Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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Lève-toi et marche: краткое содержание, описание и аннотация

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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— Pour de bons sentiments, voilà de bons sentiments ! Un peu acides… un peu agressifs, sans doute… inspirés par l'amour-propre plus que par l'amour du prochain ! Après tout, en ce siècle qui ne les aime pas, c'est la seule manière de les faire admettre. L'orgueil passe ou la sainteté ne passe plus. Mais voilà que je fais des phrases, moi aussi… En principe, je vous approuve et je vais même vous embaucher. Toutefois…

Le pli de la lèvre s'accentuait, filait jusqu'à l'oreille. Le « toutefois » se prolongea en point d'orgue, pendant lequel la tuyauterie du service d'eau se mit à exécuter quelques traits de fantaisie.

— Toutefois, répéta Mlle Calien, je crains de ne pouvoir vous offrir, pour commencer, qu'un affreux petit boulot sans gloire.

Pardi ! Les corvées obscures lassent à coup sûr les zèles d'occasion. C'était de bonne guerre. Elle continuait :

— De la paperasserie… Ça ne vous changera pas. Nos attributions comportent un certain travail de bureau, qui devient envahissant et limite le temps que nous pouvons consacrer à nos tournées. Tenez, par exemple, il va me falloir expédier un appel à la générosité des commerçants. Taper le stencil, en tirer cinq cents exemplaires, les güsser sous enveloppe… voilà une demi-journée de fichue ! Si, en attendant mieux…

— D'accord.

Il ne fallait pas lui laisser le temps de se reprendre. Ni celui de gaffer en récitant quelque action de grâces. Du remerciement… merci bien ! Il me suffisait de l'avoir mise dans la situation d'un fournisseur venu faire ses offres de service et qui s'en retourne transformé en client.

— D'accord. Confiez-moi ça. Vous n'aurez qu'à déposer les fournitures chez la concierge. Vous aurez vos circulaires dans les quarante-huit heures.

Mademoiselle Calien se leva. D'instinct, pour prendre congé, elle tendit la main trop haut, dans un geste bénisseur qui devait lui être familier. Mais elle s'en aperçut et, baissant le bras, m'offrit un décent shake-hand.

— A propos, dit-elle encore, je trotte un peu partout. Mais il y a un endroit et une heure où vous pouvez me voir à coup sûr : c'est au Centre social de Maisons-Alfort entre dix et onze. Le centre est logé dans le même immeuble que la Bibliothèque municipale, à côté du square. Au revoir, Constance. Non, non, ne vous levez pas…

Mais j'étais déjà debout et Mlle Calien ne put m'empêcher de la raccompagner jusqu'à la porte.

* * *

Cinq minutes plus tard, Mathilde rentrait en coup de vent.

— Bravo ! Je reviens trop tard, mais tout va bien. Mlle Calien et moi, nous venons de tomber nez à nez, au coin de la Grande-Rue. Qu'as-tu bien pu lui raconter ? En tout cas, tu sembles avoir fait sa conquête. Mais quoi ! Tu sors ? A cette heure-ci, toute seule ! Ce n'est pas prudent, la nuit va tomber.

J'enfilais mon manteau, je saisissais mes cannes dans le porte-parapluie.

— Je vais au lycée et, pour une fois, je prendrai un taxi, lui répondis-je sans lui fournir d'autres explications.

Sur le palier, dans ma hâte, je faillis bousculer un gnome tout gris, tout sec, à tête plate, aux prunelles noires, menues comme des boutons de bottine et serrées dans l'étroite boutonnière rouge des paupières. Je l'évitai de justesse, ce damné père Roquault, mais je n'évitai pas sa voix grinçante :

— Alors, Frasquette, on part en expédition ? Ménage tes papattes. Tu as une mine de chou-fleur, ma fille.

IV

La veille, le proviseur était absent : nouvellement nommé, il emménageait. Impossible de retourner au lycée le matin : Mathilde avait une commande à satisfaire. Enfin je réussis à m'échapper vers quatre heures. A Jean-Jacques-Rousseau, le proviseur me fit attendre pendant quarante minutes pour m'expédier finalement au censeur, qui lui-même me remit entre les mains d'un vieux professeur chargé de tout ce qui concernait les anciens élèves. Celui-ci, par chance, se souvenait de Marcel. « Un garçon qui s'est permis de décrocher un trente-six de grec au bachot ! « A cause du trente-six et malgré l'étrangeté de la requête, il ne refusa pas de me communiquer les adresses.

Onze, pas une de plus. Onze sur vingt-sept. Encore s'agissait-il de vieilles adresses qui pour la plupart dataient de dix ans et devaient être périmées. Un saut chez Milandre me permit d'en récolter une douzième, celle de Serge Nouy. Je savais vaguement qu'il habitait au bord de la Marne, depuis la guerre. Je me rappelais — aussi vaguement — le garçon carré, culotté de velours vert, qui parfois dans le métro m'empoignait par les cheveux et qui, plus tard, avait organisé une sorte de marché noir des devoirs (à cinq francs la version, Marcel se faisait de l'argent de poche. Mais Nouy la revendait dix). Luc ne voulait pas me donner son adresse.

— Ah ! non, pas celui-là ! Il n'a pas changé, le salaud ! Il a tenu ce qu'il promettait. C'est le plus immonde trafiquant du coin.

Raison de plus pour le convoquer. Lui, au moins, il aurait quelque chose à déballer. J'insistai auprès de Luc, je finis par lui arracher quatre mots de la bouche : avenue des Canadiens, Joinville.

De chez Milandre à la poste… « Il y en a pour trois minutes », dirait le commun des mortels. Mais les notions de temps doivent être révisées en faveur des paralytiques et des escargots. Bien entendu, à mon arrivée, l'annuaire était aux mains d'un voyageur de commerce qui pointait une prodigieuse liste de numéros. Il grilla deux cigarettes avant de me céder le bouquin. Quand j'eus fini moi-même de le compulser, quand, satisfaite d'avoir découvert cinq numéros (moyenne honorable, si le téléphone est un signe extérieur de richesse), je m'avançai vers la préposée… Drelin-drelin ! La fermeture ! Et pas question de séduire la téléphoniste, cette caillette à bec pourpre qui déjà se dépouillait vivement de son sarrau gris et filait vers quelque rendez-vous.

« Tant pis ! Allons chez Firmin, le bistrot-bougnat, en face de la maison. » J'y courus… comme je sais courir. Sept heures, toutefois, c'est l'heure de l'apéro. A l'heure de l'apéro, le bar est comble et la cabine prise d'assaut. Même en cas d'urgence — et il n'y avait pas urgence — Firmin n'avait aucune raison de m'accorder un tour de faveur, surtout pour cinq appels consécutifs. Aucune raison, vraiment : je ne prends pas deux fois par an l'apéritif et Mathilde achète son charbon ailleurs.

Le quart ! Toujours pas de place. Le café se vidait peu à peu, mais un mécano du garage contigu, client de choix, qui par gloriole laissait la porte entrouverte, débitait d'interminables fadaises à la petite bonne de Maillot 12–12. La demie ! Mathilde devait bouillir, là-haut, imaginer des catastrophes, des bouillies de nièce ramassées à la petite cuiller sous les roues jumelées d'un camion. Elle devait se précipiter au moindre bruit vers le palier pour savoir s'il s'agissait du toc-toc des cannes sur les marches.

* * *

Enfin, riche de cinq jetons, me voilà dans la cabine. Je m'assieds sur ma combinaison, après avoir relevé ma robe. Je compose mon premier numéro : Suffren 16–30. Pas comme les nonchalantes qui lancent le chiffre avec l'index et ne l'accompagnent pas jusqu'au bout. Ni comme les snobinettes qui utilisent le médius, voire le petit doigt. Je préfère le pouce, qui a de la puissance et mène les choses à fond, lentement. Un peu lentement même, car depuis quelque temps, chose étonnante, mes pouces deviennent raides et c'est peut-être la raison pour laquelle je m'en sers : par représailles. Au fait, que vais-je dire ? Je n'ai rien préparé : on bafouille toujours quand on veut à tout prix caser une tirade, au lieu d'exploiter les chances du dialogue.

Le numéro n'est pas libre. Un coup de poing dans le flanc de l'appareil qui hésite à restituer le jeton et j'appelle Central 85–05, qui décroche aussitôt.

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