Daniel Pennac - La fée carabine

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La fée carabine: краткое содержание, описание и аннотация

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« Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ? »
Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même (« l'innocence m'aime ») et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.

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Mais Thian ? Lui, le vieillissant inspecteur Van Thian qui se laissait détourner par les boules de cristal (comme s’il avait jamais eu un avenir !), qu’est-ce qu’il avait à y mettre, dans son rapport à lui, hein ? Que dalle. Des semaines, maintenant, qu’il traquait l’égorgeur de vieilles, et rien. Pas plus de résultat que les îlotiers de Cercaire. Un raté, un sacré vieux connard de raté, l’inspecteur Van Thian !

Soudain, deux images se superposèrent. Il vit nettement le visage de la veuve Dolgorouki. Cette femme était belle. Une beauté particulière : une douceur forte, qui ne se fanait pas, que la vie n’entamait pas. Thian voyait le visage de la veuve Dolgorouki, gibier rabattu chez Malaussène par Stojilkovicz, le Yougoslave à l’autobus… Puis, il se vit lui-même, en train de secouer la liasse de billets sous le nez de Malaussène. Il fut pris d’une rage glaciale et se surprit à murmurer entre ses dents :

— Si c’est toi, mon salaud, viens, viens le chercher tout de suite le pognon de la Vietnamienne, viens, j’ai trop attendu, viens payer la mort de cette femme et celle des autres, viens, ne me fais pas attendre davantage, viens, faut passer à la caisse, maintenant…

Ce fut évidemment à cette seconde précise qu’il entendit frapper à sa porte. « Déjà ? » Il éprouva le même soulagement que, tout à l’heure, dans la main de la fille. « Déjà ? » Pour un peu, il aurait remercié celui qui frappait ces petits coups polis. Il alla s’accroupir sans bruit derrière une table basse marquetée de dragons exorbités, et sous le plateau de laquelle il avait planqué un bon gros Manhurin. Il était merveilleusement détendu. Il savait qu’il ne tirerait pas avant d’avoir vu jaillir le rasoir. Il ne détestait pas cette atmosphère de penalty. D’autant moins que, jusqu’à présent, il n’avait jamais encaissé un seul but à ce jeu-là.

— Entiez ! lança-t-il d’une voix qui souriait.

La porte s’ouvrit avec précaution. Quelqu’un en avait tourné la poignée et la poussait maintenant avec le pied. Quelqu’un qui semblait rester indécis sur le palier. « Entre » murmurait Thian, « entre, puisque tu es venu jusqu’ici, entre… » La porte s’ouvrit davantage et la petite Leila entra, poussant le battant avec son dos, les mains chargées du plateau sur lequel, tous les soirs à la même heure, elle apportait son couscous à la veuve Hô.

Thian ne bougea pas plus qu’une statue chinoise pendant que la gamine posait le plateau sur la table basse.

— Aujourd’hui, papa t’a mis des brochettes.

Tous les soirs, le vieil Amar lui « mettait des brochettes ». Et tous les soirs la gamine le lui annonçait. Quand elle eut posé son plateau, elle resta là, à se tortiller, indécise. Thian ne semblait pas la voir, Leila dit enfin.

— Y a Nourdine, il est planqué dans la cage d’escalier.

« Nourdine est planqué dans la cage d’escalier », répéta mentalement Thian sans comprendre un mot de ce qu’elle disait là.

— C’est pour me peloter quand je redescendrai, précisa Leila sur un ton de réveille-matin.

Thian sursauta.

— Pelôthé ?

Puis :

— Ah ! ouille, pelôther ! hi, hi, hi, pelôther !

Et il fit ce que la gamine attendait de lui. Il se leva, ouvrit le gros bocal d’épicier qui trônait sur le buffet de la petite pièce, en sortit deux loukoums roses et cubiques qu’il donna à l’enfant avec la recommandation habituelle :

— Pargtadjer, hein ? Pargtadjer !

Le petit Nourdine était encore à un âge où, se jetant sur une fille, ce sont ses loukoums qu’on dévore en priorité.

25

Ni les croissants, ni le chocolat, ni la lumière du drugstore ne valaient ceux d’en face. À la troisième gorgée seulement, Pastor osa demander au divisionnaire Coudrier la raison pour laquelle il semblait préférer le drugstore Saint-Germain au café de Flore ou aux Deux-Magots.

— Parce que c’est d’ici, précisément, qu’on a la meilleure vue sur eux, répondit le divisionnaire.

Ils continuèrent à petit déjeuner dans un silence poli, mouillant leurs croissants, à la française, mais sans le moindre bruit de succion, à l’anglaise. Droits et attentifs, leurs dos n’effleuraient pas leurs chaises. En contrebas, le drugstore se remplissait peu à peu de sa clientèle plaquée or. Il n’y avait pas si longtemps, se rappelait Pastor, tout ce clinquant avait attiré les bombes. Naïveté des convictions : elles bombardaient un reflet de richesse pendant que, sur les terrasses d’en face, on débitait l’express à quinze francs la tasse pour un public de spectateurs analytiques. Pastor se souvenait : tout son jeu de miroirs volé en éclats sanglants, le drugstore avait enfin ressemblé à ce qu’il n’avait jamais cessé d’être : un entrepôt souterrain pour marchandise et humanité précaires.

— À quoi pensez-vous, Pastor ?

Deux gosses venus d’ailleurs (duffel-coat vert bouteille, bermuda gris souris, burlingtons impeccables et blonde petite brosse vaninienne) firent une entrée timide, leur argent de poche hebdomadaire bien serré dans leurs petits poings aux ongles nets.

— J’ai participé aux sauvetages, ici, l’année de la bombe, monsieur, j’étais encore stagiaire à l’époque.

— Ah ! oui ?

Coudrier but une ultime gorgée.

— Ce matin-là, moi, j’étais assis en face.

Ils commandèrent deux express pour éteindre le dégoût du chocolat, une carafe d’eau pour réparer les dégâts du café et, quand les dernières miettes de croissant se furent décollées de leurs gencives, Coudrier demanda :

— Alors, où en êtes-vous ?

— Bien avancé, monsieur.

— Un suspect ?

— De fortes présomptions. Un certain Malaussène…

— Malaussène ?

Pastor raconta. La fille jetée dans la péniche avait provoqué le renvoi de Malaussène quelques mois plus tôt. « Il était employé au Magasin, monsieur. » Selon le directeur dudit Magasin, Malaussène était homme à se venger — une sorte de maniaque de la persécution qui aimait jouer le rôle de bouc émissaire. Or, le soir où Julie Corrençon avait été jetée par-dessus bord, les voisins de Malaussène avaient entendu un cri de femme, un claquement de portière et des hurlements de pneus. Et on avait retrouvé sur place le manteau de la victime. Cela n’aurait pas signifié grand-chose si le même Malaussène n’était soupçonné de trafiquer dans la drogue et peut-être même d’estourbir les vieilles dames de Belleville.

— Fichtre !

— Le commissaire divisionnaire Cercaire dispose d’un témoignage accablant au sujet de la drogue, et presque d’un flagrant délit. Or, Julie Corrençon a été droguée avant d’être dépontée.

— « Dépontée » ?

— Un néologisme que je m’autorise, monsieur, par glissement du verbe « défenestrer ».

— Je ne sais pas si je dois permettre de pareilles audaces dans mon service, Pastor.

— Peut-être préféreriez-vous « empénichée », monsieur ?

— Et pour ce qui est des vieilles dames ?

— Deux des dernières victimes fréquentaient l’autobus d’un certain Stojilkovicz, intime de Malaussène, et étaient elles-mêmes des habituées de la maison.

— D’où tenez-vous cela ?

— Van Thian était lié à la dernière victime, la veuve Dolgorouki ; c’était sa voisine de palier. C’est elle qui lui a parlé de ses visites chez Malaussène.

— Ce qui prouve ?

— Rien, monsieur. Toutefois, la façon dont elle a été tuée…

— Oui ?

— Indique qu’elle a ouvert sans crainte à son assassin. Mais, à part Thian et Stojilkovicz, la veuve Dolgorouki ne fréquentait que ce Malaussène. Stojilkovicz conduisait son bus à l’heure du crime, et si l’on veut bien laisser Thian de côté…

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