Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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— Mollo, mollo ! Tu as repris tes béquilles… Bravo ! Mais la béquillade, ce n'est pas du saut à la perche.

Impossible de me passer de lui : je ne suis encore que la sœur de Marcel, introduite par Luc auprès des copains. Du reste, j'ai besoin d'un garde du corps : avec ces jambes, on ne sait jamais. J'ai bien pensé à mobiliser Cathie. Elle n'aurait pas refusé. Je ne sais pas si elle m'est reconnaissante de la dédouaner aux yeux du quartier ou d'accepter ses apéritifs, mais nous sommes au mieux et nous faisons du bras dessus, bras dessous quand elle me rencontre au retour de quelque course. Cathie pouvait être précieuse dans l'expédition du jour : en faisant passer ma visite comme le porto fait passer l'huile de foie de morue. Mais le procédé pouvait se retourner contre moi. Mon combinard et peut-être même le bon pasteur n'auraient eu d'yeux que pour elle. Mais que raconte Luc ?

— A propos… Je ne pourrai plus t'accompagner aussi souvent. Je parie que tu vas gueuler… c'est ta faute. Tu m'as assez tarabusté, n'est-ce pas ? Alors, sois contente. Je me prostitue, ma vieille. J'entre lundi chez un décorateur de la rue Saint-Antoine. Ce qui me forcera bien à te négliger un peu…

Hein ? C'est Luc qui, le premier… Ça, alors ! Je m'arrête pile. Je dévisage ma bonne chouette aux yeux ronds. Je bredouille :

— Excuse… C'est moi… qui allais te négliger.

Les yeux ronds s'écarquillent encore. Luc n'a pas compris. Ça ne fait rien. Au rythme d'un fredon intérieur, poum-poum, poum-poum, je pilonne, je pilonne. Je ne sais pas par où ça me réchauffe, mais ça me réchauffe, bien qu'une béquillarde ne puisse ni se frotter les mains, ni taper des pieds.

— Où trottons-nous ? demande Luc, qui ajoute d'une voix de chat, rauque et langoureuse : Tu t'es bichonnée, dis donc !

Oui, j'ai mis le col Claudine, le soupçon de rouge… etc. Mais appréciera-t-il autant l'itinéraire ?

— Nous allons d'abord à Joinville.

Luc fait la grimace.

— Ensuite nous irons à Charonne voir Bellorget. La grimace s'accentue. Le petit cousin hache entre les dents un ricanement de collégien jaloux.

— Après le rat, le corbeau… on fait le tour des charognards ! Que diable leur veux-tu, Orglaise ?

— Les tarabuster, eux aussi, figure-toi.

* * *

Le bus nous dépose presque en face de la maison. Une fort belle maison. Nouy a, paraît-il, dans le neuvième un « cabinet d'affaires » où il se rend l'après-midi pour trafiquer de tout ce qui fait les derniers beaux jours du marché parallèle. Il est aussi quelque chose dans une société de production cinématographique, spécialisée dans le « léger » (et soupçonnée de s'intéresser au porno). A Joinville, apparemment, il est honnête homme dans une honnête villa, que ne sauraient suspecter ni le fisc ni la maréchaussée. Une haie de troènes double la grille. Quelques ifs obèses, assis sur des gazons nets, masquent une façade blanche, discrète, dont presque tous les volets sont clos. Un dogue arpente le gravillon, silencieux, solide, indulgent envers le petit chat noir qui fait le fou, tourne autour de ses pattes, lui passe sous le ventre comme une flèche. Quand je pousse la porte entrouverte, il ne dit rien, se contente de m'accompagner jusqu'au perron, où il daigne alors donner de la voix pour prévenir et m'empêcher d'aller plus loin.

— Sacrée fille ! Tu ne pouvais pas téléphoner ?

Une fenêtre se referme et Serge vient lui-même ouvrir. Il est encore en pyjama. Un pyjama de soie. Il vient de se réveiller : sur ses petits yeux papillotent de lourdes paupières roses.

— Salut ! En semaine, je suis presque toujours célibataire. Et comme à cette heure-ci ma bonne fait son marché, je suis sous la seule garde de mon chien. Quel bon vent t'amène ?

— En fait de vent, observe Milandre qui pousse devant lui un nez violet, il est plutôt méchant.

Serge daigne s'apercevoir de la présence de Luc, lui offre un doigt. J'ai gaffé. Il fallait venir seule. Nouy est de cette race âpre, qui jette son dévolu sur tout et ne partage rien, même l'amitié.

— Entrez donc ! reprend-il, bourru.

Nous avançons. Vestibule violet pâle, où étincellent chromes et glaces. Petit salon ocre où quatre fauteuils carrés en chèvre du Cap s'accroupissent sur la moquette autour d'un aquarium de trois cents litres, lumineux, peuplé de scalaires, de queues-de-voile, de poissons-télescopes. Salle à manger vert d'eau à tapis de Chiraz et meubles cordouans, cuir et cuivre offrant aux yeux ce poli parfait des richesses d'exposition qui ne servent jamais. Bureau enfin : un bureau-prétexte avec divan, rideaux assortis, bibliothèque de palissandre pleine de mirifiques reliures, photos d'artistes dédicacées, parfums divers imbibant un haute-laine d'un moelleux ! On nous a fait traverser les trois pièces pour nous épater. Discrétion au-dehors, plein la vue au-dedans. La diplomatie m'interdit d'être rosse. Tout ce que je peux dire, c'est :

— Tu ne crains pas les mites !

Puis, le doigt pointé vers la douzaine de cabotines qui s'aplatissent sur le mur après s'être sans doute aplaties dans le meilleur lit de la maison :

— Ton tableau de chasse ?

Pas de moue complaisante. Au contraire. Un réflexe pudique éteint le sourire de Serge. Le drôle est plus compliqué ou plus malin que je ne le pensais. J'ai devant moi une bonne balle, aux oreilles ourlées de rouge, au nez puissant, aux mèches drues. Les prunelles seules ont de la malice qui fuse entre ces cils courts, à moitié grillés, du fumeur trahi par la flamme de son briquet. Il proteste, légèrement dédaigneux.

— Ça ? Des copines. De petits rôles à qui j'ai rendu service.

Tiens, tiens ! Intéressant. Un brusque rapprochement vient de se faire dans ma tête. Notons cette autre information qui explique la première :

— Moi, je m'occupe surtout de la partie financière des films. Oh ! tranquillise-toi, je ne risque pas mon fric. Mon rôle consiste à trouver, moyennant pourboire, des commanditaires qui soient ravis d'y perdre le leur.

Cette fois, Nouy se force. Il n'a même pas sa voix. Celle qu'il emploie a le débit saccadé et les inflexions sèches qui cotent leur homme au café de la Bourse. Il ne trouve plus rien à dire. La conversation s'éteint. Je m'assieds sur le coin du divan, puis je regarde Luc, qui ronge son ongle favori : celui du pouce. Il finit par comprendre, il ânonne :

— Si tu peux me donner quartier libre pendant une demi-heure, j'irai voir un peintre de mes amis qui habite à trois rues d'ici. Je parie que…

Le reste se perd dans son mouchoir, où il éternue. Il est déjà parti. Les tapis étouffent ses pas, qui ne redeviendront sonores qu'à partir du perron. Pour la seconde fois j'éprouve un petit remords : la délicatesse est de son côté, non du mien. Mais attention ! Serge, qui joue avec un coupe-papier d'ivoire, vient de murmurer, suave :

— Suite à votre honorée du 15 novembre, n'est-ce pas, belle enfant ?

Petit plongeon du nez pour dire oui.

— Tu es un drôle de corps, reprend Nouy, qui vient d'introduire son coupe-papier dans le col de son pyjama et se gratte le dos. Mais tu n'es pas folle. Si j'ai bien compris, tu penses que nous sommes trop personnels, tu voudrais que nous nous aidions un peu…

Mon nez plonge encore.

— Ça se défend ! Echanger des tuyaux, des affaires, du piston… Tout le monde y trouverait son compte.

Ln nez ne bouge plus.

— A condition que ça se passe entre types du même poids. S'il s'agit de remorquer des ballots du genre Milandre, très peu pour moi !

Très absorbée par la contemplation du lustre, je me tais longuement pour désapprouver cette sortie. Puis je risque :

— On a toujours besoin d'un plus petit que soi.

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