Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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— Faites tourner les coudes de bas en haut…

La grande circumduction, maintenant. Classique. Le prof de gym nous criait toujours : « Pas si vite ! Vous battez des ailerons comme les jeunes canards. » En face, ça tournait au bon rythme, sur des jointures sérieuses. Mais cette sagesse même m'irritait. « Contentes de vos biceps, triceps et brachiaux, hein, poupées ! Pourtant, on vous connaît. Vous êtes de petites inutiles qui ne fichez rien, qui vivez aux crochets de papa-maman. Et qui couraillez, dit-on. Sportives et c'est assez. Excuse épatante, le sport, qui permet à un tas d'engourdis de se défriper ! Le mouvement pour l'action… Oui, je sais, les raisins sont trop verts. Tout de même, quand je n'étais pas podagre, quand je vous prenais un mètre dans la traversée du bassin, j'avais une tête… hum ! J'avais d'autres ambitions. »

— Bonne journée ! A demain !

Robert Reynaud venait de se taire. Catherine Rumas, l'aînée, bondit vers les croisées, la cuisse vivante et le sein en bataille sous le fin tricot. C'était celle que j'avais connue au club des Ondines. Elle était minime quand j'étais junior. J'ouvris vivement ma fenêtre avant qu'elle ait eu le temps de fermer la sienne.

— Cathie !

Un regard monta vers moi, frais comme un crocus.

— Tiens, c'est vous, Stance !

Merci. J'aime ce diminutif périmé qui, pour moi, n'évoque aucune poésie, mais le stare solide des versions latines, la station droite. Il datait, hélas ! Il datait de dix ans. Je me penchai par-dessus la barre d'appui.

— Eh bien ! ma choute, ce n'est pas la peine d'être voisines pour nous voir si peu.

Catherine souleva une épaule ronde, en murmurant d'une voix égale :

— C'est vrai !

Elle s'en fichait. Elle s'en fichait gentiment, mais elle s'en fichait. Je ne sais quelle envie d'elle me saisit. Le premier argument venu — le plus misérable, comme de juste — me parut excellent.

— Vous faites toujours collection de timbres ?… Je dois en avoir quelques-uns de côté. Moi, vous savez, les timbres…

Le sourire de Cathie envahit la rue. Je me gourmandais : « Idiote ! Tu ne vas pas la faire monter ! Elle habite un appartement et toi une mansarde. Quant aux timbres, ça va au moins te coûter cinq cents francs pour acheter une pochette au Paradis des Philatélistes, rue du Pont. Et pourquoi, grands dieux ? Pour qui ? Tout le monde sait qu'elle est comme ses timbres, la Catherine : un peu… oblitérée. Belle recrue ! Belle recrue qui ne dépare pas les autres ! Un gosse estropié, un pasteur falot, un escroc, une nymphe au cœur infidèle, sans compter le barbouilleur… c'est complet. Ma collection aussi s'enrichit. » J'étais pourtant fort satisfaite. Je criai : « Je te les enverrai ! » et je refermai la fenêtre en fredonnant ma scie : T'en fais pas, la Marie… Enfin je m'interrogeai :

— Qu'est-ce qu'on fait ?

Cette formule me parut un peu avachie. Je la répétai sous une forme plus dense, à voix haute :

— Que fait-on ?

Mathilde, qui travaillait dans l'autre pièce, crut que je lui réclamais de l'ouvrage.

— Si tes doigts ne sont pas trop raides, dit-elle, tu pourrais ourler les torchons que j'ai achetés hier.

Nièce soumise, j'attirai la corbeille à ouvrage.

* * *

Ces travaux pratiques ne me détournèrent point de mes pensées. Tout en poussant l'aiguille, avec une adresse si touchante que le fil s'emmêla vingt fois, je poussai mes réflexions, elles aussi fréquemment embrouillées : en logique comme en couture, j'aime les grandes aiguillées qu'on tire de long… « Résumons-nous. Si j'ai bien compris, Constance Orglaise, la pauvre chatte, s'ennuie. Lors, jetant de tous côtés la griffe en même temps, elle essaie de ramener à soi belette et petit lapin. Pas pour les croquer, non. Pour se monter un zoo personnel et, peut-être, entamer un numéro de dressage. En gros, voilà l'affaire. En style d'hagiographe, on pourrait écrire : Cette impotente chercha des impuissants qui avaient besoin de sa volonté comme elle avait besoin de leurs jambes. Fille sans destin, infirme, stérile, elle voulut vivre leur vie, marcher leur pas, accoucher par la bouche ces enfants de sa tête… Mais tais-toi, chérie ! Ne te fatigue pas. Réserve ce bla-bla pour les autres… »

— Tu as toujours l'intention de nous amener ce gosse ? me demanda soudain Mathilde, qui tournait la ronéo avec une patience de fermière à la baratte.

Chut, surtout ! Pas un mot. Chose tue, chose décidée. Depuis quelques jours, la tante cédait. Ce n'était pas le moment de lui offrir l'occasion d'une querelle, qui eût tout remis en question ou qui m'eût forcé à faire donner la garde (faire donner la garde, pour moi, c'est me résigner à la supplication : « Tu ne refuseras pas ce plaisir à ta pauvre éclopée »). Avec une ardeur renouvelée, je me mis à coudre mes torchons, à mettre au point mes projets. « Voyons. Pas la peine de s'assurer de Luc : on l'aura toujours sous la main et du reste je ne sais pas si on peut en faire quoi que ce soit. Même remarque pour Cathie. A voir. En ce qui concerne Claude, considérer la question comme réglée. La seule réglée. Car Serge et Pascal… Ils sont bien loin de moi, ces gens-là. Ils se sont passés de moi de toute éternité. Ils attendent tout, sauf mes lumières. Comment les joindre ? A quel titre ? Sous quel prétexte ? » Après quelques hésitations, j'optais pour une nouvelle circulaire, adressée à tous. Ça sentait le réchauffé ; ça faisait déjà beaucoup de papier. Mais je n'avais pas, ce jour-là, l'imagination fertile.

Sitôt dit, sitôt fait. Au travail ! Mot par mot, point par point, circulaire et torchons prirent bientôt tournure. Si vous avez comme moi été déçus par ce que nous sommes et songez à ce que nous pourrions être… Pas de conditionnel. L'indicatif présent. Qui prête une attitude a des chances de l'imposer… /A ce que nous pouvons être… Je suis sûre que vous serez d'accord avec moi pour constater qu'il nous manque une dimension… La quatrième, sans doute. Attention ! Les copains n'ont pas d'yeux (le cinéma leur a tout pris). Mais ils ont de terribles oreilles qui détestent les périodes en adorant le boniment, le slogan. J'aurais dû faire un stage dans une maison de publicité. Continuons… Encore deux ou trois phrases. J'aimerais rester en relation avec ceux d'entre vous qui… qui quoi ? Quels fils de gruyère pour tisser mon filet !… Avec ceux d'entre vous qui ont l'impression de s'attendre. Je ne leur propose rien d'autre qu'une émulation… Mot foutu, à traduire en langage moderne : une « poussette » sur la voie que chacun s'est choisie. Témoins privilégiés les uns des autres, voilà ce que nous devrions…

— Alors, quand nous l'imposes-tu, ton bambin ? reprit Mathilde.

Sous cette nouvelle forme, capitularde, la question méritait réponse.

— Le vingt, répondis-je. Dans six jours.

Un soupir fit bruisser le sautoir d'argent. Comme tante ne disait plus rien, je souris et machinalement je me tirai une mèche sur le front : c'est ainsi que je pavoise. J'achevai mes torchons, mais je ne voulus pas déjeuner avant d'être allée au « Paradis des philatélistes » en bancaline.

* * *

Bien m'en prit. En revenant, je tombai sur Cathie qui sortait de chez Firmin, en compagnie d'une demi-douzaine de garçons. Je n'eus que le temps de me ranger contre le trottoir et de déchirer la pochette pour mettre les timbres en vrac dans mon sac. Alors, je hélai la petite. Elle lâcha la meute et, me prenant par le bras, retourna au café, où elle m'offrit l'apéritif et se mit à babiller, à babiller, en lorgnant les vignettes :

— Oh ! celui-ci, je ne l'ai pas. Chic ! Celui-là, non plus. Stance, vous avez donc des correspondants un peu partout ?… Le grand blond, qui était avec moi, vous l'avez reconnu, c'était Gaston, mon premier coup de foudre. Excellent, ce trois centavos.

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