Caryl Férey - Pourvu que ça brûle

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De la Nouvelle-Zélande à l'Australie en passant par l'Indonésie, la Jordanie, le Chili ou les Etats-Unis, un carnet de route très rock, l'autoportrait en noir et blanc de l'auteur de
et
, Caryl Férey, chantre du thriller engagé, avec qui la réalité devient fiction survoltée.
Caryl Férey a grandi en Bretagne, près de Rennes, une terre qu'il aime pour ses côtes déchiquetées, ses concerts dans les bistrots et ses tempêtes. Grand voyageur, il a bourlingué en Europe à moto et fait un tour du monde à 20 ans. Depuis, il n'a plus cessé de le parcourir. En 1998,
a marqué ses débuts d'auteur de polar. Suivront
(grand prix des lectrices de Elle policier, prix Quais du polar, etc.), adapté au cinéma, et
, paru en mars 2016.

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« Oui, confirma-t-il dans un sourire malin. Ce n’était pas les carabiniers de La Victoria mais ceux d’un autre quartier qui ont débarqué, pour éviter les représailles. Mais ils avaient l’air défoncés lors de l’attaque : les yeux rouges, complètement survoltés. Défoncés, quoi. »

Ma cervelle carburait en mode polar. Gabriela apprendrait le montage vidéo avec Cristian, dans cette salle. Le rédacteur l’accueillant lors de son arrivée à Santiago, Gabriela soulèverait des montagnes pour rendre justice à son fils, tué par la drogue…

Le crépuscule tombait sur les façades colorées de la población ; voulant profiter de la lumière, Longue-Figure et Chorizo-Bouillant restèrent en arrière pendant qu’on raccompagnait les sœurs chez elles pour un dernier thé. Nous discutâmes encore une heure ensemble, un échange animé, complice, instructif, joyeux malgré l’adversité.

Une heure, ça commençait à faire long pour les dernières photos. Je sortis fumer une cigarette quand Chorizo-Bouillant arriva, livide, les mains dans les poches.

« Je viens de me faire braquer mon appareil, dit-il, exsangue. Avec un flingue. »

Chorizo-Bouillant n’en menait pas large, il y avait de quoi : la vue d’un pistolet fait plutôt froid dans le dos et son matériel professionnel valait son pesant d’or pour un intermittent du spectacle. Les sœurs étaient catastrophées, affreusement désolées pour nous, la drogue bien sûr, c’est pour ça qu’elle disait à leur famille de ne pas venir les voir à La Victoria, pour qu’il n’y ait pas de drame. Les pauvres femmes en avaient les larmes aux yeux.

Nous étions tous navrés pour Chorizo-Bouillant, qui en plus avait fait de super images pour notre projet de livre de photos autour du voyage au Chili. Longue-Figure, qui comme d’habitude planait à quinze mille lors du braquage, traînant quelque part au coin d’une rue, revint avec une piste : « El Chuque. »

Une vieille femme, témoin du vol, avait vociféré ce nom.

« C’est encore El Chuque : allez le dénoncer à la police, une fois pour toutes ! »

« El Chuque », un surnom en référence à la poupée sanglante d’un film d’horreur. J’avais enfin un prétexte pour aller visiter les carabiniers de La Victoria.

Un mirador doté d’une meurtrière constituait l’entrée du commissariat de La Victoria, un bâtiment de brique cerné de hauts grillages. La nuit tombait et l’arrivée de Français souhaitant porter plainte pour vol à main armée ne semblait intéresser personne. Occupés à se passer en revue dans leur uniforme et leur gilet pare-balles, l’attitude des carabiniers oscillait entre Full Metal Jacket et La Septième Compagnie . Nous finîmes malgré tout dans le bureau du chef, un grand type à nuque rase, qui écouta nos mésaventures en barrant des lignes de son cahier à la règle. Quand il daigna relever les yeux, il était clair qu’il connaissait El Chuque et que notre histoire le faisait chier.

Plutôt que de chercher à retrouver le coupable, le chef des carabiniers grommelait — « Qu’est-ce que vous foutez ici, aussi ? C’est pas un quartier pour les touristes ! » Je n’expliquai pas les raisons de ma présence à La Victoria, mais voyant que les carabiniers n’avaient aucune envie d’attraper le voleur, je leur révélai le prix de l’appareil photo de Chorizo-Bouillant.

« Deux mille euros ? Ça fait combien en dollars ?

— Deux mille cinq cents.

— … ! »

Ça fit comme un bruit de machine à sous dans leur cerveau. Soudain remontés comme des pendules, les carabiniers embarquèrent nos deux photographes dans une voiture de police pour retrouver l’appareil avant qu’il ne se transforme en pasta base .

Ils finirent par coincer deux jeunes que Chorizo-Bouillant avait photographiés plus tôt devant les fresques, lesquels nièrent en bloc : ils n’avaient pas prévenu El Chuque qu’un touriste isolé traînait dans le quartier avec du matériel, quant au braqueur présumé, il n’était pas rentré du stade où il avait passé l’après-midi.

Les carabiniers grognaient, mécontents, sûrs qu’en récupérant l’appareil photo volé par El Chuque, ils auraient pu le refourguer à un bon prix et se partager les dividendes. Ils s’en foutaient complètement, de notre Chorizo…

En attendant, j’avais mon personnage de flic véreux, le chef des carabiniers de La Victoria, et les délinquants qui sévissaient dans le quartier. La bande d’El Chuque…

Victor Jara, metteur en scène et chanteur engagé aux côtés d’Allende, avait été arrêté parmi les premiers lors du coup d’État et transféré au Stade national, où s’entassaient des milliers de sympathisants. En reconnaissant l’icône, les soldats s’étaient acharnés, lui cassant les côtes à coups de botte, puis les mains à coups de crosse, pour lui apprendre à jouer de la guitare.

Le corps brisé à défaut de l’âme, Victor Jara avait chanté a capella dans le stade où on les enfermait, entraînant les gradins à chanter avec lui. Il avait même composé un texte sur place, en attendant la mort…

Les nervis de Pinochet s’étaient vengés de l’affront en le massacrant à la mitraillette — plus de quarante impacts de balle, à bout portant.

Nous caressâmes sa tombe au cimetière général de Santiago, le cœur lourd. Victor Jara était un des héros posthumes du roman qui m’avait mené là, le double d’Esteban, qui perpétuait l’écho du chanteur assassiné dans ses écrits de bord de mer. « L’Infini cassé » — ce texte poétique glissé dans Condor — lui serait en partie dédié, par le prisme de mon avocat et écrivain raté.

Le personnage d’Esteban s’affinait, devenait chaque jour plus complexe à mesure que je mesurais les contradictions et les sales petits secrets d’un pays sous cloche, mais il me manquait encore la scène fondatrice de son mal-être, tout ce qu’il cache sous le vernis d’avocat des causes perdues.

Les cuicos , les riches, nichaient sur les hauteurs de Santiago, échappant à la pollution endémique : une de ces villas serait celle des parents d’Esteban, Anabela et Adriano Roz-Tagle.

Avec un riant « Fuck Pin…t » gravé sur la lunette arrière de notre Chevrolet encore couverte de poussière atacamène, nous avons bravé les quartiers chics de Las Condes et La Reina où, hormis quelques coups de klaxon et une ou deux insultes, nous ne subîmes aucune attaque. Il y avait des tours de verre dans le quartier des affaires, des cliniques privées aux façades rutilantes, des condominios , ces résidences privées avec grilles électriques et barbelés, des universités high-tech avec terrains de basket, des bunkers arborés, mais pas un bar ni un restaurant où boire un verre : les riches vivaient entre eux mais pas ensemble.

Une façon de penser l’autre, applicable à la famille Roz-Tagle… Pauvre Esteban.

C’est en redescendant La Reina que nous tombâmes sur l’hôpital militaire où était mort Pinochet, un bâtiment moderne avec une piste d’atterrissage. La Villa Grimaldi, un des principaux lieux de détention, de torture et d’assassinats au temps de la dictature, se situait presque en face.

Le site, dont les murs suintaient l’horreur, avait été rasé pour devenir un lieu de mémoire. Ils avaient été des milliers à passer là, entre les mains de la DINA. Lits électrifiés où les militaires les attachaient, électrodes posées sur les parties génitales, baignoires où on les étouffait, prisonniers jetés des hélicoptères avec des rails en guise de lest, je visitai les lieux avec un certain goût de fer, mais, comme disait Yvonne, il ne fallait pas mal interpréter.

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