Daniel Pennac - La fée carabine

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« Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ? »
Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même (« l'innocence m'aime ») et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.

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— Merde ! a dit Jérémy. Tenez-moi ça une seconde, s’il vous plaît.

Il a collé Verdun toute vivante dans les bras de la Vietnamienne. Et c’est là que le miracle a eu lieu. Verdun s’est brusquement tue. La maison s’est réveillée en sursaut Jérémy en a lâché la casserole de lait sur le carrelage. Notre première pensée à tous fut que la Vietnamienne avait discrètement cassé la tête de Verdun contre le mur d’entrée. Mais non. Verdun souriait aux anges dans les bras de la vieille femme qui, d’un doigt câlin, lui gratouillait la base du cou. Verdun produisait les gargouillis de la rigolade nourrissonne. En échange la Vietnamienne lui offrait son tout petit rire de là-bas : « Hi-hi-hi… » Puis, de nouveau :

— Dje peuh pargler Bendjamin Malôtzène ?

— C’est moi, j’ai dit, entrez, madame.

Elle a fermé la porte derrière elle et elle s’est avancée dans la pièce, Verdun toujours gazouillant dans ses bras. Elle était vêtue d’une longue robe de soie noire à col Mao et portait de grosses chaussettes de laine. Tirés de leur torpeur par ce silence d’armistice, Clara et Risson se sont levés ensemble pour venir voir de plus près à quoi ressemblait notre sauveur. Il y avait quelque chose de fantomatique dans leur démarche, genre réveil des morts vivants. Ça a dû quelque peu inquiéter la vieille dame, car elle a froncé les sourcils et s’est arrêtée au milieu de la pièce, indécise. Je crois que nous avons tous eu la même trouille en même temps : qu’elle se tire et nous laisse seuls avec Verdun. Clara, Risson et moi lui avons tendu une chaise. Ça faisait trois chaises. Dans le doute, elle est restée debout. On la sentait prête à se tailler d’une seconde sur l’autre. J’ai passé ma main sur mon menton : pas rasé depuis trois jours. J’ai regardé Risson : un vieux poilu statufié par l’épuisement. J’ai regardé Clara : défaite. Jérémy foutait la moitié du lait à côté de la casserole tellement ses mains tremblaient. Joli spectacle. Il n’y avait que Verdun, rose et fraîche, pour péter de saine santé dans les bras de notre visiteuse.

— Clara, j’ai dit, retourne te reposer, tu en as besoin, et vous aussi monsieur Risson.

Mais, Risson me répond que non, ça va très bien, il me remercie. De fait, son visage a quelque chose de tout lumineux, soudain. Il couve des yeux cette petite vieille avec une admiration non dissimulée.

— Oui ? dis-je enfin, vous vouliez me parler, madame ?

Ce qu’elle voulait, c’était faire la connaissance de Stojilkovicz. Elle s’appelait madame Hô. Elle était la voisine de la veuve Dolgorouki — porte d’en face, précisa-t-elle, sur le même palier. Depuis la mort de son amie elle se sentait trop seule et souhaitait participer aux virées des vieilles dames organisées par Stojil dans son autobus. Elle-même était veuve.

— Rien de plus facile, je dis. Je lui en parlerai, et il passera vous prendre dimanche matin. Soyez à neuf heures au croisement du boulevard de Belleville et de la nie de Pali-Kao.

Elle a fait oui de la tête, toute ravie. Elle a sorti une liasse de billets qu’elle m’a secouée sous le nez avec son petit rire made in là-bas.

— Moah peug payer ! hi hi hi ! dj’eï beaucoupe argdjient !

Risson et moi en sommes restés comme deux ronds de flanc. Il y en avait au moins pour trois ou quatre mille balles, là-dedans.

— C’est inutile, madame Hô, Stojilkovicz ne se fait pas payer ; c’est gratuit.

* * *

Il se passe alors trois événements simultanés. Jérémy se pointe avec le biberon enfin prêt et le plante dans le museau de Verdun avant qu’elle ait le temps de regretter les bras de la Vietnamienne ; Thérèse, qu’on avait complètement oubliée, sort de son coin pour venir doucement prendre la vieille par la main et l’attire jusqu’à son guéridon où elle commence aussi sec à lui parler avenir ; pendant que le téléphone sonne au présent.

— Malaussène ?

Je reconnais cette crécelle. Manquait plus que la Reine Zabo des Éditions du Talion, ma sainte patronne devant les Belles Lettres, pour compléter le tableau.

— Oui, Majesté, c’est bien moi.

— Fini de vous les rouler, Malaussène, il va vous falloir reprendre du service, et du meilleur, je vous préviens tout de suite !

— C’est si grave que ça ? je demande, à tout hasard.

— Catastrophique, la tuile du siècle, on est dans la merde jusqu’au cou, c’est le moment où jamais d’utiliser vos talents de bouc émissaire.

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Ponthard-Delmaire, vous vous rappelez ?

— Ponthard-Delmaire, l’architecte ? Le roi des jolis mots coulés dans le béton ? Comme si c’était hier.

— Eh bien, le bouquin de lui que nous devons éditer est foutu.

(Ça y est, je commence à piger. Il va falloir que j’aille trouver ce poussah et me prendre une avoine pour une connerie que je n’ai pas faite moi-même.)

— Le chauffeur qui devait porter la maquette à l’imprimerie a eu un accident. Sa voiture a brûlé et le bouquin avec.

— Et le chauffeur ?

— Vous êtes amateur de faits divers, Malaussène ? Il est mort, bien sûr. L’autopsie a montré qu’il était bourré de je ne sais quelle drogue jusqu’aux yeux. Un jeune crétin.

— Et qu’est-ce que vous attendez de moi, au juste, Majesté ? Que j’aille trouver Ponthard-Delmaire, que je lui avoue que nos convoyeurs crèvent d’overdose à leur volant, et qu’en conséquence, si sa précieuse camelote est détruite, c’est ma faute, c’est ma très grande faute ?

— J’espère pour vous que vous trouverez quelque chose de plus intelligent à dire.

(Ça ne rigole pas du tout au bout du fil. Et, pour que j’en prenne bien conscience, ça entame le chapitre des comptes.)

— Avez-vous la moindre idée de la quantité de fric investie dans ce livre, Malaussène ?

— Probablement dix fois plus qu’il ne vous en rapportera.

— Erreur, mon garçon. Tout ce que nous pouvons gagner sur ce livre est déjà dans notre caisse. Colossales subventions de la ville de Paris pour promouvoir LE bouquin d’archi qui annonce sans ambiguïté ce que sera le Paris de demain. Substantielle rallonge du ministère des Travaux Publics qui prône une politique de la transparence dans ce domaine.

— Tu parles…

— Taisez-vous, imbécile, et faites comme moi : comptez ! Je continue. Gigantesque budget publicitaire investi par le Cabinet d’Architecture Ponthard soi-même ! Droits internationaux d’ores et déjà vendus à quinze pays soucieux de ne pas déplaire à un philanthrope qui les inonde de chantiers.

— Etc., etc.

— Comme vous dites, Malaussène. (Puis, brusquement sur le ton de la plus profonde commisération :) Je me suis laissé dire que vous aviez un chien épileptique, mon garçon ?

Là, assez scié, je suis. Aussi me tais-je. Ce qui permet à la Reine Zabo de reprendre, toujours dans la douceur :

— Et une famille passablement nombreuse, non ?

— Si, dis-je. Elle vient même de s’agrandir considérablement.

— Ah ! un heureux événement ? Je m’en réjouis très sincèrement pour vous.

Encore un peu et elle va sauter à pieds joints en battant ses paluches d’éternelle petite fille à l’autre bout du fil.

— Vous voulez que je vous fasse la liste de mes autres maladies, Majesté ?

Silence. Long silence téléphonique. (Les pires.) Puis :

— Écoutez-moi bien, Malaussène. Il nous faut environ un mois pour recomposer ce foutu livre. Or, Ponthard-Delmaire attend ses épreuves mercredi prochain. Et la sortie du livre a été prévue pour le 10.

— Et alors ?

— Alors ?… Alors, vous allez prendre votre nouveau-né sous un bras, votre chien épileptique sous l’autre, vous allez habiller votre Sainte Famille de guenilles, et mercredi prochain, vous irez vous traîner à genoux chez Ponthard-Delmaire auprès de qui vous ferez si bien votre travail de bouc émissaire que, pris de pitié, il nous accordera le mois de sursis qui nous est indispensable. Pleurez, mon cher, pleurez de façon convaincante, soyez un bon bouc.

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