Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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Regrets relatifs, certes, mais assez virulents pour nous obliger à respecter les fameuses six semaines, séjour maximum qu’elle pût accepter sans se rendre vraiment insupportable. Marie me conseillait, depuis deux ans, d’envoyer ensuite mes enfants dans des camps de la Mutuelle, pour y respirer, sans moi, un supplément d’oxygène. Par bonheur, les intéressés eux-mêmes ne le réclamaient pas. Mamette grognait : « Pourquoi ? Ils ont déjà deux jardins. » Laure laissait entendre qu’à son avis — ses avis sont toujours feutrés, quêteurs, prêts à épouser les miens — ce serait peut-être bon pour les garçons, moins utile pour Louise. Moi, sans l’avouer, je pensais le contraire et malgré les délais d’inscription je murmurai : « Nous verrons » comme un pour qui c’est tout vu. Expédier les enfants dans une colonie, c’était, forcément, y expédier Bruno et contrevenir à ma politique de présence paternelle.

Ces vacances-ci donc ne différeront point des précédentes. Trêve sur grève : quarante jours qui pour la seule Marie feront figure de carême. L’intérêt de L’Émeronce, par définition, c’est qu’il ne s’y passe rien ; et comme les autres fois en effet il ne s’y passera rien. Presque rien. Je ne veux pas céder à la manie que j’ai, que nous avons tous de faire des dates. Nos transformations sont trop lentes pour nous être sensibles. Leurs signes avant-coureurs sont longuement négligés. Tout « révélateur » qu’il soit, le dernier incident, celui dont nous prenons conscience, peut-être insignifiant. Mais la goutte est censée faire déborder le vase. Ironie digne de mon intuition : un fleuve va s’en charger.

Nous y voici. Pas de vent, pas de courant, nulle excuse. Sous le ciel rougeoyant qu’elle dissout, une Loire encore tiède glisse à peine, lisse ses bancs, où piètent mollement des mouettes engourdies par l’approche du soir. Du haut de la butte, Mamette, tassée dans son fauteuil roulant et Laure, qui tricote, nous observent. Nous avons sorti la plate, empruntée au père Cornavelle, l’unique voisin, mi-fermier, mi-braconnier d’eau douce. Selon les rites qu’il nous a enseignés, la cordée est pliée à l’arrière ; ses pierres de plombée gisent dans le bateau, ses hameçons embecqués de tortillantes âchées pendent, répartis le long du bord pour éviter les accrochages. Les gaffes en l’air, nous laissons aller, l’œil sur les fonds, cherchant à repérer ces petits trous qui dans le sable, où elles ont foui, signalent le passage des plies. Nymphe un peu dégoûtée et surtout soucieuse d’extorquer de l’ambre au soleil, Louise fredonne et pigeonne, sans cesse rajustant son pointu soutien-gorge. Michel, ce bel éphèbe dont le caleçon de bain n’altère pas l’éternel sérieux, accorde toute son attention aux bouées du grand chenal et murmure :

« Si j’avais ma montre, je te calculerais la vitesse du courant. »

Bruno, quasi nu, scrute le secteur avec une attention d’Indien maigre, comme si en dépendait sa subsistance. Mais voici des traces, rondes il est vrai et non triangulaires. Je me penche plus avant, je dis :

« Ça, ce serait plutôt du barbillon. »

Et plouf, fils et fille se sont portés de mon côté sans réfléchir, si vivement que, cul par-dessus tête, avec un bel ensemble, nous voilà dans l’eau. J’émerge le premier, en riant. Michel rit aussi, qui, déjà, sans s’inquiéter, fonce vers la rive pour montrer que de nous tous il est de loin le meilleur nageur. Mais Louise et Bruno ne rient guère, eux. Si j’ai de l’eau jusqu’aux épaules, Louise en a jusqu’au menton ; elle se débat, affolée, parmi ses cheveux flottants. Quant à Bruno il n’a pas pied du tout et pointe un menton serré en esquissant, il est vrai, une espèce de grenouillade qui ressemble d’assez loin à la brasse. Foncer sur lui, l’empoigner, c’est l’affaire d’un instant. Cinq mètres plus loin la profondeur est moindre.

« Et Louise ! » souffle Bruno, qui peut maintenant gagner la berge tout seul.

Je n’ai plus qu’à me rejeter très vite vers sa sœur qui vraiment se maintient à peine, boit la tasse, crachouille en criant de plus belle. J’aurai plus de mal à l’amener, pâlotte, ravalant des hoquets, jusqu’à la cale, où Michel s’est hissé, vainqueur insouciant qui lance à son frère : « Tu arrives, hé, l’hippo ? » Mais enfin ce sera fait et nous n’aurons même pas à nous préoccuper du bateau qui, retourné, dérive doucement parmi ses agrès. Poussant le sien, tout hérissé de gaules, un pêcheur de Varades est déjà dessus, tandis que Laure accourt, déployant une serviette de bain.

« Fichus bateliers ! » crie Mamette, du haut de son perchoir.

Encore trente pas et filant vers ma chambre je passe devant elle :

« Et, vous, noble sauveteur, rugit la vieille dame, on vous donnera la médaille en chocolat. Vous piquez d’abord sur Bruno, qui sait un peu nager… et vous laissez mariner Louise, qui ne sait pas du tout.

— Ne dramatise pas, fait Michel. Un bain forcé, ce n’est pas une noyade.

— Est-ce qu’il avait le temps de réfléchir ? dit Laure. Il a pris le plus près. »

Le plus près, oui. Ce n’est qu’une expression dans la bouche de Laure dont le visage, une fois de plus, est tout gluant d’estime. Je sais ce qu’elle pense : un type bien, ce Daniel, tenant si fort à donner le change, à faire son devoir, qu’avant l’oiselle il a ramené le coucou. Comme on peut se tromper sur le compte des gens qu’on croit le mieux connaître ! Comme on peut se tromper soi-même ! Car ce qu’elle pense, jusqu’à cette minute, je l’ai moi-même cru et c’est bien ce qu’en moi je détestais le plus. Mais, Dieu merci, nous ne jouons pas du Corneille. Nous jouons tout au plus du Labiche. Michel a raison : un bain forcé n’est pas une noyade. Nul n’a sauvé personne, il n’y avait pas de vrai danger, rien qu’un peu de peur autour d’un léger accident. La seule, la belle nouveauté, c’est le réflexe ; et le sens de ce réflexe dont M. Astin, tout Perrichon qu’il soit en cette stupide affaire, se trouve illuminé. Le plus près, Laure, tu ne t’es pas trompée. J’ai sauté sur celui qui est le plus près de moi.

Il est plus de sept heures. Le soleil couchant donne de biais dans la chambre où je me rhabille. Bruno est reparti, tout mouillé, après avoir seulement attaché la ficelle de son slip triangulaire. Michel est resté avec sa grand-mère. De petits cris de souris traversent la cloison : Louise, à côté, fait des gloses. Quant à moi, ridicule, j’enfile ma chemise comme si je revêtais la pourpre. Je sais maintenant. C’est clair. Ça devrait crever les yeux de tout le monde. Bruno, je ne l’aime pas moins. Le signe est renversé : je le préfère. Qu’il n’en sache rien, lui, qu’il n’y réponde pas, cela n’a aucune importance. La question n’est pas là. Elle n’a jamais été là. On se masque. Qui croit chercher l’amour d’autrui souvent cherche d’abord à s’assurer du sien et les preuves qu’il en donne, à tort et à travers, c’est à lui-même qu’il les destine. Mais que le sentiment de l’obligation disparaisse et tout change…

Après la chemise, le caleçon ; et ce pantalon de toile qui sent l’herbe écrasée. Que le sentiment de l’obligation disparaisse et tout change. Je sais. Je peux, désormais, beaucoup plus. Parce que je ne crains plus son jugement, ni celui de personne, je peux élever cet enfant, juger de son bien, cesser d’en faire trop pour éviter le reproche de n’en pas faire assez. Je peux me laisser aller avec Michel, avec Louise, qui ont bien mérité cette compensation. Je peux songer à Marie : Bruno devient un moindre obstacle dès l’instant où je ne me soupçonne plus d’être capable de le sacrifier. Mais on m’appelle. C’est la voix de M me Hombourg :

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