Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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L’air était moite dans la chambre du loft. Un futon japonais à même le sol, une couette de coton blanc où elle s’était glissée comme dans l’eau tiède, aucun meuble, objet ou ornement, rien d’autre que les lumières de la ville pour se deviner lentement ; ils avaient refait l’amour dans la chambre du haut, après le ceviche qui avait suivi leur première étreinte sur le canapé. Esteban ne disait rien, contemplant le corps de Gabriela, qui comptait les étoiles au plafond. Une fine pellicule d’elle courait encore sur sa peau…

Il dessina une arabesque à la courbe de ses reins.

— C’est quoi cette cicatrice ? dit-il, brisant le silence.

— Oh ! Une vieille histoire…

— Raconte.

— Rien, une araignée qui m’a mordue.

Esteban se pencha sur la cicatrice, impressionnante.

— Une araignée de combien de kilos ?

— J’étais petite, sourit Gabriela.

La peau était toute nécrosée. Il s’accouda sur l’oreiller, à l’écoute.

— Raconte, j’adore les histoires d’araignée…

Ils distinguaient les expressions de leurs visages aux lueurs de la ville. Un bout de couette en guise de nuisette, Gabriela lui conta sa mésaventure, l’année de ses douze ans, quand une araignée l’avait mordue une nuit — on supposait qu’il s’agissait d’une araignée, bien qu’on ne l’eût jamais vue. La piqûre n’était au départ qu’un point rouge près de sa hanche, mais le venin en s’écoulant dans ses veines avait fait monter la fièvre. Trente-neuf, quarante, on alita Gabriela, délirante. La douleur, d’abord lancinante, se fit atroce. La peau fondait autour de sa hanche. Le venin la brûlait de l’intérieur, comme du feu. Quarante, quarante et un, la fièvre allait la tuer. Son esprit vaguait, perdu dans les limbes, Gabriela voyait des oiseaux dressés sur le plafond de sa chambre, des têtes de puma, des « présences » aux formes étranges… Les pommades, les onguents et les prières n’y faisaient rien. On alla chercher la machi dans les collines, mais sa vieille tante restait invisible.

Gabriela agonisait, ombre dans la brume, sur son lit de souffrance où pleurait sa mère ; tout le monde croyait sa dernière heure venue, puis la fièvre tomba soudain, sans raison. Deux jours plus tard, Gabriela était guérie : sa peau resterait brûlée, mais elle vivrait… Esteban opinait sur le futon, la main soutenant sa nuque.

— Tu sais ce que c’est, une machi ? demanda-t-elle.

— Des chamanes mapuches, genre vieille folle psalmodiant des incantations à un totem ?

— Un rewe , ça s’appelle, et ce ne sont pas des incantations, comme tu dis, mais un dialogue direct avec la Terre : les volcans.

L’Araucanie se situait sur le redoutable cercle de feu du Pacifique où s’entrechoquent les plaques sud-américaines et océaniques : sept tremblements de terre par an, une catastrophe dévastant le pays tous les trente ans, des temblores [8] Secousses telluriques. si fréquents qu’ils passaient souvent inaperçus. Vivant ici depuis des siècles, les Mapuches avaient naturellement trouvé leurs divinités au cœur des volcans, en particulier Ngünechen, le dieu suprême dont les machi perpétuaient l’écho… Esteban observait la cicatrice comme si des bébés araignées allaient en sortir.

— Pourquoi ta tante n’est pas venue te soigner quand le venin allait te tuer ? demanda-t-il.

— Elle croit que mon destin est de prendre sa suite, répondit Gabriela, de devenir machi à mon tour, quand elle sera morte… Tous les chamanes ont une révélation, un jour, une crise religieuse qui marque leur vocation aux yeux de la communauté.

— Un rite initiatique, en somme.

— Hum…

Il l’observait toujours sur le lit défait, intrigué.

— Tu es une chamane mapuche ?

— Oh ! non… Non, pas encore… Disons qu’Ana m’a appris des choses que tu trouverais étranges, éluda la jeune femme. Mais le pouvoir des machi ne s’acquiert pas si facilement : d’après elle, il faut d’abord subir une longue série d’épreuves avant d’y prétendre. Ma grand-tante n’est pas venue à mon chevet car elle ne s’inquiétait pas de la guérison. C’était pour elle le signe qui me désignait comme l’élue.

Ses yeux noirs envoyaient des pépites dans la pénombre.

— L’araignée qui t’a empoisonnée fait partie de ces épreuves, poursuivit-il.

— Ana le croit, en tout cas.

— Et toi ?

Gabriela haussa ses épaules nues.

— Tout ça tient de la mythologie, pas du chemin que je me suis tracé en quittant ma communauté. Je veux être vidéaste, affirma-t-elle, pas machi … Un jour peut-être, quand je serai une vieille folle psalmodiant des incantations à un totem.

Esteban sourit. Il y avait quelque chose de touchant dans sa façon de se débattre avec ses démons, sa condition d’autochtone. Non, cette fille n’était pas ordinaire, il l’avait su dès le premier regard sous le ginkgo… Il était plus de minuit et leurs corps éprouvés par cette journée sans fin n’aspiraient qu’à dormir.

— En tout cas, conclut-il, je ne sais pas ce que tu as fabriqué avec ta vieille tante mais elle a raison, Gab : tu as le don de t’attirer des ennuis.

— Je ne trouve pas que tu sois un ennui, Roz-Tagle… (Gabriela baîlla malgré elle.) Ce serait plutôt le contraire.

La Mapuche prit sa main et l’attira vers elle, les yeux luisants de fatigue.

— Viens donc me dire bonsoir à l’oreille, petit winka

Ils s’enlacèrent sur le futon et ne bougèrent plus, comme pour retenir le temps, sans se dire qu’ils s’aimaient.

C’était un jeudi. Le jour où leur vie basculerait.

7

La villa de Valparaiso était silencieuse à cette heure. Gustavo Schober était descendu au salon pour prendre l’appel de Porfillo sur sa ligne sécurisée. La première phase de l’opération sauve-qui-peut s’était déroulée sans encombre ; les ordinateurs d’Edwards étaient nettoyés, le fiscaliste entre leurs mains, et Carver avait géolocalisé le portable de Roz-Tagle à Bellavista. Porfillo avait réglé le problème à sa manière. Sauf qu’un autre événement avait semé la confusion. Oscar Delmonte, leur complice aux douanes de Valparaiso, avait les oreilles qui traînaient dans les bureaux de ses collègues et l’amour des enveloppes bourrées de cash : l’officier des douanes les avait informés de la requête d’un flic de Santiago, Luis Villa, au sujet d’un échantillon de cocaïne pure saisi à La Victoria, une banlieue tenue par « Daddy », un de leurs intermédiaires. D’après Delmonte, il n’y avait aucune enquête officielle pour le moment — Roz-Tagle semblait agir en solo avec l’aide de Villa — mais Carver avait mis le flic des narcotiques sur écoute.

La corrélation avec l’appel nocturne d’Edwards ne pouvait pas être une coïncidence…

— Je croyais que les compartiments étaient étanches, grogna Porfillo au téléphone.

— C’est ce qu’on disait aussi du Titanic , répondit Schober. Je ne sais pas d’où les avocats sortent leurs infos mais la situation est plus grave que prévu.

La nuit s’étendait au-delà des baies vitrées, qui donnaient sur le jardin de la villa. Gustavo chuchotait pour ne pas réveiller Andrea mais son timbre de voix trahissait sa nervosité.

— Edwards ne s’est toujours pas expliqué ? demanda-t-il.

— Pas encore, il est toujours dans le cirage.

— Bon Dieu, ça fait des heures !

— Ouais, je sais, on a dû un peu trop forcer sur la dose, se justifia Porfillo. De toute façon il fallait attendre la nuit. Et puis on a perdu du temps à Bellavista.

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