Daniel Pennac - La fée carabine

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« Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ? »
Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même (« l'innocence m'aime ») et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.

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— Et qu’est-ce que vous allez faire ?

— Laisser filer la ligne, petit, ce n’est pas encore le moment de ferrer.

— …

— Pastor ?

— Oui ?

— Crois-moi, t’es pas encore bien grand, mais t’es déjà un sacré flic !

Pastor raccrocha l’appareil lentement, comme s’il eût été d’une grande fragilité.

21

De l’eau bouillant sur la cuisinière, le four occupé pour le dîner, mais pas de Clara, pas de Rognon. Le livre d’histoire de Jérémy ouvert sur la table, sans Jérémy. À côté de lui le cahier d’écriture du Petit, un beau pâté au milieu de la page, où est le Petit ? Les cartes de Tarot sur le guéridon de Thérèse, éventail déployé de l’avenir, et Thérèse ? Et Merlan ? Et Semelle ? Et Risson ?

Maman, qui finit tout de même par me reconnaître, dit :

— Ah ! c’est toi, mon grand, tu sais déjà ? Qui t’a prévenu ?

Elle essuie ses larmes d’un revers si lent que le soleil pourrait se coucher.

— Prévenu de quoi, maman ? Nom de Dieu, qu’est-ce qui s’est passé ?

D’un geste du menton, elle désigne la grande table et murmure :

— C’est Verdun.

Comme un con, dans l’état où je suis, pluie et sang mêlés, je pense d’abord à la bataille. Pour moi, c’est Verdun depuis un certain temps.

— Il était en train de faire faire sa page d’écriture au Petit, et il est tombé, là, le front sur le cahier.

Derrière moi, la porte est encore ouverte. Un courant d’air mouillé soulève justement une page du cahier, qui retombe, comme si elle n’avait plus la force. Je pense « Verdun », « Verre d’un », « Vert daim », et ce putain de mot ne veut pas me donner son sens. « Ça doit être un sacré problème pour les étrangers… »

— Regarde, mon grand, tu t’es coupé, je vais te faire un pansement. Ferme donc la porte, tu veux ?

Obéissant, le fils ferme la porte, qui reste néanmoins ouverte vu que j’ai pété un carreau. Au milieu du cahier, il y a un pâté. Comme une explosion bleue au-dessus de Verdun.

— Verdun a eu un malaise ?

Ça y est, j’ai compris.

— Verdun est en train de mourir.

J’apprends ça. Oui, j’apprends ça, et, encore aujourd’hui, j’entends le soulagement de ma voix quand je demande :

— C’est tout ? Il ne s’est rien passé d’autre ?

Et je revois le regard de maman. Pas un regard scandalisé, non, pas le genre : « Dieu, mon aîné est un monstre ! », mais un de ces regards comme si c’était moi, le mourant. Elle s’est levée avec cette apesanteur étrange, surtout quand elle est enceinte, ce côté apparition (un mouvement d’elle et tout se met silencieusement en ordre dans la maison). Elle a dégoté une immense serviette et me sèche entièrement pendant que mes vêtements trempés tombent à mes pieds. Nu, le fils devant la mère.

— Ils t’ont laissée toute seule ?

Comme c’est vivant, un sparadrap qui vous barre le front !

— Ils l’ont emmené à l’Hôpital Saint-Louis.

Elle a fait de mes vêtements une boule de papier mâché, et revient avec tout ce qu’il faut de sec et de chaud.

— Ils ont tenu à l’accompagner, et tu devrais les rejoindre, ils doivent avoir besoin de toi, là-bas. Bois ça. Tu as couru ?

Viandox. Décoction de squelettes broyés. C’est la vie. Et c’est bouillant.

* * *

Verdun, mon vieux Verdun, c’est pourtant vrai, aucune nouvelle au monde ne m’aura soulagé davantage que celle de ta mort prochaine. Je te le dis tout net, dans le taxi qui me trimballe vers l’hosto, pour qu’arrivé là-haut tu commences dès maintenant à plaider ma cause. Tu ne m’en voudras pas, toi, d’avoir préféré ta mort à une autre, tu as trop su ce que c’était, toi, l’explosion des uniformes qui n’étaient pas le tien. Mais l’Autre, là-haut, la Gigantesque Enflure, il ne sait pas, Lui, pas fait la guerre, juste assisté, de très haut, et par ici les âmes vaillantes, pas fait l’amour non plus, Tout Amour paraît-il, par conséquent ne sachant rien de l ’abjecte hiérarchie de l’amour qui fait qu’on préfère la mort d’un Verdun à celle d’une Julia…

Or, Julia, je le sais maintenant grâce à toi, Julia est immortelle ! S’ils se sont acharnés sur son appartement, c’est qu’ils n’ont pas pu mettre la main sur elle, s’ils ont torturé ses meubles, c’est qu’elle leur a filé entre les doigts, ce qui d’ailleurs n’a rien d’étonnant avec son pedigree d’aventurière insaisissable. Même moi, je n’arrive pas à la bloquer dans un plumard. Dis-Lui bien ça, Verdun, de ma part, qu’il me paiera cher ce soulagement, à l’heure des comptes ! Et tant que tu y es, dis-Lui aussi que je Lui ferai payer la grippe espagnole de ta petite Camille, de t’avoir aidé à traverser tout vif cinq années de tornade en acier, pour lâcher cette dernière rafale (Ô le Raffiné Sublime) : la grippe espagnole, et tuer ta petite, ta petite à toi, la fillette pour qui tu t’étais si bien appliqué à rester vivant !

Ainsi gambergé-je véhémentement, dans le taxi qui me mène à Verdun, m’adressant à Celui qui, s’il existe, prouve que le fumier est bien, comme on s’en doutait, à l’origine du monde, et qui, s’il n’existe pas, Innocence donc, est plus utile encore, Bouc comme moi, Bouc Émissaire, à l’origine de rien mais responsable de tout. Sur le pare-brise, les essuie-glaces tranchent dans la tempête. On dirait qu’ils sont notre seul moyen de propulsion. Le chauffeur en veut comme moi au Très-Haut. Cette flotte, paraît-il, n’est pas de saison, et, d’après lui, Il doit carburer à autre chose, là-haut, l’Autre, avec ses anges !

— Arrêtez !

J’ai gueulé ça si fort que, tous freins écrasés, le taxi fait une jolie courbe sous la tornade.

— Qu’est-ce qui vous prend, nom de Dieu ?

— Attendez-moi une seconde !

Je saute dans la pluie et me rue vers la petite forme, tassée là, comme en prière, au pied d’une gouttière qui dégueule à flots.

— Jérémy ! Qu’est-ce que tu fous là ?

À genoux dans le torrent, éclaboussé jusqu’aux yeux par la flotte qui jaillit comme d’un pipe-line dynamité, le môme se retourne vers moi et dit :

— Tu vois bien, je remplis une bouteille.

Aussi peinard que si on avait eu rendez-vous sous ce tuyau.

— C’est la dernière bouteille de Verdun, Ben, le cru de cette année, faut qu’il parte avec.

Coups de klaxon furibards du taxi.

— Magne-toi, Jérémy, tu vas attraper la crève !

Ses mains sont bleues et la bouteille à moitié pleine seulement.

— C’est la faute à ce gros con, en face. Il a fallu que je lui achète une vraie bouteille et que je la vide. L’a même pas voulu me prêter un entonnoir, l’enfoiré !

Le « gros con », c’est le crémier du trottoir d’en face. Il a rameuté sa caissière d’épouse et ses quelques clients pour fendre leur sale gueule collective sur le pas de sa porte. Comme mon taxi se sent un peu seul, il entrouvre son carreau et s’associe :

— S’cusez, m’sieurs-dames, mais l’hosto, là, devant, c’est Saint-Louis ou Sainte-Anne ?

Toujours la même histoire : quand c’est à soi qu’on en veut, ce sont les autres qui mordent. Je fais donc le tour du taxi en trois gerbes de flotte, et j’enfourne un billet de cent balles dans la grande gueule ouverte qui se marre.

* * *

Les infirmières de la réception croient à l’invasion des hommes-grenouilles.

— Eh ! vous ne pouvez pas entrer comme ça !

Mais elles ont beau nous poursuivre, nous, on poursuit. Je ne vois pas très bien ce qui pourrait nous arrêter.

— Vous dégueulassez tout !

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