Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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— La vie est une longue agonie après la mort de l’amour.

Thian tirait charitablement sur Julie. Un à un, les autres flics se joignirent à lui. Ils n’y mettaient pas les mêmes sentiments. Thian les aurait volontiers flingués tous. Mais son chargeur était vide.

Un costaud traversait maintenant la rue en courant avec calme. Il portait un blouson d’aviateur au col fourré. Il pénétra dans l’immeuble. Il grimpa l’escalier de service. Dehors, pareil au jeune Buonaparte, le 13 vendémiaire 1795, sur les marches de la même église, le commissaire divisionnaire Coudrier ordonna le cessez-le-feu.

V

LE PRIX DU FIL

Quand la vie ne tient plus qu’à un fil, c’est fou le prix du fil !

27

— Il l’a dit ! je l’ai entendu !

Jérémy pointait le bistouri contre la glotte du docteur Berthold.

— Lâche ça, Jérémy.

Mais, cette fois-ci, la douceur de Clara restait inopérante.

— Mon cul, je ne lâche rien du tout. Il a dit qu’il allait débrancher Benjamin !

Plaqué au mur, le docteur Berthold semblait regretter de l’avoir dit.

— Il ne le fera pas.

— Non, si je lui coupe la gorge, il ne le fera pas !

— Arrête, Jérémy.

— Il a dit : « On le débranche dès que ce con de Marty sera parti pour sa tournée au Japon. »

C’était la pure vérité. Le docteur Berthold attendait le départ du docteur Marty pour débrancher le respirateur de Malaussène, frère aîné de Jérémy. Les motivations du docteur Berthold étaient simples : il n’aimait pas le docteur Marty.

— Jérémy, je t’en prie…

— Il l’a dit à celle-là, et au gros foireux, là.

À petits coups de tête, Jérémy désignait une infirmière plus blanche que sa blouse et un gros foireux plus blanc que l’infirmière.

— Si vous bougez, si vous essayez de prévenir quelqu’un, je l’opère !

Ils étaient les assistants de Berthold. Ils ne bougeaient pas. Ils cherchaient passionnément dans leur tête un métier où il n’y eût personne à assister.

— Jérémy…

Clara avait tenté un demi-pas en avant.

— Toi non plus, ne bouge pas.

Elle demeura suspendue.

— Ferme la porte.

Ils restèrent entre eux.

* * *

Ç’avait été une fameuse engueulade entre Berthold et Marty, cette affaire Malaussène.

— Ce type est mort, cliniquement mort ! hurlait Berthold.

Marty restait intraitable.

— Je le débrancherai quand il sera aussi mort que vous, Berthold, pas avant.

Marty non plus n’aimait pas Berthold, mais il n’en faisait pas une passion.

— Enfin, quoi, merde, Marty : lésions irréversibles du système nerveux central, respiration entièrement artificielle, abolition de tout réflexe, disparition de tout signal électro-encéphalographique, qu’est-ce qu’il vous faut de plus ?

« Rien », pensait Marty, tout était là, en effet, Malaussène était mort.

— Du silence, Berthold, il me faut du silence.

— Ne comptez pas trop sur mon silence, Marty ! utiliser nos lits pour cultiver des légumes, ça va se savoir, mon vieux, ça va se savoir !

Berthold avait ça dans le sang.

— C’est bien la première fois que vous apprendriez quelque chose à quelqu’un.

Berthold était un chirurgien prodigieux. Mais comme professeur, il vidait les amphithéâtres aussi sûrement qu’un bon typhus.

— Je vous hais, Marty.

Ils étaient dressés l’un en face de l’autre. Le grand furieux et le petit calme.

— Je vous aime, Berthold.

Marty, lui, remplissait les têtes les plus hermétiques. Amphis bondés, tournées de conférences, appels au secours des quatre coins du monde. On l’écoutait, on devenait médecin. Les malades avaient leur chance.

— Mort cérébrale, Marty !

Le doigt vibrant de Berthold désignait Malaussène sous son respirateur.

— Coma dépassé !

Berthold pointait l’encéphalogramme. Un horizon sans rien dessous.

— Trotski et Kennedy se portaient mieux que lui !

Intérieurement, Marty en convenait. Pourtant, il ne cédait pas.

— Coma prolongé, Berthold, état végétatif chronique, vivant à part entière.

— Ah oui ! et comment comptez-vous le prouver ?

C’était bien là le problème. Tous les signes cliniques concouraient à cette évidence : lésions irréversibles. Malaussène était cuit. Prouver le contraire, c’était réveiller Lazare une seconde fois.

— Vous savez ce que vous êtes en train de faire, Marty ?

— Je suis en train de choper votre coryza, mouchez-vous et parlez-moi de plus loin, s’il vous plaît, les trois pas réglementaires.

— Acharnement thérapeutique ! Votre mégalomanie vous pousse à ventiler ce morceau de bidoche, quand ce lit pourrait servir à un autre malade qui est peut-être en train de crever dans un coin par votre faute !

— Berthold, c’est vous qui allez utiliser ce pieu dans pas longtemps, si vous continuez à me casser les bûmes.

— Quoi ? Des menaces ? Physiques ! De vous ? À moi !

— Disons plutôt un diagnostic. Ne touchez pas à mon malade. Vu ?

* * *

Ils en étaient restés là. Provisoirement. Un round d’observation. Cela ne durerait pas. Berthold était bien capable de lui débrancher son Malaussène, après tout. Et Marty n’aurait pas grand-chose à y redire. Il faudrait veiller au grain. Faire autre chose que de la médecine, une fois de plus. Le professeur Marty se faufilait sur son scooter entre les automobilistes de Paris. Berthold n’oserait peut-être pas. Ils étaient comme des lutteurs empêtrés. Marty le tenait par la couille droite, mais Berthold serrait sa gauche entre les dents. Berthold avait mal à son complexe, comme d’habitude, et, comme d’habitude, Marty souffrait pour un malade. Le malade était archifoutu, seulement voilà, ce n’était pas n’importe quel malade. C’était Malaussène. Feu rouge, feu vert. Un malade n’est jamais n’importe quel malade, certes, mais Malaussène, c’est Malaussène. Scooter ou pas, les encombrements s’étaient refermés sur Marty : il était coincé dans cette tautologie. Deux ans de ça, il avait sauvé Jérémy Malaussène, grillé comme une caille par l’incendie de son lycée. L’année d’après, il avait sauvé Julie Corrençon, farcie comme une carpe à la juive. Et voilà qu’on lui amenait Malaussène en personne, un tunnel dans le cerveau. On a beau se blinder, on finit par s’attacher à certains patients. Marty ne pouvait pas reprocher à cette famille de le déranger pour des orgelets ou des indigestions. Quand l’appendice les tracassait, ils s’opéraient eux-mêmes. Ils lui avaient donc amené Malaussène. Jérémy en tête.

— Docteur, il faut sauver mon frère.

Toute la famille. Sauf la mère, bien entendu. Une grosse Arabe à la place, qu’ils appelaient Yasmina. Et le vieux Ben Tayeb à la chevelure blanche.

— C’est mon fils Benjamin.

Ils avaient envahi l’hôpital. Ils s’étaient fait annoncer par toutes les sirènes de la police.

— Vous pouvez faire quelque chose ?

C’était un jeune Arabe au costume cintré et au profil de faucon qui avait le premier posé la question.

— Mon fils Hadouch, avait expliqué le vieux.

Le tout en cavalant dans les couloirs vers le bloc opératoire des urgences.

Coup de pot, Berthold était là.

Sans un mot, Marty et lui s’étaient mis au boulot.

Berthold était un sale con, mais il n’y avait pas deux bistouris comme lui dans Paris. Un pur génie de la plomberie humaine. La chirurgie n’était pas la spécialité de Marty, mais il ne perdait jamais une occasion de seconder Berthold. Il se tenait sagement à ses côtés. Il passait les outils. Il n’en croyait pas ses yeux. Les doigts de ce type, c’était l’intelligence humaine au travail. Les deux hommes opéraient seuls. Ils avaient, sous leur masque, la mine de ces vrais gourmets qui ne peuvent tolérer quelqu’un d’autre à leur table. La paix des braves, en apparence. En réalité, ce qui se jouait dans leur tête respective, en ces moments privilégiés, tenait peu de la sympathie. « Je l’encule à sec », se disait Berthold devant l’œil ébahi de Marty. Berthold prenait l’admiration de Marty pour de l’envie, cela donnait des ailes à son bistouri. C’était un homme simple. Quant à l’admiration de Marty, elle était prospective, comme la plupart de ses états d’âme en matière de médecine. Le cas Berthold le passionnait. Qu’un si monumental imbécile, à la limite de la débilité clinique, pût manifester une pareille dextérité dans le geste chirurgical, une intuition aussi sûre quant aux réactions des organismes qu’il opérait, cela plongeait Marty dans des abîmes de curiosité scientifique. Comment cela était-il possible ? Il y avait là un secret de l’espèce. Marty traquait ce secret depuis toujours. Dès sa prime jeunesse, il avait collectionné les crétins de génie comme on court les antiquaires pour y trouver des horreurs exceptionnelles. Il avait dégotté un premier violon au Philarmonique de Berlin, un grand maître d’échecs deux fois finaliste aux championnats du monde, un Nobel de physique nucléaire, trois génies indiscutables auprès de qui, pourtant, la plus arriérée des huîtres aurait passé pour une intelligence complexe. Et aujourd’hui : Berthold ! Ces rencontres comblaient Marty. Décidément, la nature avait plus d’un tour dans son sac à neurones. Elle jouait à se défendre contre elle-même. Tous les espoirs étaient permis. Dans ses moments de déprime, Marty rechargeait les batteries de son optimisme professionnel à cette certitude. Berthold était le joker de Marty.

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