Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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— Oh ! l'argent de Nouy !… dira-t-il, le nez plissé de dégoût.

Et je retrouverai soudain ma bienveillante, ma fidèle hostilité.

XXXII

C'est un défilé. On a dû leur dire que je n'en avais plus pour longtemps. Rénégault, Mlle Calien passent deux fois par semaine, Luc deux fois par jour. Le père Roquault est plus souvent chez moi que chez lui et reste des heures à mon chevet, hargneux, frileux, fidèle comme un vieux fox. Claude se traîne sur ma descente de lit. Mathilde ne s'absente guère et fait faire la plupart de ses courses par la concierge.

Aujourd'hui, voici Serge et Catherine qui font une brève apparition, flanqués de Milandre, mon commis, devenu le leur.

* * *

Catherine porte un ravissant tailleur turquoise et un de ces voluptueux chemisiers dont elle a le secret. Mais la poitrine qui le meuble a gonflé. Les grandes paupières ont cette couleur fatiguée des anémones qui virent du rose au violet, en fin de floraison. Elle s'assied tout de suite sur la chaise que Serge lui pousse sous le derrière. Quand elle pose ses mains sur ses genoux, je vois briller la bague : deux carats de diamant très pur. Et je songe, plus hostile encore qu'hier avec Pascal : on a les puretés qu'on peut avoir.

— On est venu te dire, ma vieille, que Cath et moi, nous allons faire une énorme blague… Tu comprends ?

— Nous allons nous marier, dit rapidement Catherine, qui semble préférer le style sérieux.

Luc ne dit rien. Debout contre la fenêtre, il inspecte la rue. Un mince sourire fait bouger ses taches de rousseur.

— Dans la plus stricte intimité, précise Serge. Les grandes orgues et les petits fours, le tube et la traîne, très peu pour nous.

Dommage ! Catherine ferait un superbe mannequin pour robe de mariée de haute couture. Je sais bien que le blanc grossit. Mais peut-être faudrait-il que j'exprime mes satisfactions, que je trouve une phrase courtoise. Malgré mes efforts je ne puis articuler qu'un mot : celui qu'on griffonne sur une carte de visite en réponse au faire-part de gens presque inconnus.

— Félicitations.

Le mot toutefois est pour Catherine. C'est à Catherine que je l'ai lancé, tout sec. A Serge, offrons du silence et du sourire. Il est magnifique, le bougre. Ses épaules occupent la moitié de la pièce. Il est beaucoup moins soigné que naguère ; il y a même sur le bas de son pantalon des traînées rougeâtres, des traces de barbotine, sans doute. Le directeur des ex-établissements Danin a dû s'approcher très près d'un gâchoir. Serge surprend mon regard.

— Je suis joli, n'est-ce pas ? Je sors de l'atelier. Nous ne faisons que passer. J'ai deux gars qui m'attendent, en bas. Je n'ai pas pris la voiture, mais le camion. Nous allons…

— Nous allons chercher un tour, à Saint-Maur, dit Catherine, prenant le relais.

— Autre nouvelle, reprend Serge, nous avons eu une idée, Luc et moi. Des carreaux de faïence…

— A propos de Luc… Ou peut le laisser ici. On le reprendrait en revenant. Qu'en dis-tu, Serge ?

Personne ne s'offense de mes silences : ma respiration de plus en plus difficile me fournit une excellente excuse. C'est que je ne parviens pas à me réjouir. Je devrais. Je ne peux pas. Catherine semble être entrée à fond dans l'intimité de Serge. Elle a déjà ce tic de l'épouse, qui coupe les phrases comme elle coupe le pain de son mari. Elle a déjà le pouvoir de proposer, de disposer. Depuis des mois que je m'occupe de Serge, je n'ai pas pu acquérir le dixième de ses prérogatives. Oh ! la, la, l'amour ! Comme c'est pratique ! Je t'obéis, couchée, pour te commander, debout. Même s'il est sale, un bon drap vaut mieux qu'un drapeau.

— A tout à l'heure, Constance.

* * *

Ils sont partis. Je suis furieuse contre moi-même, je me demande ce qui peut bien me prendre. Au lieu de recenser tous les avantages de ce mariage, je fais le compte de mes griefs, même des plus petits. Je reproche à Serge et à Cathie ces regards d'intelligence qu'ils se jetaient de temps en temps. Je donne une interprétation offensante à un petit signe du doigt, rapide, en coup de rasoir, le long de la joue de Serge. Signe qui lui a peut-être échappé par hasard, qui ne signifiait rien, qui ne m'était pas destiné. Un vieux souvenir d'enfance me hante soudain. Je revois la dinde de Noël faisant la roue dans la basse-cour. Nous lui faisions, Marcel et moi, de cérémonieuses visites. Puis, le soir du réveillon, la bonne allait la tuer et l'emportait nue, saignant du bec, tandis que le vent pillait le duvet abandonné sur le fumier. Aujourd'hui, c'est moi la dinde.

— Quel couple ! dit Luc, qui interprète mon air rogue. Serge pouvait faire beaucoup mieux que ça. Elle aussi, du reste.

A quoi bon relever la contradiction ? S'il n'a pas fait mieux, il n'a pas fait pis. Elle non plus. Or tous les deux le pouvaient. Mais Luc, ce matin, est implacable et continue :

— La vérité, c'est que le mariage presse. Catherine a dû être jalouse des exploits de Berthe Alanec.

Je m'en doutais : les cernes des yeux, ce gonflement de la poitrine, deux taches jaunes que j'ai repérées sur le front me l'avaient laissé deviner. Mais j'aurais préféré ne pas en être sûre, comme je préférerais qu'il se taise ce pauvre Luc, à qui ce mariage est odieux parce qu'il est possible.

— Et tu ne vois pas qu'elle l'ait eu, Serge… qu'il s'agisse d'un petit Nacrelle !

Allons, tu me rends service. Toi aussi, tu serais bienveillant, si tu étais heureux, s'il ne te manquait pas justement ce dont Serge et Catherine te rendent le témoi.i. Ne nous aigrissons pas. Je veux bien être injuste, mais en secret, à l'intérieur ; je ne le serai pas devant toi. Mathilde, qui, dans le capharnaüm, est en train de faire manger Claude et a suivi toute la scène, nous jette son grain de sel :

— Moi, je trouve que ce mariage arrange bien des choses.

— Moi aussi.

Ma voix siffle. Mathilde me regarde longuement. Luc, faisant glisser ses rancœurs dans une autre direction, dit encore :

— Tu devrais dire à Serge qu'il m'exploite un peu moins. Sais-tu qu'il m'alloue royalement quinze mille balles par mois ? Et sais-tu ce qu'il palpe, lui ?

Ce qu'il palpe ?… Le bras de Catherine, en ce moment.

XXXIII

Que doivent penser Serge et Catherine depuis une semaine ? Quelle opinion ont-ils emportée de moi, de mon humeur, de mes contradictions ? Serge surtout a dû être affecté ; il s'attendait sans doute à ce que je batte des mains. Car, enfin, il se range ! Ce que je sais de la « fiancée » m'empoisonne l'idée que je me fais de ce mariage. Ai-je peur d'une trahison de Catherine, qui déjà doit compter ses amours sur deux mains ? Non, ce n'est pas ça… Serge aurait dû choisir une fille moins belle, telle que je la souhaitais : bonne cuisinière, pas trop fine (Catherine n'a que cette qualité-là), un peu molle, sans menton, affligée d'yeux de faïence et d'une indéfrisable mouton ; épousée, au surplus, aux approches de la quarantaine, pour nous donner du répit, pour nous permettre de tout ignorer (car à ce moment-là les vers m'auront nettoyée depuis deux lustres). Ainsi prévue et puisqu'il faut bien qu'un homme prenne femme, celle de Serge m'irriterait moins ; elle m'irriterait encore un peu, tout de même. Je deviens très jalouse de mon influence.

* * *

Sonnerie. Le téléphone se déchaîne au-dessus de ma tête.

— J'y vais, crie Mathilde.

— Non. Si Claude n'est pas encore couché, laisse-le faire. Ça le débrouille.

Un glissement m'avertit : voici l'enfant qui se traîne sur les mains et sur les genoux. Il babille de joie, car peu à peu sa langue se délie, si ses jambes refusent toujours de le porter. La manœuvre fait partie de ses plaisirs. Il sait. Il faut s'asseoir à la tête du lit. On prend l'objet noir de la main gauche et on le met contre la bouche et l'oreille de Stance. De la main droite, on s'occupe de la roue, on fiche le doigt-qui-montre dans un trou. Stance regarde et dit : « Pas ce trou-ci, ni celui-là, l'autre ! » Alors on fait tourner. Et l'on recommence, sept fois de suite. Enfin Stance parle. Il arrive souvent qu'elle dise : « Excusez-moi, le petit s'est trompé. » Cette fois-ci, c'est très simple, il n'y a qu'à décrocher. Je soulève un peu la tête pour caler l'oreille contre l'écouteur et tortille mon cou pour bien placer la bouche.

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