Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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El Chuque pleurait, son pouce touchait presque son poignet : l’avocat allait lui briser l’os quand Gabriela l’arrêta.

— Esteban…

Les regards se tournèrent vers le tas d’ordures, où venait de surgir une bande de gosses en haillons. Sept, dix, quinze, il en affluait par grappes au milieu des effluves.

— Lâche-le ! siffla un petit frisé filiforme, une barre de fer à la main.

Certains étaient armés de bâtons, de manches de pioche, les autres suivaient, de gros cailloux à la main, une armée défaite dont l’aîné n’avait pas douze ans. Impossible d’embarquer El Chuque jusqu’à la voiture sans essuyer une pluie de pierres ; Esteban libéra sa prise.

— Putain d’enculé de ta race de merde ! l’invectiva le chef de bande.

Esteban ramassa les sachets de poudre tandis que l’adolescent prenait le large, son pouce calé sous son aisselle. Gabriela serra le sac en vinyle où tournait sa caméra. Un mot d’El Chuque et ils se feraient lapider.

— Tirons-nous, souffla Stefano.

* * *

Cerné par un solide grillage haut de plus de deux mètres, le commissariat de La Victoria était un bâtiment en brique relativement récent qui faisait face à une église pentecôtiste aux murs immaculés ; Stefano filant au cinéma pour la séance de six heures, Esteban avait déposé le père Patricio à la cantine solidaire où on l’attendait avant de se rendre avec Gabriela jusqu’au commissariat du quartier.

La jeune femme ôta le cardigan qui couvrait ses épaules et le laissa sur le siège de la décapotable.

— Tu as si chaud que ça ? dit Esteban en visant son décolleté.

— T’occupe.

Gabriela épaula son sac et lui fit signe de passer devant.

Une guérite en forme de mirador filtrait les entrées du commissariat, une meurtrière en signe de bienvenue. Gilet pare-balles, uniforme beige trop court, le planton de service semblait descendu des Andes où il allongeait des torgnoles aux lamas : les histoires de plainte, de partie civile, il fallait voir avec le chef.

L’un des secteurs les plus misérables de Santiago était échu à Alessandro Popper, promu au grade de capitaine des carabiniers après avoir servi dans les quartiers difficiles de Valparaiso. Moins corrompue que son homologue argentine, la police chilienne obtenait des résultats et c’est ce qu’on lui demandait. Santiago n’était pas la même ville selon que vous étiez riche ou pauvre mais il y avait ici moins de délits que partout ailleurs en Amérique latine. Comment les gens en étaient venus à réclamer toujours plus de sécurité n’était pas le problème d’Alessandro Popper — il laissait ça aux politiciens, aux sociologues, aux universitaires.

Le regard caché par des paupières épaisses, ses tempes grises rasées de près, le capitaine des carabiniers avait quarante-neuf ans, les gestes économes du géant placide, mais il ne fallait pas se fier à son allure de varan sous Lexomil : Popper tenait le quartier d’une main de fer.

Le sergent Ortiz passait les hommes en revue dans la cour du commissariat ; assis à son bureau en open space , le capitaine traçait des lignes à la règle sur son carnet de présence quand le planton lui fit part d’une requête. Popper reconnut l’Indienne croisée l’autre jour sur le terrain vague, pas le cuico en costard qui l’accompagnait. Il fit entrer le couple disparate, non sans évacuer des soupirs augurant des jours difficiles.

Une odeur d’encaustique enveloppait le bureau du chef des carabiniers, qui donnait sur les casiers.

— Esteban Roz-Tagle, se présenta l’avocat. Ma cliente et moi-même venons au sujet d’Enrique Olivera, l’adolescent retrouvé mort dimanche dernier.

Popper se pencha vers la carte du pénaliste, haussa un sourcil. « Spécialiste causes perdues » — qu’est-ce que c’était que ces conneries…

— Oui, fit-il en le dévisageant, et alors ?

— Trois autres jeunes du quartier sont décédés dans des circonstances similaires, c’est-à-dire inexpliquées, tout cela en moins d’une semaine. Vous savez aussi que la population est, disons, légèrement à cran ; d’après les échos que j’ai entendus, c’est même un petit miracle qu’il n’y ait pas eu de blessés dimanche… Vous en pensez quoi, capitaine ?

— Ce n’est pas en caillassant les forces de l’ordre que les choses vont s’arranger, répondit Popper depuis son siège en skaï.

— Ni en faisant des exercices de garde-à-vous, nota Esteban en désignant le sergent Ortiz qui s’escrimait dans la cour. Vous menez une enquête ?

Popper jaugea l’avocat : un mètre quatre-vingts, sans doute moins jeune qu’il ne le paraissait et des airs d’aristocrate arrogant dans son costume de gala. Un beau parleur. Il se dégonflerait vite.

— Effectivement, dit le policier. Ce qui n’est pas de votre ressort.

— Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’autopsie, ni d’Enrique ni des autres ados ?

Le chef des carabiniers repoussa sa règle, son carnet de bord, prit un air pénétré.

— « Arrêt cardiaque », a dit le médecin de l’hôpital.

— Vous connaissez une mort qui ne soit pas un arrêt cardiaque ?

— Et vous, vous ne connaissez pas La Victoria, monsieur… Roz-Tagle, fit-il en décryptant son nom sur la carte de visite. Ces jeunes sont pour la plupart à la dérive, ou connus des services de police comme de petits délinquants. Si les parents les tenaient un peu, on n’en serait pas là.

— Pour le moment nulle part.

— Parlez pour vous : pendant que vous rentrez dans votre belle maison du centre, c’est moi et mes hommes qui continuons de récolter la merde.

— C’est ce que vous pensez d’eux ?

— Je ne pense rien, je fais mon boulot.

Des paperasses s’empilaient sur les étagères. Les murs aussi étaient couverts d’avis de recherche qui commençaient à dater.

— Une personne qui meurt de manière suspecte a droit à une autopsie, reprit Esteban. Surtout s’il s’agit d’une série en cours.

— Vous connaissez le prix d’une autopsie ? renvoya Popper. Les moyens qu’on nous alloue ? S’il fallait faire une autopsie dès que des petits délinquants meurent, la justice croulerait sous les déficits !

Ce cuico commençait à l’échauffer.

— Enrique Olivera avait quatorze ans, dit Esteban, il allait à l’école et n’a pas eu le temps de devenir un délinquant.

— Vous allez m’apprendre mon travail, peut-être…

La tension monta d’un cran dans le bureau de l’officier.

— Enrique avait des traces de poudre sous les narines quand on l’a retrouvé, poursuivit Esteban. Vous devez le savoir puisque vous avez vu sa dépouille.

— Si c’était le cas, le médecin l’aurait signalé dans son rapport.

— Il a plu ce matin-là, avant que l’ambulance n’embarque le corps. Enrique était sur le dos, d’après les témoignages : la pluie a dû effacer les marques de poudre sous son nez.

Popper fit craquer ses phalanges dans ses grosses pognes.

— D’où vous sortez vos élucubrations ?

— D’une source sûre, éluda Esteban sans un geste qui aurait pu trahir Gabriela. Vous n’avez rien remarqué ? Vous étiez pourtant aux premières loges.

— J’étais plus occupé à repousser les badauds, rétorqua le policier. Si ces excités nous laissaient faire notre travail, les choses seraient différentes.

— Vous avez interrogé les dealers ?

— Oui, fit Popper sans plus cacher son irritation.

— Vous avez appris quoi ?

— Pas grand-chose, figurez-vous. Pourquoi, je vais vous le dire, ajouta-t-il en prenant l’Indienne à témoin. Ce quartier est un vrai gruyère, la moitié de la population vit du commerce informel ou des allocations, l’autre moitié trafique à peu près tout ce qui se monnaye. Les marchandises vont et viennent, on s’entretue parfois pour le contrôle de la drogue ou d’un territoire mais quand la police interroge quelqu’un sur une affaire, soyez sûr que personne n’a jamais rien vu ni entendu… Non seulement les gens ne nous aident pas, mais ils caillassent nos véhicules à la première occasion pour la bonne raison que le coupable est souvent une de leurs connaissances, asséna-t-il. C’est l’omerta. Échangez votre beau costume contre un uniforme et patrouillez une heure dans les rues, vous allez voir…

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