Hervé Bazin - Un feu dévore un autre feu

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Un feu dévore un autre feu: краткое содержание, описание и аннотация

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Un feu dévore un autre feu, un grand roman d'amour, un drame de la passion, enchâssé dans un drame social dont les vingt dernières années nous ont fourni de bouleversants exemples. Imaginaire, se déroulant dans un pays non précisé, en vingt-six jours, cette histoire, où l'amour triomphe malgré tout, emprunte ses passages les plus intenses au tragique le plus réel de notre temps.

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— Manuel, attention, vous passez devant la fenêtre… Manuel ne sifflotez pas, ça peut s’entendre d’en bas.

Dévouement féminin, toujours envahissant, toujours un peu gâché dans la pratique par ses aspects tatillons. Manuel toutefois n’oubliait pas que ce dévouement venait aussi d’être héroïque ; et Manuel, lui, n’estimait pas l’avoir été. Humble, non, ce n’était pas son genre, mais contrit, il s’en voulait, et il souffrait encore bien davantage d’une effrayante diminutio capitis. Il n’était plus rien. Rien qu’un fugitif sans ressources, sans domicile, sans métier. Rien qu’un homme de trente-sept ans dont la situation ne rachetait plus sa différence d’âge avec une fille de vingt-deux ans à qui désormais il ne pouvait offrir que l’exil, la gêne et la médiocrité. Ce genre de regrets rend agressif et, dans la tradition masculine, s’épanche sans ménagement, transmuté en aigres considérations sur la méchanceté de l’univers. Que Manuel fût un grand blessé — comme elle-même —, qu’il ne pût être son infirmier comme elle était son infirmière, Maria le savait. Qu’il eût une foule de petits travers, que malgré la consigne il ne se retînt pas de fumer, qu’il ronflât, qu’il fût gourmand, qu’il sifflotât en réfléchissant, peu importait : les petits travers, ça rend simple et vivant.

Le plus difficile à supporter, chez lui, c’était son manque d’humour ; c’était surtout son côté docte d’ancien prof et son côté doctrinaire de tribun privé de public. Foi pour foi, Maria honorait la sienne : chaude et gratuite et dont à tout moment il risquait de devenir un martyr. Il pouvait être longuement intéressant, puis assommant, surtout quand il débitait des morceaux de bravoure, quand il les essayait sur elle, pour s’entendre, bien plus que pour être entendu. Il ne cessait de ressasser sa déconvenue, d’étirer des analyses, de réviser le passé :

— Voyez-vous, Maria, nous étions minoritaires et nous aurions dû nous douter que vos amis… Enfin, je veux dire : nous aurions dû nous douter que la démocratie chrétienne allait rallier l’autre camp. Si c’était à refaire, je ne serais plus partisan d’assumer le pouvoir pour transformer une société en respectant une légalité dont ne se sont pas embarrassés les militaires.

Le plus souvent la suite lui rentrait dans la bouche, pour mitonner silencieusement dans sa tête. Puis ça ressortait un peu plus tard, sous la forme d’une autre tirade sans lien apparent avec la précédente : pure réflexion sonore poussée dehors par des réflexions muettes :

— En somme, Maria, nous donnons le spectacle d’un pays envahi par sa propre armée. Quelle leçon ! Si les soldats n’ont plus pour rôle de défendre les frontières, mais les privilèges d’un petit nombre, l’insurrection partout va devenir sainte…

Il lui arrivait d’ailleurs de s’arrêter, de murmurer : « Je vous rase ! » Mais il recommençait. Pour le ramener à elle, Maria devait le regarder d’une certaine façon. Il cédait assez vite à ce guet de la tendresse et, dans un sourire ambigu, son visage rajeunissait soudain, ressuscitait ce beau brun qui, du moins, n’affichait jamais ce visage grave, cette satisfaction dérisoire à quoi peu de notables échappent dès qu’ils assument une charge dans l’État.

*

Et le soir revenait, interrompant ce tête à tête, tout de même un peu étouffant. Le grattage libérateur, Maria l’attendait comme Manuel : il n’y a pas d’amour qui n’ait besoin de se mettre en récréation. Pourtant cette petite heure entre le potage et le dessert, Olivier l’employait — pour autant que l’ambassade ait reçu de vraies informations — à réviser les nouvelles farouchement orientées de la radio. Elles étaient désastreuses. Toute résistance semblait avoir cessé. Le pays retentissait de bottes, se transformait en annexe des casernes ou des prisons. Tous les partis avaient disparu. Le grand jeu des chancelleries, c’était de compter les morts, de se lancer des chiffres, variant du simple au décuple.

Olivier, prudent, ne faisait pas de commentaires, laissant ce soin au sénateur qui, bien sûr, s’indignait en sucrant son café. La tragédie aussi a ses temps forts et ses temps faibles. Mort possible, mais vivant, retiré du drame, honteux d’être un acteur devenu spectateur, Manuel finissait par baisser le nez dans son assiette. On parlait d’autre chose. Puis, tandis qu’Olivier, revenant à l’essentiel, parlait des craintes de Fidelia — dont le mari était compromis — ou faisait le point sur les tractations de l’ambassade en faveur des réfugiés, les femmes se levaient, glissaient vers la cuisine, plongeaient dans l’eau de vaisselle et dans les confidences.

V

Menue, tournant la tête de tous côtés, sûrement inquiète, mais laissant sur son visage lisse paraître par instants un sourire de défi, Fidelia trottine.

Les ordres de Madame sont de promener Vic. Elle le promène. Elle l’a longuement arrêté devant le puma qui, la queue de travers et travaillant des crocs, s’acharnait sur un cuisseau de bœuf. Elle lui a fait remarquer que cette bête avait de la chance de manger tous les jours de la viande.

Un enfant a besoin de leçons de choses et Fidelia a décidé de revenir du zoo par le quartier bas. Passer d’un monde à l’autre n’exige pas de commentaires. Il y a les gens d’en dessous : fourmis courant d’un trou à l’autre en transportant des choses. Il y a les gens d’en dessus, campés sur leurs terrasses et observant cette foule ramenée à la raison par ces braves petits soldats postés à tous les coins de rues et dont la mitraillette fait partie de la hanche, comme le dos rond et l’air soumis des passants font partie du bon ordre. Cette foule maigre qui baisse la voix pour dire les choses les plus innocentes, qui n’ose plus se resserrer, mais va par petits paquets, bien surveillés, lorgner les éventaires en se contentant le plus souvent d’écarter les narines au-dessus des victuailles, c’est un spectacle plus rassurant que celui des cortèges compacts hérissés de drapeaux qui, voilà un mois, descendaient encore l’avenue de l’indépendance vers la place de la Liberté. Tout va bien. Enfin tout va mieux. Là-haut, des dizaines de silhouettes attestent qu’on prend le thé, jumelles en main, pour contempler d’aventure la brève opération de nettoyage d’une patrouille enfonçant à coups de crosse la porte d’un suspect…

Balade instructive et sans danger. Fidelia sans doute est une métisse, de bronze et de jais, enveloppée dans une méchante petite robe jaune à raies brunes. Mais elle donne la main à Vic, en se tenant légèrement derrière lui. Elle conduit son petit monsieur en prenant soin qu’il la précède. Qui s’y tromperait ? Tenant de son père, Vic, à huit ans, en paraît onze : il est d’un rose recuit et sommairement vêtu d’un jean coupé à mi-cuisse, d’un polo à l’effigie de Juan Llapel, le célèbre avant-centre. Mais ses bonnes chaussures, son bracelet-montre font foi de sa qualité. Au surplus, tenant de sa mère, il est blond — plus paille que lin — et il a les yeux bleus — plus myosotis que pervenche.

Hur mycket är klockan ? demande-t-il.

C’est un jeu. Fils d’un Angevin et d’une Dalécarlienne, il a quatre langues dans la bouche : le français paternel, le suédois maternel, un anglais sommaire — bafouillé à Ottawa, à Delhi, derniers postes des Legarneau — et un rudiment d’espagnol assaisonné de vocables étranges empruntés aux précédents idiomes et vaguement hispanisés. Fidelia, à qui ce don des langues inspire une sorte de respect, doit répondre dans son dialecte natal que Vic est en train de défricher.

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