Hervé Bazin - Madame Ex

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Madame Ex: краткое содержание, описание и аннотация

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Après les maternités, les paternités difficiles, les révoltes adolescentes, les embarras conjugaux, voici le roman d’un divorce.
Publié par hasard au moment où s’amorce une révision de la loi, ce livre peut accessoirement lui fournir des arguments. Mais son thème n’est pas là. La procédure est une chose. L’état de divorcé(e) en est une autre qui — l’union par l’enfant restant indissoluble — dramatise souvent toute une vie. Aline, devenue Madame Ex, Louis remarié à Odile, leurs enfants divisés en Papiens et Mamiens, leurs parents, leurs amis, leurs avocats — intervenant sans cesse dans une guérilla où la rancune, l’intérêt, l’orgueil, le remords, le souvenir se mélangent — en fournissent ici un exemple tour à tour passionné et douloureux.
Madame Ex, par le ton, le trait, le mouvement, la précision du détail, est un roman typique d’Hervé Bazin et sans doute l’un des plus émouvants dans l’évocation de ce tragique quotidien où se meuvent comme nous ses personnages.

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— Des nouvelles d’Agathe ? fit-elle assez bas.

Le nez de Léon s’évasa. Odile n’insista pas :

— Et ta mère, ça va ?

— Pas fort, dit Léon.

Il eut soudain de la présence, de la chaleur pour enfiler quelques phrases :

— Depuis un an, tu sais, elle est comme une ombre. On ne la voit plus, on l’entend à peine. Quand je pars le matin, elle est encore couchée ; et souvent, quand je rentre un peu tard le soir, elle l’est déjà. Dans la journée, elle est rarement là. Elle qui n’y allait jamais, elle est tout le temps fourrée à l’église. Ou à son club. Elle le dit elle-même : la maison est vide, je ne m’y supporte plus.

Pour ne pas perdre de temps, Odile triait de la dentelle : ces coupures de presse judicieusement choisies qui font toujours bien dans une vitrine.

— Ta mère en a trop vu ! dit-elle.

Une lueur de considération anima le regard de Léon qui soudain se lâcha :

— Et les filles exagèrent ! Agathe écrit une fois par mois. On ne peut lui répondre qu’en poste restante, à Paris 38. Quant à Rose, elle n’a même pas daigné passer pour le Jour de l’An.

— Ta mère l’avait chassée : elle attend d’être rappelée, dit Odile. Vous êtes tous commodes dans la famille !

— À propos, dit Léon, regardant en l’air. Maman n’est pas d’accord pour céder les demi-vacances de Guy. Elle le mettra lundi soir au train.

Léon commissionnaire : c’était la nouvelle technique de M me Rebusteau, passant la main, donnant du poids au dernier fidèle qui, probablement venu tout exprès, attendait depuis une heure pour enrober la nouvelle.

— Tant pis pour Guy ! fit Odile.

Inconvénient : la dépense inutile d’un billet. Avantage : on aurait plus de place dans la voiture. Quant au reste, si M me Rebusteau, plutôt que d’échanger le mardi gras contre la Pentecôte, préférait subir la tête de bois d’un Guy dépité, c’était son affaire. On pouvait avoir pitié d’elle. Mais comment ne pas se demander si, revenue de l’agressivité pour tomber dans l’accablement, elle parviendrait un jour à guérir de la maladresse ? Une chose ne cédait pas : sa manie de refuser toute confiance, de cacher ce qu’elle croyait nuisible à son prestige. Sans Guy, étonné de ne plus voir sa sœur aînée lors de ses passages à Fontenay, nul ne se serait douté de l’absence d’Agathe. Qu’elle se rongeât, Aline, c’était l’évidence ; mais elle avait aussitôt prétendu que c’était au sujet de sa propre mère si souffrante qu’Agathe était partie la soigner. Un mois plus tard, la pauvre enfant, victime de sa sollicitude, fut mise en pension dans une boîte à bachot afin de se rattraper à la session d’octobre. Enfin bachelière, elle partit aussitôt pour aller faire un stage dans une maison de commerce anglaise et par la bouche de sa mère déclara que, gagnant sa vie, elle se désintéressait de sa pension. Il fallut attendre six mois pour qu’Aline, sans revenir sur une seule de ces assertions, se mît en devoir d’avertir le père que son exemple ayant, hélas ! porté ses fruits, Agathe s’était mise en ménage avec un inconnu. Il n’était pas inutile de noter que, durant toute cette période, de mois en mois, de chèque en chèque, Léon n’avait pas une seule fois jeté le doute sur ces fables.

— Tu attends ton père ? fit Odile qui vérifiait maintenant des listes d’invitations.

— S’il ne rentre pas trop tard…, dit Léon.

Il n’avait pas mangé le morceau, Léon, pour ne pas désobliger sa mère. Mais fils des deux côtés et assez pensionné pour ne pas désobliger son père, il avait pris soin de faire des confidences à son parrain. Pour qu’il les transmette. Mais à condition expresse que, citant ses sources, Gabriel fît préalablement jurer à papa, croix de bois, croix de fer, qu’il n’en serait jamais fait mention devant quiconque, fût-ce devant lui-même. De telle sorte que, durant un bon bout de temps, assuré qu’on feindrait d’ignorer qu’il pût savoir ce qu’on savait grâce à lui, il avait fait jouer à la maisonnée un jeu cocasse où l’informé, informant l’informateur, s’amusait à lui glisser dans l’oreille : J’ai de nouveaux tuyaux ; il paraît qu’il s’agit d’un homme marié. Mais Léon — bon Gémeaux, au signe exalté par l’ambiguïté de certains enfants du divorce — ne s’était pas découvert une seconde et, pour se remettre à l’aise, avait fini par expédier Gabriel à sa mère avec mission de lui dire : Je crois que Louis se doute de quelque chose. Préviens-le avant qu’il puisse te reprocher ton silence.

Soudain Odile arracha du sol un Félix fort occupé à y presser un tube de terre de Sienne, à en extraire des tortillons analogues à ceux des lombrics dégorgeant de la glaise au petit matin :

— Je pourrais te donner ton chèque, dit-elle pour faire l’économie d’un tête-à-tête étouffant.

— Si tu l’as…, dit Léon, pas fâché de rejoindre plus tôt ses copains au stade.

7 février 1970

Les voilà bien, comme prévu, assis à la terrasse vitrée du Café de la Poste. Agathe arbore ses éternels jeans délavés, Léon un costume gris à cravate grise. Tous deux attendent derrière un verre, mais le gin-fizz est pour la sœur et l’orange pressée pour le frère. Rose en tailleur brun, à jupe sage, les rejoint sur ses souliers plats.

— Salut ! dit Léon.

La convocation, par fil, est venue de lui. Mais l’initiative lui appartient-elle ? Connaissait-il depuis longtemps l’adresse d’Agathe ? Questions inutiles. L’habitude des situations fausses a au moins un avantage : elle vous permet de ne vous étonner de rien, de savoir rester boutonnée.

— Tu voulais me voir ? dit Rose.

— Ce serait plutôt moi, dit Agathe. Pour trois raisons. Il est bien entendu que tout ceci reste entre nous.

— Ça va de soi, dit Rose, réservée et pourtant satisfaite.

Réservée parce que l’aventure d’Agathe ne cesse de la diviser : comment reprocher à sa sœur ce qu’elle pardonne à son père ? Satisfaite, parce qu’au moins cette confiance flatte son goût du silence, en ressuscitant une certaine complicité fraternelle.

— D’abord, dit Agathe, je vais te donner un numéro de téléphone où on peut me joindre en cas d’urgence. Léon l’a. Mais il va partir en stage après-demain, pour deux mois, et de toute façon, s’il arrivait quelque chose, je veux être couverte du côté de papa comme du côté de maman.

Glisse sur la table un petit bout de papier plié en quatre que Rose, sans même le lire, empoche. Agathe continue :

— Ensuite, je voudrais t’expliquer pourquoi je suis partie si brusquement…

— Je dois avouer, dit Rose, que je n’y comprends rien. Tu étais la plus attachée à maman. Elle ne jurait que par toi, toi par elle. Et puis d’un seul coup tu pars, tu disparais, tu la laisses en plan…

— Comme toi, dit Léon.

— Ça n’a pas été facile, dit Agathe. Mais tu me vois, à Fontenay, avec un enfant ?

— Quoi ? dit Rose, hésitant à comprendre.

— Maman aurait hurlé, achève Agathe, très vite. Mais elle m’aurait forcée de le garder. Un môme, tu penses ! J’étais coincée. Je ne vois pas pourquoi il serait nécessaire de se marier quand on ne veut pas d’enfant. Donc je ne veux pas d’enfant qui puisse m’y obliger. Comme ç’a été le cas pour maman.

Léon baisse le nez. Rose baisse le nez, stupéfaite de ne pas s’indigner, de découvrir en elle, sous une forme plus innocente, le même refus de renouveler sa jeunesse.

— Nous n’allons tout de même pas, dit-elle, vivre avec cette éternelle référence aux parents et ne rien faire de ce qu’ils ont fait de peur de le rater à notre tour.

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