Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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— C’est ce que j’ai dit aux carabiniers de La Victoria mais ils préféraient s’échanger leurs uniformes pour voir à qui ça allait le mieux. Une analyse de cette poudre, c’est possible ?

— Hum, ça devrait pouvoir se faire… Officieusement, je veux dire, précisa Luis. Car j’imagine qu’aucun juge ne te suit sur cette affaire.

— Pas un.

— Étonnant.

— Tu peux avoir les résultats quand ?

— Demain, si je dépose l’échantillon avant la fermeture du labo. Heureusement, j’ai un pote qui fait des heures sup’… Je vais descendre avec vous. De toute façon j’ai rendez-vous…

Esteban ne demanda pas avec qui. Ils finirent leurs verres en échangeant des amabilités et se séparèrent sur le trottoir de la maison coloniale.

— Il est sympa, ton copain gay, dit Gabriela tandis que Luis s’éloignait d’un bon pas.

— Tu as remarqué ça, toi…

— Pourquoi tu me l’as caché ?

Esteban prit un air solennel.

— « Nous sommes si accoutumés à nous déguiser aux autres qu’enfin nous nous déguisons à nous-mêmes », cita-t-il de mémoire.

— … ?

— La Rochefoucauld, dit Esteban, un penseur français mort depuis des lustres.

— On vous apprend ça en droit ? fit-elle avec une pointe de mauvais esprit.

— J’ai abandonné la carrière littéraire pour faire plaisir à Papa, dit-il. C’est stupide, je sais, mais peut-être qu’on ne se serait jamais rencontrés. Que je serais enfermé dans une tour d’ivoire à écrire des livres que personne ne lit.

Esteban alluma deux cigarettes, jeta celle qu’elle refusa dans le caniveau, tira sur l’autre comme si c’était la dernière. Le soleil tombait sur les pavés de la Calle Londres.

— Bon, souffla-t-elle en dissipant la fumée, qu’est-ce qui se passe maintenant ?

La décapotable, modèle 1965, prenait le frais sous un tilleul.

— Il y a une garden-party chez mes parents, annonça-t-il, on va y aller.

Gabriela dressa son menton de chat.

— Tu ne crois pas que c’est un peu tôt pour me présenter à tes parents ?

Esteban sourit au petit animal — il était temps de secouer la fourmilière…

12

Les Roz-Tagle faisaient partie des quelques grandes familles chiliennes qui se partageaient les richesses du pays. Le charismatique Adriano courait de jet privé en réunions décisionnaires, occupé durant la dictature à bâtir le futur empire médiatique qui véhiculerait la culture du divertissement au retour de la démocratie. Habile, Adriano avait ramassé la mise avant le référendum qui devait pousser le vieux Général vers un poste de sénateur à vie, s’offrant le luxe de se positionner pour le Non « à titre personnel », sans rien changer aux éditoriaux des journaux acquis à moindres frais. Vingt-cinq ans plus tard, l’empire Roz-Tagle incluait la moitié des médias et de l’édition, une des trois chaînes de pharmacie que comptait le pays, une banque, un institut de sondages, des studios de cinéma et un patrimoine immobilier devenu holding familiale.

Adriano s’était marié tôt à Anabela Ríos, blonde et jeune starlette de la télévision dont la mère américaine aurait connu la grande Kim Novak. Après quelques apparitions dans des spots publicitaires et autres guimauves tolérées par la censure, Anabela avait commencé sa véritable carrière d’actrice à trente-cinq ans dans des rôles de mère de famille compréhensive et excentrique. Anabela Ríos était surtout l’inoubliable héroïne de Destinées , une saga historique qui avait longtemps crevé l’audimat. Le couple qu’elle formait alors avec Adriano était glamour, trustant couvertures de magazines et plateaux télé qui appartenaient pour la plupart à son mari.

Adriano avait partagé les bancs de l’école avec Sebastián Piñera et surtout Víctor Fuentes, dont on célébrait aujourd’hui la nomination à la Cour suprême. Adriano avait organisé une très select garden-party dans sa propriété de La Reina en l’honneur de son ami magistrat, invitant ceux qui comptaient ici-bas sans froisser les alliances et les susceptibilités électives. L’esprit à la fête et au succès, sans nouvelles de son fils aîné depuis des mois, Adriano Roz-Tagle ne pouvait pas prévoir ce qui arriverait…

Esteban débarqua ce soir-là au bras d’une inconnue — l’inverse eût été surprenant —, dans une décapotable bleue qu’il prit soin de garer en vrac sur la pelouse.

La sauterie avait lieu de l’autre côté de la maison, dans le parc. Esteban ouvrit la portière à Gabriela, plus impressionnée par la taille des plantes alentour que par le manoir au portail blindé et sa cour de gravier cernée d’araucarias. Alerté par l’appel à la grille, l’homme qui dirigeait l’intendance apparut aussitôt sur le perron, moustache taillée et costume au cordeau.

— Ah, ce bon vieux Nestor ! lança Esteban à l’employé de maison.

Long fagot au visage ovale, l’homme descendit les marches sans un signe de déférence.

— Je ne m’appelle toujours pas Nestor, dit-il sèchement.

— Mais vous êtes toujours domestique, Nestor ?

Le majordome n’accorda pas même un regard à l’Indienne.

— Un jour je te mettrai une belle branlée, Esteban, dit-il entre ses dents. Une dont tu te souviendras.

— C’est un problème général dans notre beau pays, Nestor : l’amnésie. En attendant de retrouver vos esprits, auriez-vous l’obligeance de me conduire jusqu’à ma mère ?

— Boudoir, lâcha-t-il, le regard noir. Je ne t’accompagne pas, tu connais le chemin.

— Merci, Nestor.

— C’est ça, ouais… Je t’ai à l’œil.

L’homme au visage cireux filait déjà vers le jardin, où le brouhaha des convives perçait les feuillus. Gabriela resta incrédule mais Esteban semblait trouver tout cela normal.

— On se connaît depuis longtemps, dit-il en guise d’explication. Viens, je vais te présenter à ma mère…

Gabriela voulut protester — ils étaient venus demander l’aide de son très influent paternel — mais il l’entraîna vers le rez-de-chaussée, volubile. Un couloir sombre de marbre nervuré prolongeait le hall, au fond duquel guettait une petite femme en tablier assise sur une chaise. Elle vit ses pieds nus, n’osa rien dire.

— Ma mère est là ? s’enquit Esteban en désignant la porte du boudoir.

— Madame… Madame ne peut recevoir personne, répondit-elle dans un castillan hésitant.

La bonne était nouvelle dans la maison. Une Bolivienne, d’après les traits.

— Elle pleure, c’est ça ? fit Esteban.

— Oui, murmura la petite femme.

— Ma mère est une star, confia-t-il à Gabriela, elle pleure tout le temps.

Les cils de la Mapuche papillotaient.

— Estebaaaan ! geignit une voix de femme derrière la porte de bois verni. Esteban, c’est toi, mon chéri ?!

L’employée eut un rictus désemparé.

— Ne vous inquiétez pas, la rassura-t-il en tapotant son épaule, je sais y faire avec ma mère… Oui, Mère, c’est moi !

— Aaah…

— On peut entrer ? cria-t-il à la porte. J’ai quelqu’un à te présenter !

La bonne compatit, les mains croisées sur son tablier.

— Entre… Entre !

Allongée sur les coussins d’un sofa rose fuchsia, Anabela Roz-Tagle cuvait ses larmes derrière d’épaisses lunettes noires. La vieillesse lui fichait des migraines carabinées, sans parler du champagne. L’actrice avait eu soixante ans deux semaines plus tôt et ne s’en remettait pas. Le temps marchait à reculons. Elle qui avait passé sa vie à rêver de rôles improbables ne rêvait plus : à son âge, qui la ferait encore tourner ? Anabela portait une robe de soirée blanche pailletée d’or, une paire d’escarpins français échoués au pied du sofa et des bijoux scintillants malgré la lumière tamisée ; elle vit son fils aîné entrer dans le boudoir où elle s’était réfugiée, tendit la main depuis le sofa comme si elle allait tomber, prise de vertige.

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