Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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Les autres avaient suivi, les employés, les syndiqués.

Mais la casserole où on les avait jetés accrochait… Ils s’étaient mis à geindre, puis à crier… Pas malheureux pourtant jusqu’alors, ils avaient cru à leur part.

Fallait pas croire.

Enfin, ils n’étaient pas les seuls : d’autres encore avaient suivi, les petits cadres, les professeurs, c’était comme le charbon qui alimentait la locomotive, de l’extrait de croissance qui prendrait des directions hyperboles, de la machine qui s’emballe certifiée pur capital… De pauvres gens, qui avaient été carbonisés les premiers.

Les rescapés portaient des espèces de stigmates, en signe de reconnaissance. Ils se croisaient à la dérobée, le soir, échangeaient leurs peurs gelées, tant que les rues en étaient devenues glissantes.

Des pavés.

On les voyait fuir à la nuit tombée, délestés, des rescapés qui comme eux ne savaient pas où aller… Ils trouveraient.

Ils trouveraient n’importe quoi…

Soudain le Colosse s’ébroua.

— Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta Catalina.

Il chuchota :

Ils sont là…

Le fleuve coulait en bordure des barbelés.

Il coulait une eau saumâtre, baignée d’anguilles, une eau de cochons qui scintillait pourtant sous les feux des spots. Et ils arrivaient des quatre coins de nulle part, moitiés d’automates attirés par le flux… Ils arrivaient par groupes pressés, ça se bousculait jusque dans les derniers rangs, les plus fanfarons prédisaient des miracles, vingt, trente pour cent, des miracles bénéfice pour tous qui en valaient la chandelle, des miracles garantis qu’ils espéraient tellement, et si toutes leurs petites actions mises bout à bout ne faisaient pas un geste capital, ils espéraient au moins tirer leur épingle du jeu.

Ils en voulaient.

On les avait programmés compétition.

Ils en voulaient.

On les avait programmés capital spermatique.

Ils en voulaient encore.

On les avait programmés spéculateur précoce.

Ils en voulaient à mort !

Oh, non…, souffla-t-elle. Non, n’y allez pas !

Mais les affamés n’écoutaient pas : ils se précipitèrent vers l’eau du fleuve qui croyaient-ils coulait pour eux, et y plongèrent leurs mains avides.

Oh ! oui ils en voulaient, ils en voulaient vite ici maintenant, et que si c’était bon pour eux, c’était pas mauvais pour les autres…

Évidemment, ils ne comprirent pas tout de suite : c’est quand ils ressortirent leurs mains de l’eau noire et les virent lacérées, qu’ils commencèrent à crier.

Ils se croyaient tamis promis à l’or, ils se retrouvaient l’espoir amputé d’autant.

Le Colosse frissonna malgré lui. Les affamés regardaient leurs mains sorties du fleuve comme celles d’une autre personne, des mains laminées dans le sens de la longueur qui pendaient maintenant, nouilles molles sanguinolentes au-dessus du courant, des mains tout juste bonnes à passer la serpillière…

Oh ! ils pouvaient toujours hurler, les affamés, avec leurs pattes qui se tordaient comme l’araignée fraîchement écrasée, ils pouvaient toujours dire que c’était pas des manières, qu’on leur avait pas laissé miroiter la plus-value pour se faire déchiqueter comme ça ! Et puis qu’est-ce qu’ils allaient devenir avec leurs copeaux de mains ?

Ils disaient qu’ils allaient se plaindre !

Qu’ils allaient entamer des actions en justice !

Qu’ils allaient prendre des avocats pour récupérer leur dû !

Qu’ils allaient porter des réclamations pas ordinaires !

Qu’ils allaient…

* * *

Chapitre 4 : Aller au diable.

* * *

« Il avait les yeux si bleus qu’il faisait beau dans la nuit… » Bien sûr Catalina exagérait : elle n’y entendait rien à l’entendement, dans ces cas-là elle était fillette sautant couettes les premières dans les flaques, les caniveaux, dans ces cas-là elle était la brindille et le pont à la fois, le jeu entre le mur et l’armoire, du concentré de coquelicot ; ça la mettait dans tous ses états.

Elle pouvait sentir grincer les articulations de son Colosse.

Elle pouvait sentir ses écrous à des kilomètres.

Abandonnant les affamés aux eaux du fleuve, ils coupèrent à travers bois. Le chemin serait long, dangereux.

Ils trouvèrent une clairière abritée sous la lune. Réfugiée, elle aussi. Et d’une pâleur cadavérique en dépit du présent répit. Catalina et son Colosse avaient stoppé à la lisière. L’envie de se découdre était si forte qu’ils en oubliaient presque le danger…

— Tu sens quelque chose ? demanda-t-elle.

— Que toi.

La poitrine du Colosse luisait comme une lame. Catalina prit sa main cassée dans la sienne, cette main qui avait joué de la musique jusque dans le stade où on l’avait enfermé avec les autres, et l’attira vers le centre de la clairière. Ignorant les menaces du monde, ils marchèrent à l’ombre blanche de la lune, parmi les herbes hautes et la paille élimée.

Catalina dans tous ses états exhalait des miracles acrobatiques. Le Colosse entendait ses pieds nus sur les tiges, le froissement de sa robe à fleurs imprimées… Du reste, nulle trace.

Catalina ôta sa robe et s’allongea dans les herbes, l’odeur de sa peau mélangée.

Il déplia ses rouages à ses pieds, la respira longuement, à petites lapées… C’était bon mais l’odeur de sa peau flottait, repérable à des kilomètres…

Le vent leur ami…

Le vent leur a mis une couverture ; de soie blanche elle brillait de pacotille, cosmique, toute d’herbes pliées pour les recouvrir en entier.

Sans dessous, Catalina ouvrit ses vannes.

Ici ils seraient en sécurité.

Alors ses mains cassées sur ses seins parcourus, le Colosse se laissa mordre par la gelure. Catalina coulait en lui, azote fumant.

Catalina coulait en lui, étoile traçante.

Elle dit :

— Encore.

Ils firent l’amour au centre de la clairière. Personne ne saurait.

Personne n’en saurait jamais rien.

Personne n’en saurait jamais rien puisque personne jusqu’à présent n’avait jamais rien su.

On ne les prendrait pas.

On ne les avait jamais pris.

Ils firent l’amour comme s’ils se nettoyaient de quelque chose que d’autres avaient commis, puis violemment comme des bêtes, la paix, enfin la paix, une qu’on pouvait conquérir sans lutter, vaincre le sort même un instant les rendait terriblement vains, ils oubliaient tout en se grimpant dessus, les coups d’État, les tortures, ils oubliaient plus que de raison, ils en devenaient caillou, emboîtés mabouls, qui se cognaient les hanches et faisaient fuir les oiseaux.

Et s’il n’y en avait plus non plus… qu’importe.

— Encore…

Elle disait :

— Encore.

* * *

Chapitre le même : cachés sous les herbes, ils firent l’amour sans se faire prendre. Enfin, il n’y eut bientôt plus que leur souffle à déranger ; Catalina et son Colosse se tinrent serrés contre la terre, à présent exténuée, en signe de reconnaissance.

— Elle a bon dos la terre…

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