Daniel Pennac - La fée carabine

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« Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ? »
Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même (« l'innocence m'aime ») et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.

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Longue durée satisfaite.

— Parfait, le grog. Tu as eu raison de t’installer ici, gamin.

— Et alors, qu’est-ce qu’ils avaient vu ?

Du pouce, Thian désigna le paquet emmitouflé de journal.

— Tu peux ouvrir, maintenant.

Le paquet contenait un somptueux manteau d’une fourrure que Pastor fut incapable d’identifier.

— Un sconse, mon petit pote. Il y en a pour trois ou quatre briques de petites bêtes là-dedans. Un cauchemar d’écolo. Voilà ce qu’elle avait retapissé du haut de son donjon, mémère. Même qu’elle a dû évaluer tout de suite le prix de la chose. Alors, tu penses bien qu’elle allait pas filer le tuyau aux roulants du Onzième, ni parler du cavaleur, des fois que les flics rappliquent vite fait et qu’ils se disputent le pardingue pour sconser leur propre rombière. Elle a fait une petite prière au Bon Dieu pour qu’aucune bagnole ne passe, elle a attendu que le sprinter s’évanouisse dans la nuit, elle a enfilé ses petites mules, est descendue vite, vite, remontée dare-dare, ni vue ni connue enfin vêtue pour les hivers à venir, qui s’annoncent d’ailleurs de plus en plus rudes.

— Et elle te l’a donné comme ça ? Sans râler ?

— La loi, gamin. Mais elle était tellement triste que je l’ai consolée en lui disant que ce pardingue était recherché par toutes les mafias du monde et que, si elle l’avait gardé, c’était une vraie cible qu’elle se collait sur les endosses.

— Tu es bon, Thian.

— Non, mais pour te dire les choses comme je les pense, je préfère cent fois mémère avec son humaine envie de manteau à ce sale petit cul propre qu’on a interviouvé cet aprèm au Magasin, ton Directeur du personnel, là.

— Tu as été très bien avec lui aussi.

* * *

Plus tard dans la soirée, Pastor eut droit à quelques hypothèses sur les origines du manteau. Thian parlait tout en tapant son propre rapport quotidien qui n’avait rien à voir avec la question. Sa frappe était d’une régularité anesthésiante.

— Je te parle en tapant, ça m’évite de m’endormir. Si ce manteau est bien celui de la Corrençon, ton Malaussène est plutôt mal barré, non ?

— Plutôt, convint Pastor.

* * *

Plus tard, quand ils eurent tous les deux bouclé leurs rapports respectifs :

— Et toi, gamin, à quoi as-tu occupé ta petite soirée pendant que je mouillais mes os à ton service ?

— Moi aussi, je t’ai fait une petite cachotterie.

— On ne pourrait pas continuer à vivre ensemble si on ne se réservait pas des surprises. C’est ça, les couples prévoyants, non ?

— La fille, sur les photos que Malaussène a laissé tomber, son visage me disait quelque chose.

— Copine d’école ? Petite frangine de communion ? Premier amour ? Passion d’un soir ?

— Non, fichée aux stups, tout simplement. Sa photo m’était déjà passée sous les yeux… J’ai demandé à Caregga de vérifier discrètement pour moi.

— Discrètement ?

— Je ne travaille pas pour Cercaire.

— Résultat ?

— Confirmation. Une revendeuse tombée il y a cinq ans à la porte du lycée Henri IV. Elle s’appelle Édith Ponthard-Delmaire, c’est la fille de l’architecte. Tu peux me donner un coup de main, là-dessus, Thian ? Il faudrait la repérer et la filer dans les jours qui viennent. Tu pourrais ? À tes moments perdus ?

— Bien sûr. Une seringueuse, hein ? Une troueuse de gosses. Décidément, il fréquente du beau monde, Malaussène…

— Oui. Il faudra lui rendre visite. Là aussi, j’ai besoin de ton aide, Thian. Tu contiendras la famille en bas pendant que je visiterai sa chambre en haut. Il y planque certaines photos dont je pourrais avoir besoin.

— D’où tu tiens ça, gamin ?

— Hadouch Ben Tayeb, le gars que j’ai interrogé cet après-midi.

* * *

Puis, vint l’heure où l’inspecteur Van Thian collait ses vignettes sur ses feuilles de Sécurité sociale. C’était un rituel bihebdomadaire qu’il pratiquait depuis la mort de sa femme Janine. Douze ans de ça. « Heureusement que ton Conseiller de père a inventé la Sécu ! »

* * *

« Rien inventé du tout », grommelait le Conseiller quand il lisait cette phrase dans les journaux, « juste fédéré après guerre les caisses qui existaient déjà ». Mais, la Sécu, c’était l’œuvre de sa vie, et cela, le Conseiller ne pouvait le nier. Un jour, Pastor lui avait demandé d’où lui venait ce dévouement pour le Service Public. Pourquoi ne s’était-il pas contenté de vivre paisiblement à l’abri de sa fortune et dans la passion de Gabrielle ? « Parce qu’il faut payer un impôt sur l’Amour, mon garçon. Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi, la société n’est qu’un rêve de prédateur. » Et, une autre fois : « J’aime à croire qu’un malade est intégralement remboursé chaque fois que je baise Gabrielle. » « Un seul ? » avait demandé Pastor. Pastor s’était souvent demandé si son adoption par ce vieux couple sans faille n’était pas elle-même un « impôt sur l’amour ». Et puis non, l’âge venant, il avait compris que c’était autre chose : il était leur témoin, le Vendredi de leur île privée. Qui saurait jamais, autrement, qu’un homme et une femme s’étaient aimés en ce bas monde ? « Et toi, demandait Gabrielle, quand tomberas-tu amoureux ? » « Quand je rencontrerai une apparition », répondait Pastor.

* * *

Longtemps après le départ de Thian, aux abords de l’aube — la pluie avait enfin cessé de tomber : téléphone. Coudrier.

— Pastor ?

— Monsieur ?

— Vous ne dormiez pas ?

— Non, monsieur.

— Que diriez-vous d’un petit déjeuner dimanche matin avec moi, histoire de faire le point ?

— Volontiers, monsieur.

— En ce cas retrouvez-moi à neuf heures au café du drugstore Saint-Germain.

— En face des Deux Magots ?

— Oui, c’est là que je petit déjeune tous les dimanches.

— Entendu, monsieur.

— À dimanche, donc ; ça vous laisse quelques jours pour peaufiner votre rapport.

23

Mlle Verdun Malaussène : portrait d’un nourrisson. 3 jours déjà !

C’est gros comme un rôti de famille nombreuse, rouge viande tout comme, soigneusement saucissonné dans l’épaisse couenne de ses langes, c’est luisant, c’est replet de partout, c’est un bébé, c’est l’innocence. Mais gaffe : quand ça roupille, paupières et poings serrés, on sent que c’est dans le seul but de se réveiller, et de le faire savoir. Et, quand ça se réveille : c’est Verdun ! Toutes les batteries soudain en action, le hurlement des shrapnels, l’air n’est plus qu’un son, le monde tremble sur ses fondations, l’homme vacille dans l’homme, prêt à tous les héroïsmes comme à toutes les lâchetés pour que ça cesse, pour que ça retrouve le sommeil, même un quart d’heure, pour que ça redevienne cette énorme paupiette, menaçante comme une grenade, certes, mais silencieuse au moins. Ce n’est pas qu’on dorme soi-même si elle se rendort, on est bien trop occupé à la surveiller, à prévoir ses réveils, mais au moins les nerfs se détendent un peu. L’accalmie, le cessez-le-feu… la respiration de la guerre. On ne dort que d’un œil et sur une oreille. Dans notre tranchée intime, le guetteur veille. Et, dès le premier sifflement de la première fusée éclairante, à l’assaut, bordel ! tous à vos biberons ! repoussez-moi cette offensive ! des couches, les infirmières, des couches, nom de Dieu ! Ce qui est englouti d’un côté déborde presque aussitôt de l’autre, et les hurlements de la propreté bafouée sont encore plus terrifiants que ceux de la famine. Des biberons ! Des couches !

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