Hervé Bazin - Madame Ex

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Madame Ex: краткое содержание, описание и аннотация

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Après les maternités, les paternités difficiles, les révoltes adolescentes, les embarras conjugaux, voici le roman d’un divorce.
Publié par hasard au moment où s’amorce une révision de la loi, ce livre peut accessoirement lui fournir des arguments. Mais son thème n’est pas là. La procédure est une chose. L’état de divorcé(e) en est une autre qui — l’union par l’enfant restant indissoluble — dramatise souvent toute une vie. Aline, devenue Madame Ex, Louis remarié à Odile, leurs enfants divisés en Papiens et Mamiens, leurs parents, leurs amis, leurs avocats — intervenant sans cesse dans une guérilla où la rancune, l’intérêt, l’orgueil, le remords, le souvenir se mélangent — en fournissent ici un exemple tour à tour passionné et douloureux.
Madame Ex, par le ton, le trait, le mouvement, la précision du détail, est un roman typique d’Hervé Bazin et sans doute l’un des plus émouvants dans l’évocation de ce tragique quotidien où se meuvent comme nous ses personnages.

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Et aussitôt à calculer, à manœuvrer.

La partie n’était pas perdue. Sur quoi reposait cette scandaleuse, mais provisoire ordonnance ? Sur la prétendue volonté des enfants exprimée devant un juge misogyne, qui serait en appel remplacé par un autre, moins partial, statuant sur dossier. Une seule preuve, infirmant le prétendu choix, remettrait tout en question : un petit texte, par exemple, où les enfants déclareraient aimer beaucoup maman, aimer beaucoup papa et n’avoir pas su lui refuser de recopier des lettres de son invention. Modèle contre modèle, après tout, n’était-ce pas de bonne guerre ? Restait le problème des chambres. Desservie par les aînés, alliés égoïstes, Aline n’avait qu’à se sacrifier, à se contenter du divan de la salle, pour transformer sa propre chambre qui grâce à ses deux fenêtres pouvait se prêter à une division en cabines contiguës. Mais ceci même risquait de ne pas suffire : il fallait allécher Guy, fixer Rose. On a toujours tendance à parer au plus pressé, à ménager les aînés dont la présence devient vite nominative, alors que ce sont les plus jeunes dont le souci délicieux, la quotidienne dépendance vous sont assurés pour longtemps. Les regagner, les retenir… Mais comment ? Mais comment ? Quand la place vous manque. Quand l’argent vous manque. Quand la loi vous manque. Quand le sang-froid vous manque. Quand la chance vous manque et notamment la plus ordinaire, la plus nécessaire : le pouvoir du sein, si rarement battu par celui du rein.

Agathe n’était pas là : recalée à son bac — autre déception ! — elle s’en consolait en fêtant le premier succès universitaire de Léon : chez Solange, elle aussi reçue au même examen. Certes, ils auraient pu le fêter chez leur mère, si contente de voir Léon s’engager dans cette carrière de pharmacien qu’avait refusée son père et qui devait, pour lui, représenter une sorte de camouflet. Leur absence laissait le champ libre aux cadets. Du moins elle aurait dû. Car Rose et Guy n’en semblaient pas plus à l’aise. Ils rôdaient dans l’appartement, vraiment en visite, déjà coupés de leurs habitudes, ne cherchant pas à les reprendre. La robe de l’une, le costume de l’autre les enveloppaient d’étoffe étrangère. Rose entra une seconde dans son ancienne chambre, vit que ses livres, ses bibelots, ses affaires — moins ce qu’Agathe s’était attribué — avaient été enfournés en vrac dans un grand carton ; elle revint dans la pièce commune sans protester.

— Mignote-les, amuse-les, ne les laisse pas comme ça ! Je m’occuperai du reste, glissa M me Rebusteau, désemparée, dans l’oreille de sa fille.

Mais Rose et Guy s’isolèrent sur un coin de table pour jouer au Lexicon. Aline les rejoignit et, tolérée, se mit de la partie, cherchant à glisser quelque phrase d’approche. Ben, voyons, RETOUR ! Tu ne vois pas ? disait Guy. Je vois, disait Aline, et si tu m’as trouvé ce mot-là plutôt qu’un autre, je vois aussi que tu y penses. L’allusion se mit à fleurir, entremêlée de petits mots doux, d’attentions : Et maintenant, mes chéris, qu’est-ce qu’on mange ? Que diriez-vous d’un far aux pruneaux ? Et parce que Guy aimait les œufs de lump, Rose le boudin, ce menu bizarre fut adopté, commandé à la grand-mère redescendue tout exprès, sur ses jambes variqueuses. Rose et Guy commençaient à mollir, à se regarder, contrits, quand sitôt après le café le grand lamento commença : Franchement, mes chéris, est-on si mal que ça chez maman ? Avez-vous mesuré la peine que vous me faites ? Voulez-vous vraiment m’abandonner, moi qui n’ai plus que vous, pour aller encombrer votre père dans son nouveau ménage ? Vous ai-je si longtemps soignés pour vous perdre ? Et soudain tout défila : l’accouchement aux fers de Rose, les biberons de Guy qui ne supportait que le Guigoz, son interminable coqueluche, les veilles, les opérations de maman exténuée par ses Quatre, avec joie, vous savez, du moment que je vous ai, tandis que papa, je ne juge pas, enfin, vous le savez bien, se donnait ailleurs du bon temps. Et la belle famille dispersée. Et la belle maison perdue. Et la bonne vie terminée, ce n’est que trop vrai, mais peut-on me le reprocher à moi ? Et cette fugue irréfléchie, jetant maman durant cinq jours dans les transes. Et ce procès monstrueux, ce procès fait, en votre nom, à vous, qui le regrettez déjà…

Ils regrettaient, oui : pas leur départ, mais ses conséquences, ce chagrin, ce ruissellement qui reprenait de plus belle, qui gagnait la grand-mère, qui commençait à les noyer eux-mêmes. Un jour Rose avait entendu son père jeter à Odile qui lui recommandait une discussion franche : Avec Aline ? Je ne peux pas. Tu ne sais pas le pouvoir de la dacryorrhée ! Rose, cherchant le mot dans le dictionnaire, l’avait trouvé féroce. Qui pleure facilement souffre facilement. Mais souffre. Et sur le coup, pour tarir ce flot, pour ne plus se détester d’en être la source, vous vous sentez fondre, prêt à consoler, à concéder, à faire n’importe quoi.

— Si je l’avais devant moi, votre père, il comprendrait qu’il me tue.

Hoquetant, Aline, la tête dans ses mains, regardait Rose et Guy à travers ses doigts :

— Mais il n’y a que vous qui puissiez le convaincre…

Le convaincre de quoi ? Dans l’interstice d’un index et d’un médius Rose venait d’apercevoir un œil brillant, posé sur elle. Aline, l’estimant effondrée, trouva le moment propice :

— Mieux vaut d’ailleurs écrire un petit mot… J’y ai beaucoup pensé.

Sur le guéridon traînait encore le crayon-feutre, le cahier de classe à reliure spirale qui avaient servi à marquer les points du Lexicon. Malgré ses paupières rouges Aline traça quelques lignes, tendit le cahier à Rose :

— Voilà ce que je propose… Vous me recopiez ça, vous signez tous les deux.

Guy lut par-dessus l’épaule de sa sœur. Son œil tourna. Pas celui de Rose qui s’absorba, coudes sur la table, comme si elle potassait et dont le visage devint indifférent. Ce visage, Aline, affolée d’espoir, ne le reconnaissait donc pas ? M me Rebusteau, elle, regardait sa fille, regardait sa petite-fille, ne cachait pas son effroi.

— Tu me donnes cinq minutes, dit Rose, posément. Je vais voir avec Guy.

Elle ne se précipita pas vers son ancienne chambre ; elle y alla d’un pas calme, en emportant le cahier, le crayon-feutre ; elle fit entrer Guy, sans commentaires ; elle referma. Aline, stupéfaite qu’elle n’eût pas refusé, d’emblée, n’osa pas la suivre.

*

Mais de l’autre côté de la porte, Rose se recueillait, farouche.

— Tu ne vas pas signer ça ! souffla Guy.

— Penses-tu ! souffla Rose, avec un étrange sourire : navré, mais décidé.

Il n’y avait pas deux solutions : la plus radicale serait la plus vilaine ; mais ne pas s’y résoudre, c’était renouveler, à chaque visite, les larmes, les pièges, les pressions. Quand on n’a pas une famille normale, il faut bien se durcir, faire ce qu’on ne ferait pas si père et mère n’étaient pas le plus grand commun diviseur. Rose détacha la feuille, la plia en quatre, en huit, la glissa par l’échancrure de sa robe dans le bonnet droit de son soutien-gorge. Puis elle détacha une autre feuille, blanche celle-là, en fit un cornet et, s’emparant du briquet d’Agathe, petite fumeuse d’occasion, y mit le feu.

Et c’est cette torche qu’Aline, incapable d’attendre plus longtemps, vit tomber en ouvrant brusquement. Quelques débris charbonneux s’envolèrent. Rose secoua la main :

— Non, dit-elle, nous ne pouvions pas signer ça. Nous parlerons à papa. Sois logique : tu l’accuses de nous dicter des choses et c’est toi qui commences par le faire.

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