Caryl Férey - Pourvu que ça brûle

Здесь есть возможность читать онлайн «Caryl Férey - Pourvu que ça brûle» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2017, ISBN: 2017, Издательство: Éditions Albin Michel, Жанр: Биографии и Мемуары, Публицистика, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Pourvu que ça brûle: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Pourvu que ça brûle»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

De la Nouvelle-Zélande à l'Australie en passant par l'Indonésie, la Jordanie, le Chili ou les Etats-Unis, un carnet de route très rock, l'autoportrait en noir et blanc de l'auteur de
et
, Caryl Férey, chantre du thriller engagé, avec qui la réalité devient fiction survoltée.
Caryl Férey a grandi en Bretagne, près de Rennes, une terre qu'il aime pour ses côtes déchiquetées, ses concerts dans les bistrots et ses tempêtes. Grand voyageur, il a bourlingué en Europe à moto et fait un tour du monde à 20 ans. Depuis, il n'a plus cessé de le parcourir. En 1998,
a marqué ses débuts d'auteur de polar. Suivront
(grand prix des lectrices de Elle policier, prix Quais du polar, etc.), adapté au cinéma, et
, paru en mars 2016.

Pourvu que ça brûle — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Pourvu que ça brûle», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Les couleurs des Andes étaient folles, le vent chaud et les nuits de Mendoza aussi longues qu’à Buenos Aires. Les cadavres des parents étant censés être enterrés dans les environs, nous avons erré entre les lacs de montagne aux eaux turquoise, les cols, les canyons. Quatre mille mètres d’altitude. J’avais imaginé des paysages andins déchiquetés, des sommets dramatiques, tout était beau, doux, harmonieux. Même l’Aconcagua (point culminant des Amériques) semblait une pente agréable, à peine enneigé tout au fond de l’azur.

Nous marchâmes sur les contreforts du géant, du bon air à pleins poumons, avant de reprendre la route. J’échafaudai mille scènes dans ces lieux magiques, où les chiens dormaient entre de vieux rails de chemin de fer balayés par la poussière d’altitude, heureux d’être ensemble.

Les vestiges de thermes étaient à l’abandon au cœur de la montagne, ravagés par un tremblement de terre survenu bien des années plus tôt. L’eau de soufre y coulait encore, colorant les roches et les ruisseaux qui dégringolaient là. J’imaginai une scène d’action dans ces lieux isolés, quand un faux barrage de police pousserait Jana et Rubén à se retrancher dans l’ancienne cure thermale ; leur voiture endommagée suite à l’échange de coups de feu, mon couple d’amoureux passerait la nuit dans ce désert d’altitude : des os de vaches blanchissaient encore sur la piste de sable rouge qui menait à la « montagne aux sept couleurs ». Un décor assez puissant pour que Rubén dévoile à Jana le secret de ses silences — le « Cahier triste ».

Je ne réfléchis pas beaucoup à la méthodologie de mes livres, comme si, à l’instar de mes personnages, les actes primaient sur la psychologie. Ou alors est-ce l’influence du cinéma, où l’on montre plutôt qu’on ne dit les choses, qui conditionne ma perception ?

Par exemple, tout le personnage de Rubén est résumé dans la scène de fusillade dans les Andes. D’abord acculé dans l’ancienne cure thermale avec Jana, voyant que les tueurs refluent, le détective ne se contente pas de leur échapper : il se rue après eux arme au poing, pour en liquider un maximum. Dans ses yeux sombres rôde un tempérament de feu. Et c’est le sang-froid dont Jana fait preuve lors de l’attaque qui l’encourage à livrer son secret.

J’ai tendance à agir de la même façon dans la vie, et dans mes romans. Mes personnages s’affinent à mesure que je rencontre leur avatar dans le réel : je ne les quitte jamais. Du moins le temps du livre. Certains surgissent au hasard du voyage, d’autres se construisent petit à petit. Mes héros en particulier. D’abord ébauches, ils deviennent mouvants, mobiles, puis familiers, presque réels. Quand le personnage est réussi, ce n’est plus le cerveau qui dicte les mots, mais les mains. Un moment rare. Une quête.

Jana fait partie de ces personnages devenus si intimes qu’ils semblent prendre corps. Comme Rubén, j’en tombai amoureux fou.

13

Au cœur du volcan

Au fond rien n’a changé. Pour moi, un écrivain, c’est quelqu’un qui écrit. Édité ou non, le seul critère est la ferveur qu’on y met. J’ai été assez longtemps écrivain au chômage pour mesurer la solitude de l’auteur livré à lui-même devant son écran. Elle reste la même, qu’un éditeur attende votre texte ou non. La seule chose qui compte est de parvenir à retranscrire correctement ce qui nous brûle la cervelle. Le syndrome de la page blanche est pour moi une vaste blague ; malgré le temps et l’énergie que j’y mets, je n’ai jamais assez d’heures pour écrire, tous les jours je maugrée parce qu’il faut que j’arrête. Grésillant comme un poteau électrique défoncé le long de la piste, je n’ai jamais mis de limites à mes rêves mais mesure la chance que j’ai de pouvoir voyager pour écrire.

Ainsi, après trois semaines terriblement argentines où les voiles de mon livre se gonflaient, nous passâmes l’ultime col de la cordillère et basculâmes côté Chili.

La chute fut rude.

Déjà en dévalant l’impressionnante descente en lacets, le paysage changea radicalement : fini les roches colorées, les monts hallucinés et les crêtes apaches, ce côté-ci des Andes semblait austère, presque abandonné. Étrange sensation partagée, qui se vérifia dans la première ville où nous posâmes nos sacs. Cent mille habitants vivaient à Los Andes, une ancienne ville coloniale dont il restait peu de vestiges. Nous demandâmes l’adresse d’une librairie et la réponse a fusé.

« Oh ! Pour les livres, il faut aller à Santiago ! »

Il n’y avait aucune librairie à trois cents kilomètres à la ronde. Bienvenue au Chili.

La côte Pacifique était belle, heureusement, les pélicans volant en escadrilles aux lueurs rasantes du crépuscule. Nous avons traîné le long des rivages avant de rejoindre Santiago où nous avions rendez-vous avec Longue-Figure.

J’avais rencontré le photographe mapuche à la fondation France Libertés de Danielle Mitterrand un an plus tôt, lors d’une réunion de sensibilisation à la condition de ce peuple autochtone ; fantômes en Argentine, considérés comme terroristes au Chili, les Mapuches et leur résistance pour l’affirmation de leur identité et de leurs territoires étaient une épine dans la cuirasse du pouvoir des Blancs.

Lunaire, un air de Droopy sur son long visage cerné de mèches tombantes, doux et toujours attentionné, Longue-Figure serait notre guide et nouvel équipier en territoires mapuches, qu’il connaissait de longue date. Jana, exilée à Buenos Aires, portait le poids de leur histoire, et je savais les Mapuches assez mal disposés envers les winka , les étrangers.

Longue-Figure nous présenta une amie pharmacienne de Santiago qui confectionnait elle-même ses acides et traînait avec de drôles de loustics : notamment un poète ivrogne déclamant ses vers à qui aimait les postillons et son acolyte, un gros type à face porcine qui riait de ses propres blagues graveleuses en descendant des canettes. Pas du tout mon style.

Nous nous retrouvâmes un dimanche midi pour un pique-nique sur les hauteurs de Santiago, où des jardins arborés permettaient d’échapper un peu à la pollution. Le porc et le poète étaient déjà fin soûls, pleins de bière et de sueur de la veille, arrosant des moules géantes sur un barbecue idoine.

Le poète hurlait ses vers entre deux rasades, le gros type adipeux beuglait des histoires de conchas (les fameuses moules, insulte courante à connotations évidemment sexuelles), sa chemise débraillée mouchetée de taches de graisse sous sa gorge non moins rissolée. Oui, un véritable porc, et fier de lui avec ça, coupant toute discussion de réflexions intempestives où la taille de ses testicules tenait le haut du pavé. Un homme répugnant en tout, affichant sa bêtise mâle avec un regard concupiscent qui aurait fait vomir une pissotière. Jamais vu quelqu’un d’aussi abject.

J’avais imaginé plusieurs salopards dans mon livre, sans trop les fouiller : évêque compromis sous la dictature, anciens militaires amnistiés par Menem et recyclés dans le business, tortionnaires devenus hommes de main ou employés dans les services de sécurité, j’avais l’embarras du choix, mais il serait El Toro, le tortionnaire de mon livre.

Tout le Chili n’était pas à l’image de Santiago, sale et triste avec ses buildings fonctionnels et sa brume de pollution. Nous dînions avec une copine de Clope-Dur rencontrée à Barcelone, quand une amie danseuse de Longue-Figure apparut dans le restaurant : une jeune Mapuche, qui rappelait Pocahontas avec sa bouille d’Indienne, ses longues nattes noires et son sourire cuivré. Le reste n’allait pas fort : désespérée par son mariage raté, Poca songeait à se suicider.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Pourvu que ça brûle»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Pourvu que ça brûle» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Caryl Férey - Plus jamais seul
Caryl Férey
Caryl Férey - Plutôt crever
Caryl Férey
Caryl Férey - Utu
Caryl Férey
Caryl Férey - Mapuche
Caryl Férey
Caryl Férey - Haka
Caryl Férey
Caryl Férey - Condor
Caryl Férey
Caryl Férey - Zulú
Caryl Férey
Отзывы о книге «Pourvu que ça brûle»

Обсуждение, отзывы о книге «Pourvu que ça brûle» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x