Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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— Ne bouge pas. Ce doit être Catherine. Rappelle-toi ce que je t'ai dit.

— Cette fille ! Chez nous ! Enfin, va ! murmure Mathilde avec dégoût.

Après avoir soigneusement refermé la porte du capharnaüm, j'ouvre la porte d'entrée. C'est en effet Catherine qui me rend sa première visite. Elle devait venir à quatre heures. Elle s'excuse avec des phrases banales que transfigurent sa voix chantante, son port de tête enfantin et le battement précipité de ses grands cils.

— J'ai pu m'échapper. Non sans mal. Les Sainbois sont venus bridger.

Son regard se disperse en petits coups d'œil, plantant partout les épingles de sa curiosité. Mais il n'y a plus rien à voir dans le vestibule, sauf le portemanteau simili-Henri II dont j'ai décapité le fronton à colonnettes, sauf moi-même qui essaie de ne pas faire le gros dos et de rester bien droite, parallèle à mes béquilles. D'ailleurs je me hâte vers ma chambre, dont je pousse la porte. Bonne réaction. Catherine se tait brusquement.

— Vous vivez dans cette…

Forçons-nous un peu. C'est une femme et qui n'est pas très fine.

— Dans cette cellule, oui. Tout ce qui meuble une pièce m'ôte de la place. Je comprends très bien les Arabes, qui n'ont qu'une natte. Asseyez-vous là, sur mon lit.

Mieux qu'intimidée… elle est impressionnée, ma Catherine. La voici en état de grâce. C'est une affaire qu'elle soit venue. Chez elle, dans son milieu, défendue par sa famille, son aisance, ses bibelots, elle ne se laisserait sans doute pas aller. Mais ne lui permettons pas de réfléchir et de me soupçonner de gueuserie. Faisons de la puissance. Je range mes béquilles le long du mur, me rattrape aux barreaux de mon lit, m'installe près d'elle.

— Le cinéma vous intéresse toujours, Cathie ? Je crois avoir trouvé ce que vous m'avez demandé.

— Ce que je vous ai demandé ? répète Catherine, étonnée.

De fait, elle ne m'a rien demandé. Elle m'a seu lement fait part d'un rêve vague. En vingt-quatre heures de démarches, sans appui, sur la seule recommandation de sa beauté, elle intéresserait sans doute une demi-douzaine de producteurs. Mais elle est de ces gens qui n'obtiennent rien, parce qu'ils ne vont jamais plus loin que leurs désirs. Un coup de pouce, c'est tout ce dont elle me sera redevable (il est vrai que ce coup de pouce, pour le donner à tout le monde, il faudrait rappeler Hercule). Je plonge la main sous le traversin. Petite mise en scène. Une lettre garée sous mon traversin, ça donne une idée de l'intérêt que je porte à la fille du percepteur ! Cette lettre au bas de laquelle s'écrase la signature de Nouy est rédigée dans le style du bonhomme.

Vu hier soir the right man in the right place, pour ta ligne. Vu aussi Goldstein, qui malheureusement part pour Nice. A son retour, dans un mois, expédie-lui ta Catherine (2, rue Crébillon, VI'). Le tout, S.G.D.G. La patte. Serge.

P. S. — Sans moraliser, d'accord ! Ce n'est pas d'hier que je cherche un job solide. Tu peux en parler autour de toi. Mais tu sembles en dehors du circuit.

Bien entendu, je ne montre pas la lettre et me contente de lire le début du premier paragraphe.

— Vous avez votre chance. Goldstein vous recevra dès qu'il sera rentré.

— Goldstein ? C'est un producteur ?

Comme j'ignore totalement qui est Goldstein, mieux vaut sauter par-dessus la question.

— Au besoin, je vous accompagnerai.

— Mon Dieu ! fait Catherine, si bousculée qu'elle en oublie d'être contente. Elle ajoute tout de même d'une voix sucrée : Merci, ma petite Stance. Nous irons ensemble.

Parfait. Elle ne s'en dédira pas, par politesse (comme moyen de contrainte, la politesse, on ne fait pas mieux). Inutile de s'étonner de son absence d'enthousiasme. Sans doute, comme beaucoup d'autres, usait-elle du rêve comme de l'amour : en cachette et souhaitant qu'il n'arrive rien. La voilà coincée. Mais ceci n'est qu'un prologue. Continuons le jeu. Je me relève, je me traîne jusqu'à la porte de communication derrière laquelle sévissent encore la T. S. F., l'Underwood et le train électrique. Entrouvrons-la : assez pour laisser passer quelqu'un, pas assez pour permettre à Catherine d'admirer le capharnaüm.

— Claude !

Scène seconde Pourvu que tout aille bien ! Mathilde, par l'entrebâillement de la porte, me passe le petit. Je l'empoigne par le col roulé de son chandail.

— Je n'avais pas eu l'occasion de vous présenter le petit malade dont je m'occupe.

Alerte au fard ! Je détourne la tête. Je rougis de plus belle, tant ce geste est détestable et pue la gloriole de dame patronnesse. Je mériterais qu'elle me jette : « Il y en a d'autres qui ramassent les bêtes galeuses. Avec vous, ça fait un beau début de fourrière ! Mais je sais à qui j'ai affaire. Et je ne me suis pas trompée : Catherine se tasse sur elle-même. Ça rend : elle est « reniuée ».

— Vous êtes… murmure-t-elle en laissant tomber des paupières de madone.

Par bonheur le qualificatif, lui, ne tombe pas. Je n'aime pas les compliments qui ont d'ordinaire de vilaines sources : la méfiance confondue, l'impuissance ébahie ou l'autorité satisfaite. Celui-ci aurait été tout à fait insupportable, si j'en juge à la tête de Catherine qui se balance comme un encensoir. Pour un peu, on me jetterait une auréole, comme un anneau sur une bouteille. Elle est étonnée ? Bon ! C'est ce qu'il fallait. Ça suffit. Restée près de la porte pour la commodité de l'opération, je fais « le quadrilatère ». Les jambes en arrière, les béquilles en avant, bien calées sous l'aisselle, je peux ainsi disposer de mes mains dont l'une soutient Claude tandis que l'autre lui lisse les cheveux. Cet exercice de haute école ne peut durer longtemps. Je repasse l'enfant à Mathilde et retourne auprès de Catherine, pour soupirer :

— Je suis sûre que vous m'avez comprise, vous.

C'est gros. Nouy s'étranglerait. Mais avec cette fille nul besoin d'émincer le morceau, que gobe tout rond sa bouche ouverte. Elle a ce grand appétit des pécheresses pour les mérites d'autrui. Tu as faim, petit phoque ? Voilà… Je te jette mon poisson.

* * *

Séance d'une heure. D'abord sur le ton soutenu. Vous êtes de celles qui… Nous sommes de celles qu'on… Te Deum, pour fêter la rencontre. Car j'étais terriblement seule… Couplet. Et malgré tout ce que raconte un tas d'imbéciles, je sais bien faire la part des choses, moi qui n'ai du reste aucun préjugé… Silence. Ah ! ma petite Cathie, j'aurais bien besoin d'aide. Mais vous avez tant ù faire que je n'ose pas vous demander…

Mais si ! chante un petit oiseau. Catherine bisse, trisse ce « si » auquel elle ne pensera plus dans une heure. Une émotion de pacotille — une émotion de glotte, de qualité à peine supérieure à celle qui fait chialer les arpètes à la fin du grand film triste — l'empêche de me rire au nez. Elle n'a aucune idée — ni moi non plus — des choses vagues, probablement sublimes, dont il est question. Je me reproche de truquer le climat… Mais le moyen de faire autrement ? On se bat contre un caractère. Mais ces sortes de mollasses, il faut les malaxer comme le beurre.

D'ailleurs, nous changeons vite de ton. Le style soutenu, justement, ne se soutient pas plus d'un quart d'heure sans conduire au bâillement. Intermède. L'intermède féminin par excellence : Tricoti, tricota, connaissez-vous ce point-là ? Catherine a spontanément sorti de son grand sac à main un peloton de coton perlé que deux courtes aiguilles traversent de part en part. Je ne l'imiterai pas, car mes doigts maintenant se refusent à ce genre d'exercice. Mais, penchée sur un début de socquette, j'apprécie, je suggère, je prévois tant de diminutions, j'avoue que j'aimerais, sur le bord, une engrêlure de mailles à picot. Catherine approuve.

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