Caryl Férey - Pourvu que ça brûle

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De la Nouvelle-Zélande à l'Australie en passant par l'Indonésie, la Jordanie, le Chili ou les Etats-Unis, un carnet de route très rock, l'autoportrait en noir et blanc de l'auteur de
et
, Caryl Férey, chantre du thriller engagé, avec qui la réalité devient fiction survoltée.
Caryl Férey a grandi en Bretagne, près de Rennes, une terre qu'il aime pour ses côtes déchiquetées, ses concerts dans les bistrots et ses tempêtes. Grand voyageur, il a bourlingué en Europe à moto et fait un tour du monde à 20 ans. Depuis, il n'a plus cessé de le parcourir. En 1998,
a marqué ses débuts d'auteur de polar. Suivront
(grand prix des lectrices de Elle policier, prix Quais du polar, etc.), adapté au cinéma, et
, paru en mars 2016.

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Buenos Aires restant la capitale culturelle de l’Amérique du Sud, je comptais intégrer un travesti dans mon livre, le premier cadavre d’une longue série ; le quartier de La Boca, avec son vieux transbordeur et ses navires piqués de rouille baignant dans l’eau croupie, ferait une parfaite scène de crime. La ville m’inspirait, avec son parfum d’Europe, ses parcs, ses vieux bars au standing délicieusement suranné et l’esprit portègne qui s’en dégageait.

Restait à trouver des personnages à la hauteur de ce pays, si loin, si proche…

« Je peux te l’assurer : c’est pas au Brésil qu’on trouve les plus beaux trav’, c’est ici, à Buenos Aires ! »

Ainsi parlait Alexandra, la fille de Lalo Schifrin, le grand compositeur de musiques de films et de séries télévisées. On s’était rencontrés dans un bar du centre avant qu’elle ne nous invite chez elle à poursuivre la nuit. J’avais besoin d’un travesti dans mon livre, Alexandra se proposait de nous emmener dans leur antre : il fallait juste attendre six heures du matin, que le Performer ouvre.

Nous étions donc passablement allumés en entrant dans le fameux club de travestis. Je m’attendais à un endroit clinquant, avec une piste aux étoiles où des hommes imparfaits souriraient enfin comme des femmes, cernés de paillettes et de plumes, toutes plus « belles » les unes que les autres, et je tombai sur un trou à rat.

L’entrée était une simple porte découpée dans un rideau de fer, si étroite et sombre qu’il fallait se baisser et avancer à tâtons dans une espèce de corridor, jusqu’à une boîte crasseuse avec un unique comptoir où deux pauvres hères attendaient le déluge. On n’y voyait quasiment rien, piètre stratagème visant à cacher les trous de cigarettes qui jonchaient les sièges et les canapés de velours rouge, nos semelles collaient au sol comme à un vieux tapis mazouté, et une barre de pole dance s’ennuyait ferme sur la piste vide qu’un spot paresseux balayait.

Pour sûr, Copacabana pouvait aller se rhabiller.

Nous suivîmes Alexandra jusqu’au bar, où une de ses connaissances nous accueillit à bras ouverts ; « Paula », un jeune travesti au cou gracile, le visage dopé au fond de teint avec deux couettes tombantes sur une robe fatiguée, se jeta sur Loutre-Bouclée. Il manquait une dent à son sourire, ses yeux de biche envoyaient des signaux de détresse, mais le travesti prit un air enjoué et lui lança tout de go :

« Tu peux me demander tout ce que tu veux ! »

C’était tendre, naïf, d’une platitude pathétique. Bon Dieu, quel désespoir chez cette pauvrette, condamnée à se jeter sur la première inconnue déboulant dans sa boîte miteuse et lui proposer « tout ce qu’elle a ».

Rien.

Tout…

Au fond, Alexandra ne pouvait pas mieux se tromper : Paula serait le travesti que je cherchais, le jeune homme à la sexualité compliquée qui finirait ses nuits au Transformer après le tapin sur le port de La Boca.

Huit heures du matin. Jeromeradigois.com tournait comme une toupie sur la barre de pole dance pendant que les premiers clients entraînaient les trav’ vers les backroom. Paula avait disparu, pas pour tout le monde.

La visite de l’ESMA, ce fameux centre de torture à Buenos Aires, fut éprouvante à plus d’un titre.

La caserne était devenue le musée de la Mémoire, totalement vide, qu’une ancienne détenue faisait visiter à des petits groupes de touristes ou curieux triés sur le volet. Trois heures durant, la femme avait décrit les lieux et ce qui s’y passait, les boîtes en forme de cercueil où les prisonniers étaient rangés sans avoir le droit de bouger, des jours, des semaines entières, surveillés par le regard panoptique des gardiens, « sardines » qu’on sortait de leur boîte pour des séances de bastonnade, viol, collectif ou non, torture à l’électricité, avant d’être liquidés, leurs corps jetés dans la mer depuis des avions pour les faire disparaître à jamais.

Il faisait une chaleur terrible lors de cette visite. Nous sortions à peine du Transformer et l’état dans lequel nous étions accentuait le sentiment de malaise que nous ressentions en parcourant les couloirs sordides de l’ESMA. Les murs des caves où on torturait en secret suintaient de violence, comme si les cris des suppliciés sourdaient encore.

En sortant de ce musée d’horreur, le taxi qui nous prit fit la moue en entendant nos commentaires. Selon lui, il ne fallait pas croire ce qu’on racontait sur l’ESMA, c’était une guerre contre le terrorisme, le gauchisme, les subversifs, etc. Il finit de m’écœurer.

Néanmoins j’avais glané une piste intéressante pour mon intrigue : d’après l’ancienne détenue qui menait la visite, tous les papiers et documents liés aux séquestrations et disparitions avaient été brûlés par les policiers et les militaires au retour de la démocratie, mais les services secrets gardaient toujours une copie sur microfilm : ce dernier devait être aujourd’hui quelque part dans un coffre, au Panama ou en Floride, avec les noms des coupables, les dates, les lieux de séquestration des victimes, les circonstances de leur décès jusqu’à leur tombeau.

Je repensai aux Grands-Mères de la place de Mai, à leur combat pour la vérité et la justice : retrouver ce microfilm serait pour elles le témoignage ultime de la culpabilité des militaires et, peut-être, la possibilité de faire le deuil de leurs proches. Une idée romanesque, que je ramenai avec moi à Paris.

J’entamai l’écriture du futur Mapuche lorsque je rencontrai un couple franco-argentin à Paris, Ourson-Producteur et sa femme Beauté-Flippée, dont les parents avaient fui la dictature. Nous devînmes amis dès le premier asado dans le jardin familial. Tandis que je leur parlais de mon livre, ils me mirent rapidement en garde : la corruption de la police argentine est telle que personne ne croirait à un justicier flic.

Après Haka, Utu et Zulu , où les héros étaient flics, c’était l’occasion de changer l’étoffe de mes héros : un détective, c’était parfait.

Le père d’Ourson-Producteur était éditeur clandestin à Buenos Aires quand on l’avait jeté en prison, avant le coup d’État de Videla. Les détenus étaient encore répertoriés officiellement, c’est ce qui l’avait sauvé. Il devint Carlos, l’ami journaliste de Rubén qui, au début du roman, met le détective sur la piste de la photographe disparue — un mélange du véritable Carlos et de Raoul Vaneigem, mon penseur fétiche, dont les deux hommes partageaient la bonhomie et l’humeur pétillante.

La mère de mon ami avait été arrêtée à son tour et incarcérée à l’ESMA. La malheureuse était restée deux mois là-bas avant d’être libérée et de rejoindre son mari en banlieue parisienne, où elle était devenue prof d’espagnol ; mon castillan s’avérant des plus médiocres, je repris des cours particuliers avec elle, dont les yeux s’embuaient souvent à l’évocation de l’ESMA.

Ils me présentèrent l’avocate des Grands-Mères de la place de Mai en France, Sophie Thonon, une autre femme admirable qui se battait contre l’impunité des bourreaux. Une aide précieuse.

Si mes romans sont violents, mon attraction pour les armes se résume à peu de choses — je sais la différence entre un pistolet et un revolver, qu’on presse une queue de détente, pas une gâchette, c’est à peu près tout —, j’écris donc les scènes d’action d’un trait sans m’épuiser à les relire, vite à court d’inspiration, au contraire d’autres d’apparence anodine que je peux reprendre vingt, trente, cinquante fois.

Les confrontations entre un homme et une femme comptant parmi les scènes que je préfère travailler, je logeai un couple au centre du récit. Amour vs barbarie, c’était toute l’histoire des Grands-Mères.

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