Caryl Férey - Condor

Здесь есть возможность читать онлайн «Caryl Férey - Condor» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2016, ISBN: 2016, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Триллер, Прочие приключения, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Condor: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Condor»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

Condor — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Condor», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Tu tiens le coup ? Esteban ! Ça va ?!

Ça n’avait pas l’air : du tout. Il ne disait plus rien. Stefano, songea-t-elle comme une révélation, il saurait quoi faire… Gabriela s’arrêta le long du parc, empoigna le portable dans son sac et appela le projectionniste. Il décrocha, écouta le débit haché de l’étudiante, comprit aussitôt la situation.

— Tu es où ? dit-il pour la ramener sur terre.

— Santa Lucía.

— OK… Maintenant calme-toi et réfléchissons à ce qu’on peut faire.

— Putain, Stefano, tu ne vois pas le cadavre ambulant assis à côté de moi ! Il faut aller à l’hôpital !

— Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, dit-il. Si ces types n’ont pas hésité à assassiner un avocat réputé et un flic, ce n’est pas un hôpital qui va les arrêter. Ils vont vous chercher, toi et Esteban… Il faut que vous disparaissiez.

— Ah oui, où ça ?

— Hum, je connais des gens qui pourraient vous accueillir, rumina Stefano dans le combiné. Laisse-moi passer un ou deux coups de fil. Esteban pourra s’y faire soigner et vous serez à l’abri, le temps de voir comment les choses évoluent.

— Mais la police, répliqua-t-elle, pourquoi ne pas tout leur raconter ?

— On n’a aucune preuve pour la mort d’Edwards. Et si les tueurs l’ont mis sur écoute, c’est qu’ils ont des complicités à tous les niveaux, y compris dans la police.

Elle étouffa un juron. Toute cette histoire la dépassait.

— Rejoins-moi à la maison, l’aida Stefano.

— OK… OK.

Gabriela raccrocha, la gorge nouée, tâcha de se raisonner. Elle pouvait faire confiance à Stefano. Il avait eu la mort aux trousses après le coup d’État, il saurait comment les tirer de là… Un passant se pencha par la portière de la camionnette.

— Dites donc, il n’a pas l’air d’aller bien, votre ami…

Elle se tourna vers Esteban et frémit un peu plus — il psalmodiait des mots incompréhensibles contre l’appui-tête. Gabriela ne répondit pas, enclencha la première et s’englua dans le trafic. Le danger était là, tout proche.

— Ça va aller ? lança-t-elle à l’avocat.

Esteban souriait sur le siège, absent, les dents pleines de sang.

* * *

Les murs du quartier Brazil étaient couverts de graffitis inventifs, provocateurs. C’était un jour d’été aux rues désertées, tout le monde était parti flâner sur les hauteurs de la ville où l’on pouvait respirer, et Stefano bouillait de rage sur le trottoir du cinéma. Il n’était plus question d’oraison funèbre en l’honneur d’Enrique, des familles des victimes attendues à l’église : le père Patricio venait d’être sauvagement assassiné dans la décharge, son corps rapatrié vers un hôpital du centre. La camionnette arriva enfin à l’angle de la place. Il accueillit Gabriela d’un abrazo trop bref pour évacuer le stress — le deuil de Patricio, ils le digéreraient plus tard. Stefano posa la main sur la joue de sa protégée, pâlichonne.

— Tu tiens le coup ?

— Demande plutôt à Esteban…

Les yeux de l’avocat papillotaient. Du sang coulait le long de son cou, inondant sa veste noire, sa chemise. Stefano vit les doigts brisés qu’il maintenait dans sa paume.

— Ils ne l’ont pas raté.

— Aide-moi à l’allonger à l’arrière.

La suspension laissait à désirer mais la banquette était large : ils installèrent Esteban avec précaution, surveillant les regards des rares passants, échangèrent le maximum d’informations avant leur départ précipité. Stefano avait des amis sûrs à Lota, une petite ville minière au sud du fleuve Bío Bío, des gens qui les aideraient. Un médecin les attendait sur place, soit à plusieurs heures de route.

— Ne traîne pas, conclut Stefano.

— Et toi ?

— Il faut que je m’occupe de Patricio.

Gabriela acquiesça, maussade, pressée. Il surveilla la rue pendant qu’elle filait dans sa chambre. Là, elle fourra quelques affaires dans un sac de voyage, l’ordinateur et le disque dur où elle stockait les images de l’enquête. Il lui manquait la scène de Patricio, la découverte de son cadavre filmée par Stefano un peu plus tôt… Sous son matelas, cent mille pesos en liquide, sa fortune. Gabriela quitta la chambre sans se demander ce qu’elle pouvait oublier.

Stefano attendait sur le trottoir désert, près de la camionnette.

— Tu penseras à m’envoyer la vidéo de la décharge sur mon portable ? lui lança-t-elle.

Toujours cette histoire de film.

— Oui.

Il ouvrit la portière pour l’inviter à prendre le volant. Les adieux furent brefs.

— Fais attention à toi, dit-il en la couvant des yeux.

— Oui.

Gabriela serra son ami projectionniste une dernière fois dans ses bras.

— À lui aussi, ajouta Stefano.

Les yeux d’Esteban étaient partis loin dans les limbes.

11

Venu des Andes, le fleuve Bío Bío marquait la frontière naturelle qui séparait jadis les colons des territoires mapuches ; Gabriela avait roulé tard après minuit, passé Concepción et le pont qui enjambait le fleuve avant de basculer vers Lota, une quarantaine de kilomètres plus au sud.

L’histoire de Lota, petite ville côtière et ouvrière, mal desservie, livrée à elle-même depuis la chute d’Allende, était celle des perdants du Chili. Lota avait donné ses hommes à la mine, des générations entières avalées par le charbon, la tuberculose et la misère. Les femmes faisaient des enfants qui grandiraient dans l’antre du loup, leurs hommes mouraient à quarante ans, syndiqués. Lota, indigène et pauvre, avait soutenu l’Unité populaire et Lota avait tout perdu : la mine ne vomissait plus ses petits, on avait puni la Peau-Rouge, vendue à des hommes d’affaires de mèche avec le pouvoir qui l’avaient pompée, creusée, exploitée, avant de l’abandonner à son sort.

Lota étalait aujourd’hui ses taudis bigarrés sur des collines rognées par les séismes ; le dernier en date avait vu un pan entier de route bitumée basculer dans le vide, emportant les bicoques de contreplaqué qui tapissaient le bord de mer, et leurs habitants. Hormis des slogans sur les murets, il ne restait plus rien des victoires de naguère. On ne jouait plus au théâtre, gros cube de béton éventré où même les courants d’air faisaient figure de survivants.

Paco, un ancien de la mine, et ses amis syndicalistes avaient transformé la maison de maître délabrée en hôtel associatif : l’Hotel Social Club, le seul de la ville, dans le Lota alto . Le bâtiment, dont les trente chambres étaient souvent vides, abritait les ouvriers qui venaient reconstruire la route après les tremblements de terre, des amis de passage, de rares voyageurs ou touristes égarés. D’après Stefano, personne ne viendrait les y chercher et Paco, vieux camarade de lutte, les aiderait sans poser de question.

Gabriela grimpa les lacets qui menaient à Lota alto aux premières lueurs de l’aube, avant de garer la camionnette sur le parking de l’hôtel. Il y avait de la lumière en bas. Un homme sortit aussitôt du bâtiment.

— Je ne te demande pas si tu as fait bon voyage, l’accueillit Paco dans un sourire usé.

Le gérant du Social Club avait soixante-dix ans, un visage affable malgré la rudesse de ses traits, de larges épaules voûtées sous un pull informe et un air qui se voulait réconfortant.

— Merci pour votre aide, dit-elle, fourbue.

La main qu’elle serra avait charrié des montagnes.

— Ton ami, comment il va ? demanda Paco.

— Pas bien.

L’homme à l’arrière semblait dormir, le visage rouge de sang coagulé.

— Je vous ai préparé deux chambres au premier, dit-il. La literie est ce qu’elle est mais vous resterez en famille.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Condor»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Condor» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Caryl Férey - Plus jamais seul
Caryl Férey
Caryl Férey - Plutôt crever
Caryl Férey
Caryl Férey - Utu
Caryl Férey
Caryl Férey - Mapuche
Caryl Férey
Caryl Férey - Haka
Caryl Férey
Caryl Férey - Zulú
Caryl Férey
Отзывы о книге «Condor»

Обсуждение, отзывы о книге «Condor» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x