Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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— Tiens, oui, ça ferait chou !… Vous disiez ?…

Je rembraye, sur le ton pratique.

— Donc, nous voilà toutes deux membres d'une sorte de Société de secours mutuel. Disons : la S. S. M. Il nous faudrait… Je ne parle plus de votre cinéaste : nous l'avons… Il nous faudrait un spécialiste du système nerveux qui veuille bien soigner gratuitement Claude. Je suis assez fauchée en ce moment…

Fauchée, pas pauvre, ce n'est pas la même chose, c'est excusable. Pourtant, par prudence, ajoutons très vite :

— Un de mes amis, qui a des capitaux… Un de nos amis cherche aussi une situation où il pourrait les faire travailler.

— Facile ! dit Catherine.

Je souris. Nouy a eu le même mot, à son sujet.

— Pas tant que ça. L'argent recule, aujourd'hui, devant les compétences.

Ne parlons pas du dernier cas, celui de Pascal, le plus délicat. Elle n'y comprendrait rien. S'occuper d'un monsieur dont le métier est de s'occuper des autres, voilà un service qui ressemble à un bon tour. Et pourtant…

— Ensuite ? demande Catherine, insatiable.

Terminé pour aujourd'hui. Je n'ouvrirai plus guère la bouche : Cathie s'en chargera ! L'heure tourne et je commence à souhaiter qu'elle s'en aille : Mathilde a du travail, le gosse sur les bras, son dîner à préparer. Mais les dernières minutes seront pour moi les plus instructives. Après quelques propos bébêtes qui m'effleurent à peine le tympan, Catherine est revenue à son dada : le cinéma. La voilà qui critique l'adaptation à l'écran d'un roman d'amour célèbre. Soudain sa voix change, ses doigts se crispent, tout son visage est en mouvement, toute niaiserie en disparaît. Elle prend parti, violemment. Pour la passion. Contre l'eau de rose, la sensiblerie des pelliculards.

— Ils n'avaient pas le droit de réduire le sujet. A force de le rendre commercial, ils finiront par le rendre ridicule, l'amour.

L'amour ! … La prononciation la trahit. Pas d'A majuscule, mais une insistance musicale sur la syllabe mour, prononcée comme mou, presque sans r et avec une ferveur de doudou. Avec ça, des yeux de chaisière effarée par un sacrilège. Si étonnant que cela paraisse, j'ai devant moi une sentimentale ! Si profondément sentimentale qu'elle est capable de l'être à répétition. Si fleur bleue, parmi les trois catégories d'enfant de Marie (fleur bleue, bas-bleu, cordon bleu), que cette fleur a résisté à plusieurs cueillettes. Comme pour Nouy, la remarque s'impose : voici le secteur réservé. Mais son cas est bien plus douloureux. Ce qu'elle vénère est cela même qui, en elle, est gâché.

— Huit heures ! Je file. On se revoit quand ?

— Le plus souvent possible.

Ce sera prudent, avec cette cervelle qui a besoin de la serinette. Je la reconduis. A la porte, Cathie passe aux effusions : bise à droite, bise à gauche. Je crains que ça ne lui coûte pas beaucoup plus qu'un coup de tampon à une postière et, dès qu'elle a le dos tourné, je m'essuie la joue. Mais je rentre, toute voûtée, dans le capharnaüm. Je ne suis plus raide ni parallèle à mes bouts de bois. Franchement, de nous deux… qui donc a remué l'autre ?

XIII

Au tour de Pascal.

Cette fois, je n'avais pas mes coudées franches comme avec Luc, Serge ou Cathie. Du temps de Jean-Jacques-Rousseau, il n'était jamais venu chez nous comme tant d'autres camarades de mon frère. Il était investi d'une charge qui le rendait « auguste », l'entourait d'une palissade d'obligations, tenait es gens à distance. Trois semaines de manœuvres, quatre visites successives furent nécessaires pour l'accrocher.

La première fois que je pus me rendre rue des Pyrénées, où Bellorget habitait près du temple de Charonne, je le trouvai en conférence avec une dizaine de jeunes gens. Il sortit, laissant la porte entrouverte, ce qui me permit d'apercevoir un bureau de type commercial, surmonté d'un crucifix de bois nu et entouré de fauteuils de rotin. Pressé, visiblement gêné, Pascal s'excusa de ne point me recevoir et, tout de go, me demanda l'objet de ma visite. Je ne pouvais tout de même pas lui répondre, de but en blanc, que cet objet, c'était en quelque sorte lui-même. Trop vif élan tourne en culbute. Prise de court et préférant passer pour fâcheuse que pour hurluberlue, je lui parlai rapidement de Nouy, de Claude, de l'entraide, de la « S. S. M. »… Pascal parut amusé. Peut-être soulagé. Un peu déçu aussi.

— C'est à voir, répondit-il, évasif. J'en parlerai. Nous voyons beaucoup de monde.

Et très aimable, trop aimable, il me reconduisit jusqu'à la rue, tambour battant.

Le dimanche suivant, laissant pour une fois le gosse à Mathilde — ce que je n'aimais pas faire — j'allai surprendre mon pasteur au milieu de ses ouailles, au temple même. Catherine m'accompagnait, curieuse d'assister à un culte protestant. Scrupuleuse ou, si l'on veut, polie, je pris bien soin d'arriver avant l'Invocation. Précaution apparemment inutile : la moitié des fidèles arrivèrent en retard, bien après nous.

— A l'église, les gens s'amènent à l'Evangile ! chuchotait Catherine.

Impossible de la faire taire, de l'empêcher de souffler ses petites remarques dans le creux de sa paume.

— Tiens ! Ils ont ça aussi, comme nous.

Comme nous ! Je n'étais rien, moi : en tout cas, pas responsable des serments de mes parrain et marraine. Quant à Cathie, catholique du type quatre-fois-dans-la-vie (baptême, communion, mariage, enterrement), bien décidée à ne faire qu'un usage mondain des pompes de sa propre Eglise, que pouvait-elle se sentir de commun avec elle ? Je finis par lui dire, agacée :

— Taisez-vous donc, voyons !

J'écoutais Pascal avec étonnement. Après le psaume, pour la lecture d'Exode XX, c'est-à-dire du texte intégral des Commandements de Dieu, Bellorget avait repris sa voix de téléphone, cette voix de tête, de lecteur de réfectoire. Il la garda jusqu'au sermon. Alors sa voix de fonctionnaire de l'Eglise réformée et l'autre, celle de Pascal Bellorget, se chevauchèrent curieusement. Fallait-il souhaiter qu'il n'en ait qu'une ?… Déjà bien habitué aux artifices de la prédication, il surveillait son débit, ne ratait pas une inflexion ni un accent, réussissait de rapides envolées : Ah ! mes frères !… Puis soudain il s'embrouillait dans un commentaire, dans une liaison. Un petit rictus découvrait sa canine, pointue comme une aiguille, pendant une seconde : le temps de coudre hâtivement une formule toute faite à une vérité première…

La bénédiction donnée — avec un grand geste de chasse-mouches qui me gêna — il redevint civil et se glissa parmi la foule, qui s'écoulait lentement. Marchant comme sur des œufs et jetant de brefs regards inquisiteurs par-dessus ses lunettes, il allait de groupe en groupe. Il serrait des mains avec une nonchalante componction. Je l'attendais près de la porte du temple. Quand il s'approcha, je vis son sourire tomber entre lui et moi, comme une barrière.

— Vous avez voulu me voir dans mes attributions ? Je n'ai pas été trop mauvais ?

L'approbation qu'il quêtait ne vint pas.

— J'aime tout de même mieux Notre-Dame ! dit sottement Catherine, qui considérait la nudité du temple avec une petite moue.

— La splendeur de ses temples nous détourne de la splendeur de Dieu ! récita sèchement Pascal. Vous m'excuserez, j'ai au moins quinze personnes à recevoir.

Il fit un pas, se retourna vers moi.

— A. propos de Nouy… Peut-on vraiment le recommander ? C'est délicat. Quant à votre petit malade, on m'a signalé qu'il existe des institutions spécialisées…

Je rentrai, furieuse et secouant le bras de Catherine.

C'est délicat !… Vous pensez ! Il a peur. Peur de se compromettre. Et ce conseil pour Claude… Si nous avions envisagé de le mettre dans une institution pour enfants paralysés, il y serait déjà. Il m'évite, c'est clair.

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