Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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— Son nom ?

— Almut Bernhardt.

— Helmut ?

— Almut.

— Almut ?

— Almut, avec un « A », c’est un prénom féminin, à ce qui semble.

L’inspecteur Caregga notait. C’était un flic taciturne. Ou peut-être timide. Été comme hiver, il portait un blouson d’aviateur, au col fourré.

— Elle était grande ?

— Difficile à dire.

— Comment ça ?

— Elle semblait tassée. C’est comme pour son visage…

— Son visage ?

— D’après sa carte d’identité, elle est née en 54, ce n’est pas si vieux, et pourtant son visage est marqué.

— Des cicatrices ?

— Non, la vie, marqué par la vie… les cicatrices de la vie.

« Ce type ne fera pas fortune dans la location de voitures », pensa fugitivement l’inspecteur Caregga.

— Profession ?

— Enseignante. Professeur d’histoire. C’est que les Autrichiens ont beaucoup à faire avec leur histoire, expliqua le loueur : l’éclatement de leur Empire, d’abord, le nazisme ensuite, et aujourd’hui la menace de finlandisation…

« Devrait changer de boulot », se dit l’inspecteur Caregga.

* * *

— Ouais, qu’est-ce qu’il y a ? demanda d’entrée de jeu le troisième loueur.

C’était un petit mec que les balaises avaient toujours rendu agressif, mais Caregga était un balaise qui avait toujours été patient avec les petits mecs — ce qui les rendait d’autant plus agressifs.

— « Une Audi immatriculée 246 FM 75, il semble qu’elle soit de chez vous.

— Possible. Et alors ?

— Pourriez-vous vérifier, je vous prie ?

— Pourquoi, qu’est-ce qu’elle a ?

— Nous aimerions savoir à qui vous l’avez louée.

— Ça regarde pas la poulaille, ce genre de truc, c’est secret professionnel.

— Nous l’avons trouvée sur le lieu d’un meurtre.

— Elle a morflé ?

— Vous dites ?

— La bagnole, elle est baisée ?

— Non, elle n’a rien.

— Alors, je peux la récupérer ?

— Dès que le labo en aura fini avec elle, oui.

— Et ça va me manger combien de temps, ces conneries ?

— À qui avez-vous loué cette voiture ?

— Vous savez combien ça va me coûter par jour ?

— Il s’agit d’un meurtre, ce sera rapide.

— Rapide, rapide…

— À qui avez-vous loué cette voiture ?

— Avec vous, il n’y a que les emmerdes qui soient rapides.

L’inspecteur Caregga changea de conversation :

— Alexandre Padovani, trafic de plaques, recel de voitures volées, port d’arme illégal, trois ans à Fresnes, deux ans d’interdiction de séjour.

C’était le pedigree du loueur.

— Bêtises de jeunesse, je me suis rangé.

— Peut-être, Padovani, mais si tu continues à me baver sur les rouleaux, je vais te déranger un peu.

L’inspecteur Caregga savait parfois trouver les mots.

— Skoulatou, dit le loueur, Miranda Skoulatou. Une Grecque.

* * *

COUDRIER : Si je calcule bien, depuis qu’on a tiré sur Malaussène, nous avons cinq morts sur les bras.

VAN THIAN : Beaucoup d’amis, Malaussène…

COUDRIER : Selon toute vraisemblance, les trois cadavres de Bercy sont signés Belleville.

VAN THIAN : Soude caustique… Probable, oui.

COUDRIER : Mais le ministre Chabotte, et le jeune Gauthier ?

VAN THIAN : …

COUDRIER : Je peux vous demander un service, Thian ?

VAN THIAN : …

COUDRIER : Soyez gentil, braquez ce bébé dans une autre direction.

VAN THIAN : C’est une fille, monsieur le Divisionnaire, elle s’appelle Verdun.

COUDRIER : Raison de plus.

(Le vieux Thian retourne la petite Verdun sur ses genoux. Les yeux de l’enfant lâchent ceux du commissaire Coudrier pour harponner le regard d’un Napoléon de bronze en exil sur la cheminée, là-bas, derrière Thian.)

COUDRIER : Je vous remercie.

VAN THIAN : …

COUDRIER : …

VAN THIAN : …

COUDRIER : Vous ne buvez toujours pas de café ?

VAN THIAN : Je ne bois plus rien depuis que je m’occupe de Verdun.

COUDRIER : …

VAN THIAN : …

COUDRIER : Notez… elle est plutôt sage.

VAN THIAN : Elle est parfaite.

COUDRIER : Sans illusion dès le départ… C’est peut-être un atout dans la vie.

VAN THIAN : Le seul.

COUDRIER : Mais je ne vous ai pas convoqué pour parler pédiatrie… Dites-moi, Thian, jusqu’où peut aller une femme quand elle a décidé de venger l’homme qu’elle aime ?

VAN THIAN : …

COUDRIER : …

VAN THIAN : Au moins, oui.

COUDRIER : Elle a loué trois voitures sous trois noms et trois nationalités différentes. Elle n’a laissé aucune empreinte sur les véhicules, mais sur les formulaires de location, si. Elle a retiré ses gants pour signer. J’ai fait examiner les trois écritures pour plus de sécurité, c’est la même. Maquillée, mais c’est la même. Pour ce qui est de son apparence physique, elle est à chaque fois méconnaissable. Une Italienne à denture de cheval, une Autrichienne neurasthénique, une belle Grecque incandescente.

VAN THIAN : Une professionnelle…

COUDRIER : Je suppose qu’elle n’a pas épuisé la panoplie de ses déguisements.

VAN THIAN : Ni ses planques…

COUDRIER : …

VAN THIAN : …

COUDRIER : La suite logique, d’après vous ?

VAN THIAN : L’élimination des autres employés du Talion.

COUDRIER : C’est bien ce que je craignais.

* * *

— Je l’aimais.

Julie avait une nouvelle fois changé de planque. Une chambre de bonne, rue Saint-Honoré.

— Je l’aimais.

Allongée sur un matelas rance, Julie disait cela à voix haute.

— Je l’aimais.

Elle laissait aller ses larmes. Elle ne pleurait pas, elle laissait aller ses larmes. Cette évidence la vidait :

— Je l’aimais.

C’était sa conclusion. Cela n’avait rien à voir avec le gouverneur, ni avec le fait que Benjamin avait été « le commentaire du monde », ni avec son âge à elle, sa prétendue peur de la solitude… Conneries, alibis.

— Je l’aimais.

Elle s’était donné toutes les raisons du monde. Il n’avait d’abord été qu’un sujet d’article. Épatant, cette profession de bouc émissaire. Il ne fallait pas rater ça. Elle avait écrit l’article. Mais, le sujet épuisé, Benjamin était resté. Intact. Son sujet tout court, à elle : Benjamin Malaussène.

— Je l’aimais.

Elle l’avait utilisé comme escale. Elle disparaissait pendant des mois, et venait se reposer chez lui. Jusqu’au jour où elle s’y était trouvée chez elle. Il n’était pas son porte-avions. Il était son port d’attache. Il était elle.

— Je l’aimais.

Benjamin n’était plus que cela : ce sujet manquant cette évidence qui la vidait.

— Je l’aimais !

Quelqu’un frappa à la cloison.

— On le saura que tu l’aimais !

26

De son vivant, Gauthier avait été un bon catholique. Et Gauthier était mort en bon catholique. Une balle dans la nuque, mais en bon catholique — malgré de longues études et la fréquentation assidue des livres. Le prêtre jugeait cette fidélité méritoire. Et la voix nasale du prêtre le faisait savoir aux amis rassemblés en l’église Saint-Roch autour d’un cercueil qui regardait le maître-autel. La famille pleurait. Les amis baissaient la tête. Le commissaire divisionnaire Coudrier se demandait pourquoi les prêtres perchent leur voix si haut dès qu’ils grimpent en chaire. Se peut-il que l’Esprit Saint parle du nez ? Dans un autre ordre d’idées, le commissaire divisionnaire Coudrier était résolument hostile à l’extermination des employés du Talion. Cette maison d’édition publiait clandestinement J.L.B., certes, mais elle rééditait aussi la polémique Bossuet-Fénelon sur la question fondamentale du Pur Amour selon Mme Guyon. Un pareil éditeur ne méritait pas de disparaître. Mais le commissaire Coudrier doutait que Julie Corrençon envisageât les choses sous cet angle. L’église Saint-Roch avait fait son plein de parents, d’amis, d’éditeurs et de flics. Certains cœurs étaient brisés, d’autres alourdis par le poids des armes de service. Les hommes observaient les femmes malgré les circonstances. Les femmes rosissaient. Elles ignoraient que le doigt des hommes était tout proche de la gâchette. Julie Corrençon pouvait fort bien se trouver parmi les pleureuses, ou déguisée en enfant de chœur, ou embusquée dans un confessionnal. Peut-être même plongerait-elle d’un vitrail, dotée d’une paire d’ailes immaculées et d’un fusil à pompe pour exercer son droit canon. Les inspecteurs avaient des fourmis dans les doigts, il leur poussait des yeux. Certains, dans leur carrière, avaient déjà eu affaire à des femmes amoureuses, et ceux-là portaient leur gilet pare-balles. Cette fille ne s’arrêterait pas avant d’avoir ratissé le champ de sa vengeance. Elle ne ferait pas de quartier. Elle opérerait large. Une balle de 22 à forte pénétration avait fait sauter son homme en l’air. Quand elles ne vous en remercient pas, ce sont des choses que les femmes pardonnent difficilement. Protection rapprochée sur le personnel des Éditions du Talion, c’étaient les ordres du patron. Et l’œil sur tout ce qui pouvait ressembler à une femme.

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