Hervé Bazin - Au nom du fils

Здесь есть возможность читать онлайн «Hervé Bazin - Au nom du fils» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1960, Издательство: Éditions de Seuil, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Au nom du fils»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

Au nom du fils — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Au nom du fils», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

« Le Buffle ne voulait pas que je me présente dès la première année. Finalement il en a convenu, je peux tenter ma chance. Un an de gagné, tu penses ! »

Je savais. « Le Buffle » faisait ses sciences quand je faisais mes lettres ; il daigne s’en souvenir parfois et me téléphoner. Il meuglait hier dans l’appareil : « J’aurais préféré que ton fils attende. En deuxième année, il était fichu de faire un major. » Michel a ajouté :

« Rien de spécial. Vous m’avez, pour la journée. »

Résigné à sa résignation, incapable d’être pour lui autre chose que le père à pension, à signatures, à satisfecit, j’ai murmuré, comme il convenait :

« Parfait. »

Louise au moins se donne quelque peine. La gentillesse est dans sa nature, elle nous la prodigue comme à d’autres, mais, quand elle est là, l’illusion est complète. Elle a déjà trop de métier, trop de port ; elle a ce visage trop lisse, où les sourires sont atténués par la crainte d’y amorcer une ride, où les yeux sont sertis comme des chatons de bague. Mais quand elle passe, occupée à penser ses précieux mouvements, à régler ce vol pur que font autour d’elle les oiseaux de ses gestes, je ne m’en veux pas d’être son père.

Bruno admire, plus simplement : l’un et l’autre.

« Tu passes, c’est couru », dit-il à son frère.

Il se retourne vers sa sœur, il palpe, il jubile :

« Mince de robe ! »

Puis, jouant son rôle de factotum, il annonce :

« Pas de déjeuner chez Mamette, aujourd’hui. Elle a 24 de tension. Laure l’a purgée ; elle est de consigne près du seau…

— Je t’en prie, coupe Michel.

— Pauvre Laure ! » murmure Louise qui en plisse le nez, au mépris de ses propres consignes, mais ne songerait pas un instant à proposer son aide pour une tâche aussi peu ragoûtante, qui oblige Laure à soulever seule une lourde vieille femme à demi paralysée.

« Elle nous a laissé un déjeuner froid, reprend Bruno, qui a le coq-à-l’âne héroïque. Où le bouffe-t-on ? Papa propose un pique-nique à la mer de sable d’Ermenonville.

— La mer de sable, ces dunes avec des rochers dessus où on a tourné des extérieurs de Sahara ? Alors, non, j’ai vu le film », dit Louise, dont l’érudition cinématographique, seule, est solide.

Suit une discussion confuse. Bruno irait bien à Orly. « Voir les gros-gros z’avions », raille Michel. Bruno se posterait volontiers sur le passage de Bordeaux-Paris. « Vas-y Bobet ! » lance Michel, tandis que Louise, très peu fervente du saucissonnage, intervient : on pourrait garder le repas pour ce soir et déjeuner tout bêtement au Poisson-Volant, de l’autre côté des Îles. Après quoi danserait qui veut, tandis qu’aux pieds plats resterait toujours la ressource du pédalo ou du canot de louage. « Faisable », estime Michel. Mine de Bruno, qui prévoit l’abandon. Mine de M. Astin, qui ne croit pas que l’abandon en compagnie de Papa soit une catastrophe, mais fait des comptes. Sa fin de mois est ardue. Il n’en parle jamais, mais il fait des prodiges pour soutenir le train, payer les études de Michel, les robes de Louise ; il a depuis longtemps exterminé à cet effet un dernier lot de ces valeurs, dites de père de famille, qui se sont encore mieux dévaluées que leur autorité. Il est sans le sou jusqu’au chèque du 30. Avec une éloquence muette, il se frotte le pouce contre l’index, en murmurant, bon prof, pour décorer sa honte :

« Non licet omnibus adire Corinthum.

— Ne t’en fais pas, dit Louise.

— Dans ce cas, évidemment ! » dit Michel.

Un silence me juge : pauvre papa qui fait ce qu’il peut, qui peut peu. Chut, il ne faut pas lui faire de peine. Mais, moi, Michel, de la race des forts, moi, Louise, de la race des belles, nous aurons plus de classe. Le fort se redresse ; la belle pivote sur ses talons. Ils se rejoignent dans le vestibule, se concertent, décrochent le téléphone. Je l’ai déjà remarqué, bien qu’ils n’aient pas grand-chose en commun, sauf cette espèce de foi ou de force qu’ils ont l’un dans le front comme un bœuf, l’autre dans les jambes comme une gazelle, ces deux-Ià s’entendent à merveille. Quand Michel appelle sa sœur : « Hé ! jumelle », avec l’accent qu’il lui réserve, il est agréable de se dire qu’il a sa dilection, qu’il n’est pas tout à fait sec. Il l’est moins de faire les frais de leur complicité. Ils ont composé un numéro, ils s’esclaffent, se repassent l’appareil, mêlent leurs voix, grave et pointue :

« Marie ?… Les Jumeaux… Les jumeaux Astin, quoi, tu en connais d’autres dans le coin ?… Juste, on ne savait que faire, on se demandait si… Alors, ça va, ça tombe à pic, on en est… Des rondelles ? On a une petite salade, Bechet, Barclay, Lafitte, Osterwald, Gillespie, Doggett, Holiday, une trentaine en tout et bien dix, je te préviens, qui rabotent… On va voir pour le frichti… Soyez chouettes, venez nous ratisser. »

Et nos jumeaux réapparaissent, un peu gênés.

« Les Lebleye viennent nous chercher, dit Louise. Ils ont toute une bande chez eux. Tu nous donnes la moitié du poulet ?

— J’emporte les disques de jazz », dit Michel.

Nouvelle mine de Bruno, qui n’est plus du tout dans la course. Mine, énormément désabusée, de M. Astin qui se fait une raison et murmure :

« Allez, allez ! »

On l’embrasse. On fonce sur le frigo, sur la discothèque. Bruno me reste, soyons serein. Réflexion faite, dans la mer de sable, j’aurais fait figure de chameau. L’impossibilité pour deux générations et même pour deux demi-générations de se distraire ensemble ne se déplore pas ; elle se constate. Faute de se distraire, au sein des bonnes familles, on s’ennuie courageusement ensemble et pour effacer le coup on appelle ça dimanche. Mieux vaut encore, à leur gré, laisser s’égailler vos oiseaux. Les jumeaux, qui ont torturé le poulet, reviennent avec un paquet graisseux. Je crois qu’on m’a aussi emprunté une bouteille. Enfin, on sonne.

« Déjà ! » fait Bruno lugubre.

Deux, trois, quatre, six têtes oscillent derrière les barreaux de la grille (je pense, moins serein que je ne le prétends : les barreaux de la cage).

« Qui c’est, la petite en bleu ? demande Bruno, dont l’envie de s’accrocher est évidente et qui croit prouver son adolescence en faisant le coquelet (de près les filles le rendent aphone).

— Odile, la cousine de Marie, elle a seize ans, elle habite le vieux Chelles, répond Louise, rapidement.

— Opso ! »

Opso, c’est-à-dire : on pourrait s’occuper, sigle local de la division des grands, pour exprimer leur sifflante admiration. Même remarque : qui le prononce ne veut plus être classé parmi les enfants de chœur. Mais Louise n’a même pas entendu, elle ouvre la porte, agite les bras. Michel s’avance, plus digne. Bruno me regarde d’un air désespéré. Il a seize ans, comme Odile. Je pourrais dire : « Vous n’emmenez pas Bruno ? » Mais je ne dis rien. On n’emmènera pas Bruno. Les jumeaux ont rejoint la bande, d’où fusent les acclamations-exclamations. Louise serre la main de Rouy, son novio du bord de Marne avec une négligence amicale qui me rassure. Elle a vieilli plus vite, elle sait son prix. Michel, très entouré, s’en va, dépassant d’une tête un banc de cheveux de filles, comme un nageur parmi les algues. Lui sait son heure. Les pas, les jacassements s’éloignent, sur la droite. Nous voilà seuls. Bruno qui n’imagine pas que j’aie pu pécher par omission, qui pense, le bon agneau, que j’ai péché par incompréhension, bêle tristement :

« Ce qu’on fait, nous ? »

Ce qu’il voudra. Je suis plein de remords. Mais quoi, on re-sonne : quel est ce gnome bouffi qui pointe son nez rond ?

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Au nom du fils»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Au nom du fils» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Au nom du fils»

Обсуждение, отзывы о книге «Au nom du fils» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x