Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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C'est sur Nouy que j'avais jeté mon dévolu. Imprudence définitive ou trait d'audace, l'avenir le dira. Pourquoi prendre un taxi ? Mieux valait appeler Serge, comme si rien ne s'était passé, comme si je l'avais vu la veille. Et sans faire la moindre allusion à l'affaire Danin. Pas de pardon. Mieux : pas de jugement. Mieux encore : pas de souvenir. Il n'y avait qu'à lui demander de la façon la plus naturelle du monde un service qu'il ne pouvait guère refuser. Nouy est de ces types qui se moquent de passer pour des filous, mais qui ne voudraient jamais passer pour des mufles… Aux alentours de midi, j'avais des chances de le trouver chez lui.

Nouy était chez lui en effet. En reconnaissant ma voix, il a paru un peu interloqué :

— C'est… C'est toi ?

— Eh bien ! oui, mon vieux. Tu m'excuseras… J'ai été si souffrante depuis quelque temps que je n'ai absolument pas pu te donner signe de vie. Tu sais, je deviens candidate à l'emploi de femme-tronc. Zéro pour les pattes. Un bras qui ne va guère, l'autre qui ne va plus. Rien qu'à voir la binette de mes toubibs, je suis renseignée sur ce qui m'attend.

Ton léger. Style Serge. Nouvel aspect de la méthode : « Parlez donc à chacun son sabir. » Pour terminer, dégringolade de la voix dans une sorte de tragique négligent et canaille :

— Blague à part, me voilà presque au bout du rouleau, tout à fait loque. C'est même pour ça que je te téléphone : je cherche un transporteur bénévole, j'ai besoin aujourd'hui, à titre exceptionnel, d'une bagnole et d'un chauffeur qui veuille bien faire l'infirmier. Pour me véhiculer, il faut deux personnes : une de chaque côté. Mathilde n'y suffit plus. Comme Milandre ne s'occupe guère de moi, en ce moment, peux-tu…

— Ah ! Milandre te néglige ! Qu'a-t-il donc à faire de plus intelligent, ce corniaud ?

Et Serge s'est mis aussitôt à grasseyer des : « D'accord ! D'accord ! » Il n'a même pas demandé combien de temps durerait mon équipée et où j'allais l'emmener.

* * *

Plus carré que jamais. Pas beau. Beau pourtant. Je ne sais pas. La chose ne devrait avoir aucune importance. J'ai cru le perdre : voilà sans doute ce qui donne de l'indulgence à mes yeux. Je ne crois pas avoir déjà remarqué cette fraîcheur de la peau de la joue, rasée de très près, ni cette puissance des tendons du cou. Serge est un jeune homme, c'est vrai ; je ne m'en étais pas avisée. Son complet est trop bleu, sa cravate trop vive, sa chemise trop chère. Il fait vainement l'important. A chaque tournant il accompagne son volant des deux bras, des épaules et du buste, il fait longuement donner la trompe qui beugle en son nom : « Rangez-vous, ma six-cylindres passe ! » La prunelle au coin de l'œil, le sourire au coin de la bouche. Très petit garçon avec ça. Déjà sa Buick passe à toute allure le long du Zoo quand il articule :

— Au fait, où dois-je conduire mademoiselle ?

Mathilde, qui écrase le siège avant, près de Nouy, tourne vers lui un menton inquiet où tremblent de gélatineuses bajoues. Une petite voix part de la masse immobile qui occupe toute la banquette arrière et disparaît sous trois couvertures, malgré le printemps agressif qui navre les canards du lac Daumesnil et fait éclater les bourgeons visqueux des marronniers.

— L'itinéraire n'est pas marrant. Nous sommes tous en miettes, mon pauvre vieux. Nous allons d'abord à deux pas d'ici, à Trousseau, voir Claude. Nous ne nous attarderons pas afin d'être à Cochin avant la fin des visites. Pascal ne nous attend pas. Il va être ravi.

— Hein ? fait Nouy, qui enfonce le frein d'un coup de talon.

Je ne bronche pas, j'évite son regard qui cherche le mien dans le rétroviseur. La Buick repart, conduite cette fois à tout petits coups de volant, nerveux, saccadés. « La petite garce ! Elle m'a eu », doit-il penser. Mais il ne peut plus reculer sans avoir l'air très moche. Allez donc refuser de voir un copain qui se trouve sur le flanc à l'hosto ! Le refuser à une foutue gosse qui prétend s'occuper des bobos d'autrui quand elle-même sent le sapin ! Je clappe de la langue et précise :

— Pour Pascal, tu peux m'attendre à la porte, si ça t'embête.

Et de plus en plus suave :

— Toi et lui… Bah ! Vous n'allez pas rester fâchés pour quelques… divergences.

De nouveau Nouy cherche mon regard dans le rétroviseur et, cette fois, l'y trouve, l'évite, revient dessus. Un vrai jeu de billes. Mon visage, seul, émerge des couvertures. Nouy sait-il qu'il promène une tête, rien qu'une tête, qui court après ses membres dispersés ? Je ne le pense pas. Ce n'est pas la raison pour laquelle saillent les muscles de son menton. Je gage que ma présence et surtout ma discrétion sont en train d'accroître l'obscur malaise qui depuis des semaines doit quelque peu empoisonner son triomphe. Il n'y tiendra pas longtemps. Sa franchise a vite raison de lui. Il murmure, à titre d'essai :

— Pascal a dû avoir des ennuis lorsque j'ai fait sauter Danin.

Et comme je n'ai pas l'air d'entendre, il se fâche. Il se fâche, en quelque sorte, parce que je ne me fâche pas.

— Après tout, c'est d'accord, je vous ai un peu tous bousculés, dans cette affaire-là ; j'ai profité sur votre dos d'une occasion toute cuite. Au lieu de me débiter du pater, de t'amener avec une éponge, j'aimerais mieux que tu me secoues les puces. J'ai l'air malin !

Je pourrais répondre : « Et nous, donc ! Nous avons eu aussi l'air malin ! » Mais à quoi bon ? Du reste, Nouy freine devant l'entrée de l'hôpital, très doucement, pour m'éviter toute secousse.

Il se précipite à la portière, s'empare de moi qui me tais, qui ne bouge pas, qui fais la dolente. Il n'y a pas dix mois, je faisais encore ma faraude et mes démonstrations soutiraient à ce garçon un laconique hommage : « Chapeau ! » Ces temps sont révolus. Ma faiblesse aujourd'hui demeure ma seule force. Exagérons-la plutôt : la pitié pénètre plus profondément que l'admiration, surtout quand elle lui succède et s'enfonce dans son trou. Mon orgueil s'en accommode. Mal, bien sûr ! Mais, pour qui n'en a pas d'autres, tout moyen, même le plus bas, pactise avec la fierté.

De cour en cour, de couloir en couloir, me remorquant, me portant à moitié. Mathilde et Serge parviennent à la salle anonyme et ripolinée qui ressemble à mille autres et qui serait banale si elle n'était peuplée de petits ataxiques, de petits paralysés, bref, d'enfants dévorés par des maux de vieillards. Claude est assis sur le bord du lit numéro trois, le menton dans la poitrine, les jambes ballantes. Ses cheveux trop longs lui tombent dans les yeux ; il ne songe pas à écarter les mèches entre lesquelles se distinguent mal les prunelles éteintes, réduites à deux taches sans couleur définie. Enfin il nous aperçoit, il lâche une cocotte en papier, crie mollement « Stance ! Matil ! », referme la main sur un sac de berlingots et retombe vite dans son apathie, dans son silence, qu'il meublera pendant un quart d'heure de grignotements sucrés. Il ne relèvera son museau de souris blanche que deux ou trois fois pour répondre au sourire de statue que je m'impose ou aux mamours de Mathilde qui lui jacasse une foule de petites recommandations. Nouy bâille. San. doute se demande-t-il ce qu'il fait ici entre ce gosse minable, ce tas de graisse tendre et cette morte en sursis. Je me penche pour lui dire sur le ton de la confidence :

— Il ne marchera jamais… Du moins, n'est-ce ni sa faute ni la mienne.

— … Videmment ! grogne Serge avec une négligence mal camouflée.

* * *

Nous avons regagné lentement la voiture. Nouy l'once déjà sur le boulevard de Reuilly. Le silence doit lui peser (sans doute parce qu'il craint les sujets brûlants que je pourrais lancer sur le tapis). Il parle, il parle pour boucher le trou. Il accable Mathilde de commentaires dont elle se moque éperdument. Cette petite Margaret qui arrive de Rome après avoir vu le pape, hein ! Et notre Vin-cent T-Auriol qui s'en va aujourd'hui bouffer des dattes en Algérie ! C'est une journée chargée que ce 29 mai : Bordeaux-Paris, prix Lupin à Long-champ où Serge a mis deux sacs sur Ambiorix, championnat de France des poids légers à Reims… jugez ! Et ce n'est pas tout ! Il y a encore le championnat de France de tennis… Aïe ! Je saute dessus.

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