Caryl Férey - Pourvu que ça brûle

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De la Nouvelle-Zélande à l'Australie en passant par l'Indonésie, la Jordanie, le Chili ou les Etats-Unis, un carnet de route très rock, l'autoportrait en noir et blanc de l'auteur de
et
, Caryl Férey, chantre du thriller engagé, avec qui la réalité devient fiction survoltée.
Caryl Férey a grandi en Bretagne, près de Rennes, une terre qu'il aime pour ses côtes déchiquetées, ses concerts dans les bistrots et ses tempêtes. Grand voyageur, il a bourlingué en Europe à moto et fait un tour du monde à 20 ans. Depuis, il n'a plus cessé de le parcourir. En 1998,
a marqué ses débuts d'auteur de polar. Suivront
(grand prix des lectrices de Elle policier, prix Quais du polar, etc.), adapté au cinéma, et
, paru en mars 2016.

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Quand ils rentrent à Santiago, Esteban apprend que son associé, Edwards, a été retrouvé mort au pied d’une falaise après une dispute avec sa femme…

Après deux ans de documentation et d’écriture intensive, il était temps de retourner sur les lieux du crime. Une équipe d’amis partiellement renouvelée m’accompagna au Chili. Outre Clope-Dur et Loutre-Bouclée, deux nouveaux équipiers seraient du voyage : Chorizo-Bouillant, vidéaste-photographe dont le nez, s’il rougissait vite au soleil, ne l’empêchait pas de jouer les jolis cœurs auprès de ces dames, et un musicien fan de films japonais et d’horreur, guitariste noise hors pair dont la musique pourrait se comparer à un ippon sanglant.

Ippon-Sanglant n’avait pas beaucoup voyagé, commençait sa journée en disant « Oh, putain… » comme si le ciel lui était tombé sur la tête durant la nuit, un gars sensible, qu’il faudrait gérer. Comme la Bête, quoique dans un style moins rugueux, Ippon-Sanglant ne songerait pas à ouvrir une carte (il savait à peine où il allait tout seul, alors avec les autres…), mais je faisais confiance à Clope-Dur et Chorizo-Bouillant pour m’aider à baliser le terrain.

Voyager avec ses amis, outre le plaisir d’être ensemble, est aussi l’occasion pour chacun de ramener de la matière pour ses créations ou l’éventualité d’une collaboration : photos, vidéo, musique, sculptures, peintures, sons, carnets de voyage, toutes les idées sont bienvenues. Nous avions convenu de partir cinq semaines, de Santiago jusqu’au désert d’Atacama, un road trip de milliers de kilomètres. J’avais des contacts sur place, des lieux à visiter, avec en point d’orgue le désert d’altitude où volaient les condors…

Débarqués à Santiago à la fin de l’été, nous retrouvâmes Poca dans un appartement de la rue Carmen loué pour la semaine. La jeune Mapuche n’avait pas changé depuis quatre ans, sourires et blagues à l’affût, la capitale chilienne non plus, avec son tout-bagnole, sa pollution endémique et ses bâtiments austères.

Nous sortîmes boire quelques pisco sour dans le quartier Bellavista, celui des jeunes branchés et des touristes en goguette, où quelques maisons colorées détonnaient dans le morne paysage urbain. Quel contraste avec Buenos Aires, son Niceto Club et ses soirées racées : El Chocolate, la boîte à la mode de Bellavista, avait un service d’ordre de men in black avec oreillette et fouille des sacs. Le spectacle musical du soir était un boys band en marinière affublé de danseuses brésiliennes made in Bangladesh dont la sensualité dépassionnée rappelait le saucisson sec. Cela ne nous empêcha pas de danser n’importe comment avant de finir dans un bar clandestin où, jouant au chat et à la souris avec les patrouilles de police qui chassaient les noctambules, nous pûmes nous mêler aux dépravés locaux.

Si on sent le pouls d’un pays à la manière dont les jeunes font la fête, l’Argentine menait 3 à 0 face au Chili. Grâce à l’abnégation des Grand-Mères de la place de Mai, les premiers avaient fini par juger leurs bourreaux — Videla venait de mourir en prison —, les seconds, malgré un gouvernement socialiste, avaient fait des obsèques quasi nationales à Pinochet.

Cela se ressentait dans les petits détails de la vie, des chaînes de magasins appartenant à la veuve du dictateur au climat de peur distillé par des médias aux discours sécuritaires. Dans une chouette boîte de nuit à ciel ouvert, on avait même rencontré un rasta nostalgique du vieux général — « Au moins avec lui, il y avait de l’ordre ! ».

Pénible.

Heureusement il y avait Cacho.

Cacho avait été le charismatique chanteur des Corazón rebelde, un groupe de rock chilien exilé en France dans les années 1980, influence Clash, qui avait lui aussi rythmé mon adolescence. C’était drôle de se rencontrer trente ans plus tard à Santiago, épicentre de leurs chansons protestataires, pour l’écriture d’un de mes livres traitant de la même dictature. Un cadeau de la vie, fille bleue du ciel.

Cacho avait perdu quelques cheveux mais pas son humour ni sa fibre musicale. Revenu au pays dans les années 2000 pour échapper à la déchéance programmée des rockers vieillissants, Cacho s’était marié avec une proche de Michelle Bachelet, qui venait d’être réélue comme présidente, et connaissait bien la politique de son pays. Un ami précieux qui nous permit de visiter en privé le palais de La Moneda où Allende s’était suicidé quarante ans plus tôt, bombardé par l’aviation de sa propre armée. Un moment émouvant qui me poussa dans le fauteuil vide de la présidence pour un discours enflammé (« El pueblo unido jamás será vencido ! »), sous l’œil quelque peu circonspect de notre guide. Les gardes en pompon faisaient carrément la gueule.

Après une semaine à Santiago, j’avais trouvé les lieux de débauche où Gabriela et Esteban perdaient pied avec le réel — El Chocolate et le bar clandestin de Bellavista — avant de se réveiller sur la plage, le quartier coloré de Brasil où Stefano avait monté l’un des rares cinémas d’art et d’essai de la ville, la rue Carmen où les avocats associés avaient monté leur cabinet, le décor de plusieurs scènes transitoires. Enfin nous partîmes plein nord, le long de la Panaméricaine qui longeait le couloir chilien.

L’agence de location tenta bien de nous louer à prix d’or un minibus Hyundai, véritable poubelle roulante — carrosserie défoncée, porte arrière condamnée, gobelets et bouteilles d’eau vides comme autant de clébards à tête dodelinante, la plage arrière tombée dans le coffre —, mais puisque tout se négocie et qu’un long périple nous attendait, nous dégotâmes une Chevrolet six places au confort cent pour cent yankee.

Nous suivîmes d’abord Esteban et Gabriela sur la plage où ils se réveillaient, amnésiques : Quintay, soixante kilomètres au nord de Santiago. Les rouleaux d’eau turquoise m’inspiraient des envolées brumeuses. Cette scène était le socle de Condor , là où l’amour naissant de Gabriela et Esteban manque de se noyer. C’est aussi devant ces flots déchaînés qu’Esteban a écrit « L’Infini cassé », le texte sombre et poétique à la mémoire d’Allende et de Victor Jara. Là où, lors d’une transe avec la machi Ana pour sauver l’âme perdue d’Esteban, la jeune disciple affrontera Kai Kai, le dieu du fond des mers, qui depuis la nuit des temps s’oppose à la force des volcans.

Un trip mapuche. Celui qu’Esteban partagera avec elle, comme si un lien mystique les unissait… L’amour, quoi d’autre ?

Nous passâmes quelques jours à Valparaiso, où j’avais mes points de chute romanesque. Notre appartement dominant la baie devint celui où Stefano épie la villa de Schober, le principal suspect de l’affaire. Je traînai sur le port, plaque tournante du commerce chilien, observai les va-et-vient des porte-containers, le ballet des camions qu’on chargeait…

Un trafic de drogue — cocaïne. Un port privé, avec des entrées sécurisées, inaccessible au public. Le bureau des douanes. Des intermédiaires pour acheminer la drogue. La petite plage près du port, San Mateo, idéale pour un rendez-vous nocturne. Les rues pentues de Valparaiso, ses collines aux fils électriques entremêlés, ses maisons colorées, les décors de mes intrigues peu à peu prenaient forme.

Nous reprîmes la Panaméricaine pour une longue course vers le désert d’Atacama. Lors d’un stop à Bahia Blanca, jolie petite station balnéaire sur la côte Pacifique, nous fîmes la connaissance de José Luis, un avocat gay qui nous changeait des machos locaux.

Au Chili, pays où le divorce a été autorisé depuis peu, on peut trouver des monuments aux morts de trente mètres de haut dédiés aux enfants « assassinés » par l’avortement (toujours illégal, même en cas de viol ou maladie du fœtus). Sebastián Piñera, l’ancien président et membre de la très droitière Opus Dei, a fricoté avec la clique de Pinochet. L’Église a son mot à dire dans tous les débats sociétaux, reléguant l’homosexualité à une déviance ou une maladie. José Luis devint naturellement notre ami, et accessoirement Luis Villa, le copain flic d’Esteban qui analysera le sachet de cocaïne trouvé par l’avocat lors de son enquête à La Victoria.

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