Hervé Bazin - Lève-toi et marche

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« Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! » Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées.
Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplace ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin.
Courageux, poignant, tendre et sensible,
est un des grands romans d'Hervé Bazin.

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— C'est bien ce que j'imaginais, dit-il en considérant les murs. Mademoiselle cultive le vice inverse du mien. Elle fait de la pauvreté comme je fais du luxe. Beau petit lit de fer… Hé ! hé ! Les grands de ce monde couchent sur des lits de camp, depuis Napoléon… Tiens, voilà ton appareil ! Tu as vu, avec moi, ça n'a pas traîné. Et le lardon ? Ta Catherine m'a parlé d'un lardon…

Il fit tourner le paquet au bout de son doigt, rata son coup, le lâcha, le ramassa en claironnant :

— A propos de Catherine… Là encore, j'ai fait ce que j'ai pu. Je crois que ça va gazer. Il est vrai que ça dépend aussi de la fille.

La réticence ne me surprenait pas. Nos sourires se rencontrèrent.

— Pêche premier choix, bel emballage ! ajouta-t-il rapidement.

Puis un coin de sa bouche se releva, laissant passer :

— Petit noyau, malheureusement.

Nouy ne resta pas dix minutes : « Un ami » l'attendait dans sa voiture, en bas. Quand je le vis reboutonner son manteau, je plaçai deux ou trois phrases qui l'aiguillèrent sur le chapitre des affaires. Il fit la moue. Non, rien de nouveau. Il cherchait. Mollement, sans doute, et en espérant ne rien trouver. Je feignis de m'abîmer dans mes réflexions.

— Que trames-tu encore ? grogna-t-il.

Du fond de mes pensées remonta une Constance importante qui répondit avec autorité :

— Quel genre de commerce ou d'industrie envisages-tu ? De combien peux-tu disposer ?

— Et comment peux-tu prétendre…

Il fermait un œil et me dévisageait de l'autre, avec perplexité. Moi, je secouais mes cheveux, j'avançais la main vers l'appareil, je murmurais avec le plus grand sérieux : « Non, c'est vrai, à cette heure-ci, Machin n'est pas là. » Ce bluff eut raison de Serge.

— Quel genre ?… reprit-il. L'alimentation, plutôt. La faim ne passe pas de mode. Quant à la somme, c'est à voir, je ne mets pas tous mes œufs dans le même panier. Disons : deux à trois unités… Mais encore une fois comment peux-tu t'occuper de ça ? Quelles relations as-tu donc ? Et quel intérêt ?

L'intérêt ! Comment résister au désir de lui écraser une belle formule sur le nez ? Une formule tarte à la crème. Avec l'intonation, comme du sucre dessus.

— Tu as vaguement dû entendre parler de la communion des saints.

— Quel rapport ? fit Serge, enfonçant d'un seul coup son chapeau sur la tête.

— Un tout petit rapport, en effet. Des sains, s a i n s. Enlève le t, garde l'idée… Tu piges ?

— Votre éminence grise me charrie ? gronda Serge en passant la porte.

* * *

Autre irruption, le soir du jour de l'an. Mathilde avait invité Berthe Alanec à dîner. Vers huit heures, comme nous venions de nous lever de table et commencions la vaisselle, un coup de sonnette retentit.

— Luc, sans doute ! dit Mathilde, brandissant sa lavette.

Berthe, un torchon sur le bras, s'en fut ouvrir. Je criai depuis la cuisine :

— Tous mes vœux, vieille noix !

— Merci. Tous les miens ! répondit une voix onctueuse.

C'était Pascal. Il y eut un petit moment de confusion, des deux côtés. Mathilde secouait ses mains dégouttantes d'eau grasse, enlevait son tablier. Pourquoi enlever le mien ? Si Bellorget n'avait pas téléphoné, c'est qu'il avait voulu me surprendre à mon tour. Dans l'état où j'étais, simplette, ça faisait plutôt biblique. De notre temps on ne choisit plus la meilleure part, on est Marthe et Marie. Je procédai aux présentations, sans m'excuser de mon débraillé.

— Visite pour visite, disait le pasteur. Excusez-moi de vous la rendre si tard. Nous n'avons guère de liberté, surtout à cette époque-ci. Ah ! voici votre petit protégé…

Claude, perché sur sa chaise rehaussée par trois paquets de papier à machine, s'amusait à pousser sur le bord de la table ce qui restait d'un cheval de carton, jadis pourvu de queue, de brides et d'oreilles. Pascal pencha sur lui une tête de bon pasteur qui-aime-ces-petits.

— Hue, dada ! murmura-t-il, à court d'imagination.

— Laisse-le, y broute ! protesta Claude, jetant un coup d'œil indigné sur ce célibataire pataud qui se jetait dans son rêve comme un éléphant dans un jardin.

Posant à côté de lui un sachet de bonbons (des fondants roses, mauves ou blancs, sucreries proches du plâtras), Bellorget se retourna vers moi. Son regard insistant m'assurait de sa haute considération. Il était clair que Claude, une fois de plus, me rendait service, me servait de référence. Sans transition, Pascal annonçait :

— Mon confrère des Billettes m'a signalé que parmi ses paroissiens il comptait un neuro-chirurgien très connu, le docteur Cralle. Nous allons faire le nécessaire pour le toucher.

Mathilde et Berthe s'étaient éclipsées. On entendait dans la cuisine des tintements de casserole que couvrit bientôt la chanson du moulin à café. Je laissai tomber, avec un impardonnable manque de chaleur :

— Merci !

Pascal ne sembla pas s'en apercevoir et s'assit, se mit à tracasser ses lunettes, pe it-être pour cacher ses yeux. Je le voyais venir, hélas !

— C'est moi qui vous remercie, Constance. Vous m'avez… Vous m'avez troublé… Plus j'y songe et plus je me dis que votre message vient de beaucoup plus loin que vous. De plus haut. Oui, oui, ne froncez pas les sourcils. Vous étiez inspirée.

Les fondants lui fondaient dans la bouche ! Quel sirop ! Inspirée, moi ? En effet ! Je m'inspire très bien toute seule. Pourtant cette nouveauté méritait réflexion. Quand on jette un caillou dans la mare, on n'a pas le droit d'être étonné par les ronds qui s'élargissent, s'élargissent, à la surface de l'eau. Ni d'être agacé parce qu'elle est bénite.

— Qu'allez-vous faire, Pascal ?

Il soupira, fit un geste d'impuissance. Puis, les mains aux genoux, il se mit à se frotter les rotules, machinalement.

— Je ne sais pas. Essayer de sortir du ronron. Nous nous fions trop à la parole, qui se dénature, qui s'avarie comme les conserves. Le croiriez-vous, Constance ? Certains d'entre nous ont des collections de prêches. Qu'en pensez-vous ?

— Brûlez-les ! fis-je sèchement, sans le regarder.

Pascal tressaillit.

— Il faudrait aussi prendre des initiatives, reprit-il lentement. Or chez nous l'initiative est plus grave qu'ailleurs parce qu'elle n'engage pas que nous-mêmes. Tenez, je viens d'en prendre une petite : j'ai fait déplacer la chaire qui était au milieu du temple et que nous laissions là, par paresse. Il est de tradition dans l'Eglise réformée de la mettre sur le côté afin de ne pas donner trop d'importance au prédicateur… Eh bien ! certains m'ont reproché la dépense.

— Avez-vous songé à Nouy ?

Ce faux coq-à-l'âne le dérouta. Un léger crissement d'ongles m'apprit qu'il se révoltait. Enfin il secoua la tête.

— Vous le désirez vraiment ? Vous ne craignez pas d'avoir des ambitions très… inégales ?

— Mais sapristi, je travaille sur mesure ! D'ailleurs, est-ce à moi de vous citer Luc, XV , 7 ?

— Oh ! fit Pascal, plus impressionné par la précision que par le contenu de la référence, judicieusement extirpée de mon fichier.

Soudain, je le vis sourire, soulagé. Mathilde rentrait, portant haut la cafetière fumante et suivie de Berthe, qui arrondissait le bras autour du plat à gâteau.

— Heureusement qu'il reste de la tarte ! disait-elle.

* * *

Pascal ne s'attarda pas, lui non plus. Il se faisait tard. A peine eut-il franchi la porte que Berthe, elle aussi, alla chercher son manteau et celui de son fils. Je secouai Claude, déjà tout ensommeillé, perdu dans ses mèches trop pâles.

— Et toi, tu ne me feras pas de cadeau ?

L'enfant me regarda sans comprendre. Alors je le mis debout, devant moi. Puis je le lâchai, insensiblement, comme on procède avec les tout-petits qui sont en âge de marcher et que la peur paralyse. Claude oscilla, fléchit sur les genoux.

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