Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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« Un chou farci, ça va, pour demain midi ? »

Mon influence, aussi : je ne la déteste pas, je ne l’aime pas trop non plus. Mais comment s’empêcher d’avoir une attraction ? Les corps s’attirent en raison directe de leur masse — je n’en ai guère —, mais ils le font aussi en raison inverse du carré de la distance — et je suis très près de Bruno, et je ne peux souhaiter que de m’en approcher davantage.

Il m’a d’abord servi de bloc-notes : « N’oublie pas, je dois passer demain chez l’économe, pour la pension de ton frère… Tu me rappelleras aussi que j’ai une leçon à six heures chez Bardin. »

Puis, sur ce bloc-notes j’ai griffonné des appréciations : « Bardin ne suivra jamais. C’est le type même du garçon qui aurait déjà dû être éliminé, dirigé sur une école professionnelle. Si ses parents ne retardaient pas l’échéance à coups de répétitions, si nous avions une vraie sélection, si la Réforme de l’enseignement, si le gouvernement… » Et voilà les idées en branle, les valeurs, tout le tremblement. On parle, on parle, on est content de soi, on est sûr de certaines choses qui font partie de notre étroit domaine technique, on est moins sûr du reste, mais on continue à parler, pour soi, pour se préciser ce qu’on pense, on oublie qu’une oreille toute neuve vous écoute, aussi fidèlement qu’un micro et ce que vous venez de dire sera classé comme un disque.

Premier résultat, le disque tourne : « Papa dit que… » Tous les enfants sont des échos. Quant aux parents, pour si peu de fâchés, combien de flattés, d’attendris, par ce système de références ? Je connais mes tics, je condamne cette régurgitation, fréquente chez moi, des sentences maternelles (comme disait Maman…). Mais je l’évite mal. Et tout ce qui me fait sentir, que je suis capable d’être pour mon fils ce que ma propre mère fut pour moi m’est précieux.

Second résultat : l’imitation. Je retrouve chez Bruno des gestes (cette façon de dire non avec l’index levé), des tours de phrase. Je retrouve mon goût (nous n’aimons pas le chrome, nous ne comprenons pas les mêmes tableaux dans les galeries), mes phobies (cette foule du métro), des hésitations (juger trop vite, c’est méjuger), le chiendent des scrupules, une fidélité grondeuse, canine, une propension au repli, à l’attente, au demi-silence, à la conversation muette du sourire. Et là encore mon plaisir m’embarrasse. Tout ce que Bruno semble tenir de moi m’enchante. Vieille quête : je me souviens de la joie avec laquelle je découvris, voilà six ans, qu’il avait, comme moi, le pouce du pied trop grand : anomalie généralement héréditaire. Dans sa mentalité, qu’y a-t-il d’acquis ? Qu’y a-t-il d’inné ? Non, je ne désire pas, en Bruno, me donner une réplique. Je rêve de ressemblance. Et si ce n’est point cela, qu’il me pardonne ce que je lui donne ! Ainsi, du moins, aura-t-il eu de ma semence.

Bruno, Bruno. Que dire encore de mes félicités ? Qu’elles ne s’amignardent pas. Qu’elles ne posent pas de ventouses, comme dit mon fils en parlant des embrassades de son aïeule. Qu’elles me donnent l’habitude de tourner la tête à droite. (À la droite du père, nous sommes bibliques ; mais c’est, je le répète, sa place dans l’auto.) Qu’elles m’ont donné l’habitude de tourner la tête à droite, un petit coup, un autre, comme ça, de temps en temps, pour revoir cette bonne grosse caboche au cheveu dru. Ce grain de beauté qu’assaillent, en pleine joue, quelques poils follets. Cette prunelle grise qui prend de l’importance dans le blanc de l’œil — comme les réflexions de Bruno en prennent sur son innocence. Ces doigts encore tachés d’encre, bien qu’on approche, si vite, de son bachot. Ce corps dont la pousse en hauteur est presque achevée et qui s’occupe maintenant de sa largeur, qui se met à l’aise dans le blouson.

Bruno, Bruno… N’oublions pas la contrepartie. Il y a cette mouche dans le lait : ai-je mérité ce qui m’arrive ?

Il y a cette peur : combien cela durera-t-il ?

Il y a ce petit remords qui appuie cette peur : comment puis-je être aussi peu gêné par le souvenir de Marie ? Notre attachement, si long qu’il ait été, fut un long provisoire qui a trouvé sa fin.

Il y a le partage. Il y a le petit professeur de choc que Bruno admire, les rares copains, notamment ce gros Xavier du 65 (qu’il a connu à Charlemagne et qui, malgré le changement de lycée, vient jusqu’à la maison), le souvenir soigneusement redoré de sa mère, l’inlassable affection de Laure, l’intérêt vague de ces petites qui dans la rue lorgnent mon jeunot et se retournent, une fois, deux fois, d’un mousseux tour de jupe, et les voisins par-dessus le mur, les commerçants par-dessus le comptoir, tous ces gens, tous ces vivants qui piègent l’attention, qui s’occupent de vous, qui glosent, qui font monter une mer de salive autour de votre île déserte.

Il y a l’âge de Bruno qui a, déjà, seize ans, qui est, déjà, rhétoricien.

Il y a la mobilité de l’adolescence, pour l’instant soumise à des horaires, des programmes, des habitudes. Quand je le vois parfois relever le nez, je songe au taurillon qui hume l’air, venu de si loin faire frémir l’herbe de son parc.

Il y a, entre lui et moi, tout de même, ce décalage. Le décalage normal. Bruno aime son père comme on aime son père. Et même : comme il aimerait sa mère. S’il n’était fou, qui voudrait mieux ? Et l’amour vient du Père qui est à l’origine ; celui du fils en est la conséquence.

Il y a l’étonnement du mair. Oh ! ce n’est pas de l’indignation. Mais ces dames, si longtemps acharnées à me croire « l’honnête homme », à penser que j’assumais le rôle accepté, s’ébahissent un peu. Pour elles, sans doute, je fais du remploi d’affection, j’ai reporté sur Bruno la rente dont jouissait Marie. Je me suis, avide de protectorat, rabattu sur le moins rétif ; ou encore je me suis mis à la paternité comme on se met au régime. Mamette a certainement voulu me le dire, en claironnant devant un plat d’épinards où luisaient les yeux jaunes d’un œuf dur :

« Moi, je détestais les épinards ; maintenant, je les adore. On déteste les épinards, on se force, on s’habitue, on y prend goût, on ne veut plus que ça… »

Bruno, Bruno… La 4 CV file sur Villemomble et dans la courte portion de route dégagée il réclame, bien entendu :

« Champignon, quoi ! Tu n’as rien devant. »

L’auto pour moi est une machine à transporter. Pour Bruno, même une 4 CV, c’est du mouvement. J’appuie un peu sur la pédale. Je suis bien. Je ne désire rien, qu’aller ainsi, au plus loin. Je suis bien : vivre toute autre vie me semblerait maintenant aussi absurde que de conduire en machine arrière. C’est un fait, dans l’existence tant de situations sont réversibles. On change de chemise, d’emploi, d’idées. On change de femme. On ne change pas d’enfant. Il est né, il vous tient, il vous a. Il est et rien ne ferait, même sa mort, qu’il n’ait pas été. Il sera et tout concourt, même notre mort, à lui assurer notre suite. L’enfant, voilà l’irréversible. Et après moi, après lui, toujours devant, à la vitesse du temps…

« Ben quoi, tu as calé ! » s’exclame Bruno.

Oui, j’ai freiné trop fort, j’ai calé, devant deux écoliers qui traversaient la rue. Moi aussi, j’ai deux autres enfants et je cogite au singulier.

XII

Dimanche. Pour une fois, tout le monde est là. Large de front, d’épaules et assis en équerre, Michel a l’air en visite chez des gens de plus modeste condition. Avec une moue, qu’il oppose à tout ce qu’il estime peu sérieux — et pour lui toute littérature est futile —, il feuillette L’Étranger, oublié sur la table par Laure qui lit peu, faute de temps, mais n’a point, comme on pourrait le croire, des lectures de ménagère. Il a dit, en arrivant :

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