Caryl Férey - Pourvu que ça brûle

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De la Nouvelle-Zélande à l'Australie en passant par l'Indonésie, la Jordanie, le Chili ou les Etats-Unis, un carnet de route très rock, l'autoportrait en noir et blanc de l'auteur de
et
, Caryl Férey, chantre du thriller engagé, avec qui la réalité devient fiction survoltée.
Caryl Férey a grandi en Bretagne, près de Rennes, une terre qu'il aime pour ses côtes déchiquetées, ses concerts dans les bistrots et ses tempêtes. Grand voyageur, il a bourlingué en Europe à moto et fait un tour du monde à 20 ans. Depuis, il n'a plus cessé de le parcourir. En 1998,
a marqué ses débuts d'auteur de polar. Suivront
(grand prix des lectrices de Elle policier, prix Quais du polar, etc.), adapté au cinéma, et
, paru en mars 2016.

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Après plusieurs tâtonnements (l’identification d’un héros est la première chose à lui donner corps), deux prénoms s’imposèrent pour jouer les premiers rôles : Jana et Rubén.

À l’instar des disparus, les « Indiens » mapuches sont des fantômes en Argentine. Tirés à vue dans la pampa lors de la « campagne du Désert » — le nom en dit long sur la façon dont les peuples autochtones étaient considérés — par l’armée un siècle plus tôt, les Mapuches se sont réfugiés dans les contreforts des Andes et la région de Neuquén. Ils n’en sortent guère que pour défendre leurs parcelles menacées par Benetton — « United Colors for White People » — ou grossir les banlieues des villes.

Jana, mon héroïne, serait mapuche pour témoigner de leur présence spectrale dans un pays globalement blanc, et sculptrice pour défendre la culture autochtone tout en évitant les clichés du folklore.

Après deux ans de travail, l’intrigue se dessinait. Je n’écrivais plus au saut du lit — à quarante ans passés, on a besoin d’une heure ou deux avant que le cerveau « refasse les niveaux » (c’est ça ou arrêter de boire) — mais mes personnages me réveillaient toujours avec la même ferveur impatiente. Jana, Rubén.

Réduite à se prostituer pour payer ses études d’art en pleine débâcle financière, victime du racisme ordinaire envers les « Indiens », fauchée mais libre, Jana habite dans le hangar de l’ancienne gare de Retiro avec Paula, un travesti à l’incisive cassée qui tapine du côté de La Boca. Personnalité complexe, Paula aide sa mère à la blanchisserie de San Telmo, rue Peru.

Un jour, Jana rejoint Paula au Transformer avant de retrouver le corps mutilé de Luz, un ami trav’, près du transbordeur de l’ancien port de commerce. Face à l’indifférence des policiers et la crainte que le tueur s’en prenne à Paula, Jana demande l’aide d’un détective, Rubén, qui la renvoie dans ses cordes : son travail consiste à rechercher les criminels et les cinq cents bébés volés pendant la dictature. Et puis il enquête sur la disparition suspecte d’une photographe… Il est beau, triste, dangereux. Comme elle.

Rubén est passé entre les mains de l’ESMA alors qu’il était adolescent, avec sa jeune sœur et son père écrivain. Il est le seul à être sorti des salles de torture et n’a jamais dit ce qui s’était passé.

Rubén travaille aujourd’hui comme détective pour les Grands-Mères de la place de Mai, dont sa mère fait partie, cachant l’effroyable vérité sur la disparition de leurs proches. Il est secret, habité par des fantômes, incapable d’aimer une femme tant cette horreur lui serre le cœur.

L’affaire dont il s’occupe, celle d’une jeune photographe portée disparue, croisera bientôt la piste de Jana. Leur amour, violent, inscrit dans le sang, fera d’eux des dangers publics…

Deux ans étaient donc passés depuis mon premier voyage en Argentine. Le succès de Zulu me permettant d’inviter plusieurs équipiers, cinq fidèles m’accompagnèrent pour ce second déplacement. Jeromeradigois.com, drôle, inventif, talentueux, et sculpteur comme Jana, Clope-Dur, musicien dub-rock lui aussi hispanisant, lunaire, débrouillard et gros fumeur, ma compagne Loutre-Bouclée, la Bête, alléché par l’aura des Argentines, et le Libraire-qui-trouvait-ça-nul.

Ce voyage ayant été prévu de longue date, j’avais demandé à chacun de prendre des contacts avec l’Argentine et les gens qu’on pourrait rencontrer là-bas. Hormis la Bête, je savais que je pouvais compter sur eux.

12

L’équipée sauvage

Nous arrivâmes un jour de mars 2010 à Buenos Aires, fatigués par la journée de voyage dans des bars statiques (aéroport de Paris, puis Madrid) ou volants (Airbus), mais bouillants.

Je ne suis pas métaphysique pour deux sous mais j’observe les signes et d’ordinaire tâche de les suivre. Après un bref imbroglio avec les loueurs locaux, nous investîmes un loft d’architecte à l’agencement finaud, tout de bois et de verre, avec un toit-terrasse aménagé qui donnait sur les lumières de la ville, des bambous pour nous protéger d’une éventuelle brise nocturne et un asado pour griller la meilleure viande du monde.

Palermo, le quartier de la bringue.

Un appartement de film, de roman. Un de mes personnages y vivrait, c’était sûr — ce serait Jo Prat, inspiré d’un chanteur de rock argentin vieillissant dont nous verrions le concert dans le parc de Lezema, et accessoirement un des amants de la photographe disparue. Certains endroits vous repoussent physiquement, d’autres lieux vous donnent tout de suite envie d’y vivre. C’était le cas ici. Jana et Rubén viendraient se réfugier dans cet appartement, où ils vivraient leur première nuit d’amour.

Miguel débarqua chez nous, calle Gurruchaga, pour notre première soirée argentine. Miguel était le copain d’un copain argentin de Clope-Dur, jeune porteño beau gosse, alerte et clubeur dans l’âme : une bonne recrue. Miguel nous mena bientôt jusqu’à un bar de nuit de Palermo où, vibrant aux sons puissants de la musique, nous goûtâmes l’une des spécialités sud-américaines, que nous fîmes aussitôt nôtre, le pisco sour . Un cocktail à l’effet hautement dynamisant — alcool de raisin, blanc d’œuf, sucre, citron — qui augmenta le volume, déjà dans le rouge. À raison d’une tournée de pisco par personne, il fut vite quatre heures du matin. J’avoue que nous n’étions plus nous-mêmes.

Jeromeradigois.com et Clope-Dur battirent pavillon au milieu du chaos, mais en visant bien l’avenue Cordoba, la cinquième rue à gauche menait directement au Niceto Club. Un défi pour notre Bête borgne, qui n’y voit à peu près rien la nuit.

N’ayant pas le cœur de laisser le pire d’entre nous à son destin d’avion renifleur, le Libraire-qui-trouvait-ça-nul et moi dûmes porter l’animal au sang bleu jusqu’au Niceto Club. Écrivain-voyageur, un travail d’équipe. Nous déposâmes la Bête devant la niche-club, entrâmes par une succession de miracles avant qu’une vision nous cloue sur place : musique dance à fond, cinq cents personnes se trémoussaient devant la piste, des lumières stroboscopiques et une scène orgiaque où un trav’ obèse se faisait enfiler par un gladiateur, deux bombes sculpturales version blonde et brune se roulant des pelles avant d’enfiler des godemichés et chevaucher un légionnaire à genoux qui appréciait la manœuvre, un éphèbe taillant une pipe au bec d’un canard qui constituait le décor, un autre éphèbe enfonçant une épée en plastique dans le rectum du gros travesti, lequel goûta la lame factice avant de se tourner vers le public avec une mimique goulue : les performers du Club 69, une compagnie « théâtrale », s’en donnaient à cœur joie. Un mime chorégraphique obscène du plus haut comique que nous découvrîmes, hallucinés au-delà de l’alcool et la drogue. Rien ne semblait réel, pourtant tout l’était : tous ces jeunes en vrac, les corps sublimes des danseuses, le show, l’humour porno, le pisco sour que Miguel m’apporta avant de disparaître. Un pur délire.

On a dû rentrer vers sept ou huit heures du matin, par groupes de un, éparpillés, qu’importe ; j’avais trouvé le club portègne où Paula assouvirait ses penchants homo sans subir les représailles de la société machiste argentine, l’endroit où Jana et Rubén se retrouveraient pour ne plus se quitter. Le Niceto Club offrirait aussi une porte de sortie à mon personnage travesti, qui avait là l’occasion de quitter son démon de mère.

Notre ami Miguel resta invisible pendant plusieurs jours. Nous finîmes par le retrouver dans un bar associatif. Il s’était réveillé vers midi sous un porche près du Niceto Club avant de rentrer chez lui sous les quolibets des passants. Il lui avait fallu trois jours pour se remettre, mais trois verres au comptoir lui firent oublier sa promesse de ne plus jamais ressortir avec nous, les Celtes.

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