Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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« Daniel, venez donc voir votre escogriffe. »

Je sors. Mamette pointe le doigt vers l’extrémité de la digue où, sur une Loire de cuivre, se détache l’ombre chinoise de Bruno campé sur l’ombre chinoise de la barque. L’escogriffe, malgré l’interdiction, s’est aventuré seul et, imperturbable, tend la cordée.

« Il crâne, dit Michel. Il veut nous montrer qu’il n’a pas eu peur.

— S’il chavirait là, ce serait une autre histoire », dit Mamette.

Et sans attendre la réponse, elle hausse le ton :

« C’est ça, laissez faire. Mon pauvre Daniel, je ne vous comprends plus. Vous étiez d’abord trop sec, vous devenez trop coulant. Pour l’éducateur comme pour le camembert le plus difficile, c’est d’être à point.

— Je vous en prie, je sais ce que j’ai à faire. D’ailleurs, j’y vais. »

Une telle sortie, devant Michel dont pour plusieurs raisons je ne suis pas content, est inadmissible. Voilà mon exaltation tombée. Voilà que de nouveau je rumine en dévalant la butte. Au pied de la digue, le père Cornavelle raccommode une nasse en compagnie de sa fille, que Louise a surnommée Bécassine, et d’un petit vieux en paletot de drap bleu que je ne connais pas. J’y songe soudain : tout le monde sait que Bécassine est la fille de sa mère, que le père Conavelle est venu après, légitimant la petite sans sourciller. Tout le monde sait qu’il adore Bécassine, toujours accrochée à sa main calleuse et lui criaillant des sottises qu’il accueille avec une indulgence bourrue, un gros tremblement des moustaches. Rien d’embarrassé, d’hésitant ni même de soutenu chez le bonhomme. Pas l’ombre de pitié dans l’œil. C’est sa nigaude à lui, voilà. Passion simple qui ne propose pas de leçon. Retenez-la tout de même, M. Astin, vous qui vous échauffiez tout à l’heure. De votre découverte il n’y a pas tellement lieu d’être fier. On va même sans malice vous forcer à rougir. Le père Cornavelle se relève, touchant du doigt sa casquette grasse. Lorgnant la Loire, le petit vieux, son acolyte, crache une chique :

« Sapré gars, chevrote-t-il. Mais du gars. Et qui vous ressemble… »

La cataracte, qui lui vitrifie l’œil, explique bien des choses ; la politesse fait le reste. Dans les glaces Bruno ne m’a jamais donné la réplique et de notre ressemblance — longuement épiée — nul ne saurait sérieusement me convaincre. Bien sûr, on trouve toujours, en cherchant, tel trait qui nous apparente à quiconque. Bruno a le nez rond comme mon cousin Rodolphe, comme Marie, comme d’autres. Il a les cheveux de ma mère : du brun le plus commun qui soit. Et pourtant, petit vieux, qui tires ton couteau et d’une carotte noirâtre te recoupes une chique neuve, tu me fais peur. Si c’était vrai ! Après tant d’efforts, de détours et d’attente, il aurait belle mine, ce père adoptant son propre fils ; il pourrait se vanter d’avoir l’oreille fine pour écouter en lui la voix du sang.

« Le voilà qui raccoste », dit le père Cornavelle.

On ne voit plus Bruno, ni la barque qui vient de glisser sous les saules. Mais un long bruit de chaîne râpe le silence du crépuscule, où les dernières hirondelles cèdent la place aux premières chauves-souris. Puis entre les branches un jeune corps apparaît, qui bondit de place en place sur des pieds nus que menace l’arête des cailloux enfouis dans le sable. Il a, ce corps tout neuf, quelque chose d’encore plus neuf que lui : une désinvolture, une assurance inhabituelles. À quoi bon m’avancer ? Je n’ai pas fait dix pas que Bruno est sur moi. Il continue à sauter, avec une grâce qui tient encore de l’enfance, mais qui déjà fait jouer de vrais muscles. Il rit, il crie, d’une voix éraillée par la mue :

« Si tu m’attrapes, tu auras raison. Mais je ne voulais pas perdre tous nos vers.

— Viens, le serein tombe. »

Sa confiance m’étrangle. M’aurait-il deviné ? Il esquisse un galop, se ravise soudain et m’attend, le cou tendu, les yeux graves. Nous rentrerons sans un mot de plus, dans la fraîcheur où les ormes commencent à frémir.

VI

Il était temps. Après m’être longtemps répété : il est trop tard, j’allais souvent me redire cette phrase. Sans trop de satisfaction. Sans motif précis. Il était temps, en effet : mais de quoi ? J’ai beau me méfier des dates, je découpe tout de même des tranches dans mon passé. Pour moi septième et sixième (car je compte en prof, d’après les classes de Bruno) ont été notre plus mauvaise période. Sixième redoublée, cinquième et quatrième, c’est la reconquête. Nous approchons de ce qui deviendra « ma belle époque ». Mais la troisième sera encore une période de transition : confuse et fluide.

Fluide, surtout. Elle l’eût été, de toute façon, pour des raisons banales, communes à la plupart des familles. Il est un temps, même pour les meilleures, où les uns ne suivent plus quand les autres s’égarent. Les ascendants semblent décliner, tandis que (et en partie parce que) les descendants montent, font la poussée brusque et fragile de l’asperge. En face de ceux-ci, assaillis par l’adolescence, les adultes franchissaient tous un cap : M me Hombourg celui des soixante-dix, Laure celui de la trentaine, Marie et moi celui de la quarantaine.

C’est une situation dans laquelle on a du mal à voir clair sur l’instant et plus encore après coup. Je regrette parfois de n’avoir jamais tenu de journal : les choses y prennent leur véritable aspect, progressif, dans l’émiettement du quotidien. Mais je ne m’en suis jamais cru digne (et j’en ai aussi été détourné par la découverte d’un agenda de mon père où l’on pouvait lire, à la date de ma naissance : Payé 850 francs à Levasseur pour le toit. Dîner chez Rodolphe. Pâté de prunes sensationnel, Louise en a mal au ventre. Puis en post-scriptum, hâtivement crayonné : Minuit. Erreur. C’était Daniel). À défaut de carnet, du reste, j’ai une autre manie, contractée pendant mes cours d’étudiant respectueux et dont je devais abuser dans les silences pénibles de la maison. Réfugié, sous mes cils, j’observe — et je m’observe — à la petite semaine ; je prends, mentalement, des notes, je me griffonne la mémoire. C’est une de mes faiblesses que de relire ensuite, de commenter des nuits entières, cette espèce de journal de tête, en faisant défiler, une par une, les sept personnes qui — moi inclus — ont composé mon univers.

Pour faire vraiment le point — comme j’appelais la chose — la ressource était mince. Contentons-nous-en et dans le même ordre, mes sept, retrouvons-les encore.

Mamette. (Honneur à l’âge, si vous voulez. On expédie d’abord ce qui compte le moins.)

Les vacances, l’air de la Loire, selon elle, ne lui avaient rien valu. Elle se ratatinait. Elle n’offrait plus, sous la masse de ses cheveux blanc-jaune, qu’une réduction amazonienne, une petite tête aux yeux cousus de sommeil.

Se méfier de ce sommeil demeurait sage, néanmoins : M me Hombourg n’avait pas renoncé. Laure, notre perle, le refrain tournait au radotage ; et de temps en temps, sous la lèvre pendante, le chicot s’animait, une langue de lézard se mettait à frétiller. On m’associait à la décrépitude. On parlait de mon âge, pour souligner l’urgence de faire une fin :

« Quadragénaire, Daniel ! Nous voilà du même bord. Avez-vous remarqué ? C’est à quarante ans qu’on devient génaire. Et qui dit génaire dit gêneur. Vous l’êtes quatre fois, moi sept. Pour nous débarrasser de l’étiquette, il faut maintenant passer le nona, filer jusqu’à cent, mériter une considération exceptionnelle pour un beau cas de résistance de l’espèce… »

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