Hervé Bazin - Madame Ex

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Madame Ex: краткое содержание, описание и аннотация

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Après les maternités, les paternités difficiles, les révoltes adolescentes, les embarras conjugaux, voici le roman d’un divorce.
Publié par hasard au moment où s’amorce une révision de la loi, ce livre peut accessoirement lui fournir des arguments. Mais son thème n’est pas là. La procédure est une chose. L’état de divorcé(e) en est une autre qui — l’union par l’enfant restant indissoluble — dramatise souvent toute une vie. Aline, devenue Madame Ex, Louis remarié à Odile, leurs enfants divisés en Papiens et Mamiens, leurs parents, leurs amis, leurs avocats — intervenant sans cesse dans une guérilla où la rancune, l’intérêt, l’orgueil, le remords, le souvenir se mélangent — en fournissent ici un exemple tour à tour passionné et douloureux.
Madame Ex, par le ton, le trait, le mouvement, la précision du détail, est un roman typique d’Hervé Bazin et sans doute l’un des plus émouvants dans l’évocation de ce tragique quotidien où se meuvent comme nous ses personnages.

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— Parce qu’il fallait te voir avec ! hurle Louis.

— Laisse tomber, dit Rose, tirant sur le bras de son père. Vous allez dire n’importe quoi, tous les deux.

Agathe, il faut le reconnaître, est en train de faire la même chose, là-haut. Mais il reste un mystère : où est Guy ?

— Je veux voir les malades, dit Louis, plus calme. Je veux contrôler s’ils le sont vraiment.

Et aussitôt Aline repart de plus belle, vocifère aux échos :

— Si tu ne me crois pas, va chercher le commissaire. Qu’il vienne prendre leur température ! Mais toi, je t’interdis bien de fourrer les pieds chez moi.

— Tu le veux ! Bon, je vais de ce pas porter plainte.

— Laisse tomber, gémit Rose, insistante.

Que faire d’autre ? Devant Aline, encore provocante, mais déjà blanche à l’idée d’être prise au mot, Louis démarre en trombe et fonce vers le commissariat.

*

Mais dix minutes plus tard il va en ressortir à grandes enjambées, Rose en flanc-garde. Aucune brise ne fait flotter le drapeau sale, qui pendouille au-dessus d’un factionnaire ennuyé. Aucun zèle n’excitait le sous-fifre chargé de la permanence :

— Aujourd’hui, vous savez…

Et trop d’explications l’ont plutôt fait douter de son devoir :

— Vous dites : deux malades, une présente. Je crois que mademoiselle a raison. Pour une enfant qui manque…

Mademoiselle, c’était Rose, lancinante, avec ses Laisse, papa, laisse donc qui n’arrêtaient pas. Le bonhomme approuvait et, le mégot en coin de bouche, lâchait de la fumée : Ces histoires de divorce ! S’il fallait intervenir chaque fois pour une visite contestée, nous n’aurions plus de jambes… Enfin, bousculé, maussade, il a étendu la main en grognant :

— Moi, je veux bien prendre votre déclaration sur la main-courante… Mais, pour prouver le refus, vous avez des témoins ?

— Toute la rue, a dit Louis.

— Une rue, ce n’est pas un nom, a rétorqué ce précis fonctionnaire. Vous avez votre livret ? Vous avez l’extrait du jugement qui vous donne droit à prendre vos enfants ?

Louis s’est battu les flancs. Le livret ? C’est Aline qui l’a gardé. L’extrait du jugement ? Un texte de trois pages, sur papier fort, format 21/27, qui pense à se balader avec ça, plié en quatre dans son portefeuille ?

— Désolé ! a conclu le sous-fifre, assez compatissant pour ajouter : À votre place je ferais faire une sommation par huissier. Mais, le dimanche, les études sont fermées.

Voilà donc Louis qui bat en retraite, ulcéré, farouche. Il retrouve sa voiture à trente mètres et part d’un méchant éclat de rire. Il était garé du mauvais côté et un flic de passage, un jour de Pâques, a trouvé moyen de lui glisser une contravention sous son essuie-glace. Mais les petits ennuis guérissent parfois les grands et surtout Rose vient de lui sauter au cou. Louis s’avise qu’elle est fraîche et douce et déjà belle, sa fille, qu’elle sent bon, qu’elle est heureuse d’avoir son père pour elle toute seule. Si elle a tort de ressembler à sa mère, ce qu’elle ressuscite vient d’une Aline lointaine, inoffensive, devenue mythique aux confins du souvenir. Et de cette enfant-là en deux baisers, deux phrases, la même petite bouche mêle tendresse et sagesse :

— Ce n’est pas drôle pour nous, non plus, dit-elle. On dirait que maman veut oublier qu’elle nous a eus avec toi. Et pourtant…

Elle n’a pas quinze ans d’âge, Rose, mais vingt ans de raison. Toute jeune, elle était déjà ainsi, passionnée, exclusive, pleine de jugeote et précocement douée pour le trait. Et pourtant… Louis, qui s’engage un peu vite dans l’avenue de Paris, n’a pas pipé. De quiconque, sauf de Rose, il refuserait ce rappel, par délicatesse resté sous-entendu : Et pourtant vous vous êtes aimés… Deux poumons pour un souffle, deux parents pour la vie. Si ma mère, si mon père ne sont que les débris d’un couple dispersé, qu’au moins l’amour soit responsable de ma naissance ! Sinon je manquerais d’air… Pour Rose il ne faudra jamais toucher à ça. Pour les autres non plus. Quelle différence après tout entre le choix de Rose, fille d’un père qui la fit à sa mère, et celui d’Agathe, fille d’une mère à qui la fit son père ? À la dilection près, n’est-ce pas la même chose ? Ceux dont la ville natale a été rasée par la guerre, ceux dont l’acte de naissance présente deux lignes blanches, ils auront toujours l’impression d’être tronqués, de chercher leur commencement. Mais ceux qui l’ont connu et perdu ne seront pas les moins atteints ; ils crient à bouche fermée : Ce dont nous sommes nés n’existe plus et voilà que nous existons moins.

Louis remonte l’avenue du Trône. Il s’en veut. Il s’est laissé aller. Le genre digne et froid, devant Aline, il aurait dû le conserver. Qu’elle soit enfin pleinement dans son tort, rien de plus soulageant. Mais quoi ? Rose — c’est très défendu — vient de poser une main sur celle qui tient le volant. Elle dit :

— Si grand-père et grand-mère s’étaient séparés quand tu étais jeune, tu te rendrais mieux compte.

— Hein ! fait Louis.

Déjà son étonnement l’étonne. Si toute comparaison se fait avec notre enfance, il est bien vrai que l’idée lui paraît saugrenue. Ridicule. Mais ridicule pour qui ? Mère à droite, père à gauche et lui-même au milieu, blotti, par grâce, pour cinq minutes, dans la double chaleur du grand lit d’acajou : c’est son plus vieux souvenir ; et ce souvenir-là il participe du sacré, comme si le drap brodé de grandes initiales à entrelacs était la nappe d’autel d’un dieu lare en trois personnes. Mais si ça se trouve… Oui, c’est exactement ce dont se souvient Rose.

11 avril 1966

Un œil sur la télé roulante tirée près du canapé, l’autre sur le cours de Monge et Guinchan, Léon recroquevillé dans sa robe de chambre soignait son angine. À son coupé, un match se suit très bien quand on connaît les joueurs aussi bien que le commentateur. Du reste, après un grog bien tassé et un certain nombre de cachets divers, tout se brouillait dans une douce euphorie et Léon en prenait son parti : des couacs de l’amateur de flûte en train de s’exercer au sous-sol comme de la désertion générale. Le chat, Guy, Léon, c’était tout ce qui restait dans la maison.

La veille à pareille heure ils étaient bien vingt à rayer le parquet en cadence : Agathe menant le train et Léon, exempté de trémousse, requis près de l’électrophone. L’oncle Henri, sous prétexte de faire tourner les tantes, leur écrasait les pieds. Lorgnant le buffet, les cadeaux, les accessoires de cotillon, Gabriel faisait des calculs, disait trop haut :

— Ce n’est pas sérieux, Aline, la surenchère ne retient personne.

Lui parti, la fête s’était prolongée tard dans la nuit, malgré la fatigue de la mère qui se secouait, qui se frottait les yeux, qui avait grande envie de dormir et de montrer à ses chéris à quel point lui serait toujours léger le sacrifice de son sommeil et de son argent.

— But ! À la trente-deuxième minute, but pour le SCO ! hurla le commentateur.

La défense enfoncée, devant l’imminence du point, Léon, spécialiste de la chose, venait de rendre le son en tournant le bouton avec son pied nu. De mâle joie rempli, les bras en V, le buteur victorieux revenait vers son camp, se laissait assaillir par les bises des coéquipiers. Des genoux de Léon les sieurs Monge et Guinchan, abandonnés à la page 67, glissèrent sur le tapis. Ce matin, elle aussi, Rose était revenue vers son camp, porteuse d’un message qu’elle avait commencé à lire : À la demande de Rose, je n’ai pas porté plainte. Mais je le ferai dans une heure si elle ne me ramène pas les valides… Quant aux malades, ils rejoindront aussitôt guéris…

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