Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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« Tu me punis drôlement », dit-il.

Je rentrai, ruminant cette phrase qui changeait radicalement de sens, au gré de l’adverbe, en français ou en argot ; et le lendemain avec ces dames du mair, tassées sur la banquette arrière, je partis, tournant vainement la tête à droite, pour L’Émeronce.

Il y ventait, comme sait venter le marin quand il remonte la vallée et déchaîne ce grand miroitement rêche où semblent s’écailler quelques milliards d’ablettes. Il y pleuvait, l’eau trouant l’eau sur un kilomètre de large, entre les saulaies tordues d’ouest en est. Madame ma belle-mère, véhiculée par Mademoiselle ma belle-sœur, se hasardait jusqu’à la cale, lorgnait le banc de ponte menacé par une crue tardive, jetait un pleur sur la noyade probable des petites mouettes naissantes et, grelottante, se faisait installer près d’une flambée de frêne. J’étais seul, songeant : « Ceci est un avant-goût de l’avenir. Si j’avais épousé Marie… »

Une ondée me chassait vers le feu, à la satisfaction de M me Hombourg qui, par moments assez gâteuse, se grattait longuement la tête avec une épingle à tricoter, puis, Laure absente, pointait brusquement vers moi son dard translucide et me soufflait quelque vieille bêtise. Par exemple :

« Vous voilà seulet, hein ? C’est la vie. Si vous aviez épousé Laure, mon pauvre… »

Simple rappel, aussi vain que l’autre. On chevrotait : « Tiens, tiens, tiens ! » On déraillait, toujours à demi : « Ennuyez-vous, Daniel, ennuyez-vous bien. Se mettre un peu à la diète des siens, mon ami, rien de plus sain. Ça vous redonne de l’appétit pour la famille. » Parfois, du reste, elle redevenait, pour dix minutes, l’oracle à roulettes de naguère. Comme ce matin, où, bien reposée, fraîchette et touillant d’une allègre cuiller un café au lait sursaturé de sucre, elle dit soudain, sans autre préparation :

« Vous avez bien fait d’expédier Bruno chez ces Brown, ces Crown, je ne sais plus comment. Vous le chambrez un peu trop, comme vous chambrait votre mère. »

Elle se tut, but à petits glouglous et reprit, édifiée d’un coup d’œil :

« Bon, bon, ne faites pas le dogue, vous êtes parfait, vous ne supportez pas qu’on égratigne Maman. D’ailleurs, votre temps comme le mien, j’admets, était celui des protectorats. Mais les colonies, les enfants, aujourd’hui… »

Je me découvris, malgré moi :

« Vous en parlez aisément : vous, vous avez gardé Laure.

— Fichtre, s’exclama Mamette, hilare, je ne l’ai pas fait exprès ! »

Je ne l’écoutais plus. Je pensais : « Test. L’absence désempare ou fortifie Bruno. Comment puis-je à la fois souhaiter l’un et l’autre ? » Laure survint, qui rentrait du bourg sous un bruissant imper. Elle avait rencontré le facteur, elle apportait une lettre où souriait froidement Elisabeth II et qui, hâtivement décachetée, me livra deux courtes épîtres : une de Michel qui faisait son rapport, prudemment optimiste, et une autre de Bruno, presque aussi courte :

Michel does not allow me to write in French, Papa. I do not object. However, in spite of my accent, I am not as drowned up as you might think. I can manage.

Nothing special to tell you. Louise sent me a postcard from Saint-Brévin. Xavier another one from Argentières where he is camping. I also received your two letters, the second one with tax : you probably forgot that Nottingham was in England.

The day before yesterday we went to Sheffield and saw a cricket match. Tomorrow we are going to Coventry. I am a bit surprised by the Crownd. Not as you might believe : the girl is not meagre, the food is good enough, the father is quite an expensive man. It is true that he was born in Malta.

With special permission and because it will keep you warmer, it’s in French… que je t’embrasse.

Signature sans paraphe : Bruno demeurait sans orgueil. Mais il n’y avait rien là qui pût m’éclairer sur l’essentiel. J’attendis d’autres lettres qui, à la cadence d’une par semaine, ne m’en apprirent pas plus. Alors j’attendis la fin du mois, en faisant remarquer chaque jour que des vacances aussi noyées pouvaient s’écourter sans regret. Puis dès le 30, sans avoir fait à Saint-Brévin l’incursion promise, je remontais à Paris « pour m’occuper de très près du bachotage de mon fils ».

À la gare du Nord, il ne sauta pas du marchepied, comme je m’y attendais. Il descendit posément, après s’être effacé devant deux jeunes personnes. Un mois d’absence n’avait pas changé Bruno, apparemment. Il ne rapportait rien de son voyage, hormis une cravate de club, don de J. J. Crownd, junior. Il continuait à marcher en se dandinant, de ce pas de collégien que Louise, technicienne de la science ambulatoire, estime « réservé aux anatidés ». Mais il y mettait cette assurance qui rend légère la palme du canard sauvage tandis que s’embourbe celle du canard domestique. Migrateur, il avait une autre lumière dans l’œil et, dans la bouche sans doute, ces choses à raconter par quoi se font valoir ceux qui sont enfin sortis de la mare originelle.

Les conservant pour lui, cependant, il ne fut, de la gare à la maison, guère bavard. Je dus meubler. J’avais préparé une homélie sur la nécessité d’une révision complète, sur l’importance de l’enjeu : homélie presque mécanique, adaptée de celle que je débite couramment, en pareil cas, aux parents d’élèves. J’enchaînai en lui proposant de lui servir de répétiteur. Il parut gêné, rangea deux ou trois fois ses genoux, bloqués contre le tableau de bord.

« Écoute, dit-il enfin, d’un air sérieux, je ne peux pas me faire étendre en octobre. À Chelles, j’aurais peur des tentations. Ça ne me sourit guère, mais je crois qu’il vaut mieux que j’entre en boîte.

— Comme tu voudras », fis-je, décontenancé.

Quand il descendit de la 4 CV et fut debout près de moi, j’aperçus un mince trait rouge sous l’aile droite de son nez. C’était une coupure de rasoir.

XV

Octobre. Si je compte par mois, soudain, c’est qu’il arrive un moment où, comme dans l’histoire, l’interminable temps des enfances s’accélère, où tous les mois, pour un jeune homme, se mettent à compter. Avec le premier âge dont la courbe de poids monte à la verticale et certaines vieillesses, qui ont la chute abrupte des falaises, l’adolescence fait partie des âges galopants ; et, à l’intérieur même de l’adolescence, la dix-septième année atteint un paroxysme, recompose ses lymphes, ses rêves, ses pensées, avec une rapidité de réaction chimique à qui l’air semble prêter un nouvel oxygène.

Le signal de cette grande poussée, ce fut, pour Bruno, sa réussite — de justesse — en seconde session. Quand je le vis revenir de l’oral et passer le portillon, trop calme, contenant sa joie, cherchant peut-être à me faire une mauvaise blague, je sus tout de suite qu’il n’avait pas échoué. À sa taille. Cent fois mesurée (sur la porte de sa chambre qui en restait toute crayonnée), elle ne gagnait plus que des millimètres. Mais pour la première fois il l’employait tout entière, il redressait le roseau.

« C’est toujours ça de pris ! » dit-il, cinq minutes plus tard, comme je le félicitais.

Il n’aurait pu mieux s’exprimer. Si peu que ce fût, il avait enfin pris quelque chose, cessé d’être un sans grade, un sans titre. On blague et je blague moi-même les peaux d’âne. Mais, à beaucoup, elles fournissent justement une seconde peau, qui protège l’autre. Elles habillent ceux qui sont nus ; elles les empêchent, au moins, de grelotter d’humilité.

Novembre. Je vis mon été de la Saint-Martin. L’année prochaine, il sera Dieu sait où, il ne fera plus la navette avec moi dans la 4 CV.

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