Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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— Et le médecin ?

— Il habite à deux pas.

Un pâle rayon éclairait la façade de l’hôtel associatif. L’ancien mineur aida Gabriela à transporter le blessé jusqu’à sa chambre, une petite pièce à la tapisserie défraîchie, pendant que sa femme prévenait le docteur Romero de leur arrivée. Une partie de leur famille vivait avec eux mais la maisonnée était encore endormie à cette heure. Gabriela accepta un maté, ferma les rideaux tristounets et s’assit sur le bord du lit où Esteban tentait d’émerger. Un effort pénible, à voir son visage blême.

— Ça va, tête de pioche ?

Esteban leva ses doigts tordus, qui avaient doublé de volume. Un spectacle assez navrant. Ses cheveux étaient trempés de sueur, ses vêtements imbibés de sang, mais c’est surtout sa tête qui l’inquiétait — des bosses énormes dont certaines suintaient. Elle prit sa main valide dans la sienne.

— Tu te souviens de ce qui s’est passé ?

L’avocat eut une vague moue qui ne la rassura pas.

— Le docteur arrive, annonça Paco par l’embrasure de la porte.

— Merci…

Esteban avait fermé les yeux dans la semi-pénombre de la chambre. Il ne bougeait plus, de nouveau comateux. Gabriela se sentait vidée, triste et perdue. Que leur était-il arrivé ? Elle posa un gant de toilette humide sur son front, garda sa main brûlante dans la sienne.

— Je t’aime, tête de pioche, dit-elle tout bas. Tu as intérêt à tenir le coup.

Un sourire tourmenté sembla se dessiner sur les lèvres d’Esteban. Ou alors il rêvait… On toqua bientôt à la porte de la chambre. Un homme aux cheveux rares entra, peau mate, chétif, portant une mallette de cuir craquelé et un survêtement enfilé à la va-vite.

— Vous me tirez du lit, se justifia-t-il.

— Désolée.

— Docteur Romero, dit-il en serrant la main de Gabriela. Alors, voyons ça…

Le blessé reposait sur le lit, un gisant dont le plâtre n’aurait pas pris. Le médecin se pencha, observa la pupille, s’enquit des chocs reçus sans faire de commentaires. Ce n’était pas la première fois qu’il traitait des traumatismes à la tête. Il vérifia le pouls, puis la tension, déplia sa sacoche sur le bord du lit. La blessure au crâne était sévère : il nettoya la plaie avec des compresses stérilisées, inclina ses lunettes sur le point d’impact.

— Il va s’en tirer ? murmura Gabriela à ses côtés.

— Huum…

Romero réservait son pronostic. Son ami souffrait d’un traumatisme crânien, il faudrait un scanner pour savoir si des zones vitales étaient touchées, et il réagissait à peine aux tests oculaires. Sa main droite aussi avait beaucoup souffert : tous les doigts étaient brisés, certains en plusieurs morceaux. L’option d’un séjour dans une clinique semblant exclue, le médecin n’y alla pas par quatre chemins.

— Je vais lui faire une piqûre. Il dormira vingt-quatre heures. S’il ne sombre pas dans le coma, il devrait se remettre. Dans le cas contraire, c’est l’hôpital en urgence ou le cimetière.

Gabriela hésita. C’était jouer avec sa vie.

— Et sa main ?

— Pour être franc, je crains qu’il n’en perde l’usage, répondit Romero. Il faudrait faire des radios pour voir l’étendue des dégâts, l’opérer…

— Ce n’est pas possible. Pas maintenant.

— Bon… Dans ce cas je reviendrai avec des attelles. On verra ce que je peux faire. Mais c’est presque anecdotique comparé aux chocs reçus à la tête.

— Merci, bredouilla Gabriela. Merci…

— Il ne vous remerciera peut-être pas de l’avoir laissé dans cet état. Votre ami est entre la vie et la mort, mademoiselle. Sachez-le.

Son métier était de soigner les gens, pas de les laisser mourir sans assistance. Gabriela pinça les lèvres pour ne pas pleurer. Le généraliste prodigua quelques conseils d’un ton moins accusateur, promit de revenir et refusa le moindre peso. Il s’éclipsa aux premiers rayons du soleil, laissant une boîte d’antalgiques sur la table de chevet et une jeune femme désemparée. La tension se relâchait après leur longue route vers le sud. Elle tombait de sommeil mais ne se résignait pas à laisser Esteban à demi mourant. Elle caressa son visage, son front brûlant.

— Ne t’en fais pas, la rassura Paco comme s’il lisait dans ses pensées, ma femme veillera sur ton ami.

Rosita, une métisse enrobée, souriait à la porte. Des gens dévoués, des militants… Une autre époque. Gabriela marcha comme un zombi dans le couloir de l’hôtel, trébucha sur la moquette râpée qui plissait et poussa la porte de la chambre qu’ils lui avaient réservée. C’était simple, vieillot, peu lui importait. Elle ôta ses vêtements dans la pénombre des volets clos et se coula dans le lit.

Sentiment d’impuissance, peur de le perdre, la fatigue plantait ses dards sous ses paupières mais les pensées continuaient de l’assaillir. Leurs proches se faisaient tuer par un ennemi invisible, et l’homme qu’elle aimait était aujourd’hui entre la vie et la mort. Devait-elle le transférer malgré tout à l’hôpital le plus proche, au risque de le livrer aux mains des assassins ? Attendre, Pénélope éperdue, son hypothétique retour à la vie ? Que se passerait-il s’il mourait, là, dans cette chambre ? L’idée même lui tordait la moelle. Non, il fallait qu’il vive, coûte que coûte. Esteban n’était pas une épreuve sur le chemin de son devenir machi : il était sa chance… Sa seule chance de sortir de ce guêpier.

Gabriela songea aux territoires mapuches, une centaine de kilomètres plus au sud de Lota, à sa tante machi et aux liens mystiques qui les unissaient depuis son enfance. L’étrange coïncidence. Gabriela avait quitté la communauté pour fuir son destin, écartelée entre ses racines et son envie d’étudier chez les winka, elle se retrouvait aujourd’hui face à son miroir. Son identité. Ses choix… Ce n’est pas le hasard qui l’avait menée là. Il y avait un sens aux choses, aux événements. Le docteur Romero ne pouvait plus rien pour Esteban, son âme s’était perdue, mais il restait sa grand-tante Ana, et ses dons de guérisseuse… La machi : elle seule pouvait l’aider à le ramener d’entre les morts.

Gabriela ferma les yeux, épuisée.

— Tu voulais du danger, tu es servie… Pauvre conne.

TROISIÈME PARTIE

L’INFINI CASSÉ

Atacama — 3

Elizardo Muñez avait à peine connu son père, enseveli dans sa mine, et personne n’avait été assez têtu pour s’y risquer après lui. Il y avait des filons plus sûrs, guère rentables mais qui donnaient du travail aux autochtones et, pourquoi pas, un début de semi-autonomie au peuple atacamène.

Le coup d’État de Pinochet allait rectifier leurs espoirs. Les mineurs ayant majoritairement soutenu Allende, de nouvelles lois antiterroristes leur interdirent de posséder des explosifs, les renvoyant à la pioche. Enfin, les nationalisations des richesses du pays annulées, les multinationales étrangères purent reprendre les affaires en mains. Comme d’autres jeunes sans travail, Elizardo avait quitté l’oasis d’altitude et la mine-cercueil de son infortuné père pour tenter sa chance auprès d’une de ces grosses entreprises qui, disait-on, embauchaient à foison.

Cœur aveugle de l’Atacama, Chuquicamata était la plus grande mine à ciel ouvert du monde : une cuvette de quatre kilomètres de diamètre, dont la roche entaillée jusqu’à huit cents mètres de profondeur serpentait le long des parois, d’où remontaient les camions chargés de cuivre. Une fourmilière à la poussière âcre, dont on ressortait les poumons lestés de particules.

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