Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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— Allô ! Monsieur Jean Harac ?

Gargouillis. Friture. Une voix émerge qui jette des « A l'eau ! A l'eau ! » étranglés, fait répéter le nom, finit par comprendre et soudain devient grave, embarrassée :

— Le lieutenant Harac ? L'ancien locataire ?… Comment ! Vous ne savez pas ?… Mais, madame, c'était dans les journaux. Le lieutenant Harac était parti en Indochine, il y a six mois, et il a été tué presque aussitôt dans l'attaque du convoi Saigon-Dalat.

Levons-nous. C'est le moins que nous puissions faire. Je raccroche doucement, je reste une seconde immobile. En voilà un qui a tout dit. Qui ne dira plus rien. Mais il faut rappeler Suffren.

Sonnerie plus nette. Pas un cra-cra sur la ligne. Seconde voix de femme, pimpante celle-là et qui chante allô comme alléluia.

— M. Gonzague Louet, s'il vous plaît.

— De la part de qui… ? A quel sujet… ?

— Mon nom ne vous dira rien, madame. Je suis la sœur d'un ancien camarade de M. Louet. Je viens seulement lui rappeler un engagement qu'il a pris, il y a dix ans, et qui arrive à son terme.

N'importe qui, même un sourd, surprendrait l'aparté, prononcé de trop près : « Qu'est-ce que c'est que cette emmerdeuse ? » Le soprano cède l'appareil à une voix de basse, très creuse, aussi creuse qu'elle se croit importante. Avec ce genre de type que l'annuaire présente comme auditeur au Conseil d'Etat ne parlons pas de la valeur, ni même de la poésie des promesses juvéniles. Pas fondées en droit, ces choses-là. Parlons plutôt de l'utilité des contacts… Peine perdue ! Je n'ai pas enfilé trois phrases que l'auditeur au Conseil d'Etat m'interrompt sans courtoisie :

— Le serment de qui ? Le serment de quoi ? Voyons, madame, je n'ai plus dix-sept ans, mais vingt-sept. Je suis un homme sérieux qui s'occupe de choses sérieuses. Excusez-moi, je n'ai pas de temps à perdre à des bêtises.

Déclic. Dans l'écouteur renaît cette chanson de moustique qui traverse le vide. Avec humeur, j'introduis ce troisième jeton qui me permet de m'imposer un instant à l'attention de Roquette 98–55 : Pascal Bellorget, pasteur. Le succès, cette fois, est probable.

Encore une voix de femme. La femme, décidément, c'est le filtre des intimités. Pourtant non, il s'agit bien de la voix du pasteur, une voix de fausset qui n'a pas d'onction et qui monte en chaire dès le premier mot, sans aucune nécessité. Oui, oui, Pascal Bellorget se souvient de… de ce projet. Projet sympathique, d'ailleurs, mais fait sous une forme un peu théâtrale et qui, non-non, n'engage vraiment personne. Oui, pour revoir les camarades, il ira sans doute à cette réunion… enfin, peut-être, car le dimanche, n'est-ce pas, il a son office, son prêche, ses audiences. Comme je lui parle, sans hésiter, de la mort de Marcel pour l'émouvoir et le décider, il improvise les commentaires élevés qui s'imposent, conclut en assurant qu'il fera tout ce qu'il pourra. Et je raccroche avec un soupir de pêcheur bredouille qui en fin de journée tire de l'eau un gardon de cent grammes.

* * *

Huit heures et quart. Je sors enfin de la cabine, je paie mon Vichy et je défile, en clopinant, sous les sourcils froncés du bougnat. Nouy a répondu : « Non, je ne me souviens plus du tout de votre truc… Mais, ma foi, c'est drôle et si je n'ai rien d'autre à faire ce jour-là… » Je ne peux pas deviner que ce « rien d'autre aura de l'importance. Quant à Maxime de Ray, sa mère « regrette qu'il soit parti chasser en Sologne ». Les résultats sont minces et décourageants. Vieilles promesses, vieux métaux. Seule une idiote comme moi peut y trouver matière à scandale.

Il n'y a plus qu'à traverser la rue. Le réverbère éclaire en plein la façade de la maison, permet même de lire la date de sa construction inscrite dans le fronton triangulaire de la porte : 1794. Ma jeunesse, la jeunesse de mes jambes doit dater de cette époque. J'envie le magnifique aplomb des colonnes Directoire qui soutiennent l'entrée et je jette un coup d'œil hostile à ma bancaline, rangée sous l'escalier entre deux landaus. Je me traîne, ce soir. Une bonne migraine me couronne la tête. Une névralgie sourde en descend, se faufile jusqu'à l'épaule droite. Pourquoi l'épaule ? Ce doit être une idée. As-tu fini de te plaindre, ma fille ? Allons, marche ! Pas de pitié pour les canards boiteux ! Allons, grimpe ! On t'autorise à te servir de la rampe, parce que tu as beaucoup trotté aujourd'hui. Dépêche-toi, Mathilde va certainement faire la tête.

En effet ! J'arrive, suante, au palier. Ma voix de petite fille me précède :

— Je suis un peu en retard, tantine…

Mathilde ne répond pas. Elle a dîné et ostensiblement laissé sur la toile cirée les deux assiettes qui contiennent ma soupe et ma part de haricots. Son regard m'évite. Son « avant-scène » roule à droite et à gauche sous la poussée des soupirs : indice de haute réprobation. Elle ne tardera pas, d'ailleurs, à gagner sa chambre après m'avoir grogné un bonsoir très rogue.

Moi aussi, j'irais bien me coucher. Mais il n'en est pas question. Il faut collationner le travail de ma tante qui ne doit pas souffrir de mes équipées. Il faut taper une note, destinée à rafraîchir la mémoire de tous les anciens qui n'ont pas le téléphone ou qui habitent en province. Il faut enfin terminer la besogne que m'a confiée Mlle Calien.

Tout en mangeant, je commence à sténographier, péniblement. Cher camarade… Epaule engourdie, doigts de bois. Je secoue la main… Nous te rappe-Ions qu'à l'issue de notre oral de philo nous avions pris l'engagement de nous réunir, dix ans plus tard… La soupe est froide. Faut-il que Mathilde soit en colère pour ne pas l'avoir fait réchauffer !… Nous nous retrouverons donc le 14 novembre à seize heures sur la terrasse du… Les signes que trace mon crayon sont mal fichus, à peine lisibles. Voilà que mes yeux papillotent. Quelle chiffe je suis ! Pourtant, malgré ce barbu de Rénégault qui m'ordonne douze heures de lit par jour — je voudrais l'y voir, lui ! — malgré le père Roquault qui à trois reprises tapera dans la cloison, malgré moi, qui ai tellement envie d'être lâche, l'Underwood crépitera, la ronéo tournera jusqu'à minuit.

V

Un ciel blanchâtre, où frisaient de lents tourbillons gris, renversait sur la banlieue son immense chrysanthème. La pluie — qui ne nous avait pas empêchées de nous rendre la veille, Mathilde et moi, au cimetière du Chemin-Vert où reposent nos morts, ramenés de Normandie — la pluie n'était plus qu'un crachin, tombant par nappes et que le vent me soufflait au visage en molles rafales de vaporisateur.

Je sortais de Sainte-Agnès. Depuis ma première communion (qui fut d'ailleurs une concession à l'usage, une façon de marquer le coup en l'honneur de ma première décade, un prétexte à toilette et à gueuleton), je n'ai jamais fourre les pieds dans une église à titre de fidèle. Pourtant j'ai souvent fait halte dans celle-ci. Pour m'isoler. Pour reprendre haleine. Pour réchauffer mes yeux à l'étonnante splendeur des verrières de cette Sainte-Chapelle moderne. Depuis notre ruine, j'ai le vice de certains pauvres, dont la pauvreté reste exigeante et se rabat sur les monuments publics. J'aime me sentir riche d'une beauté qui m'est étrangère et dont la propriété ne m'alourdit pas.

Le porche franchi, j'avais retrouvé ma voiturette rouillée et je dévalais une fois de plus le quai d'Alfort, qui mène au Centre social du square François. Recroquevillée dans mon imperméable luisant d'eau, je tournais posément les manivelles. Oui, posément. Excuse officielle : ménageons nos forces puisque d'autres que nous en ont désormais besoin. Excuse réelle : des mains gourdes, des biceps de coton qui depuis quelque temps trouvaient pénible le « moulin à café ».

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