la chère proie avec des pattes d’araignée.

Le fils de ma mère m’habite toujours. Or il y a un temps pour prendre qui est celui des fils. Il y a un temps pour rendre (je ne dis pas donner, puisque nous avions reçu) qui est celui des pères. Des pères qui entendent l’être pour leurs satisfactions, qui sont partie prenante dans la paternité, ce ne sont pas des pères. Ce sont des fils qui jouent à être pères, qui aiment leur enfant comme on aime une maîtresse, comme on aime une maison : pour en jouir. Ils sont beaucoup, mais ce n’est pas une excuse.

Il suppliait, le gosse : « Écoute, papa, je suis toujours avec toi… » Il ne s’en plaignait pas. Il réclamait seulement un peu d’air. De l’air, j’en ai donné, trop peut-être et trop vite, à Michel et à Louise, sans leur fournir, en moi, le même abri. Forçant un peu les mots, je pourrais dire : ils ont le monde, Bruno a la maison. Mais n’est-ce pas mieux le combler que lui offrir l’un et l’autre ? Vais-je en faire un replié, un surgreffé, un être si égoïstement mis à ma disposition qu’il en sera, plus tard, indisponible ? En Bruno, j’ai accepté, puis découvert puis exalté un fils. Comment n’ai-je pas vu que, pour qu’il soit mon fils, il faut que je ne lui sois point donné comme barrière, il faut que de l’anormal naisse le normal, qu’il me soit un fils ordinaire.

Troisième avertissement : j’ai de la chance au fond. À chaque fois il aurait pu être trop tard et, à chaque fois, il était encore temps. Seul, sans conseiller, sans femme, sans amie, maladroit comme une fille mère cramponnée à son enfant, moins heureux qu’elle — qui, au moins, est sûre de son sang —, j’ai tout de même fait de Bruno ce qu’il m’est. Je sais, je n’en ai pas fini. S’il n’est pas question de me délivrer de lui, il peut l’être, il le sera, un jour, de le délivrer de moi.

C’est tout. J’essaie de railler : « Comme jadis, voilà que je me gratte. » Mais cette fois la peau y passe. Où donc est le temps où, mécontent de ne pas réussir avec Bruno, je cherchais la recette pour devenir un père bien, un père sérieux, un père en paix avec lui-même ? Ça, pour trouver, en cherchant, on trouve toujours : autre chose que ce qu’on cherchait. Et j’ai trouvé, justement, ce qui jamais plus ne me laissera en paix.

Ils sont rentrés tard, Bruno le dernier. J’ai demandé aux aînés :

« Vous vous êtes bien amusés ? »

Ils ont paru étonnés, mais contents de ma question. (Ne l’ai-je jamais posée ou le ton n’y était-il pas ?) Décidément bourrelé de scrupules, je me suis dit que je n’étais vraiment qu’un tiers de père et qu’il allait falloir, pour l’édification, pour l’équilibre de mon troisième, reconquérir un peu de place dans la vie des jumeaux, fût-ce contre leur gré. Résolution d’ivrogne, je le crains. Quand Bruno est arrivé, j’ai eu soin de ne pas me précipiter, d’attendre qu’il vienne m’embrasser. C’était le même Bruno, dans le même costume qui devient juste aux entournures. Mais je lui ai trouvé l’air nouveau ou supposé tel que le vieil oncle égrillard ou les petits cousins cherchent sur le visage de la mariée au lendemain de ses noces. J’allai lui demander aussi : « Tu t’es bien amusé ? » quand ma langue a fait deux tours. On ne demande pas à un garçon de seize ans s’il s’est bien amusé. Avec la susceptibilité de l’entre-deux âges, il serait capable de se piquer, de croire que vous le prenez encore pour un enfant.

« C’était intéressant ?

— Pas tellement, a-t-il avoué. Tu sais, moi, les monuments, les églises… Le mieux, c’était la balade. »

Sincérité, hypocrisie, souci d’atténuer son plaisir pour atténuer mon dépit, qui peut le savoir ?

« Avec tout ça, je n’ai pas fait mon anglais, a-t-il ajouté, candide.

— Mets-y toi tout de suite. »

Son regard est alors venu buter contre le mien.

« Tout de suite, ai-je répété, très ferme. Tu ne dîneras pas avant d’avoir fini. À un mois du bac on ne néglige pas un devoir d’anglais, surtout quand l’anglais est notre partie faible… »

Et la force m’est revenue parce qu’il obéissait sans sourciller. Nous autres, éducateurs, nous connaissons les principes : un enfant ne rechigne pas s’il est absolument sûr que son père a raison, et qu’ayant raison le père ne cédera pas. Vos remarques, vos ordres, même s’il espère y couper, il les attend, il les estime ; il y trouve la preuve de l’intérêt que vous lui portez, bien plus que dans la faiblesse qui souscrit au caprice ; il aime au fond cette vigilance et vous reprocherait confusément de la relâcher… N’est-ce pas, M. Astin ? On réagit comme on peut. L’occasion était belle et je me demande pourquoi, une demi-heure plus tard, sous prétexte de ne pas priver Bruno du journal télévisé — où allaient passer les images de Bordeaux-Paris — j’ai rapidement traduit le dernier tiers de sa version.

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