Daniel Pennac - La fée carabine

Здесь есть возможность читать онлайн «Daniel Pennac - La fée carabine» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1987, ISBN: 1987, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Иронический детектив, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La fée carabine: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La fée carabine»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ? »
Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même (« l'innocence m'aime ») et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.

La fée carabine — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La fée carabine», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Et encore, répond Jérémy, on a enlevé nos palmes !

Puis :

— C’est par là, Ben, magne ton gros cul.

Distancées, les filles laissent tomber. Elles ont dans les yeux un cauchemar de serpillière.

— On tourne et c’est au bout du couloir, annonce Jérémy.

On tourne, mais, au milieu du couloir, on bute contre un vrai meeting. Celui qui gueule le plus fort est un petit mec en blouse blanche dont la voix m’est familière : une voix professionnelle qui gueule calmement.

— À droguer cette fille comme ça depuis dix jours, Berthold, vous allez transformer son cerveau en sauce blanche, c’est moi qui vous le dis !

Un de ses doigts est tendu vers une gigantesque asperge à tête cramoisie, et il désigne l’intérieur d’une chambre où une forme gît dans un lit blanc, hérissée de tentacules diaphanes.

— Et moi je vous répète que si on la réveille d’un coup, elle claque. Je ne prendrai pas ce risque, Marty.

(Marty ! C’est le petit toubib qui, l’année dernière, a recollé le doigt que Jérémy s’était fait sauter en foutant le feu à son bahut.)

— C’est pour vos fesses que vous prenez des précautions, Berthold, et pour le coussin doré que vous avez placé dessous ! Mais si cette fille se réveille un jour, avec les saloperies que vous lui balancez dans les veines, votre tête ou votre cul, pour elle, ce sera du pareil au même.

Querelle de carabins sur dosage d’un traitement. Les autres blouses blanches doivent être des étudiants ou des sous-fifres. La tension est telle qu’ils n’osent même pas se marrer intérieurement.

— Allez vous faire mettre, Marty, après tout ce n’est pas votre service, que je sache.

— Que je sache, mon cher Berthold, si c’était mon service, je ne vous en confierais même pas les chiottes.

On en est là de cet échange thérapeutique quand brusquement, Jérémy, debout dans sa flaque, et sa bouteille toujours à la main, se met à gueuler :

— Chaud devant, bordel, on n’a pas que ça à faire !

Silence général. Marty se retourne.

— Ah, c’est toi !

Il prend la main du môme comme s’il l’avait quitté la veille, examine le doigt vite fait et dit :

— On dirait que tu es recollé, dis donc. Qu’est-ce que tu nous prépares comme nouvelle connerie ? Une double pneumonie ?

Bizarrement, Jérémy lui montre son litron.

— Il me faudrait une étiquette pour cette bouteille, docteur.

Puis :

— On a un vieil ami qui meurt, au bout du couloir, vous ne voudriez pas venir avec nous ?

* * *

Louna, Laurent, le Petit, Clara, les grands-pères, ils sont tous là, et Thérèse, au pied du lit, la main de Verdun dans la sienne. Verdun. On lui a passé la blanche chemise. La première tentacule d’hôpital a déjà poussé à son bras gauche, reliée à un goutte-à-goutte qui pend au-dessus de sa tête. Il n’est pas tout à fait couché, il n’est pas tout à fait assis. Sardanapale mollement étendu dans les trois nuages de plumes que Louna a glissé sous son dos. Louna, à qui je chuchote de rentrer dare-dare à la maison pour ne pas laisser maman seule, s’esbigne discrètement en emmenant le Petit. Jérémy, qui a rempli et collé son étiquette sur la bouteille, grimpe sur le lit et la glisse sous le bras de Verdun. « Eau de pluie. Dernier hiver . » Sans un mot.

— Va enlever tes vêtements dans la salle de bains, sèche-toi et passe un peignoir, tu en trouveras un dans l’armoire.

Jérémy obéit sans moufter à l’ordre de Marty. Il n’y a plus que la présence immobile de tous et la voix de Thérèse au chevet de Verdun. Le geste familier de Thérèse, lissant la vieille main du tranchant de la sienne, les sourcils froncés de Thérèse en promenade dans les ravins creusés là par la vie. Verdun, lui, serre sa bouteille d’un côté et laisse aller sa main de l’autre. Verdun regarde Thérèse. Oui, aux portes de la mort, comme on dit, Verdun regarde Thérèse avec, aux yeux, cette passion d’avenir que, depuis toute petite, ma sorcière de sœur sait allumer dans n’importe quel regard. Et je comprends tout à coup le raisonnement qu’elle m’a tenu, la seule fois où, du haut de mon rationalisme fraternellement pédagogique, j’ai eu l’indiscrétion de lui demander : « Mais enfin, Thérèse, merde, quoi, tu y crois à toutes ces conneries ? » Elle a alors levé sur moi des yeux que ne troublait pas le moindre doute, mais que n’enflammait pas non plus l’obscène incendie de la conviction. « Il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire, Ben, il s’agit de savoir ce qu’on veut. Or, on ne veut rien d’autre que l’Éternité. » Et moi je m’étais dit : « Ça y est, on est reparti pour un tour, j’aurais mieux fait de fermer ma gueule. » Mais elle avait continué, de sa pauvre voix osseuse. « Mais, ce qu’on ne sait pas, c’est que l’éternité, nous l’avons, et que, dans ce domaine, précisément, nous avons ce que nous voulons. » Et moi, dans le secret de ma tête : « V’là aut’ chose ! » Mais elle — qui ne remarque jamais quand l’œil rigole, elle, si prodigieusement inapte à l’ironie — « Quand nous parlons de chances de vie, vois-tu, les années, les mois, les secondes qui nous restent à vivre, nous ne faisons rien d’autre qu’exprimer notre foi en l’Éternité. » « Ah, bon ? » « Oui, parce que si je suis là, présente, sans me lasser, à calculer les chances de vie qui te restent à toi, Benjamin, si chaque seconde de ta vie je fais le compte des secondes qui te restent, et si je suis encore là, au cœur de la dernière seconde, à calculer les dixièmes qui te restent, puis les centièmes, puis les millièmes, et si je suis là, auprès de toi, au cœur de l’infinitésimal, à calculer pour toi ce qui reste malgré tout, c’est qu’il y aura toujours des “chances de vie ” à calculer, Ben, et l’éternité, ça n’est pas autre chose que cette conscience vigilante. » Le lendemain, au Magasin, j’avais raconté ça à mon copain Théo, qui régnait sur l’étage de la bricole. Théo avait hoché la tête et répondu que ma frangine était un danger public : « Parce que c’est avec des raisonnements de ce genre que les petits cons sur leurs gros cubes traversent les croisements à 140, vu qu’ils ont beaucoup moins de chance de rencontrer quelqu’un à cette vitesse qu’en roulant peinards à 20 à l’heure. » On s’était bien marré à la santé de ma Thérèse et depuis je n’ai plus jamais remis le sujet sur le tapis.

Pourtant, depuis deux heures maintenant que nous nous tenons debout, là, tous, à écouter Thérèse prédire son avenir à Verdun, depuis tout ce temps que nous ne pouvons pas lâcher des yeux le regard ravi de Verdun, que la tranquille certitude de son sourire a aboli toute durée, au point que nous ne sentons pas la fatigue de rester là, immobiles, en dépit de nos jeunesses impatientes ou de nos squelettes vermoulus, je suis près, moi, Benjamin, le frère aîné, à croire en la théorie de Thérèse.

— Ce que je vois, maintenant, Papy-Verdun, dans ta main, c’est une petite fille qui te ressemble comme si c’était toi, et que tu vas retrouver tout de suite, parce qu’il y a une bonne nouvelle, Papy-Verdun, tout de même, une nouvelle que je dois t’annoncer maintenant, ça fait trop longtemps que tu attends, et c’est pour ça que cette petite fille t’attend elle aussi, pour partager cette nouvelle avec toi, Papy-Verdun, écoute bien : La grippe espagnole ne tue plus !

C’est à ce moment précis que Marty m’a discrètement tapoté l’épaule. Le visage de Verdun est encore illuminé par son sourire, mais, déjà, Verdun n’y est plus. Clara s’approche, relève doucement Thérèse, et j’entends Marty me souffler à l’oreille :

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La fée carabine»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La fée carabine» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «La fée carabine»

Обсуждение, отзывы о книге «La fée carabine» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x