Hervé Bazin - Un feu dévore un autre feu

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Un feu dévore un autre feu: краткое содержание, описание и аннотация

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Un feu dévore un autre feu, un grand roman d'amour, un drame de la passion, enchâssé dans un drame social dont les vingt dernières années nous ont fourni de bouleversants exemples. Imaginaire, se déroulant dans un pays non précisé, en vingt-six jours, cette histoire, où l'amour triomphe malgré tout, emprunte ses passages les plus intenses au tragique le plus réel de notre temps.

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— Ces messieurs se font attendre !

La statue n’engagera pas le dialogue. C’est un miaulement rauque, hargneusement langoureux, qui s’en charge. Manuel est entouré de chats qui trottinent, qui voltent, qui crachent, qui se poursuivent, excités par leur fumet et brasillant du phosphore. Un chien est passé tout à l’heure : lui non plus ne se préoccupait pas des patrouilles, comme les ignorent les arbres, très sédentaires, qui font le tour de la place et les oiseaux, très migrateurs, qui y juchent pour une nuit, en silence, mais se signalent de temps à autre par la chute d’une crotte sur l’asphalte grâce à eux parsemé d’étoiles blanches.

Cependant les voici qui s’agitent, les oiseaux ; les voilà qui battent des ailes à travers les feuilles et s’échappent. Ils sont cent, ils sont mille qui criaillent, palpitent et tournoient, indécis, dans cette zone violette où se délaie la lueur des lampadaires à trois globes. Du fond de l’avenue de la Constitution monte un grondement qui s’amplifie très vite, qui devient un fracas, un chœur de pétarades et de cliquetis graisseux :

— Tout ça pour moi ! dit Manuel, soulevant la tête et battant des cils.

Non, le convoi qui file à bonne allure ne fera que traverser la place. Manuel — qui se souvient des commandes d’armement, très éclectiques — reconnaît deux M-60, un Cheftain britannique à long tube, un Leopard de la RFA, des véhicules de reconnaissance ou d’accompagnement, des amphibies, des obusiers automoteurs. Ces grosses bêtes à peau d’acier reviennent-elles d’un coup dur en province ? Y vont-elles ? Un nouveau général se lance-t-il, aux aurores, à l’assaut du palais où ronfle le précédent ? La force ne connaît jamais de repos, mon général ! Comme disait le farceur, on peut tout faire avec des baïonnettes sauf s’asseoir dessus.

Mais de toute façon ces braves, charriant leur gros tonnerre, ne sauraient s’arrêter — s’ils l’ont vu — pour ramasser un pauvre bougre. Ils font le gros, ils ne font pas le détail. Le dernier engin — un poseur de pont, dont la présence plaide en faveur d’un raid sur une ville insoumise — lâche encore quelques pets brûlants et disparaît. Le vacarme s’apaise ; les oiseaux retrouvent leurs branches, Manuel sa solitude. Quelques lampes, qui transformaient des persiennes en échelles lumineuses, s’éteignent. Il est cinq heures cinq. Que fait Maria ? Dort-elle encore ?

— Si elle est réveillée, elle doit me détester ! dit Manuel qui a besoin d’entendre le son de sa voix. Pourtant nous aurions pu être séparés de façon plus médiocre.

Le hoquet le reprend, le déchire. Se doper, ce n’est pas se duper quand on s’adresse à certaines évidences. Le désir fatigué, les corps qui s’habituent à s’habiter comme des appartements, la femme qu’on imagine et qu’on épouse pour en retrouver une autre — qui était la vraie —, le souci d’être à soi qui déborde le souci d’être à l’autre, la tendresse écorchée, bafouée par la chamaille, ô Maria, nous ne les connaîtrons pas. Les dettes, les horaires, les fins de mois, les tracas de maison, la folie des bibelots, les soucis d’entretien, d’établissement ou de fortune, la rage de posséder, nous ne les connaîtrons pas. Qu’y a-t-il là de si regrettable ? Un couple s’use toujours et toujours se disloque. Il n’y a pas d’amour qui ne soit un drame, puisqu’il n’a le choix qu’entre deux fins : ou l’oubli ou la mort. Le nôtre, intense et bref…

— Imbécile ! crie Manuel.

Il se tord. L’effort qu’il a fait pour descendre du quartier haut a sûrement achevé le travail de ce bout de boyau crevé, en généralisant l’infection. La dernière piqûre ne fait plus d’effet. Son ventre n’est plus qu’un sac de braise : de cette braise d’enfer dont l’aumônier de l’orphelinat, distributeur d’images pieuses à insérer dans le livre de messe, disait qu’elle brûle sans consumer. Imbécile ! Ce n’est pas le moment de s’exciter sur de beaux prétextes. Maria est à l’abri, bon, c’est déjà ça. Mais le reste n’est qu’un échec. Un double échec. En perdant la partie, le politique condamne aussi l’amant. S’il n’y a pas d’amour fossile, il n’y a pas davantage d’amour éclair. L’intense n’exige le bref que pour les voyeurs, calés dans leur fauteuil devant le petit ou le grand écran où passe le film contraint d’atteindre the end en quatre-vingt-dix minutes. Une cause, une passion, c’est un combat contre le temps. N’est bel et bon que ce qui dure autant que ça peut durer. Une cause, une passion perdues, deux feux éteints, c’est trop pour qui ne croit qu’à la terre. S’il n’y a pas de survie, un chrétien peut bien perdre sa mise : il ne le saura pas. Mais les autres…

Manuel vomit encore. La nuit commence à s’affadir. La lune s’est lentement empalée sur un clocher lointain qui la pénètre et la divise en deux portions inégales. Une chatte, serrée de près par un matou, feule sourdement sous la statue. Un petit vent sec soulève des papiers gras, secoue les arbres qui torchonnent le vide. Un léger friselis rase la chaussée :

— Chef ! Chef ! Regardez à droite. Il y a un type en pyjama qui est en train de dégueuler sur le troisième banc, fait une voix, jeune et très excitée.

— Encore un ivrogne ! fait une autre voix, grasse et dédaigneuse.

Une torche électrique plaque au sol un cercle éblouissant qui s’agrandit et s’ovalise en zigzaguant vers le banc pour aller sanctifier d’une auréole la tête du délinquant.

— Ne bouge pas, toi, ou tu es mort ! décrète une troisième voix. Un ivrogne, un ivrogne… C’est vite dit. Ce paroissien me rappelle quelqu’un. Matuz, passe-moi les photos.

*

Voilà l’épreuve de vérité dont la bourrasque a camouflé l’approche. Ces messieurs sont arrivés par-derrière, ce qui oblige Manuel à tordre un peu le cou pour les observer du coin de l’œil.

À quinze mètres est arrêtée une voiture bizarre qu’on a dû bricoler au lendemain du putsch pour mettre ses occupants à l’abri des tireurs embusqués sur les toits. Renforcée par une épaisse plaque de tôle débordant la galerie, elle est dotée de volets pare-balles à charnières qui peuvent s’abaisser sur les flancs ou sur le capot — comme ils le sont d’ailleurs présentement. Quatre carabiniers y sucent quatre cigarettes qui de quatre points rouges percent leur fumée. Ces défenseurs de l’ordre sont prudents : sous les casques on ne voit guère que des nez proches de la ligne de mire d’un fusil-mitrailleur. Une longue antenne oscille au flanc du véhicule dont le plafonnier vient de s’allumer, éclairant un rougeaud qui siège à côté du chauffeur et dont le regard fait le va-et-vient entre l’homme du banc et les photos qu’il compulse. L’une d’elles retient son attention. Il en crache son mégot et lance, sidéré :

— Pas possible !

C’est sûrement le chef : un quelconque sergent. Sa bouille mal rasée où roulent des yeux blancs irradie sur deux orbes de menton un sourire extasié :

— Bon Dieu, les gars, on a gagné le gros lot ! C’est Manuel Alcovar. Une prise pareille, ça vaut bien une médaille.

— Il semble en piteux état, dit le chauffeur.

— Je crains pour lui que tout à l’heure il le soit davantage ! éructe le rougeaud qui se retourne vers l’arrière où ses hommes ont déjà les mains sur les poignées : Non, personne ne descend ! Je téléphone. Alcovar a droit à la mention : en référer d’urgence. Attendez les ordres et surveillez le bonhomme. Je ne serais pas étonné s’il avait droit à un traitement spécial.

Il saisit l’appareil, il ajoute sans fournir d’explication :

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