Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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Bref, Berthold et Marty avaient ouvert la tête de Malaussène. Ils avaient regardé à l’intérieur. Ils s’étaient regardés. Ils l’avaient refermée. Berthold avait esquissé le geste de débrancher le respirateur. Marty l’avait arrêté.

* * *

— Alors ?

Rassemblée dans la salle d’attente, toute la smala avait posé la même question par la voix de Jérémy.

— Autant te le dire tout de suite, Jérémy, il n’y a aucun espoir.

Marty avait jugé bon d’y aller franchement.

Vous allez le débrancher ?

L’éternelle question.

— Pas sans votre accord.

Louna, la sœur infirmière de Malaussène, avait exigé les points sur les i .

— Il est vraiment perdu ?

Marty avait eu un bref regard pour Clara, puis malgré cette pâleur, il avait lâché :

— Mort cérébrale.

— Ça veut dire ? avait demandé quelqu’un.

— Mort générale si on débranche le respirateur, avait traduit Louna.

— Absurde !

Thérèse. La carcasse glaciale de Thérèse. Elle se tenait en retrait. Elle n’avait pas bougé de place. Elle avait seulement dit :

— Absurde !

Pas la moindre trace d’émotion.

Elle avait ajouté :

— Benjamin mourra dans son lit, à l’âge de quatre-vingt-treize ans.

* * *

Feu rouge-feu vert. Le professeur Marty embraya, le scooter fit un bond. Thérèse… Sans l’intervention de Thérèse, tout aurait été si simple. Marty n’était pas précisément un sympathisant des sciences occultes. Les tables tournantes, la révolution permanente catégories astres, le sens de la vie dans le creux de la main, toutes ces salades lui hérissaient le poil rationnel. Il ne tolérait les boules de cristal que solidement vissées aux rampes des escaliers. Elles empêchaient les enfants de tomber sur le cul, un point c’est tout. Pourtant, pourtant, quand il avait répondu à Berthold que Malaussène était en coma prolongé, état végétatif chronique, et qu’il avait classé ce cadavre parmi « les vivants à part entière », c’était à Thérèse que Marty avait pensé. « Ah oui ! et comment comptez-vous le prouver ? » La seule preuve de Marty était Thérèse. Sa seule réponse possible : Thérèse. Il était resté sans voix et Berthold avait marqué un point.

C’est que Marty avait vu Thérèse en action. Trois fois. Il l’avait entendue prédire un attentat, trois ans plus tôt, qui avait eu lieu, en effet, le jour dit, à la seconde près. Et il l’avait vue, l’année précédente, faire glisser un vieillard dans la mort comme s’il avait eu son avenir devant lui. Feu rouge. Et Thérèse, aussi, avait ressuscité le vieux Thian farci de plomb, pourtant, et fort désireux de mourir. De nouveau la nasse des encombrements. Face à Thérèse, Marty se faisait l’effet de don Juan devant la statue du Commandeur. « Il y a là quelque chose que je ne comprends pas, mais je reste médecin plus que jamais. »

Soudain le scooter plongea sur sa gauche et plaqua les encombrements. Marty fonçait sur Belleville, Marty allait chez les Malaussène, Marty allait prendre cette fille entre quatre yeux et lui expliquer que cette fois, non, rien à faire, son frère était cuit, archicuit, que les astres pouvaient aller se rhabiller, et qu’elle ferait bien, la froide Thérèse, d’investir dans l’ici-bas, de semer dans le terre à terre. Quand une balle avait fait dans un cerveau le travail d’une petite cuiller dans la coque d’un oursin, on avait beau s’appeler Thérèse Malaussène, il n’y avait aucune chance, absolument aucune, pour que la viande hachée se reconstituât en bifteck.

— Salut, docteur, vous venez bouffer avec nous ?

C’était Jérémy qui lui avait ouvert. Le gosse était radieux et l’ex-quincaillerie sentait le couscous généreux. Il n’avait pas fallu une seconde à Marty pour comprendre que, grâce à Thérèse, tout le monde vivait ici comme si le frère Benjamin soignait une vague bronchite à l’hôpital Saint-Louis.

— D’ailleurs, Julius n’a pas fait de crise d’épilepsie.

— Et moi, pas de cauchemar, ajouta le petit aux lunettes roses.

Ils se raccrochaient à des signes.

Même Clara souriait à Marty. « Pas de souci à se faire pour sa grossesse », pensa-t-il.

Marty renonça à affronter Thérèse, avala son couscous, la tête baveuse du chien sur ses genoux, et décida d’avancer sa tournée de conférences au Japon.

* * *

Le lendemain, il avait tout de même tenté une entreprise de conciliation auprès de son Berthold. Il l’avait invité à La Closerie des lilas pour le convaincre de ne pas débrancher Malaussène. Ils s’étaient assis à la table de Lénine qui avait gagné des paris autrement épineux.

— Écoutez, Berthold, ne débranchez pas Malaussène, il peut s’en sortir.

Il y avait un foie de Gascogne dans les assiettes et l’ambre lumineux d’un sauternes dans les verres.

— La preuve ? demanda Berthold, la bouche pleine.

— Ma preuve, c’est vous, Berthold.

— Ah ouais ?

Berthold buvait le sauternes comme s’il était servi à la pression.

— Vous êtes un chirurgien génial, Berthold.

— C’est vrai. Repassez-moi le pâté.

« Mon Dieu, le pâté, pensa Marty, un pur foie de Condom. »

— Vous êtes le plus grand.

Berthold remplit son verre en opinant et brandit la bouteille vide à l’adresse d’un garçon de passage.

— Lobotomisé par vous, continuait Marty, un poteau télégraphique pourrait récupérer l’intelligence d’Edison.

— Quel rapport avec Malaussène ?

— Simple, Berthold : si un connard de votre acabit peut réussir des prouesses pareilles, tout est possible dans la nature, et Malaussène peut guérir.

Le contenu du verre de sauternes passa juste au-dessus de la tête de Marty pour atterrir sur un surréaliste à la retraite qui fit le scandale du siècle.

* * *

La valise de Marty était prête. Toutes ses dernières conclusions sur ses recherches en hématologie soigneusement classées dans sa tête. Il n’était pas spécialement en avance, mais il décida tout de même de faire un détour par l’hôpital. Il y trouva Berthold cloué au mur par un Jérémy qui le menaçait d’un bistouri. Il traversa la chambre, prit le bistouri des mains de l’enfant auquel il flanqua deux baffes monumentales. Puis, à Berthold :

— Après tout, c’était peut-être cela, l’argument qu’il vous fallait.

Il partit rassuré pour le Japon. Berthold ne débrancherait pas Malaussène.

28

L’inspecteur Caregga avait atteint le couloir du sixième et se trouvait devant la bonne porte au moment précis où le divisionnaire Coudrier ordonnait le cessez-le-feu sur le parvis de l’église Saint-Roch. L’inspecteur Caregga eut une moue admirative. Le patron s’était fié à la cadence de son pas. Caregga avait traversé la rue Saint-Honoré et gravi les six étages à vitesse constante. Le feu nourri s’était arrêté pile au moment où il se trouvait devant la bonne porte. Chapeau ! Caregga n’aurait pas aimé travailler pour un autre patron. Plaqué au mur, l’arme à la main, il attendait maintenant que la porte s’ouvrît.

Caregga ne souhaitait pas descendre Julie Corrençon… D’abord, c’était une femme. Ensuite, c’était la femme de Malaussène. Caregga partageait la sympathie du patron pour Malaussène. Trois ans plus tôt, il l’avait sauvé d’un lynchage. L’année dernière, il avait aidé l’inspecteur Pastor à prouver son innocence. Malaussène était une bonne raison d’être un bon flic. Non, Caregga n’allait pas lui refroidir sa femme. Après tout, la Corrençon ne faisait que venger son homme. Caregga était amoureux d’une jeune esthéticienne, Carole. Carole serait-elle capable de mettre Paris à feu et à sang si on lui flinguait son Caregga ? (Peut-être, mais pas avant onze heures du matin. Carole se levait tard.) Caregga écouta ce qui se passait dans la chambre. En théorie, si la Corrençon n’était pas morte, elle devait profiter de l’accalmie pour ouvrir la porte et filer par le couloir. C’était à cela que servaient ces fusillades. On clouait le tireur à plat ventre dans sa cachette. Il ne pouvait ni se montrer à la fenêtre ni s’approcher de la porte à cause des balles qui ricochaient contre le plafond, et pendant ce temps une équipe bloquait la sortie. Caregga aimait faire équipe seul. L’équipe, c’était lui. Et il bloquait la sortie. Si la Corrençon se montrait, il tâcherait de ne pas l’abattre. Un plaquage, peut-être, ou une manchette, cela dépendrait du niveau où elle tiendrait son arme. Mais l’inspecteur Van Thian l’avait probablement tuée. Caregga avait vu tirer Thian. Thian s’était remis à l’entraînement, ces derniers temps. C’était l’attraction de la Maison. À cause de cette gosse, bien sûr, qu’il avait accrochée à lui comme un singe tombé d’un arbre, mais à cause de sa façon de tirer, aussi. Même sans la gosse, Thian à l’entraînement vidait les bureaux de la Maison. Personne ne tirait comme lui. Une cible, après le passage du vieux Thian, c’était un seul impact avec du carton autour. Ce type était à lui seul le tireur, l’arme, la balle et la cible. Cela faisait vaguement froid dans le dos. Sans parler de sa rapidité. Il avait les mains vides, un clin d’œil, il était armé, un clin d’œil, son chargeur était épuisé. Des calibres énormes, avec ça. Des 350 plus lourds que lui. Le bras ne bronchait pas. Une force mystérieuse encaissait le recul à sa place. Bien sûr, avec cette petite môme prise à lui comme une tique, c’était encore plus impressionnant. Thian lui avait fabriqué des protège-oreilles qui lui faisaient une tête de mouche géante. Il la trimballait dans un baudrier de cuir qui recouvrait son holster. En sorte que la gamine au regard furieux semblait couver l’arme de Thian. Pour dégainer, il chassait l’enfant d’un geste bref de la main gauche. Le temps que l’autre main sorte l’arme et braque la cible, l’enfant avait fait le tour de Thian et sa tête jaillissait au-dessus de l’épaule droite du Vietnamien, le regard dans la ligne de mire. Tous les flics présents pensaient que la D.D.A.S.S. ne serait peut-être pas d’accord. Ils se contentaient de le penser. Ils regardaient Thian tirer. Bien que la plupart d’entre eux fussent trop jeunes pour avoir vécu ça, ils se disaient que Diên Biên Phu avait dû être un foutu cauchemar.

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