Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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— Il s'habille bien, répondait Catherine, indifférente. Mais il devrait porter des lunettes d'écaille.

Je retournai, le mardi suivant, rue des Pyrénées, en compagnie de Mlle Calien, qui avait une course à faire place Voltaire. Il me devenait de plus en plus difficile de sortir seule. A deux reprises je m'étais effondrée et j'avais eu toutes les peines du monde à me relever sans aide. Encore une fois Pascal — que je n'avais pas voulu prévenir pour l'empêcher de préparer quelque excuse — était absent : il venait de partir pour la « Maison » de la rue de Clichy.

L'entêtement est mon pire défaut. Huit jours plus tard je revenais, seule, après avoir pris soin d'envoyer un pneu. Ce fut un beau tour de force. Il neigeait. Voulant ménager la bourse de Mathilde, je m'étais refusé un taxi, j'avais pris le métro à la porte de Charenton. A Daumesnil, une faiblesse m'empêcha de descendre à temps et je ratai la correspondance. Pour limiter mes efforts, je décidai de faire le tour par République, ce qui allongeait considérablement mon trajet, mais me permettait de ne changer qu'une fois. Néanmoins je m'offris un beau patatras dans un escalier et dus me faire remettre debout par un petit sergent de la coloniale. Rue des Pyrénées, au moment d'arriver, un de mes pilons glissa sur la neige. Nouvelle chute. Le rebord du trottoir me fendit légèrement l'arcade sourcilière. Dix passants me relevèrent, me conduisirent au plus proche pharmacien. Quelle aubaine ! J'en profitai aussitôt pour téléphoner à Pascal, qui accourut et m'emmena chez lui, couronnée de bandes Velpeau, très satisfaite d'un incident qui me fournissait enfin une sensationnelle entrée en matière.

* * *

La salle d'attente, d'ailleurs, était vide. Vide aussi le salon de rotin. Pascal m'installa dans un fauteuil avec une sollicitude un peu trop poussée, puis s'assit à son bureau. Comme Nouy, il se mit à jouer avec un coupe-papier. Mais le coupe-papier était un honorable souvenir de guerre, en cuivre de douille, et l'attitude différente. Ni offensive ni défensive. Neutre. Un nouveau Pascal. Le visage n'était plus composé, abrité par ses lunettes. Un peu trop souriant, certes, un peu trop « oint » de bienveillance, mais attentif, aux aguets derrière ses hublots.

— Vous êtes terriblement imprudente, Constance. Qu'aviez-vous donc de si important, de si pressé à me dire ?

Puisque Bellorget m'appelait par mon prénom, je pouvais lui renvoyer le sien.

— Tous les gens qui viennent vous voir, Pascal, ont-ils quelque chose d'important à vous dire ? N'est-ce pas plutôt votre rôle à vous, pasteur, de leur y faire penser ?

Pascal eut l'air étonné.

— Vous avez raison, dit-il. Mais je ne suppose pas que vous soyez venue ici pour entendre parler du spirituel.

— Ça dépend de ce qu'on entend par là. S'il existe plusieurs cuisines, il n'y a jamais qu'un feu. Pour moi, Pascal, c'est ce feu qui compte. J'aime qu'il soit vif et…

— Et vous aimez les paraboles ! me décocha Pascal.

Première touche : à son avantage. Je me gourmandais : « Un peu de simplicité, ma fille ! Des phrases, c'est bon pour Catherine ; lui est du bâtiment. Malgré la chanson, quand un camelot rencontre un autre camelot, qu'est-ce qu'ils se racontent ?… Tout, sauf des histoires de camelot. On n'édifie ni le curé ni le député comme eux-mêmes édifient leurs fidèles et leurs électeurs. Parlons un peu de la pluie et du beau temps. »

Ce que je fis. Les rigueurs de la saison s'offraient à la dissertation. L'O. N. M. ne s'était pas trompé la veille en annonçant de la neige. « La moitié des gens en profiteront pour ne pas venir au culte », fit remarquer Pascal. Nous nous rapprochions du sujet central. Et je songeais : « Affreux professionnel qui ne peut se rapprocher de son métier que par les petits côtés ! » Profitant toutefois de cette disposition d'esprit, je me mis à lui poser une foule de petites questions (« Cernons-le. Et, accessoirement, complétons notre fichier »). Rassemblant ses réponses, j'appris ainsi que la guerre l'avait beaucoup retardé. Il avait dû descendre pendant l'occupation à Montpellier pour y faire ses quatre ans de théologie à la Faculté protestante, d'où il était sorti en 1946. D'abord proposant auprès d'un pasteur des Charentes, il avait été consacré l'année suivante. Pour des raisons de famille et de convenances personnelles, il avait désiré revenir à Paris. Il venait d'être élu par cette paroisse de Charonne dont le synode national avait bien voulu ratifier le choix.

— Maintenant, Pascal, vous allez vous marier ?

La question sembla l'embarrasser. Il enleva ses lunettes, en essuya les verres avant de répondre :

— Sans doute… Enfin, c'est dans l'ordre des choses normales. Voyez-vous, Constance, le mariage est pour nous problème délicat. Nous gagnons… On nous alloue… un peu moins que le minimum vital. Nos femmes sont à la fois obligées de trimer comme des servantes et de tenir un certain rang. Les candidates ne sont pas légion. Filles de pasteur, le plus souvent…

Ces propos simples, Pascal les débitait d'une voix égale, qui n'aurait pas dû m'agacer, qui pourtant me trouvait hostile. Une nouvelle question, mal posée, m'échappa :

— En définitive, quelles sont vos ambitions ?

Pascal bêla un petit rire indulgent.

— Mon avenir ? Mais, Constance, un pasteur n'en a pas. L'Eglise réformée n'a pas d'évêques. Ce que nous sommes, nous le restons.

— Je n'entendais pas votre avenir dans ce sens-là.

L'ironie (une ironie affable) qui relevait encore les coins de la bouche fit place à l'inquiétude. Bellorget recula sur sa chaise, haussa le cou, allongea les lèvres…

— Vous vouliez dire…

Je n'avais rien voulu dire : j'avais saisi une occasion. Je ne bronchais pas. J'attendais la suite, comme on attend la giboulée après la première goutte d'eau.

— Vous vouliez dire que nous ne pouvons pas rester ce que nous sommes, qu'il faut…

Tous les verbes édifiants pouvaient convenir, mais je ne lui en fournis aucun. Merci bien ! Je ne pouvais pas m'offrir ce ridicule. C'était à lui de l'affronter. Il n'osa pas. Cependant il n'osa pas non plus se dérober tout à fait et m'octroya un satisfecit.

— Mon Dieu, fit-il sourdement, moi qui vous ai prise un moment pour une sorte de mouche de coche ! Oui, je l'avoue… et j'avoue craindre encore que vous considériez le bien comme un des beaux-arts. Quel est votre ressort ? Quel avantage…

— Et vous, Pascal, vous en poursuivez donc un ?

Pascal sourit. Sûr de lui, cette fois, il leva le bras à la verticale.

— Et ça !… dit-il fortement, l'index pointé vers le plafond, dans la direction générale du séjour des élus.

Le bras retomba sur le bureau, sans bruit. Et Pascal, se laissant surprendre par le pasteur Bellorget, tomba dans le prêchi-prêcha :

— Voyez-vous, j'ai derrière moi vingt siècles de foi et vous n'avez, vous, qu'une vingtaine d'années de courage. Je veux, peut-être mal, une chose que je connais bien. Vous voulez, sans doute beaucoup mieux que moi, une chose que vous ne connaissez pas.

J'étais perplexe. « Que répondre à cela, Constance ? Si tu piques le doigt dans la direction du plancher, en disant : « Et la terre ? Et ma vie ? Je ne crois pas à l'autre… » Si tu ajoutes que faute de mieux tu te sers d'autrui pour vivre… de lui, au besoin… et que sa montée au plafond peut faire partie du programme, que tu l'aiderais volontiers à grimper, à décrocher la timbale… oh ! la la ! Tu le verras bondir, horrifié, criant que la grâce lui suffit, que tu renouvelles à son usage la tentation sur la montagne. Au contraire, si tu te tais, il pensera que tu avoues une infirmité, plus grave que l'autre et qui mérite ses soins. Tu auras devant toi un apôtre alléché par ton cas. Il sera dans son rôle et toi dans le tien, qui est de l'y amener (poussette) en toutes occasions. » Les lunettes braquées, les mains glissant sur le bord de son bureau comme sur le bord d'une chaire, Pascal continuait :

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