Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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« Marie », propose Louise, s’avouant ainsi l’inspiratrice.

Marie Lebleye, heu, enfin, c’est une intime, je ne l’aime pas beaucoup, elle a été horriblement gâtée par le gros comptable barbu du 14 ; elle a pourtant une façon de traiter père et mère qui ressemble étonnamment à celle de ces jeunes États, dont l’indépendance indiscutée reste ulcérée d’avoir jadis été sujette.

« Avec sa cousine Odile, dit Bruno, ça fera une tente. »

Odile, bon, je connais mal les parents qui tiennent une agence immobilière près de la vieille église. Mais, sans autre génie, la petite est charmante, noyée sous un flot de cheveux d’où émerge un peu de nez, un bout de visage, éclairé par le feu noir de l’œil. Je l’ai surnommée, in petto, « la balise ».

« Roland, dit Louise.

— Xavier, dit Bruno. Ça fera une autre tente. »

Le premier est le fils du percepteur, le second notre insignifiant voisin. Je supporterai l’un et l’autre, si nous nous en tenons là : L’Émeronce n’est pas une station de camping. Nul autre nom ne tombe, du reste. Louise sourit de biais, découvrant une canine : le coup était monté.

« Bien entendu, dit M. Astin, personne sans l’avis des parents. Vous n’improvisez pas, je pense ?

— En principe, dit Louise, ils doivent nous rejoindre à Ancenis, par le train. Si tu avais dit non, ils campaient tout de même à Anetz, mais dans le petit bois du père Cornavelle. »

Pirouette. Elle file, suivie par Bruno, qui se retourne deux fois et dont le sourire, tout différent, a l’air de s’excuser.

XVII

De la cale, j’observe la bande qui marsouine en Loire. Un lumbago m’empêche de me baigner et Louise est restée près de moi, ce qui est rare : elle ne doit pas pouvoir entrer dans l’eau aujourd’hui (chose naturelle, c’est bête, je rougis d’y penser). Laure, fait encore plus rare, s’est laissé entraîner. Elle nage mal, là-bas, mais avec de beaux bras inconnus.

« Curieux, dit Louise. Laure s’habille mal, mais se déshabille bien. »

Exact : Laure est de ces femmes qui se gâchent le corps dès qu’elles mettent quelque chose dessus ; et ce sont malheureusement celles qui en mettent le plus. On n’en dira jamais autant de toute cette jeunesse. Dieu sait si elle en hisse de la peau ! Comme un drapeau.

« Tu fais ta carpe, reprend Louise. On est trop, hein ? Nous te fatiguons, nous te secouons tes vacances.

— Non, vous m’étonnez, parfois, mais ce serait trop long à dire. »

Tout est toujours trop long à dire pour moi, qui ai la langue mal reliée au cerveau. Il est vrai que ces vacances sont différentes des autres. D’habitude, à L’Émeronce, j’étais avec les miens ; cette année, je suis à côté. Je constate, encore une fois, mon retard. J’ai passé ma vie à l’être : d’une découverte, d’une préoccupation, d’une mesure. Je sais que c’est fatal ; que les parents le sont toujours, qu’ils n’arrivent jamais à faire le point, car, leurs calculs à peine faits, ils s’aperçoivent que leurs enfants les ont faussés, en poussant plus avant. Les trois miens, à Chelles, sortaient plus qu’ils ne recevaient ; et quand ils recevaient, tout le monde s’observait, freiné par l’austère odeur dont M. Astin doit imprégner les murs. Sur le pré de L’Émeronce, on se relâche. Comme le veut l’usage paysan du père Cornavelle, qui a fini par prévaloir dans toutes les bouches, je ne suis ici, en short, que M. Daniel, sans dignité particulière. Mais j’ai du ventre, un lumbago, je ne suis pas. Tout va trop vite, ils sont si différents, si libres, et pourtant, si tranquilles…

« Roland, Marie, ça t’embête ? dit encore Louise.

— Un peu, oui. »

Louise s’en va, découragée par mon mutisme (ou par ma réponse ?). Je reste seul en face d’un liseron, dont la fleur en forme de haut-parleur s’ouvre pour ce menu concert d’oiseaux que je préfère infiniment au cha-cha-cha trop souvent craché par le poste à transistors de Marie Lebleye. De celle-là je me passerais volontiers. Oh ! je ne suis pas bégueule, les pourcentages n’ont pas tellement changé ; les bonnes petites de 1930, dont Papa-Maman, archi-sûrs de leur virginité, ménageaient les oreilles en soufflant aux amis qui en racontaient de bonnes : « Voyons, plus bas. Mimi pourrait entendre… » les fausses petites oies, il en passait quelques-unes à la broche. Beaucoup plus qu’on ne croit même. Autant, sinon plus qu’aujourd’hui. Ce n’est pas moi qui, feignant de réciter mon lexique, murmurerai dans le dos de Marie, comme le fait Mamette, toujours demi-lucide : « Poule, oiseau gallinacé, dont la chair est appréciée. » Roland, Marie, tant pis, je ne savais pas, ce n’est du reste pas voyant, les sexes restent bien séparés sous les tentes orange plantées au ras de l’herbe près d’un repoussis d’ormeaux (Xavier-Roland) et une touffe de gratterons (Marie-Odile) qui s’accrochent aux jambes. Mes soupçons tiennent à la fréquence de leur côte à côte, à une certaine densité de leur regard, à cette espèce de bonheur des hanches dont balance le couple le plus secret. Louise, interrogée, n’a rien nié, rien affirmé. « Roland, Marie, oui, peut-être… », a-t-elle dit sans étonnement, sans inquiétude, sans curiosité, comme si c’était seulement leur affaire à ces deux-là et la chose la plus naturelle, la plus négligeable du monde. Roland, Marie, même pas de conjonction, ni fiancés, ni amants, l’un sur l’autre copains, peut-être et peut-être pas, qu’importe ! En ce qui les concerne, en effet, qu’importe, je ne suis pas leur père, je ne suis que très vaguement responsable de l’occasion par-devant le percepteur et le comptable (responsabilité vague qui, pourtant, me harcèle, par moments, comme une mauvaise dent). Bref, s’il y a quelque chose, ce qui m’ennuie le plus, c’est que ce quelque chose soit aussi peu coupable. Aussi translucide, calme, indifférent. Pour eux comme pour les miens. Et puis, enfin, quoi, si les parents ne savent rien, pourquoi en saurai-je plus de mes propres enfants ? Laure, à qui j’en ai fait discrètement la remarque, ne me sera d’aucun secours :

« Oui, j’avais cru voir, aussi. »

Autre forme d’indifférence : celle du bénitier, source des humides niaiseries :

« On ne se marie plus de la même façon, vous savez. Ne vous mettez pas martel en tête, comme d’habitude. »

Comme d’habitude, si. Mes enfants ont des yeux. Ils ont des sens, en un temps qui les exacerbe et où jamais pourtant n’a été plus long le temps des études, plus éloignée la date à laquelle, métier en main, on peut songer enfin à élargir son lit. L’heureux Moyen Âge mariait ses garçons très tôt, ses filles dès la nubilité : pas de problème. Quand il s’est posé, violant la nature, l’hypocrisie — comme toujours — en a fait son affaire. Baisez-vous, taisez-vous, les oreilles amies vous écoutent. Et coule, salive à romance, lessive à soupçons. Vint mon temps, où sont apparues les garçonnes, encore coupables et faraudes de l’être ! Pas pour longtemps : le péché meurt. Voici qu’apparaissent maintenant les Roland, les Marie, leurs pareils : pas d’attente, pas de boutons, pas de problème ; ma pureté, c’est ma franchise. Et vous, qui êtes-vous mes trois ? Je vous regarde.

Toi, Louise, si proprette de linge, blancheur Persil, embaumant les douze fleurs, mais comme privée de peau intérieure à laver. Toujours d’accord avec ton corps, dont l’aisance est d’une femme, mais peut-être te vient de ton métier, lui-même si exposé. Une affreuse formule d’étudiant m’empeste les lèvres : je ne mettrais pas ma fortune en actions sur son pucelage. Dieu merci, je n’ai pas de fortune, mais j’ai beau dire, moi qui t’ai lâchée trop tôt, qui t’ai sacrifiée à ton indépendance, j’espère un peu, beaucoup, que tu es encore ce que tu pourrais être, après tout sans miracle. Si brute qu’il soit, si faneur de femmes (et ce n’est pas mon cas), tout homme attend de sa fille la résistance qu’il attaque ailleurs.

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