Karine Giébel - Meurtres pour rédemption

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Meurtres pour rédemption: краткое содержание, описание и аннотация

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Vingt ans. Le bel âge ?
Pas pour Marianne. En prison. Pour perpète. Pour meurtres.
« Ils ne m'ont laissé aucune chance (…) Mais j'existe encore (…) Ça leur ferait trop plaisir que je cesse le combat… Je ne leur ferai pas cette joie (…) » Alors, nourrir la haine, l'instinct de survie, même si l'on ne désire qu'aimer, être aimée ; pour lutter malgré tout, contre les coups, les brimades, l'ignoble.
La liberté. Inaccessible. Sauf à se laisser bercer par le chant des trains, pas si loin, là, derrière les barreaux, à se laisser emporter dans leur sillage.
Jusqu'au jour où… En taule, même l'inimaginable peut surgir.
Une porte s'ouvre…
« La liberté, Marianne,tu dois en rêver chaque jour, chaque minute, non ? » Mais le prix à payer pour transformer ce rêve en réalité est terrifiant.
Marianne ira-t-elle jusqu'au bout ? Jusqu'au bout de cette voie de sang ? Mais, peut-être, aussi, de rédemption ?…

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Brusquement, elle poussa un cri. Elle venait d’apercevoir son visage. En sang, massacré.

Elle avait vu ses yeux emplis de rouge. Avait ressenti une souffrance extrême qui n’était pas la sienne…

Maison d’arrêt de S. — Quartier disciplinaire — 13 h 45

— Tu vas nous dire où est Gréville ? répéta Portier en se penchant sur sa victime.

Daniel était par terre. Le sang qui dégoulinait de son visage allait directement dans ses yeux, coulée de lave sur sa fragile cornée. Son corps, une bouillie interne, une machine qui tournait à l’envers.

Nouvel impact dans les côtes, il cracha de l’hémoglobine. Portier souleva sa tête en le tirant par les cheveux.

— Alors, Bachmann ? Elle est où, ta petite protégée ? Tu me donnes l’info et je la donne aux flics… Après, je te promets que tu pourras dormir tranquille.

— Je sais pas, murmura une voix à vif.

Portier consulta ses deux collègues.

— Il ment, dit Mestre en allumant une clope. Frappe-le encore.

— Je vais finir par le tuer…

— Et alors ?

La matraque s’abattit à nouveau sur le dos de Daniel qui n’avait même plus la force de crier. Puis un coup violent sur le crâne. Ses yeux se révulsèrent avant de se fermer. Alors, il perdit connaissance, plongeant avec délice dans l’oubli le plus total.

L’air chaud, comme le vent du désert, enflammait les poumons de Marianne à chaque respiration. Plus une goutte de salive dans sa bouche cimentée. Elle lécha la sueur sur son bras. Instinct de survie. Seule eau disponible. Ça la soulagea un peu, elle reprit sa position de Bouddha. Ce qui la terrorisait le plus, ce n’était pas la déshydratation qui flétrissait lentement son corps. Ni les arachnides et insectes de toute sorte qui s’acharnaient sur sa peau. Ni le noir complet ou la solitude entière. Ce qui la terrorisait, c’était cette image insoutenable. Ancrée dans son esprit pour devenir indélébile. Le visage de Daniel, ses yeux bleus au milieu d’une mare de sang. Et la douleur ressentie jusque dans ses tripes. Non, ce n’était pas un cauchemar. Une étrange sensation. Comme si, pendant un instant fugace, elle s’était retrouvée par miracle auprès de lui. Là, elle avait tout vu, tout entendu. Tout ressenti. Les coups, la douleur. Les cris. L’enfermement. L’odeur moisi d’un mitard.

Impossible. Daniel ne peut pas être en taule ! Si, il y est, justement ! Mais du bon côté des barreaux !

Elle tenta de se rassurer. Ce trou repoussant lui filait des hallucinations. Je deviens cinglée, ma parole… Elle se leva, tituba. Quelque chose craqua comme un biscuit sec sous son poids. Elle eut envie de vomir mais se contrôla. De toute façon, elle n’avait rien avalé depuis presque vingt-quatre heures. À part de l’eau. Ce n’était pas le moment de la gâcher. Tout ça parce qu’elle venait d’écraser un truc immonde sous sa voûte plantaire. Un de moins, comme dirait le charmant Francky.

Elle fit quelques mouvements très lents, histoire de lutter contre l’ankylose. Mais ses forces s’amenuisaient dangereusement. Elle but encore un peu d’eau rejetée par sa peau. Elle aurait bu l’eau croupie d’une flaque si elle avait pu. Elle se recroquevilla loin de la porte pour échapper à l’haleine bouillante du métal qui aspirait l’eau hors de sa chair. Se terra au fond, là où vivait la vermine. Elles ont plus peur que toi, Marianne… Lentement, elle bascula dans une sorte de léthargie. Perdit la notion du temps, la notion même de la vie. Elle errait dans une sorte d’étendue sans fin, recouverte d’un sable brûlant. Un soleil gigantesque dévorait le ciel. Son visage toucha le sol moelleux, elle s’y laissa consumer. Des milliers d’asticots prenaient son corps d’assaut, la grignotaient lentement. Bouffaient ses chairs brûlées avec avidité. Elle entendait leurs mandibules s’activer pour perforer sa peau molle et cuite.

Et là, tout près, le corps de son amant. Allongé comme elle dans cette aridité cauchemardesque. Ils se regardaient, mouraient ensemble. Elle essaya de tendre le bras pour le toucher. Leurs doigts s’effleurèrent, un sourire se dessina sur ses traits. Et puis après, plus rien.

Daniel reprit connaissance avec une sorte de sursaut qui comprima sa poitrine. Plafond du cachot. Quelques minutes pour se souvenir… Puis son corps lui rappela avec brutalité qu’il croupissait dans une geôle. Roué de coups par trois de ses anciens collègues. Il passa une main sur son visage. Y devina le sang coagulé.

Il l’avait vue dans son rêve. En train de ramper sur le sol. L’avait entendue appeler au secours.

— Marianne ! gémit-il.

Ce n’était qu’un délire comateux. Pourtant, il portait en lui une souffrance qu’il n’aurait su expliquer. Pas celle des contusions, non. Marianne souffrait, il le savait, le ressentait dans chaque atome de son corps. Et ne pouvait rien faire pour lui venir en aide.

Il se tourna sur le côté, s’étouffa de douleur. Se traîna jusqu’au lavabo, parvint à se mettre debout. Pas de miroir pour voir sa gueule. Tant mieux, il se serait peut-être évanoui de nouveau. Même l’eau martyrisait sa peau. Mais il nettoya les plaies, but jusqu’à plus soif. Avant d’aller se réfugier sur la couche de béton scellée au mur.

Il contempla sa main gauche, écrasée à coups de talon, la posa sur sa poitrine. Résiste, Marianne. Je pense à toi. Je penserai à toi jusqu’à ce qu’ils me tuent. Jusqu’au bout…

Noir total. Quelque chose bougeait dans sa bouche à demi-ouverte. Elle se redressa d’un coup, cracha une friandise à huit pattes interminables. Elle n’eut pas la force de crier. Voulut se lever. Retomba à genoux. Le rayon de soleil avait disparu. Une faible clarté passait encore au-dessus de la porte. Comme le crépuscule de sa vie. Ils ne reviendraient pas. La laisseraient mourir.

— Je n’ai que vingt… et… un an… et je vais crever ici… dans ce trou…

Sa voix même était flétrie. Elle s’effondra vers l’avant, plia les coudes. Son front heurta le sol. Elle entendait l’effort désespéré de ses poumons racornis, un liquide en fusion bouillait dans ses veines. Pourtant, la chaleur était moins étouffante désormais. Mais même un glaçon lui aurait semblé chaud.

Soif.

Elle replongea dans ses délires. Les yeux ouverts, elle voyait des oasis de fraîcheur au milieu de la terre aride. Rêvait d’une eau glacée qui coulait dans sa gorge. Elle nageait dans l’eau limpide d’un lac de montagne. Des cascades cristallines prenaient vie dans son cerveau. Elle s’y abreuvait, s’y baignait avec délice. Des verres de soda pétillant dansaient autour d’elle. Elle avalait des litres, buvait la tasse. Se noyait. Une bestiole passa sur son visage. Elle ne trouva pas la force de la chasser. La laissa se balader sur elle, descendre sur son tee-shirt trempé de sueur. Passer dessous pour s’aventurer sur sa peau sèche. Ses paupières lourdes et brûlantes s’affaissaient avant de se rouvrir en sursaut. Elle perçut un bruit familier. Une BB qui flânait derrière les enceintes de son malheur. Je n’entendrai plus jamais le train…

Et le visage martyrisé de Daniel revint la saluer. Une dernière fois. Elle aurait aimé boire le bleu de ses yeux. Elle ne pouvait même plus pleurer. Ses larmes s’étaient taries, comme tout le reste. Son cœur battait au ralenti. Mais il battait encore pour lui. Tiens le coup, mon amour. Tu seras la dernière personne à qui je pense avant de mourir. La mort, c’est pas grave, tu sais. Mais toi, ne meurs pas. Que je survive en toi.

Une clef dans une serrure. Les vieilles habitudes. Celles dont on ne se défait jamais… J’aurais aimé entendre autre chose avant de mourir… Mais c’était peut-être les portes du Paradis qui s’ouvraient pour l’accueillir. Ça n’existe pas, le Paradis. C’est des mensonges, tout ça.

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