Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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— Fais l'imbécile, ma cocotte, et nous verrons ce qu'il adviendra du joli boulot qu'ont réussi mes confrères du côté de ta neuvième dorsale. Tu ne t'en rends pas compte, mais tu as eu une sacrée veine d'en réchapper et surtout d'arriver ensuite à retricoter des pattes.

Rénégault se glisse un doigt dans le nez, l'en retire, le pointe dans ma direction. Innocente, impassible, sage à gifler, je retire mon drap avec beaucoup de conviction.

— Tu ne peux pas espérer mieux. Mais tu peux espérer pis. Sois très diplomate avec ta moelle. Les moelles qui ont été caressées comme la tienne restent extrêmement susceptibles. Je n'aime pas du tout tes migraines, ni cette gêne que tu ressens dans les mains depuis quelque temps.

— Finie, la ronéo, décrète Mathilde. Finie, la machine à écrire.

Rénégault jette un coup d'œil circulaire, bougonne encore :

— Pas gaie, ta chambre ! Comment peux-tu vivre là-dedans ?

Il devrait pourtant se souvenir de la nursery du quai d'Alfort. C'était une pièce plus riche, mais déjà nue, interdite aux poupées. Il y est entré pour soigner l'otite d'une gamine qui mit un point d'honneur à subir la paracentèse sans pousser le moindre « Ouille ! » et qui eut le toupet, ensuite, de lui adresser un « Merci, docteur ! » prononcé avec une gravité d'infante.

— Je m'en vais, conclut-il. Tâche de nous foutre la paix. Je n'ai aucune envie de te revoir sur un matelas d'eau et d'être obligé de venir tous les jours te faire pisser à la sonde.

Va bêler plus loin, vilain bouc ! Si tu ne me fais pas peur, tu arrives à me faire honte. Je baisse les yeux. Je revis, une seconde, cette horrible épreuve, cette époque — heureusement un peu nébuleuse — où je me sentais coupée en deux, où je ne vivais plus que la moitié de mon corps, ignorant tout de cette autre moitié, malodorante, bestiale, sur quoi se penchaient les mines dégoûtées des infirmières armées d'éponges et de boites de talc. Redevenir ça… non, non !

Mais le médecin est parti, son pas décroît dans l'escalier. Mathilde renverse la vapeur.

— Quel ours ! Ne te frappe pas, voyons, mon petit, tu seras guérie avant huit jours.

Je rouvre les yeux. Mathilde déchiffre l'ordonnance, à bout de bras, car elle devient presbyte. Mes doigts bougent sur le drap. Huit et quatre, douze. C'est le quatorze qu'a lieu la réunion. C'est le vingt que Claude arrive. Ça ira.

VII

Bien que mon épaule droite se fût mise à enfler, sans raison apparente, je me levai dès le 8. Le surlendemain, je faisais une première sortie entre une Mathilde ronchonnante et un Milandre épanoui. Le onze, je me réinstallais sur le tabouret, en face de l'Underwood. Mathilde ne put s'interposer : elle venait de prendre la succession de ma grippe et criait en vain, du fond de son lit.

Du reste, l'avis de ma tante ne pouvait rien contre l'urgence. Le matin même était arrivée une lettre d'un certain André Carmélie, ancien élève de Jean-Jacques-Rousseau, qui ne figurait pas sur les listes de convocation et dont Milandre ne se souvenait guère. Sans doute un autre camarade, resté en relation avec lui, l'avait-il prévenu. En tout cas sa lettre était pertinente. Il faisait remarquer qu'une réunion, tenue dans un café qui n'a point de salle réservée, présente de nombreux inconvénients, que le dimanche la terrasse serait comble, qu'on ne pourrait pas s'entendre et qu'il serait peut-être même difficile de se reconnaître parmi la foule. Il proposait un rendez-vous général dans l'arrière-boutique de sa librairie du boulevard Saint-Germain, où nous aurions de la place et la tranquillité désirable. « Deux autres camarades, ajoutait-il sans donner les noms, sont d'accord. » Cette initiative de dernière heure, qui m'échappait, me gêna bien quelques minutes. Mais, après tout, ces gens-là avaient raison et je n'avais aucune qualité pour en décider autrement : cette réunion était la leur, non la mienne. Au surplus, si je m'intéressais à cette affaire, sans trop savoir pourquoi, j'étais loin d'en prévoir les suites et le « siège » de ma tante, en faveur de Claude, était alors ma principale préoccupation. A titre de contrôle, j'expédiai Luc boulevard Saint-Germain. Parti sans enthousiasme, il revint très excité. Dans sa boutique et dans la salle contiguë, Carmélie accrochait des toiles. Luc, refusé par toutes les galeries, parlait déjà d'exposition. En deux heures, il devint le plus fanatique partisan d'un « rapprochement entre les copains ». Le plus intéressé, bien sûr, mais qui ne l'est pas ? Que peut-on faire avec des gens qui ne le sont pas ? Ne l'étais-je pas moi-même, d'une façon obscure ? Les petits ruisseaux se réunissent pour faire tourner les grands moulins. Je laissai la Chouette ululer sa nouvelle chanson et rédiger lui-même la circulaire rectificative.

Le 14 novembre, ce fut encore lui que je déléguai au déjeuner offert aux anciens par le proviseur de Jean-Jacques Rousseau et où nulle femme ne pouvait figurer. Il avait pour mission de rabattre le plus de monde possible, puis de sauter dans un taxi et de venir me chercher pour me conduire chez Carmélie. Pas question en effet d'aller boulevard Saint-Germain dans ma petite voiture ! Ni d'emmener mes béquillons ! Milandre me donnerait le bras, afin de me permettre d'entrer bien droite dans la boutique. Un homme grand, à grosse voix, est plus persuasif qu'un autre. Au contraire, quand on ne le connaît pas, un infirme semble un être incomplet et tout ce qu'il dit semble aussi incomplet, comme si d'un être diminué ne pouvait jaillir que des vérités diminuées, comme si sa pensée était aussi débile que son corps. Ce réflexe-là, chez des inconnus, m'a trop souvent fait enrager. Mais on peut provoquer la réaction inverse : celle du sifflotement. Les bons ballots à qui vous avez arraché un certificat d'estime primaire, un « Bien, cette fille ! » sont tout prêts à bâiller d'admiration dès qu'ils s'apercevront que vous êtes cul-de-jatte et que vous exaltez vos petits déchets. A vrai dire l'admiration (de cette qualité-là), je m'en fous : c'est un sentiment d'aussi basse extraction que la jalousie (mais il est tout de même moins pénible).

* * *

Trois heures. Voici Milandre, qui a pour une fois troqué son blouson maculé de peinture contre un de ces costumes verts de confection dont le carreau du Temple inonde les banlieues. Moi, j'ai mis ma robe de laine grège, qui me grossit. Pas de rouge, pas de poudre, pas de bijou, pas de colifichets, pas d'indéfrisable-mouton. Dieu merci, je ne me suis jamais assise sous l'affreux appareil qui ressemble à une trayeuse électrique. Dévale mon foin, à peine trié à longs coups de peigne ! Jambe nue dans le soulier plat. Sur le bras droit, un imperméable plié en deux. J'offre aussitôt le gauche à Milandre, qui commence à débiter son rapport :

— Très peu de monde, tu sais, et pour la plupart des types sortis depuis quatre ou cinq ans. Ceux d'avant la guerre, on dirait qu'ils habitent une autre planète. Du cours, moi compris, on s'est compté sept : Bellorget, Nouy, Mohal, Garlemont, Carmélie et Thiroine… Thiroine, encore un qu'on n'avait pas convoqué.

Ce « on » me fait sourire. Bon ! Luc aura bientôt monté toute l'affaire. Tandis que nous nous engouffrons dans un vieux taxi jaune, il continue :

— D'après le proviseur, le cours 1938 n'a pourtant que trois morts : ton frère, Georges Guillon, qui était tubard, et Jean Harac, qui vient de se faire descendre en Indochine. Il n'y avait pas un provincial. Sauf Ray, personne n'a daigné s'excuser. On sera encore moins chez Carmélie : Mohal et Garlemont n'iront pas. Mohal, qui est député à l'Assemblée algérienne, prend l'avion de cinq heures à Orly. Quant à Garlemont, il m'a dit qu'il était seulement revenu voir le bahut, qu'il se foutait des anciens comme des bizuths, qu'il ne conservait de relations qu'avec les amis qu'il a eus ensuite à Centrale. Il n'a pas osé dire : avec les plus utiles, mais tout le monde l'a compris. L'oiseau est sorti major, il est déjà directeur de la Société chimique de France et je te dis qu'il se gobe !

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