Hervé Bazin - Lève-toi et marche

Здесь есть возможность читать онлайн «Hervé Bazin - Lève-toi et marche» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1994, ISBN: 1994, Издательство: Éditions Grasset, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Lève-toi et marche: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Lève-toi et marche»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

Lève-toi et marche — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Lève-toi et marche», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Nouy s'esclaffe :

— Pour lui parler de sa taille, oui ! La comparaison réconforte.

Brute, va ! Tu me plais. Tu as de l'étoffe. Ce n'est pas le genre d'étoffe qui peut faire un drapeau, mais on n'y coupera jamais l'habit noir de Tartuffe. Un rat ? Jamais de la vie ! La Chouette ne t'a pas regardé. Carré, trapu, tout en mufle et en épaules, la main large et posée à plat sur ton bureau… Un plantigrade ! Un ours. Un ours épilé dans un pyjama de soie. Féroce pour la plupart, inoffensif pour quelques-uns. On t'aura, Martin, on te fera danser pour un rayon de miel.

— En définitive, qu'est-ce que tu veux de moi ?

Ce n'est pas facile à dire. Je n'en sais rien au juste. Si je m'explique, je vais tomber dans le pathos et c'est le genre qu'il me pardonnera le moins. Mais il y a une façon d'accommoder les mots. Pour une Marie Calien, on sort le grand singulier, on lui parle du service. Devant Nouy — moins fier et plus faraud — sortons le petit pluriel, réclamons des services. J'improvise :

— Ce que je veux ? Mes ambitions sont peut-être un peu plus… un peu moins… un peu différentes des tiennes. Nous en reparlerons. Aujourd'hui, je viens te mettre à contribution. A charge de revanche, d'ailleurs.

La tête de Serge oscille à petits coups rapides pour approuver ce discours. Régulier ! Un dur oblige ses potes. Je cherche désespérément ce que je pourrais bien lui demander. Enfin mon regard rencontre de nouveau les photos dédicacées. Mais oui ! Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?

— Voilà. J'ai une amie, Catherine Rumas, une fille splendide, qui voudrait faire du cinéma.

— Facile !

Le coupe-papier fend l'air. Une lourde ironie fait tomber la lippe de Serge.

— Facile, si elle est facile. Ce ne sera pas la dernière jeune première dont la fesse ait du talent.

C'est bien ce que je craignais. Mais, sans me laisser le temps de protester, Serge fait machine arrière.

— Je blague. Il y a toutes sortes de filles dans ce milieu-là. Des putains comme des pucelles. Si la tienne est vraiment très belle, Goldstein — c'est un ami à moi — Goldstein sera peut-être intéressé. Mais qu'elle ne s'en fasse pas un roman, ta Catherine ! Elle n'a pas beaucoup de chances d'aller plus loin que la figuration ou le rôle muet.

— Ça suffira pour commencer.

— Bon ! Mais…

Ma parole, ce lascar semble avoir des scrupules. Y aurait-il des fleurs sur son fumier, un secteur réservé dans cette âme de truand ?

— Mais tout de même… une vraie jeune fille… court des risques…

— Celle-ci n'en court plus.

— Oh ! fait Serge, avec une intonation scandalisée qui, dans sa bouche, est cocasse.

L'étonnement fait rouler ses épaules. Il m'observe de biais avec une insolente sympathie.

— Curieux ! Je te voyais plutôt fréquenter des nonnettes.

— Je viens bien chez toi.

Attrape ça, mon brave ! J'attends la riposte. Mais l'ours se contente d'un grognement bref. La prudence me revient. Je saute sur une nouvelle inspiration.

— Autre vœu. J'en suis confuse, c'est pour moi. Je fais installer le téléphone à la maison. Connais-tu une…

Suis-je assez sotte ! Le mot « combine » ne veut pas franchir la barrière de mes dents.

— … Un moyen d'abréger les délais.

Au tour de Nouy de faire « oui » avec le nez. Mais cette négligence dure peu. Malgré moi, mon regard s'est détaché du plafond et, littéralement, lui tombe dessus.

— Et connais-tu un moyen d'être un type énorme ? Un moyen de transformer un Nouy quelconque en Nouy quelqu'un ?

— Hein ? fait Serge, abasourdi.

Ça m'a échappé. Impossible de me dégonfler : il faut y aller de ma tirade.

— Je vais te dire où tu en es, Serge. Tu as tripatouillé… enfin, soyons gentille, l'argot aussi a ses euphémismes, disons : tu t'es dépatouillé pendant et après la guerre. Que ce soit dans le beurre, la laine ou le caoutchouc, tout le monde s'en fout. Pas vu, pas pris, pas coupable. Mais depuis deux ans qui a du plomb dans l'aile ? Qui ne sait plus quoi faire ?

Mauvais signe, quand remuent les oreilles du fauve. Celles de Nouy bougent. Pourtant il a sagement croisé les bras sur son sous-main. Il regarde fixement l'encrier comme s'il voulait le boire, jusqu'à la lie.

— Je les entendais déblatérer derrière ton dos, l'autre jour : « Serge n'a jamais eu d'affaires sérieuses sur les bras. Il a fumé son cigare ! Maintenant, il mégote… »

— Ah ! les vaches ! Ils disaient ça ?

Grand coup de poing sur le sous-main de maroquin rouge. Le visage se ratatine. Nouy n'a pas senti l'astuce, pourtant cousue de fil blanc. Il rage. Mais il joue franc jeu.

— Je me demande de quoi tu te mêles. Il y a des coups de pied au cul qui se perdent. Le pire, c'est que c'est vrai. J'ai mis un peu de fric à gauche, mais pas assez pour vivre de mes rentes. D'ailleurs tous les six mois une dévaluation m'en croque la moitié. Il faudrait le faire travailler. Voilà bien le hic. Je n'ai aucune compétence, moi.

Hésitation. Puis soudain il se déboutonne.

— Et puis on a des habitudes. On gagne cent fois plus par le trafic que par le boulot et le risque est tellement plus excitant ! Ça devient un vice. Les affaires normales nous ennuient. Regarde tous les anciens grossiums du marché noir : les uns après les autres, ils se font tous coffrer pour escroquerie.

Le chien aboie : voici Milandre. J'empoigne mes béquilles et pilonne dans la haute laine, vers la porte. Nouy me suit, me souffle rapidement dans l'oreille :

— Je n'en suis pas là, remarque ! Je n'en suis pas là.

Puis sa bonne grosse patte tombe sur mon épaule malade.

— Entendu pour Catherine et pour ton téléphone. Mais, dis-moi, tu n'es pas venue pour ça. On t'a chargée de me contacter, hein ?

— Pas encore.

J'ai eu du mal à garder mon sérieux. Mais je suis ravie ; j'ai réussi à prononcer les deux mots sur le ton voulu : celui qui infirme la négation et permet de mentir sans s'écarter de la vérité.

* * *

Luc renifle. Le vent redouble. Je me lance, hop ! et me balance vivement sur mes béquilles.

— Et maintenant, rue des Pyrénées !

— Non, dit Luc. J'ai eu la prudence de téléphoner. Pascal assiste à un consistoire. Rentrons.

Deviendrait-il entreprenant ? Voilà qu'il se permet de retoucher mes programmes. Tâchons de nous en réjouir et de ne pas nous sentir lésée, parce qu'il montre un peu d'initiative. Tâchons. Je stoppe, je grogne :

— Huit jours de foutus !

Puis, regardant le trottoir :

— Pourquoi t'es-tu esbigné tout à l'heure ?

Milandre répond de biais :

— Lui as-tu donné l'absolution ?

XII

Le pot-au-feu glougloute, soulève son couvercle qui retombe et tinte. Claude fait marcher le train électrique que lui a donné Mathilde. Malgré mon épaule gonflée, je tourne la ronéo. Ma tante tape à toute vitesse.

— On ne s'entend plus, dit-elle.

Combattant le bruit par le bruit, elle s'arrête une seconde, allonge le bras, tourne le bouton de la T. S. F., qui se met à crachouiller de l'histoire. Vous allez entendre des commentaires sur la prise imminente de Siou Tchéou par les troupes de Mao Tsé-Toung, sur la reprise du travail dans les mines, sur la création d'une nouvelle municipalité dans le secteur sov… Déclic. Mathilde se réfugie dans les grandes ondes. Si vous ne vous sentez pas bien, prenez donc… Nouveau déclic. Ondes courtes. Quart de phrase anglaise, sifflement, morse, quart de phrase inidentifiable et, enfin, du Tino : Malgré les sermen-ents, les invit-teù… Mathilde, découragée, recommence à taper : métronome pour quadruples croches. Et, soudain, on sonne. Je orie :

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Lève-toi et marche»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Lève-toi et marche» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Lève-toi et marche»

Обсуждение, отзывы о книге «Lève-toi et marche» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x